Relations des Jsuites contenant ce qui s'est pass de plus remarquable dans les missions des pres de la Compagnie de Jsus dans la Nouvelle-France

Jesuits. Letters From Missions (North America)

Sujets

• Society of Jesus
• Indigenous peoples of the Americas
• New France

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Extrait

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RELATIONS
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CB QUI s'est passé DE PLUS REMARQUABLE DANS LES MISSIONS DES PÈRES
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ÉDITEUR-IMPRIMEURCOTÉ,AUGUSTIN
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1858
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CHE3TNUT HILL MASS^sRELATION
PASSÉDE CE OVI S'EST EN LA NÛVVELLE FRANGE
EIV L'ANNÉE 1642.
ENVOYÉE
P. lEAN FILLEAV, Prôuincial de la Compagnie deAY R. lesus de la Prouince de France.
Par Barthélémy Yimont,le P. de la mesme Compagnie,
SVPERIEVR DE LA RESIDENCE DE KeBEC. (*)
Mon Révérend Père, s'opposer aux efforts de ces . Barbares.
Et en effect ie ne me suis pas trompé :
Christi. car pendantFax ce peu de temps qu'il a se-
iourné en France, il a veu plusieurs
es affaires de ce païs m'ay- personnes de qualité, ausquelles il a
ant obligé d'enuoyer en faict connoistre les grandes richesses
France vn de nos Pères, spirituelles que l'on peut espérer de ces
représenterpour l'eslat au- vastes contrées, où se retrouue vn
quel les courses des Hiro- nombre quasi innombrable de Nations,
cois réduisent cette Eglise qui n'attendent que la publication de
naissante, ie persuadayme l'Euangile pour embrasser la Foy et re-
que celuy qui auoit le plus connoistre leur Créateur ; et que cela
trauaillé à l'establir, seroit auroit esté exécuté au moins en partie,
plus propre pour faire en- n'estoient les grands obstacles que nous
tendre l'importance du se forment les démons, qui voyansque tous
cours qui nous estoit nécessaire pour les François qui sont en ces derniers
(*) D'après l'édition de Sébastien Cramoisy, publiée à Paris en l'année 1643.
—Relation 1642. a.
2 Relation de la Nouuelle
la mort mais si tostconfins du monde, viuent beaucoup plus sions de ; que la
nouuelle fut venue qu'on alloit dressersaintement qu'ils ne faisoient en France,
des fortifications sur les auenucsetque Sauuages, leursanciens suiects, desles
Hiroquois, toute crainte cessa, chacunvont quittants de iour en iour, arment
reprit courage et commençadélTence de leur à marcherleurs supposts pour la
teste leuée, auec autant d'asseuranceEmpire.
si le Fort eust desiavn puissant se- que esté basty.Or pource qu'il falloit
de ces Il est vray que ces fortifications au-cours, pour reprimer l'insolence
nécessaire qu'il s'ad- ront d'excellens effets ; mais commedémons, il estoit
eussent et ils ne tranchent point le mal par ladressast des personnes quià
pour tout ce racine, et que les Barbares font lal'affeclion et le pouuoir
guerre à la des Scythesnouueau monde : il s'ad- façon et de?qui regarde ce
Duchesse Parthes, la porte ne sera point pleine-dressa donc à Madame la
mentqui prend si bonne part à la ouuerte à Iesvs Christ, et lesd'Eguillon,
pais, que, dangers ne s'éloigneiont point de nostreConuersion des peuples de ce
toute peuliculiere Colonie, iusques à ce qu'on aye oupar vue deuotion
gaigné ou exterminé les Hiroquois.qu'elle a au sang trcs-adorable de Iesvs
vnc maison de Mi- Du reste i'espere que Yostre lleue-Christ, elle a fondé
rence aura vue consolationpour rcceuoir les Saunages solide ioye etséricorde, y
ressentir les ef- dans le commencemcMit de sa charge,malades, et leur faire
sisang précieux. Ce fut donc elle peut tronuer le loisir de ietter lesfects de ce
Monsei- yeux sur la Relation que ie luy enuoye ;elle qui entreprit d'en parler à
Uichelieu, et luy elle verra sainctenient accomplis lesgneur le Cardinal de y
désirs qu'elle fait paroistre dansreprésenter les dangers où se trouuoit la lettre
Colonie des auec laquelle il luy a pieu nous consolerla Foy de Iesvs-Curist et là
ces contrées, si on ne s'ef- et encourager.François en
Il est vray que cette foye sera de-forçoit de résister aux Hiroquois : ce qui
heureusement, qu'elle trempée de quelque tristesse, voyant laluy succéda si
rage vray flt^au nostreobtint vn puissant secours contre nos des Hiroquois, de
Eglise naissante, qui perdent et con-ennemis.
secours, le Père s'embarqua somment nos iSeophytes auec les armesAuec ce
et le feu, et qui ont iuré vue crueflefort consolé d'auoir remarqué en France
des panures guerre à nos François. Ils bouchent toustant de zèle pour le salut
les passages nostre giande Kiuiere,Saunages, non seulement dans l'esprit de
font empeschent le commerce de ces Mes-de ceux qui séquestrez du monde,
sieurs ruinerprofession vie toute consacrée et menacent de tout led'vne
pays. Le Pero logues, s'il n'a esté tuéà l'anancement du seruice de Dieu,
plusieurs autres per- sur le champ en la défaite des Uurons,mais encore en
est prisonnier entre leurs mains,sonnes de qualité, qui non contentes auec
lesmoigner la part qu'elles pre- deux de nos domestiques François, etde luy
vingt-trois Ilurons Chresliens ounoient en la Conuersion des peuples de Caté-
pais, plus voulu chumènes pour la plus part. Cela, grâcesce ont de contribuer à
l'entretien des Missionnaires, et fournir à Dieu, ne nous a point abbatu le cou-
arrester les rage, ny fait perdre l'espérance de la con-de quoy Saunages errans et
vagabonds. Dieu, qui sa.plaist en ces uersion de ces Peuples, mais seulement
d'auoir recours aux prièresœuures de charité, ne manquera pas de nous oblige
leur en tenir compte, et de les recom- et saincls sacrifices de V. R. que ie luy
particulieremenl,penser au centuple. La ioye que les demande très comme
François etSaunages ont senty par deçà estant. De R.V.
secours, n'està la venue de ce pas con-
Tres-humble et tres-obeissaDl'seruiteur, .
ceuable : la crainte qu'on auoit des Hiro-
Yimont.Barthélémylesquois auoit tellement abbattu cœurs,
dans les appréhen-qu'on ne viuoit que A Kebec, ce 4. d'Octobre 1642.