La Religion dans la modernité selon Montesquieu / Religion within Modernity according to Montesquieu - article ; n°1 ; vol.89, pg 9-25
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Archives des sciences sociales des religions - Année 1995 - Volume 89 - Numéro 1 - Pages 9-25
Technological advances and the development of communication networks have caused the despotical Empires to fall apart and the small Republics to dissolve, and have given rise to multiple middle-sized Monarchies. This characteristic of modern times entails, in Montesquieu's eyes, a renewal of religion. Once the reign of the universal monarchy has become an impossibility, the fate of religion is no longer bound to the fortune of particular states, and History ceases to be an arena for miracles. True piety should emphasise the people's wordly salvation rather than the power of the religious institution. Since virtue is no longer a principle of government, religion loses its function of control over the people: it should henceforth assume a liberating function, which would only benefit the monarchies? It plays its liberating role through the civilizing of mores, the repression of the Prince's whims, the constitution of fair laws and a humane legal code. Never giving into intransigence, uniting intimate conviction and external tolerance, distinguishing between human and divine laws, considering a morally acceptable behavior as the only treasure its ministers should possess, it favors a moderate government and helps establish a mixed monarchy conbining the power of a single man with some form of popular participation.
Le développement des techniques, la facilité des communications font éclater les Empires despotiques et dissolvent les petites Républiques pour susciter une diversité de moyennes Monarchies. Cette caractéristique des temps modernes entraîne pour Montesquieu, un renouvellement de la religion. La monarchie universelle devenue impossible, le sort de la religion ne peut plus s'identifier à la fortune d'Etats particuliers et l'histoire n'avance plus à coups de miracles. La vraie piété préfère le salut temporel du peuple à la puissance de l'institution religieuse. La vertu cessant d'être principe de gouvernement, la religion ne sert plus à contrôler le peuple : l'intérêt des monarchies demande qu'elle soit libératrice. Elle l'est en adoucissant les moeurs, en réprimant les caprices du prince, en inspirant des lois amènes, un droit des gens plein d'humanité. Répugnant à l'intransigeance, alliant conviction intime et tolérance extérieure, distinguant les lois humaines et les lois divines, voyant dans les moeurs les seules richesses dignes de ses ministres, elle encourage le gouvernement modéré et favorise l'établissement d'une monarchie mêlée dans laquelle s'allient pouvoir d'un seul et participation populaire.
El desarrollo de las técnicas la facilidad de comunicación hace explotar los Imperios despóticos disuelve las peque as Repúblicas para suscitar una diversidad de Monarquías intermedias. Esta caracterestíca de los tiempos modernos conlleva para Montesquieu una renovación de la Religión. La monarquía universal no teniendo viabilidad el futuro de la religión no puede ser identificado al devenir del Estado particular la historia y no progresa ya partir de la lógica del milagro. La verdadera religiosidad prefiere la salvación temporal del pueblo no el poder de la institución religiosa. Habiendo cesado de ser la virtud principio de gobierno la religión no sirve ya para controlar al pueblo : el interés de las monarquías exige que sea liberadora. Lo es modificando las costumbres, reprimiente los caprichos del príncipe, inspirando las leyes que promueven un derecho más humano. Negando la intransigencia aliando convicción intima tolerancia exterior, distinguiendo las leyes humanas las leyes divinas viendo en los comportamientos la única riqueza digna de sus ministros la religión impulsa los gobiernos moderados favorece el establecimiento de una monarquía mezclada en la que se alía el poder de uno solo la participación popular.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 16
Langue English
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Labbens
La Religion dans la modernité selon Montesquieu / Religion
within Modernity according to Montesquieu
In: Archives des sciences sociales des religions. N. 89, 1995. pp. 9-25.
Citer ce document / Cite this document :
Labbens Jean. La Religion dans la modernité selon Montesquieu / Religion within Modernity according to Montesquieu. In:
Archives des sciences sociales des religions. N. 89, 1995. pp. 9-25.
doi : 10.3406/assr.1995.974
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr_0335-5985_1995_num_89_1_974Abstract
Technological advances and the development of communication networks have caused the despotical
Empires to fall apart and the small Republics to dissolve, and have given rise to multiple middle-sized
Monarchies. This characteristic of modern times entails, in Montesquieu's eyes, a renewal of religion.
Once the reign of the "universal monarchy" has become an impossibility, the fate of religion is no longer
bound to the fortune of particular states, and History ceases to be an arena for miracles. True piety
should emphasise the people's wordly salvation rather than the power of the religious institution. Since
virtue is no longer a principle of government, religion loses its function of control over the people: it
should henceforth assume a liberating function, which would only benefit the monarchies? It plays its
liberating role through the civilizing of mores, the repression of the Prince's whims, the constitution of
fair laws and a humane legal code. Never giving into intransigence, uniting intimate conviction and
external tolerance, distinguishing between human and divine laws, considering a morally acceptable
behavior as the only treasure its ministers should possess, it favors a moderate government and helps
establish a "mixed monarchy" conbining the power of a single man with some form of popular
participation.
Résumé
Le développement des techniques, la facilité des communications font éclater les Empires despotiques
et dissolvent les petites Républiques pour susciter une diversité de moyennes Monarchies. Cette
caractéristique des temps modernes entraîne pour Montesquieu, un renouvellement de la religion. La
"monarchie universelle" devenue impossible, le sort de la religion ne peut plus s'identifier à la fortune
d'Etats particuliers et l'histoire n'avance plus à coups de miracles. La vraie piété préfère le salut
temporel du peuple à la puissance de l'institution religieuse. La vertu cessant d'être principe de
gouvernement, la religion ne sert plus à contrôler le peuple : l'intérêt des monarchies demande qu'elle
soit libératrice. Elle l'est en adoucissant les moeurs, en réprimant les caprices du prince, en inspirant
des lois amènes, un droit des gens plein d'humanité. Répugnant à l'intransigeance, alliant conviction
intime et tolérance extérieure, distinguant les lois humaines et les lois divines, voyant dans les moeurs
les seules richesses dignes de ses ministres, elle encourage le gouvernement modéré et favorise
l'établissement d'une "monarchie mêlée" dans laquelle s'allient pouvoir d'un seul et participation
populaire.
Resumen
El desarrollo de las técnicas la facilidad de comunicación hace explotar los Imperios despóticos
disuelve las peque as Repúblicas para suscitar una diversidad de Monarquías intermedias. Esta
caracterestíca de los tiempos modernos conlleva para Montesquieu una renovación de la Religión. La
monarquía universal no teniendo viabilidad el futuro de la religión no puede ser identificado al devenir
del Estado particular la historia y no progresa ya partir de la lógica del milagro. La verdadera
religiosidad prefiere la salvación temporal del pueblo no el poder de la institución religiosa. Habiendo
cesado de ser la virtud principio de gobierno la religión no sirve ya para controlar al pueblo : el interés
de las monarquías exige que sea liberadora. Lo es modificando las costumbres, reprimiente los
caprichos del príncipe, inspirando las leyes que promueven un derecho más humano. Negando la
intransigencia aliando convicción intima tolerancia exterior, distinguiendo las leyes humanas las leyes
divinas viendo en los comportamientos la única riqueza digna de sus ministros la religión impulsa los
gobiernos moderados favorece el establecimiento de una monarquía mezclada en la que se alía el
poder de uno solo la participación popular.Arch de Sc soc des Rel. 1995 89 janvier-mars 9-25
Jean LABBENS
LA RELIGION DANS LA MODERNITE
SELON MONTESQUIEU
Pourquoi Montesquieu est-il.généralement considéré comme un précur
seur de la sociologie plutôt que comme un sociologue proprement dit
Raymond Aron invoque plusieurs raisons dont la principale est que Mon
tesquieu ne médite pas sur la société moderne Comte Marx Tocqueville
Weber. réfléchissent sur la industrielle et démocratique ils en pré
figurent les évolutions Montesquieu se donne pour objet principal les répu
bliques de Antiquité la Germanie des bois la monarchie des Mérovingiens
et Carlovingiens. Encombré peut-être par son érudition embarrassé sans
doute par ses préjugés nobiliaires il mal lu dans tout un secteur de ave
nir écrit Georges Vedel Moderne par son intention -découvrir les
causes générales auxquelles se soumettent les accidents de histoire or
ganiser intérieur de quelques types infinie diversité des lois et des
urs Montesquieu pourrait bien nous fournir les rudiments une mé
thode mais son uvre ne procurerait guère éléments qui permettent de
comprendre la modernité
Cette opinion est largement répandue il serait bon pourtant de la sou
mettre une critique sérieuse Que Montesquieu ait beaucoup fréquenté les
anciens historiens il ait nourri en lui austère amour de la vertu antique
nul en dispute mais on sans doute pas assez remarqué son attention
observer son époque recueillir une masse considérable informations sur
la politique et sur économie de son temps on ignore trop souvent les pers
pectives il ouvre non seulement sur la constitution politique des tats mo
dernes mais sur évolution du commerce les conséquences économiques et
sociales liées au développement des arts est dire de artisanat et de
industrie Il voit Europe inscrite dans les faits bien avant elle ne le
soit dans les institutions Il anticipe économie de âge post-industriel celle
que les producteurs ne dominent plus celle que commandent les consomma
teurs et le besoin un luxe solide assez analogue au confort généralisé
de nos classes moyennes Il mesure les avantages que le marché mondial pro
cure aux nations riches les dépendances externes et internes que ce marché
impose aux pays pauvres Il connaît les périls de économie financière et de
endettement public On sait bien du reste que la Sparte et la Rome il
nous présente sont largement mythiques Peut-être se préoccupe-t-il moins de ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS
reconstruire la réalité passée que de lui demander quelques clefs pour
comprendre la modernité 4)
Ce substantif reste étranger au vocabulaire de Montesquieu adjectif
correspondant est lui-même que rarement employé et les dates ou les épo
ques auxquelles il renvoie sont singulièrement incertaines Pour Montesquieu
la continuité compte plus est plus vraie que les contrastes et les ruptures
comme les hommes ont eu dans tous les temps les mêmes passions les
causes des grands changements sont toujours les mêmes seules varient les
occasions Plus précisément ce qui distingue antiquité et les temps mo
dernes est la différence des situations car il bel et bien une
situation que nous pouvons appeler moderne et que Montesquieu juge du
rable non point pour toujours certes mais pour une longue période de temps
Cette situation moderne il appelle le monde aujourdhui il oppose
au monde de ce temps là Le monde de ce temps là étoit pas comme
notre aujourdhui Il faut donc préciser les caractères que Mon
tesquieu attribue cette situation moderne interroger avec lui sur les traits
et sur le rôle qui sont alors ceux de la religion
Sur la conception que Montesquieu se fait de ce monde aujourdhui
Raymond Aron écrit encore originalité des sociétés modernes qui est
liée industrie apparaissait pas la philosophie politique classique et
cet égard Montesquieu appartient cette tradition Et pourtant le dé
veloppement des arts et non seulement le développement on appellerait
parcellaire des divers métiers et industries mais leur coordination et leur in
tégration dans un système producteur constituent justement pour Montesquieu
la première ou une des principales caractérist

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