L’auteur de la “ Chronique anonyme de Guidi ” : Elie de Merw - article ; n°3 ; vol.199, pg 303-314
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Revue de l'histoire des religions - Année 1982 - Volume 199 - Numéro 3 - Pages 303-314
Ce document syriaque raconte l'histoire du christianisme en Perse pendant les dernières décennies de l'Empire sassanide et les premières de l'occupation arabe. Il comprend en réalité la fin d'une chronique et un appendice ajouté par un lecteur ou copiste. La chronique est celle de l'évêque Elie de Merw comme il ressort de la date, du contenu et de l'éloge que fait de lui l'auteur de l'appendice.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 43
Langue Français

Extrait

Pierre Nautin
L’auteur de la “ Chronique anonyme de Guidi ” : Elie de Merw
In: Revue de l'histoire des religions, tome 199 n°3, 1982. pp. 303-314.
Résumé
Ce document syriaque raconte l'histoire du christianisme en Perse pendant les dernières décennies de l'Empire sassanide et les
premières de l'occupation arabe. Il comprend en réalité la fin d'une chronique et un appendice ajouté par un lecteur ou copiste.
La chronique est celle de l'évêque Elie de Merw comme il ressort de la date, du contenu et de l'éloge que fait de lui l'auteur de
l'appendice.
Citer ce document / Cite this document :
Nautin Pierre. L’auteur de la “ Chronique anonyme de Guidi ” : Elie de Merw. In: Revue de l'histoire des religions, tome 199 n°3,
1982. pp. 303-314.
doi : 10.3406/rhr.1982.4673
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1982_num_199_3_4673L'AUTEUR DE LA « CHRONIQUE
ANONYME DE GUIDI » :
ÉLIE DE MERW
Ce document syriaque raconte l'histoire du christianisme en
Perse pendant les dernières décennies de l'Empire sassanide et
les premières de l'occupation arabe. Il comprend en réalité la
fin d'une chronique et un appendice ajouté par un lecteur ou
copiste. La est celle de l'évêque Elie de Merw comme il
ressort de la date, du contenu et de l'éloge que fait de luiV auteur
de V appendice.
L'orientaliste italien Ignazio Guidi a publié en 1893 une
chronique nestorienne qu'il avait découverte dans un manusc
rit syriaque, le Borgia syr. 82. Elle traite de l'Eglise chré
tienne de Perse dans le dernier siècle de l'Empire sassanide
et fournit aussi quelques renseignements sur la conquête de
la Perse par les Arabes1. Guidi en a donné en 1903 une
deuxième édition accompagnée d'une traduction latine au
tome IV du Corpus Scriptorum Chrisiianorum Orienlalium
dont il était l'un des fondateurs avec Jean-Baptiste Chabot2.
1. I. Guidi, Un nuovo testo siriaco sulla storia degli ultimi Sassanidi, dans
Actes du VIIIe Congrès international des Orientalistes (Stockholm et Christiania,
1889), Leyde, 1893, 2e partie, section I, fasc. 2, p. 3-36.
2. Chronica minora (CSCO, Scriptores syri, series 3, t. IV), pars prior, Paris,
1903, p. 15-39 du texte syriaque et 13-32 de la traduction latine. Entre-temps,
Th. Nôldeke avait donné une traduction allemande et un commentaire :
Die von Guidi herausgegebene syrische Chronik ùbersetzt und commentiert,
dans Sitzungsber. der philos.-hist. Classe der kaiserl. Akad. d. Wiss., Bd 128,
Abh. 9, Vienne, 1893. La traduction française ici donnée a été faite par mon ami
regretté Jules Leroy. Pour faciliter la consultation du contexte, les références
seront données à la page et à la ligne de la traduction latine de Guidi.
Revue de l'Histoire des Religions, cic-3, 1982 304 Pierre Nautin
Ni le titre ni le colophon n'indiquent l'auteur du texte. Aussi
a-t-on coutume de l'appeler la Chronique anonyme de Guidi.
Il est cependant possible de percer cet anonymat après avoir
examiné attentivement la composition du document, son titre
et son colophon.
1. La composition du document
Le texte comprend en réalité deux parties bien distinctes.
On a d'abord la fin d'une chronique, puis un appendice fait
de morceaux décousus.
1. Une chronique
La première page raconte succinctement la fin du règne
d'Hormizd IV (579-590) et le début de celui de Kosroes II
(590-628) en même temps que la vie du catholicos ïsô'yahb Ier.
Je cite depuis le commencement pour qu'on puisse juger de
la manière de l'auteur :
Hormizd régna douze ans et le joug s'appesantit sur ses nobles
et sur tout le monde. L'un de ses chefs d'armée, envoyé par lui dans
le pays des Turcs, se rebella contre lui ; son nom était Warahrân de
Beit Rziqa : il rassembla une armée nombreuse et se prépara à la
guerre contre le roi. Quand les courtisans, qui haïssaient eux aussi
Hormizd, apprirent la rébellion de Warahrân, ils complotèrent entre
eux. Ils firent lever Hormizd de son siège et lui crevèrent les yeux.
Et ils mirent à sa place son fils Kosroes. Quand la nouvelle en parvint
à Warahrân, il s'emporta fort, non qu'il aimât Hormizd, mais parce
qu'il n'avait pas réalisé (lui-même) la chose. Il prépara ses forces
et se disposa à combattre Kosroes. Il se mit en mouvement et partit
contre Kosroes. Quand Kosroes se rendit compte que le parti de
Warahrân était plus fort que le sien, il s'éloigna devant lui et se dirigea
vers le sud, c'est-à-dire vers Pïrôz ââpùr, 'Anât, Hit et Circesium, et
alla se réfugier auprès de Maurice, César des Romains.
Comme le voyage de Kosroes s'était effectué par fuite, Mar ïêô'yahb,
catholicos, s'abstint de partir avec lui, et Maurice reprocha beaucoup
à Kosroes de ne pas avoir avec lui le patriarche de son royaume, sur
tout que Mar ïsô'yahb d'Arzon était un homme sage et plein d'expé
rience. Kosroes conçut une grande haine contre le catholicos parce Elie de Menu 305
que celui-ci ne l'avait pas accompagné et qu'en outre il ne se porta
pas à sa rencontre lorsqu'il apprit que Kosroes, à qui Maurice avait
donné des troupes, était de retour. Le catholicos évita de le faire parce
qu'il craignait la méchanceté (de Warahrân) ; il avait peur que celui-
ci ne détruisît l'Eglise et ne déclenchât la persécution contre les
chrétiens.
Maurice donna beaucoup de troupes à Kosroes et elles s'achemi
nèrent vers l'Orient, Quand Warahrân l'apprit, il quitta Mâhôzë et
s'enfuit en Àdhorbàygân avec son armée. Kosroes le poursuivit avec
les forces perses et romaines, et les Romains remportèrent la victoire.
L'armée de Warahrân fut défaite et Kosroes s'en retourna avec
grande joie.
On raconte que lorsqu'il avait en main les rennes de son cheval
pour entrer dans la bataille, un vieillard lui était apparu. Quand il
revint de la guerre et qu'il raconta le fait à Sïrïn son épouse, elle lui
dit : « C'était Sabriëô, évêque de La§um3 » ; le roi retint la chose et se
tut.
Alors les frères Bindôy et Bistâm, qu'Hormizd avait fait enchaîner,
sortirent de prison et aidèrent beaucoup Kosroes, parce qu'ils étaient
issus de la même souche que sa mère...
La suite retrace' pareillement l'histoire des catholicos
Sabrïsô Ier, Grégoire Ier, ïsô'yahb II, Mar Emmeh, en y
insérant les événements de l'histoire profane contemporaine :
la suite du règne de Kosroes et le règne de ses successeurs
jusqu'à l'arrivée des Arabes en Perse, en Syrie, et à leur vic
toire sur l'empereur Héraclius, ces deux derniers événements
étant placés à l'intérieur du pontificat d'ïsô'yabh n (p. 26,
12-25).
Une autre caractéristique du document est d'interrompre
quelquefois la trame des événements pour indiquer les per
sonnages les plus éminents d'une époque, évêques le plus
souvent. Ainsi fait-il à la fin du pontificat de Grégoire Ier
(p. 20, 17-27) et après celui de Mar Emmeh (p. 28, 24) :
Mar Emmeh dirigea le pontificat pendant trois ans et demi et
mourut. On déposa son corps au monastère de saint Serge de Mabraktâ.
A cette époque furent célèbres les métropolites et évêques Mar
SabriSô de Karkâ — sa nourriture fut de légumes tous les jours de
3. Il B'agit du futur catholicos Sabrl§ô Ier. C'est ainsi qu'on expliquait
l'intervention de Kosroes pour le faire élire comme successeur d'Iâô'yafib Ier
(p. 16, 31). 306 Pierre Nautin
son existence — et Isaac de Nisibe, Sabrîsô de Hîrtâ, Yazdpanà de
Kaskar, Aristos de Nahargùl, Moïse de Ninive, Jean des Zâb, Sabrïsô
de Trîhan et Serge de Beit Lapât.
Avec cette notice se terminent le pontificat de Mar Emmeh
et la chronique.
2. Un appendice
Là-dessus il est question d'Elie de Merw, à propos de qui
on nous parle de la ville de Merw (dans le Turkmenistan
actuel, urss), de ses dimensions, d'Alexandre le Grand qui
l'a fondée et dont on nous rappelle comment il est mort et
combien d'années il a régné :
Or Elie, métropolitain de Merw, évangélisa beaucoup de gens
parmi les Tu

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