La Maladie, la guérison et le sacré / Sickness, its Cure and the Sacred. - article ; n°1 ; vol.54, pg 63-76
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Description

Archives des sciences sociales des religions - Année 1982 - Volume 54 - Numéro 1 - Pages 63-76
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 46
Langue English
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

François Laplantine
La Maladie, la guérison et le sacré / Sickness, its Cure and the
Sacred.
In: Archives des sciences sociales des religions. N. 54/1, 1982. pp. 63-76.
Citer ce document / Cite this document :
Laplantine François. La Maladie, la guérison et le sacré / Sickness, its Cure and the Sacred. In: Archives des sciences sociales
des religions. N. 54/1, 1982. pp. 63-76.
doi : 10.3406/assr.1982.2257
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr_0335-5985_1982_num_54_1_2257Arch Sc soc des Rel. 1982 54/1 juillet-septembre) 63 76
Fran ois LAPLANTINE
LA MALADIE LA GU RISON ET LE SACR
Médecines populaires et savantes de la France contemporaine
Whereas the social sciences usually deal with relations between
popular and scientific medicines in terms of socio-cultural other
ness medical power relationships or the empirical content of pro
vided care this article proposes different approach double
interpretive system presides over the various possibilities for under
standing disease and its treatment in the West The first relies upon
an spatializing perception according to which sickness
has its own essence independent of the person affected hence treat
ment involves an encounter between two antagonistic principles The
second considers sickness to be physiological psychological or social
dysfunction and healing process of control However the habitual
distinction between popular and scientific medicines breaks down
inasmuch as part of what is attributed to the one is found in the
other and vice versa
Nevertheless popular medicine has specific characteristics By
shifting the question from causes and processes How have fallen
sick? to the ultimately given reasons Why am sick?) forms of this
medicine provide total religious interpretation of the social context
which enables the researcher to grasp the relation between sickness
and the sacred
With this new approach stemming from religious and not
medical anthropology the author analyzes the relations of medicine
with religion in the above-described etiological-therapeutic systems
Les relations de la médecine populaire et de la médecine officielle dans la
France contemporaine sont généralement posées en termes altérité sociale et
de distance culturelle par rapport ce que on nomme le pouvoir médical
qui est hui la pierre angulaire de toute réflexion sociologique sur le
domaine de la santé
Sans chercher minimiser en quoi que ce soit la pertinence et la nécessité
de cette approche nous proposerons dans ces quelques pages une autre voie
accès dont le point de départ est plus une interrogation sur le rapport au
statut social ni sur les contenus empiriques des soins prodigués mais sur les
représentations étiologico-thérapeutiques mobilisées Nous nous apercevrons alors
63 DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS ARCHIVES
que sous cet éclairage non exclusif mais bien plutôt complémentaire la
distinction habituelle de la médecine populaire et de la médecine savante éclate
une partie de ce que on attribuait au populaire se retrouve nous le mon
trerons du côté du savant et réciproquement au profit un conflit entre
deux groupes interprétations des interprétations essentialistes et spatialisantes
de la maladie auxquelles répondent des traitements fondés sur affrontement entre
deux principes antagonistes des de la maladie comme dysfonc
tionnement physiologique psychologique ou social auxquelles répondent des
thérapies fondées sur une activité de régulation
Il en demeure pas moins il existe une spécificité fonctionnelle des
médecines qualifiées de populaires Elles opèrent un déplacement presque
toujours systématique des interprétations et des réinterprétations portant sur les
causes et les processus proprement dits de la maladie et de la guérison comment
suis-je tombé malade et comment va-t-on me guérir vers les raisons ultimes
invoquées pourquoi suis-je malade Elles fournissent une interprétation totali
sante et religieuse du social qui permet de saisir sous son plus fort grossissement
la relation étroite de la santé et du salut de la maladie et du sacré ou plus
précisément de la maladie et de cette forme expression du social est le
religieux Bref elles agissent comme un révélateur là où la médecine officielle
plutôt une fonction occultation La formulation de cette problématique nous
conduira chemin faisant avoir recours une perspective méthodologique complé
mentaire de la précédente non plus seulement celle de anthropologie médicale
mais aussi de anthropologie religieuse et est munis de ce nouvel éclairage que
nous procéderons un réexamen du double modèle ontologique et relationnel
précédemment étudié
Avant en venir notre analyse proprement dite il nous faut au préalable
expliquer les raisons du choix une telle procédure investigation
opposition empirique de la médecine savante et de la médecine popu
laire nous est apparue comme une opposition bien des égards fictive parce que
commandée par une idéologie qui identifie la première avec la réalité du regard
anatomo-clinique qui serait constitutif de la science comme si celle-ci
évoluait pas et était pas aussi une pensée et une pratique sociale et la seconde
avec un imaginaire que on congédie volontiers en le renvoyant la préhistoire
de la médecine 1)
Il pas une médecine populaire mais de nombreuses formes diffé
renciées de médecines populaires souvent divergentes entre elles tant dans leurs
pratiques que dans leurs représentations En dehors du fait il est plus possible
hui ethnologue identifier un contenu spécifique qui serait rigoureu
sement original et indépendant de la médecine officielle des siècles précédents
des interprétations et réinterprétations de la médecine savante hier et
aujourdhui si nous examinons attentivement ces pratiques nous le répétons
hétérogènes) certaines entre elles sont infiniment proches de la médecine
officielle Elles appartiennent nous le montrerons aux mêmes groupes de repré
sentations tandis que autres opposent résolument
La dernière raison enfin qui justifie notre avis la démarche que nous
proposons est ordre strictement épistémologique Si ethnologie est pas la
science sociale du point de vue de observateur comme le dit Lévi-Strauss qui
définit ainsi la sociologie) elle est pas non plus la science sociale du point de
64 GUERISON ET SACRE MALADIE
vue de observé et ne saurait non plus consister dans la désignation redondante
de ce qui est per par les acteurs sociaux soignants et soignés thérapeutes
diplômés et non diplômés une société un moment de son histoire Les modèles
que nous allons proposer doivent être pris pour ce ils sont des constructions
théoriques caractère opératoire Puisque ce sont des modèles est-à-dire des
hypothèses de la recherche construites partir une rupture épistémologique
consciente et volontaire par rapport la réalité vécue ils ne sauraient donc
recouvrir les pratiques sociales empiriques en question qui sont des unités
découpées par la perception spontanée
LA MALADIE COMME ESSENCE ET LA MALADIE COMME FONCTION
Dans le champ extrêmement diversifié des procédés de guérison dont nous
disposons en Occident il est possible de repérer deux grandes tendances une
médecine centrée sur la maladie et dont les systèmes de représentations étiologico-
thérapeutiques sont commandés par un modèle ontologique de nature généra
lement physique une médecine ou plus exactement des médecines centrées sur
homme malade et dont les systèmes de représentations sont commandés par un
modèle relationnel qui peut être pensé en termes biologique psychologique
cosmologique ou social
La première tendance est en germe dans un des courants de la médecine
hippocratique dans sa tentative de rupture avec la pensée spéculative et son
attention portée aux symptômes corporels du malade Elle trouve une formulation
systématique dans le dualisme cartésien séparant âme du corps la première étant
dans cette perspective du ressort de la métaphysique et le second de la physique
Elle connaît un développement prodigieux grâce exploration de anatomie et
triomphe avec les découvertes microbiologiques de Pasteur qui ouvrent la voie
notre médecine moderne
Ce rappel est volontairement très succinct car ce qui nous importe ici est
nullement aller plus avant dans étude de histoire des idées médicales mais
ana

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