Réinsertion et comportement régional des émigrés en Turquie - article ; n°1 ; vol.2, pg 77-93
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Revue européenne de migrations internationales - Année 1986 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 77-93
Réinsertion et comportement régional des émigrés en Turquie.
Helmuth TOEPFER
60 % seulement des migrants provenant de villages turcs rentrent chez eux. Environ 20 % vont vers de petites villes ; un nombre équivalent de migrants intègrent les grandes villes. Outre une grande mobilité géographique, on assiste à une forte mobilité professionnelle des émigrants de retour : le pourcentage de personnes employées dans le secteur tertiaire a augmenté de 14 % (avant émigration) à 31 % (après retour), et le pourcentage d'individus gagnant leur vie grâce aux capitaux investis est passé à 10 %. Les anciens émigrants utilisent au mieux les diverses possibilités économiques des régions dans lesquelles ils s'installent. Si beaucoup de villes de moyenne importance profitent de leurs investissements, il n 'en va pas de même des villages. Une étude des capitaux investis par les migrants « de retour » a en effet montré que les bénéfices apportés par l'afflux de capitaux dans les villages ne sont qu 'éphémères. Dès la première occasion de redéploiement, une partie très importante des capitaux investis s'investit dans les grandes villes.
Reinsertion and regional characteristics of returnees in Turkey.
Helmuth TOEPFER
Only about 60 % of the migrants coming from Turkish villages return to their villages. About 20 % go to small towns and another 20 % go to the large towns. Apart from regional mobility there is evidence of a strong sectoral mobility of returnees, with the result that the proportion of those now employed in the tertiary sector has risen from 14 percent before emigration to 31 percent after their return, and the proportion of those living from capital invested from 0 to 10 percent. The returnees really try to utilize the different economic possibilities of the regions they go to. Many small towns profit from the investments of the returnees, whereas the villages profit but little from it. A follow-up of the capital invested of returnees showed that the effect of the flow of capital into villages is only short-lived. At the first re-deployment a large part of the capital invested by the returnees moves into the large towns.
Wiedereingliederùng und regionale verhaltensweisen türkischer Remigranten.
Helmuth TOEPFER
Wir müssen davon ausgehen, daB von den Arbeitsmigranten aus türkischen Dörfern nur ca. 60 % in ihre Dörfer zurückkehren. Jeweils ca. 20 % ziehen nach dem Auslandsaufenthalt in die Kleinstädte bzw. GroBstädte der Türkei. Durch die überdurchschnittlich starke Hinwendung zu Handelund Dienstleistungen tragen die Dorf Remigranten entscheidend zur Tertiärisierung der türkischen Wirtschaft bei. Etwa 10 % der Dorf-Remigranten leben als Rentner oder « Arbeitslose » ausschlieBlich von ihrem angelegten Kapital. Deutlicher als die Berufsstruktur der Dorf-Remigranten zeigen die Höhe sowie die regionale und sektorale Gliederung der Kapitalanlagen daB die Remigranten die unterschiedlichen ökonomischen Möglichkeiten ihrer Rückkehrgebiete tatsächlich zu nutzen versuchen. Durch ihr starkes finanzielles Engagement in den Kleinstädten spielen die Dorf-Remigranten bei der häufig zu beobachtenden wirtschaftlichen Entwicklung von türkischen Kleinstädten eine tragende Rolle. Obwohl die Arbeitsmigranten einen beträchtlichen Teil ihres Kapitals in ihre Heimatdörfer transferieren, kann der ländliche Bereich dieses Kapital nur zum Teil längerfristig binden. Es wird eine etappenweise Verlagerung umfangreicher Kapitalteile in den urbanen Bereich hinein erkennbar. Unter den Stadt-Remigranten sind Tertiärisierungsgrad und stadtwärt gerichtete Kapitalverlagerungen noch stärker (vgl. Toepfer 1980 S. 208 und 1981 S. 197 ff.). Betrachtet man also die Remigration in der Türkei insgesamt, so zeigen sich die dargelegten Tendenzen noch akzentuierter.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Helmuth Toepfer
Réinsertion et comportement régional des émigrés en Turquie
In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 2 N°1. Septembre. Méditerranée. pp. 77-93.
Citer ce document / Cite this document :
Toepfer Helmuth. Réinsertion et comportement régional des émigrés en Turquie. In: Revue européenne de migrations
internationales. Vol. 2 N°1. Septembre. Méditerranée. pp. 77-93.
doi : 10.3406/remi.1986.996
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1986_num_2_1_996Résumé
Réinsertion et comportement régional des émigrés en Turquie.
Helmuth TOEPFER
60 % seulement des migrants provenant de villages turcs rentrent chez eux. Environ 20 % vont vers de
petites villes ; un nombre équivalent de migrants intègrent les grandes villes. Outre une grande mobilité
géographique, on assiste à une forte mobilité professionnelle des émigrants de retour : le pourcentage
de personnes employées dans le secteur tertiaire a augmenté de 14 % (avant émigration) à 31 %
(après retour), et le pourcentage d'individus gagnant leur vie grâce aux capitaux investis est passé à 10
%. Les anciens émigrants utilisent au mieux les diverses possibilités économiques des régions dans
lesquelles ils s'installent. Si beaucoup de villes de moyenne importance profitent de leurs
investissements, il n 'en va pas de même des villages. Une étude des capitaux investis par les migrants
« de retour » a en effet montré que les bénéfices apportés par l'afflux de capitaux dans les villages ne
sont qu 'éphémères. Dès la première occasion de redéploiement, une partie très importante des
capitaux investis s'investit dans les grandes villes.
Abstract
Reinsertion and regional characteristics of returnees in Turkey.
Helmuth TOEPFER
Only about 60 % of the migrants coming from Turkish villages return to their villages. About 20 % go to
small towns and another 20 % go to the large towns. Apart from regional mobility there is evidence of a
strong sectoral mobility of returnees, with the result that the proportion of those now employed in the
tertiary sector has risen from 14 percent before emigration to 31 percent after their return, and the
proportion of those living from capital invested from 0 to 10 percent. The returnees really try to utilize the
different economic possibilities of the regions they go to. Many small towns profit from the investments
of the returnees, whereas the villages profit but little from it. A follow-up of the capital invested of
returnees showed that the effect of the flow of capital into villages is only short-lived. At the first re-
deployment a large part of the capital invested by the returnees moves into the large towns.
Zusammenfassung
Wiedereingliederùng und regionale verhaltensweisen türkischer Remigranten.
Helmuth TOEPFER
Wir müssen davon ausgehen, daB von den Arbeitsmigranten aus türkischen Dörfern nur ca. 60 % in
ihre Dörfer zurückkehren. Jeweils ca. 20 % ziehen nach dem Auslandsaufenthalt in die Kleinstädte bzw.
GroBstädte der Türkei. Durch die überdurchschnittlich starke Hinwendung zu Handelund
Dienstleistungen tragen die Dorf Remigranten entscheidend zur Tertiärisierung der türkischen
Wirtschaft bei. Etwa 10 % der Dorf-Remigranten leben als Rentner oder « Arbeitslose » ausschlieBlich
von ihrem angelegten Kapital. Deutlicher als die Berufsstruktur der Dorf-Remigranten zeigen die Höhe
sowie die regionale und sektorale Gliederung der Kapitalanlagen daB die Remigranten die
unterschiedlichen ökonomischen Möglichkeiten ihrer Rückkehrgebiete tatsächlich zu nutzen versuchen.
Durch ihr starkes finanzielles Engagement in den Kleinstädten spielen die Dorf-Remigranten bei der
häufig zu beobachtenden wirtschaftlichen Entwicklung von türkischen Kleinstädten eine tragende Rolle.
Obwohl die Arbeitsmigranten einen beträchtlichen Teil ihres Kapitals in ihre Heimatdörfer transferieren,
kann der ländliche Bereich dieses Kapital nur zum Teil längerfristig binden. Es wird eine etappenweise
Verlagerung umfangreicher Kapitalteile in den urbanen Bereich hinein erkennbar. Unter den Stadt-
Remigranten sind Tertiärisierungsgrad und stadtwärt gerichtete Kapitalverlagerungen noch stärker (vgl.
Toepfer 1980 S. 208 und 1981 S. 197 ff.). Betrachtet man also die Remigration in der Türkei insgesamt,
so zeigen sich die dargelegten Tendenzen noch akzentuierter.77
Revue Européenne
des Migrations Internationales
Volume 2 - N° 1
Septembre 1986
Réinsertion
et comportement régional
des émigrés en Turquie
Helmuth TOEPFER
Le retour définitif en Turquie des travailleurs émigrés en
Europe occidentale est un phénomène qui — abstraction faite des contrôles douan
iers — n'est pas enregistré officiellement. Ceci explique qu'on ne dispose pas de
données exactes permettant de chiffrer précisément la migration de retour. Des
informations pourraient être obtenues par l'intermédiaire de l'Institut de la Sécurité
Sociale à Ankara (Sosyal Sigorta Kurumu), auquel peuvent s'adresser les per
sonnes qui désirent faire transférer en Turquie leurs droits à une rente acquise à
l'étranger (Ralle, 1981, p. 3 et suivantes). Il n'est cependant pas possible de savoir si
tous les travailleurs rapatriés ont acquis des droits à une rente, et si tous les
bénéficiaires s'adressent à cet organisme. On est donc obligé, dans cette situation,
de recourir à des évaluations. Ainsi, M. Keles, estime à 400.000 environ le nombre
de travailleurs qui sont rentrés en Turquie jusqu'à la fin de 1981 (voir Keles, 1985,
p. 63). Le retour des émigrés et de leurs familles, le rapatriement des capitaux
épargnés représentent un potentiel important d'innovation qui est en mesure de
changer d'une manière décisive la structure professionnelle, sociale et économique
des régions de retour, surtout quand il ne s'agit pas des grandes villes.
L'enquête, dont les résultats sont présentés ici, s'est déroulée dans trois pro
vinces turques, choisies en raison de critères précis exposés un peu plus loin. La
recherche s'est effectuée auprès de deux types de population :
— Dans les zones rurales des trois provinces, des anciens émigrés ont rempli
des questionnaires sur leur environnement socio-économique et leurs propres acti
vités avant, pendant et après leur séjour à l'étranger.
— Parallèlement, des entretiens approfondis ont été effectués avec les per
sonnes qui avaient vendu aux « réémigrés » des terrains à bâtir, des terres cultivab
les, des maisons et des locaux commerciaux, etc. Helmuth Toepfer 78
Les enquêtes par questionnaires avaient pour but de saisir la transformation
des trois facteurs de production : travail, terrains et capitaux en fonction du com
portement des « réémigrés » pendant la période d'enquête, les entretiens approfond
is devant permettre de suivre l'évolution du capital investi. Ces trois régions ont
été choisies en raison de leurs caractères très différents sur le plan économique et
migratoire :
1 - La province de Trabzon, située au nord-est de la Turquie, est caractérisée
par un fort dépeuplement. Les secteurs secondaire et tertiaire n'y jouent qu'un rôle
mineur.
2 - Dans la province d 'Antalya, située au Sud du pays, l'immigration est par
contre peu importante, mais le tourisme y a connu un essor récent.
3 - Enfin la province de Bursa, située à l'ouest de la Turquie, est caractérisée
par un fort pourcentage d'emplois dans le secteur secondaire et tertiaire, ainsi que
par une immigration nette.
De cette étude importante (cf. tableaux 3, 4, 5 et 6 de l'annexe), on retiendra
trois aspects principaux :
— les changements dans la structure professionnelle des « réémigrés » ;
— le comportement d'investissement des personnes questionnées, selon la
région d'origine ;
— l'évasion des capitaux placés par les « réémigrés ».
LES CHANGEMENTS
DANS LA STRUCTURE PROFESSIONNELLE AU RETOUR
Si globalement la structure professionnelle semble avoir peu évolué au retour
par rapport au départ de Turquie (voir fig. 1), on constate de nettes différences
entre les trois groupes de « réémigrés », différences qui s'expliquent par les possibil
ités inégales offertes par les trois régions.
Parmi les personnes provenant des provinces d'Antalya et de Bursa, le pour
centage des a

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