Débat  permissivité et violence sur les campus nigérians
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Politique africaine n° 76 - décembre 1999 173
Yann Lebeau Permissivité et violence sur les campus nigérians
Quelques lectures du phénomène des « secret cults »
Les campus nigérians connaissent actuellement une recrudescence
des violences sous la conduite des sociétés secrètes qui se
comportent comme de véritables gangs mafieux. Certains voient dans ce phénomène une dégénérescence des anciennes confra-ternités étudiantes ; d’autres, un reflet de la criminalisation de l’État. Cet article avance plutôt l’hypothèse que les « secret cults » traduisent une dérégulation de la gestion des campus et remplissent une fonction de contrôle social abandonnée par l’administration.
C omme si elle anticipait les recompositions annoncées du système universitaire nigérian, luniversitédIbadan semble refuser lentrée dans le troisième millénaire. Son calendrier sest arrêtéen 1998, quelques semaines après les célébrations (en novembre) marquant son cinquantième anniversaire. Depuis lors, les grèves des enseignants, puis desétudiants, et une longue fermeture administrative, consécutiveàlassassinat du responsable de la sécu ritédu campus, ont maintenu clos les amphi théâtres et les laboratoires. Pourtant, en ce mois de novembre, quel ques jours durant, latmosphère festive et la mobilisation de tous autour du slogan« 50 years of excellence : the first and the best »ont pu faire illusion avec des conférences et sémi naires quotidiens, des publications commémoratives, une visite du chef de l’État, des concerts, la réfection du portail dentrée du campus, la peinture des façades de halls de résidence et des facultés, une alimentation
continue enélectricité…Autant de symboles dune«excellence»si peu familière auxétu 1 diants et aux enseignants des anné. Diffies 90 cile en effet doublier, pour unétudiant (même paréde sa toge et prêtàrecevoir son diplôme devant le chef de l’État), les six années passées sur le campus pour obtenir une licence en rai son des grandes grèves des années 1995 et 1996, le partageàdix ou douze de chambres conçues pour quatre, les heures passées agrippérebords de fen aux êtres damphi théâtres bondés, ou encore les violents règle ments de comptes du mois daoût 1998 entre sociétés secrètesétudiantes et leurs quatre morts, dont un laisséen«exposition»vingt quatre heures durant devant la cafétéria cen trale du campus. Le 17 novembre,« foundation day », la fête tourne court : excédés par la présenceà la table dhonneur dun notable politique dIba dan connu pour ses affinités avec le régime du général Abacha, et responsable de la répression
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