Découverte des tombeaux des rois de Navarre à Lescar - article ; n°77 ; vol.17, pg 450-463
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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1931 - Volume 17 - Numéro 77 - Pages 450-463
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1931
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Victor Dubarat
Découverte des tombeaux des rois de Navarre à Lescar
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 17. N°77, 1931. pp. 450-463.
Citer ce document / Cite this document :
Dubarat Victor. Découverte des tombeaux des rois de Navarre à Lescar. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 17.
N°77, 1931. pp. 450-463.
doi : 10.3406/rhef.1931.2593
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1931_num_17_77_2593u'r
DÉCOUVERTE
DES TOMBEAUX DES ROIS DE NAVARRE
A LESCAR
I. Les origines de Lescar. — II. Le Saint-Denis du Béarn. — III. Opi
nions diverses sur le véritable emplacement des tombeaux royaux. —
IV. Les tombeaux des rois de Navarre ont-ils été toujours respectés ?
— V. Comment est venue la pensée de faire des recherches dans la
cathédrale de Lescar. — VI. Discussion sur l'emplacement des tom
beaux des princes de la maison de Navarre. Opinion de Lanore. —
VII. Les documents de 1555 et de 1617. — VIII. Les fouilles de 1928
et 1929. — IX. L'opposition. Princes enterrés à Lescar. — X. Ce que
nous n'avons pas retrouvé. — XI. Sépulture nouvelle.
I. — Les origines de Lescar.
Lescar est maintenant une petite ville, située sur la gau
che du chemin de fer de Bayonne à Pau, à 8 kilomètres en
viron du chef-lieu des Basses-Pyrénées. C'est le grand his
torien béarnais Marca, qui a identifié Lescar avec l'antique
Beneharnum; cité épiscopale d'avant le vie siècle, elle fut
gouvernée par l'évêque Galactoire qui assista au concile d'Ag-
de en 506 et mourut, en martyr, victime des Ariens Wisi-
goths, à Mimizan (Landes), d'après la tradition. Une belle
cathédrale romaine bâtie par l'évêque Gui de Lons, au xn*
siècle, et bien conservée encore, donne à la ville un particul
ier cachet d'antiquité et de grandeur. Fort maltraitée au
moment des guerres de religion, surtout en 1569, relevée
par les deux évêques Jean et Jean Henri de Salette (1609-
1658), elle subit encore pendant la Révolution les pires ex
cès et les suprêmes désolations. Son dernier évêque, Mgr de
Noé, appelé par Pie VII à l'évêché de Troyes, après le Concord
at, y mourut en septembre 1801, au moment où il était
désigné pour le cardinalat.
H. — Le Saint-Denis du Béarn.
La cathédrale de Lescar était réputée le Saint-Denis des
souverains du Béarn, rois de Navarre. La tradition n'en est
pas bien ancienne, mais la Gallia Christiana de 1656 le dé- TOMBEAUX DES ROIS DE NAVARRE A LESCAR 451 LES
clare alors en ces termes : « Hoc templum, ut divi Dionysii
fanum prope Lutetiam, regurn nostrorum mausoleum est, sic
et Lescariensis basilica regum Navarrae existit. » C'est-à-
dire : « De même que Saint-Denis près de Paris est le maus
olée des rois de France, de même la cathédrale de Lescar
conserve la dépouille des rois de Navarre. »
Mais où se trouvait ce dépôt royal ? Un document de 1688,.
appelé le Placet, envoyé par Lescar à Louis XIV pour ob
tenir l'érection de la statue du grand roi, projetée par les-
États de Béarn, nous dit : « Les princes de Béarn,ayant suc
cédé au rojraume de Navarre, voulurent être ensevelis dans
quelqu'une des chapelles de cette église, sans qu'on sache pré
sentement l'endroit, à cause que les derniers malheurs de l'hé
résie en ont perdu la mémoire1. » De là les opinions les plus-
fantaisistes sur l'emplacement des tombeaux royaux.
III. — Opinions diverses
sur le véritable emplacement des tombeaux royaux.
La fin du xve siècle et tout le xvi" connurent les tombeaux:'
des rois de Navarre. Le premier souverain enseveli dans lar
cathédrale de Lescar, fut, sans doute, François Phébus, mort
à Pau, à l'âge de seize ans. Dans son testament du 29 janvier
1483, il demande à être enterré, comme les rois de Navarre,
ses prédécesseurs, davant Vautar mayor de la glisia de Nostrœ
Dama de Pampalone. Sa mère, Madeleine de France, fille de
notre Charles VII et sœur de Louis XI, préféra laisser som
fils à Lescar et le fit enterrer à la cathédrale.
La sœur de ce jeune prince était Catherine de Foix, qui
épousa Jean d'Albret. C'est elle, qui disait à son mari: « Sr
vous étiez née Catherine et que je fusse Jean, nous n'au
rions pas perdu la Navarre. » Ce désastre se produisit en
1512. En quelques jours, sans cause ni raison, presque sans
déclaration de guerre, dans une sorte de promenade militaire,.
Ferdinand le Catholique s'empara, sans coup férir, de 1st
Haute-Navarre, que tous les efforts et les protestations ul
térieures ne purent jamais rendre à ses princes légitimes.
Jean et Catherine, morts en 1516 et 1517 à Monein et à
Mont-de-Marsan, furent à leur tour enterrés dans la cathé
drale de Lescar ; « quedaron depositados en un mismo ni-
cho » ajoutent les Annales de Navarre1.
1. V. Dubarat, Documents et bibliographie sur la Réforma (Pau, Vi—
gnancour, 1900), t. I, p. 27.
2. Anales del reino de Navarra, 1. XXXV, n. 12. 452 REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE
Après eux, les deux grands morts, enterrés dans la même
nécropole, furent la célèbre Marguerite d'Angoulême, sœur
de François Ier (1549), et son mari Henri II, roi de Navarre,
mort à Hagetmau (Landes), en 1555.
Pour ces cinq personnages, le moindre doute ne saurait
exister sur leur sépulture, car un certain nombre de docu
ments viennent à ce sujet apporter une affirmation sans ré
plique. On ne saurait prouver aussi facilement que tous ces
princes demandèrent à Lescar une inhumation provisoire.
Pas un texte ne le déclare et M. Boissonnade reconnaît fort
justement que c'était là une tradition rapportée par Galland,
dans son Mémoire sur l'histoire de Navarre8.
Il faut faire ici une remarque curieuse, mais très import
ante, c'est qu'aucun texte n'indique l'endroit précis où furent
déposés les corps de ces souverains, pas même les deux Pro
cès-verbaux, assez minutieux, des obsèques d'Henri II de Na
varre et de la célèbre Marguerite, sa femme. De la lecture
de ces textes, il ressort que la sépulture était assez près du
siège episcopal, non loin des stalles canoniales où s'assirent
les grands personnages qui assistèrent à leurs obsèques. Pour
l'enterrement de Marguerite, la place du roi était « en la
chaire de l'évêque à la main droite, en entrant au chœur »,
tandis que « de l'autre côté du chœur » furent placés « les
quatre grands deuils » et que « dans le fond du chœur »
se tenaient « les gens du Conseil, tant de Navarre que Béarn,
dans les hautes chaires, et aux basses, devant eux » les juges
du sénéchal. Les tombeaux royaux ne devaient pas, en effet,
être bien éloignés du chœur episcopal, mais ils n'étaient pas
dans une chapelle particulière, comme le dit le poète Fon-
deville, au xvne siècle. Les contemporains le savaient bien,
jusqu'au commencement du xvne siècle, puisque l'historien
Olhagaray, qui publiait son ouvrage en 1609, mentionne
l'existence du tombeau de la reine Catherine de Foix à la
cathédrale « où elle git ».
Au xviie siècle, un nuage s'étend peu à peu sur les tombes
royales, au point de les faire oublier.
En 1617, le Cahier des évêques béarnais en rappelle la des
truction odieuse. Il l'attribue au mauvais état de la voûte
du sanctuaire, mal entretenue par les protestants, qui lai
ssèrent les gouttières de la toiture provoquer la chute de la
3. P. Boissonnade, Hist, de la réunion de la Navarre à la Castille
■{Paris, 1893), p. 478. — V. Dubaràt, Ordre des funérailles d'Henri H,
jroi de Navarre. In-8°, 1928. Tarbes. : LES TOMBEAUX DES ROIS DE NAVARRE A LESCAR 45$
voûte vers 1599 sur les tombeaux des rois : état misérable
qui durait encore en 1629. Un vieux document, qui est la
nomination du gascon Jean Jagot, à l'évêché de Lescar, en
mars 1572, rappelle que la cathédrale est déjà magna ex
parte diruta1. Citons enfin la Gallia Christiana de 1656 qui
mentionne la cathédrale de Lescar comme le Saint-Denis
de Béarn, avec ses tombeaux et ses cénotaphes en marbre
blanc entourés

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