La Nation germanique de l ancienne Université d Orléans - article ; n°111 ; vol.27, pg 46-71
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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1941 - Volume 27 - Numéro 111 - Pages 46-71
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1941
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Louis Rigaud
La Nation germanique de l'ancienne Université d'Orléans
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 27. N°111, 1941. pp. 46-71.
Citer ce document / Cite this document :
Rigaud Louis. La Nation germanique de l'ancienne Université d'Orléans. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 27.
N°111, 1941. pp. 46-71.
doi : 10.3406/rhef.1941.2913
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1941_num_27_111_2913aspect pittoresque Un
de nos relations intellectuelles avec l'Allemagne
LA NATION GERMANIQUE
DE L'ANCIENNE UNIVERSITÉ D'ORLÉANS
Ancienneté de la présence à Orléans d'étudiants \enus d'Allemagne. —
Raisons d'etre de l'attirance de FlTni\ersité d'Orléans : son caractère?
d'Universitab leyum; l'inauguiation à Orléans de la méthode scolastique
■dans renseignement du droit romain. — Privilèges gc'néiaux de l'Uni-
\ersité. — Les pmilèges spéciaux de la Nation germanique. — L'orga
nisation de la Nation. — La \ie de la : des origines à la fin du
xv" siècle; à partir du xvi° siècle. — Décadence de la Nation germanique.
C'est un fait notoire que, sous notre « Ancien Régime »,
les Allemands ont été particulièrement attiiés par l'une de
nos plus célèbies Unhersités, qui n'a pu malheureusement
ressusciter après la grande tourmente ré\olutionnaire de 1789-
1793, l'Unhersitc d'Orléans. Malgré d'impoitants tra\au\ qui
ont \u le jour1, l'histoire de ce fait social est encore à faire;
il va de soi que ces quelques pages ne sont pas animées par
une telle ambition : nous \oulons simplement appeler de nou-
\eau l'attention sur ce fait important de notre histoiie uni-
\ersitaire qui, à l'occasion de l'Exposition de 1937, détermina
1. Voici les principaux tiavaux que nous avons pu utiliser, tt dont
l'ensemble constitue déjà une petite bibliographie : Daniel Bimbenet,
Histoire de l'Université de lois d'Orléans (1853) ; — Marcel Fourmer,.
la dation allemande à l'Université d'Orléans, au XI\" siècle, suivi d'ex
traits importants du registre des plus .anciens statuts, dans la Nouvelle
Revue historique de droit français et étranger, t. XII (1888), p. 386-431;
les Statuts et privilèges des Universités françaises depuis leur fonda
tion jusqu'en 1789, t. I (Paris, 1890); Histoire de la science du droit
en France au Moyen Age, t. III seul paiu (Paris, 1892); — Henri
Denifle, die Universitaten des Miltelalters ... bis 1100r t. I (Bel lin, IA 2\ATI0N GERM\NIQUE A ORLEANS 47
trois cents professeurs, appartenant à trente nations, à faire
à Orléans une excursion scientifique et archéologique où un
enthousiasme — quelque peu délirant — alla jusqu'à envisa
ger la possibilité de ranimer, sur les bords de la Loire, le
fojer de culture internationale que fut jadis l'Université:'
orléanaise2.
Ancienneté de la présence à Orléans-
d'étudiants venus d'Allemagne.
La piemière question qui se présente est de sa%oir pourquoi
cette attirance d'Orléans s'exerçait sur les étudiants de race
et de langue geimaniques, et à quelle époque elle remonte.
Cette double question est liée aux origines de l'Unhersité-
d'Orléans, dont l'histoire est, à bien des égards, inséparable
de l'histoire même de sa Nation germanique.
A n'envisager que l'époque de la naissance de l'Unhersité
— car celle-ci fut piécédée par des écoles îeligieuses et monast
iques «non pour\ues de cette autonomie qui caractérise toute
Université, on peut dire que nous trouvons des étudiants
ô); les Universités françaises an Moyen Aqe ; Avis à M. Maicel
Fournier avec des documents inédits (Paris, 1892); — Jules M\thorlz,
Histoire de la formation de la population française. Les étrangers en
France sous- l'Ancien Régime, t. II (Paris, 1921). — Serge Dlms, la
dation germanique a l'Université d Orléans, ÀV/e et XVIIe sitiles, dans
la Revue de littérature comparée (]uillct-septembre 1930, p. 389 et sui\.);
la Reine l léonore et la Nation germanique à l'Université d'Orléans; la
dation germanique d Orléans et la maison d'Autriche d'Espagne, dans
le Bulletin hispanique, t. XXXIV (1932), p. 193-222. — Cf. aussi E.Wran-
(.fl, Danske oq norske Studenter der ere mdsknvne i « Xatw Germa-
mca » ved Universiteit i Orléans (Copenhague, 1898); les Ltudiants
Scandinaves a l'Université d'Orléans (Christiania, — et toute 11
thèse de tloetoiat de Mlle Marie Wa\i\, Statut de l'étudiant étranger
dans son développement historique (Amiens, Y\eit, 1939), excellent tra-
\ail cjui, dans son cadre plus général, réunit beaucoup de textes et de
documents ielatifs à la Nation germanique et aux auties étudiants
étrangeis de l'Université d'Orléans (voir spécialement pages 55 et note 1 ;
fi 7, 77, 87 et 88, 91 et notes 1 et 2; 93 et notes; 9(> et note 1; 97, 99 et
101); 12S A 130; 139 et note 4; 152 et 153).
2. Une piopension natuielle à mieux connaître la vie de cette Uni
versité était née, en ce qui nous concerne, du fait qu'au cours d'un
travail d'avant 1914 nous avions rencontié, parmi les auteuts nous
avant piécédc dans certaines reeheiehes de science juridique, un Rhé
nan, oiiginane du duché de Clèves, membre de la Nation geimanique
à l'Univeisité d'Orle'ans et y avant conrjuis son giade de docteur « en
l'un et l'autie droit » avant d'occuper par la suite des fonctions pio-
fessorales et diplomatiques d'une ceitaine importance. Il s'agit de
Gerhard Feltmann, né à CIè\es en 1637, dont la thèse de doctorat, sou
tenue à Oile'ans, développée ensuite sous la foime d'un ouviage plus
considérable, fait le plus grand honneur — nous espérons pouvoir le
développer quelque jour — à l'enseignement Orléanais et à la Nation
germanique d'Orléans, à l'époque de Louis XIV. 48 REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE
allemands aux origines mêmes de l'Unhersité orléanaise, c'est-
à-dire à l'époque où le studium Aurelianense, d'abord subor
donné à l'é\èque et à son préposé (Fécolûtre ou scolasticus),
fut régulièrement constitué en Unhersité par le pape Cl
ément V en 1306. Sans doute, les documents que nous possé
dons — notamment le fameux li\ie des statuts de la Nation
germanique — ont été écrits postérieuiement, \ers 1378, mais
ils supposent l'existence des étudiants allemands à Oi léans
à cette époque, et même à l'époque antérieure où le studium,
déjà célèbre, nouait pas juridiquement le caractère d'une
Unhersité3.
Raisons de l'attirance de l'Université d'Orléans. -
Son caractère d' « Univcrsitas legum». — Arrivons, après la
question puiement chronologique, à la question de fond, celle
du pourquoi même de l'attirance exercée par l'Unhersité
d'Oi léans sur les originaires des di\ erses régions de l'All
emagne. Les raisons de cette attirance sont multiples. C'est
d'abord le caractère même de l'Unhersité orléanaise qui a
pu être qualifiée d'Universitas legum (Unhersité des lois),
car ce qui lui donnait son importance et son lustre aux \eux
des contemporains et principalement des étrangers, c'était
l'enseignement des deux dioits, canonique et chil, surtout du
3. Il est facile de l'induire de certaines mentions portées au registre
dts statuts, selon lesquelles des piofesseurs réputés ont tté — confo
rmément à l'une des coutumes traditionnelles — élus au titre de docteur
de la Nation germanique pour lui ser\ir de conseil et de protecteur.
C'est ainsi que Jacques de Revigny est mentionné comme avant été le
premier de tes élus au titre de doctor nationis; or, ce célèbre juris
consulte déclarait lui-même, dans la seconde moitié du \uie siècle, que
le studium d'Oi léans, bien qu'é\oluant a ers le t\pe universitaire, n'é
tait pas cependant, à la difference de ce qui s'était réalisé à Paris, une
Universita<i propiemc

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