Histoire littéraire contre litteraturgeschichte. La genèse d'une vision historienne de la littérature en France et en Allemagne pendant la première moitié du XIXe siècle - article ; n°1 ; vol.14, pg 4-26

Michaël Werner

Description

Genèses - Année 1994 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 4-26
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Philosophie et théologie

Informations

• Publié par: GENESES
• Publié le: 01 janvier 1994
• Nombre de lectures: 4
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Michaël Werner
"Histoire littéraire" contre litteraturgeschichte. La genèse d'une
vision historienne de la littérature en France et en Allemagne
pendant la première moitié du XIXe siècle
In: Genèses, 14, 1994. pp. 4-26.
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Werner Michaël. "Histoire littéraire" contre litteraturgeschichte. La genèse d'une vision historienne de la littérature en France et
en Allemagne pendant la première moitié du XIXe siècle. In: Genèses, 14, 1994. pp. 4-26.
doi : 10.3406/genes.1994.1210
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/genes_1155-3219_1994_num_14_1_1210DOSSIER
Genèses 14, janvier 1994, p. 4-26
«HISTOIRE LITTERAIRE»
CONTRE
LITERATURGESCHICHTE
LA GENESE D'UNE VISION
HISTORIENNE DE
LA LITTÉRATURE EN FRANCE Si l'histoire des différentes disciplines des sciences
ET EN ALLEMAGNE humaines a, depuis une dizaine d'années, plutôt le
PENDANT LA PREMIÈRE vent en poupe, force est de constater que la grande
MOITIÉ DU XIXe SIÈCLE majorité des travaux récents dans ce domaine se limitent
à des axes nationaux d'investigation1. De temps à autre,
des excursions en terres étrangères se sont imposées du
fait même des relations et liens historiques que tel repré
sentant d'une tradition nationale a pu entretenir avec tel Michael Werner
collègue étranger. Mais il s'agissait alors, le plus souvent,
de faire état de faits individuels, rarement rapportés à une
problématique d'interaction entre les cultures.
L'orientation «nationale» a plusieurs raisons. La pre
mière est sans doute que, contrairement aux années ci
nquante et soixante, où il s'agissait avant tout de légitimer
des positions existantes en retraçant la généalogie des dis
ciplines dans le but de prouver leur réussite, on préfère
aujourd'hui appréhender leur histoire à partir d'ap
proches plus critiques et de démarches déconstructives.
Or, précisément en raison de cette volonté de déconstruct
1. Pour une orientation bibliographique ion, on reste de nouveau prisonnier des traditions natio
générale sur les travaux français et nales, des réseaux de communication propres au cadre anglo-saxons, on se reportera aux
national rubriques du Bulletin de la Société
française pour l'histoire de l'homme et
La deuxième raison tient à l'importance accordée aux de la société. Pour le domaine des
études germaniques en Allemagne on aspects institutionnels. Dans la mesure où la grande major
consultera Jiirgen Fohrmann, Wilhelm ité des institutions d'enseignement et de recherche VoBkamp (éds), Von der gelehrten zur
créées à partir de la fin du xvnie siècle s'insère dans un disziplinaren Gemeinschaft, Stuttgart,
Metzler (Deutsche Vierteljahrschrift cadre national, cette orientation de la recherche ne peut
61, 1987, numéro spécial) ; Jiirgen que renforcer la prégnance de la perspective nationale. Fohrmann, Wilhelm VoBkamp (éds),
Wissenschaft und Nation. Zur Un troisième ensemble de raisons a trait aux découEntstehungsgeschichte der deutschen
pages disciplinaires eux-mêmes. Ceux-ci varient, parfois Literaturwissenschaft, Munchen, W.
Fink, 1991 ; Christoph Kônig, Eberhard considérablement, d'un pays à l'autre, et, avec eux, les
Lâmmert (éds), Literaturwissenschaft traditions académiques qui en rendent compte. Des disciund Geistesgeschichte 1910 bis 1925,
plines au nom apparemment équivalent recouvrent des Frankfurt, Fischer, 1993.