Le Corps contractuel des dieux. Remarques sur le rite védique du T?n?naptra / The Contractuel Bodies of the Gods. - article ; n°1 ; vol.59, pg 17-29
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Le Corps contractuel des dieux. Remarques sur le rite védique du T?n?naptra / The Contractuel Bodies of the Gods. - article ; n°1 ; vol.59, pg 17-29

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Description

Archives des sciences sociales des religions - Année 1985 - Volume 59 - Numéro 1 - Pages 17-29
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 30
Langue English
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Charles Malamoud
Le Corps contractuel des dieux. Remarques sur le rite védique
du Tānūnaptra / The Contractuel Bodies of the Gods.
In: Archives des sciences sociales des religions. N. 59/1, 1985. pp. 17-29.
Citer ce document / Cite this document :
Malamoud Charles. Le Corps contractuel des dieux. Remarques sur le rite védique du Tānūnaptra / The Contractuel Bodies of
the Gods. In: Archives des sciences sociales des religions. N. 59/1, 1985. pp. 17-29.
doi : 10.3406/assr.1985.2342
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr_0335-5985_1985_num_59_1_2342Sc soc des Rel. 1985 59/ janvier-mars) 17-29 Arch
Charles MALAMOUD
LE CORPS CONTRACTUEL DES DIEUX
Remarques sur le rite védique du anunaptra
In Veddic India the solemn sacrifice begins with rite called
tsSnunaptra in which the human participants in the ceremony sa-
cri cer and officiants vow not to harm one another This human
contract was modeled on contract between the gods To van
quish the demons the gods ceased their singular combats to cons
titute unified front based on each depositing their most
precious bodies with witness to their pledge as guarantee In
connection with the myth the structure of the human rite can be
understood as representing theme of reflection on the multi
tude of bodies belonging to the same divine person the neces
sary scission within the individual to establish collective polity
and the difference in indian thought between the political bond social organization
Dans la théorie politique de Inde ancienne la paix sam est bien autre
chose que absence de guerre elle est un accord positif exprimé par un traité
samdhi et garanti par des otages sarftadhî Paix traité otage sont une seule
et même chose Faire advenir la confiance entre les rois est cela que visent la
paix le traité otage Tel est enseignement de Kautilya au livre VII de
hasas tra Curieusement après avoir ainsi étroitement associé le traité et
otage Kautilya dans une sorte de digression évoque avec faveur un autre type
de traité fondé sur le serment Pour certains maîtres dit-il invoquer la vérité
faire un serment est fabriquer un traité instable ce qui donne un pacte sa
solidité selon eux ce sont les gages et les otages Cette opinion des maîtres
est-elle pas celle de Kautilya lui-même est-elle pas un prolongement de sa
propre définition de la paix En fait Kautilya commence par rejeter cette doc
trine pour la reprendre un peu plus loin mais après avoir en quelque sorte re
lativisée Voici son argument ces maîtres ont tort car un gage un otage ont
de sens que pour le ici-bas et la valeur de la prise de gage ou ota
ge dépend de la force respective des partenaires En revanche le serment sur
17 DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS ARCHIVES
la vérité ty établit un pacte qui vaut pour autre monde aussi bien que pour
celui-ci Mais au lieu de conclure comme on attend que le serment est donc
la procédure il faut préférer Kautilya revient la question des otages non
pour se demander si le roi conquérant doit en prendre et en donner mais pour
examiner en détail comment il doit le faire et comment il doit profiter de obli
gation où il est de livrer des otages pour se débarrasser de princes ou de minis
tres peu sûrs Comment expliquer cette inconséquence quoi bon étendre
sur ces jeux de la ruse et de la force une fois on posé eminente efficacité
du serment est que excellence de la parole de vérité était reconnue dit
Kautilya par les rois autrefois ce qui semble impliquer elle est plus ad
mise par les rois aujourdhui Nous avons fait un pacte est ainsi que les
rois autrefois constitués de vérité satyasamstha) faisaient des pactes en enga
geant la vérité ty ena Pour le cas où il aurait transgression atikrama de ce
pacte ils touchaient du feu de eau un sillon dans un champ une motte de
terre une muraille épaule un elephant le caisson un char une arme une
pierre précieuse des grains une substance odoriférante un liquide de or une
monnaie avec cette malédiction que les êtres que voici tuent ou abandonnent
celui qui transgresserait ce serment De nos jours) pour le cas où il aurait
transgression il faut prévoir comme gage garantie des hommes importants
des ascètes des personnages de premier rang 2)
Entre le serment de par la vérité et échange otages il deux dif
férences manifestes dans le serment est la personne même du jureur qui est
mise en jeu tandis que échange otages repose sur la capacité de chaque par
tenaire être représenté par un autre que lui-même un délégué aux risques en
quelque sorte autre part dans le serment on expose en cas de transgres
sion des châtiments infligés en dernier ressort par des forces surnaturelles
qui sont un tout autre ordre que celles que pourrait faire agir par ses propres
moyens le partenaire lésé otage de son côté est entre les mains êtres qui
sont de même nature que lui de même nature aussi que celui dont il est le substi
tut
Or il est dans le Veda des textes qui plusieurs siècles avant VArthasdstra
traitent eux aussi sur le plan qui leur est propre du pacte du serment et des ota
ges mais en nous donnant connaître des situations humaines et divines où les
deux différences massives on vient de rappeler abolissent être on
donne en otage est la fois soi-même et un autre la punition en cas de man
quement au pacte vient une instance qui se confond avec le partenaire et ce
pendant le transcende
Les textes védiques dont il est question ici sont ceux qui relatent le mythe
origine du rite nommé tanunaptra Avant analyser ce mythe il nous faut
décrire brièvement le rite lui-même et tout abord parler de ensemble sacrifi
ciel dont il est un élément
Il agit de offrande que on fait aux dieux de la plante appelée ma plus
précisément du jus qui est extrait de cette plante et qui est pour eux liqueur im
mortalité amrta Cette offrande est bien un sacrifice Le point culminant de la
cérémonie est en effet le moment où pour faire jaillir ce liquide on écrase entre
des pierres les tiges de soma ce pressurage est explicitement assimilé la mise
mort une victime animale Mais ce paroxysme est précédé et suivi un
grand nombre de séquences rituelles dont enchaînement et emboîtement font
objet dans les Brahmano de spéculations abondantes et raffinées
18 RITE DIQUE
offrande de soma est un sacrifice solennel srauta sur aire sacrificielle
est requise aux côtés du sacrifiant yajamand). est-à-dire de homme au
bénéfice et aux frais duquel la cérémonie lieu la présence de toute une équipe
officiants spécialisés rtvij qui mettent leur savoir-faire au service du sacri
fiant et du sacrifice) contre rémunération aaksina 5)
La relation entre le sacrifiant et les officiants est considérée par nos textes
comme un problème fondamental il ne agit pas seulement de régler les moda
lités techniques de leur collaboration il faut encore en poser la base théologi
que La rémunération des officiants notamment est fixée par des prescriptions
rigoureuses mais en outre elle est le thème de justifications symboliques très am
ples qui font comprendre que le paiement de la daksina est une pièce essentielle
de la structure du sacrifice ou plutôt un moment décisif de sa dynamique Pour
dire les choses un mot rappelons que dans le sacrifice le sacrifiant confie sa
personne aux officiants qui ont la charge et la capacité espère-t-on de le guider
dans un voyage au ciel et de le ramener ensuite sur terre Or ce voyage ce
est pas avec son corps profane que le sacrifiant accomplit mais avec un
corps sacrificiel il su acquérir au prix un rude effort ascétique dans une
phase initiale de la cérémonie Le corps profane cependant est mis de côté en
réserve la disposition des officiants qui ne le restitueront la fin du voyage
que si le sacrifiant verse les honoraires Le sacrifiant donc pour le moins
deux corps par les honoraires il engage payer puis il paie effective
ment au cours de la cérémonie le sacrifiant assure que son corps sacrificiel
sera bien piloté et le risque est grand il écarte de sa trajectoire le sacrifiant
peut devenir fou et grâce également cette daksina il reprend possession au
bout du compte de son corps profane
La question des honoraires est évoquée avec plus ou moins ampleur
dans tous les textes qui traitent des sacrifices solennels En revanche ce qui est
particulier offrande de soma et plus précisément sa forme archétypique
dite agnistoma est que la relation entre sacrifiants et officiants fait objet
une expiicitation supplémentaire effectuée par un rite introductif du sacrifice
proprement dit le rite

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