Le Fonds Duchesne à la Bibliothèque Nationale - article ; n°1 ; vol.23, pg 333-343
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Description

Publications de l'École française de Rome - Année 1975 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 333-343
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 42
Langue Français

Extrait

Florence Callu
Le Fonds Duchesne à la Bibliothèque Nationale
In: Mgr Duchesne et son temps. Rome : École Française de Rome, 1975. pp. 333-343. (Publications de l'École
française de Rome, 23)
Citer ce document / Cite this document :
Callu Florence. Le Fonds Duchesne à la Bibliothèque Nationale. In: Mgr Duchesne et son temps. Rome : École Française de
Rome, 1975. pp. 333-343. (Publications de l'École française de Rome, 23)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/efr_0000-0000_1975_ant_23_1_1743FLORENCE CALLU
LE FONDS DUCHESNE À LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE
Dans son testament en date du 26 septembre 1914, Louis Duchesne
déclarait:
« II faudra faire un classement de mes papiers:
a) remettre à mon successeur à la direction de l'Ecole de Rome tous
les papiers officiels se rattachant à cet établissement et à la gestion que j'en
ai eue,
b) garder pour être conservés dans la famille Miniac les diplômes
d'Académie, décorations et autres pièces de ce genre qui peuvent intéresser
notre famille,
c) brûler toutes les lettres privées,
d) faire faire un triage du reste par une personne amie et entendue.
Je ne crois pas qu'il y ait dans ces papiers beaucoup de choses à conserver
et surtout à publier ».
Imparfaitement connu sans doute, ce texte accrédita depuis cinquante
ans la légende que les papiers Duchesne avaient été brûlés dans leur totalité.
Fort heureusement, il n'en est rien: ces papiers sont conservés au Cabinet des
Manuscrits de la Bibliothèque nationale de Paris où ils ont été déposés, il
y a quelques années, par les soins du neveu de Monseigneur Duchesne, M.
Albert Miniac.
Ce dépôt s'est d'ailleurs effectué en deux temps. En 1954, M. Miniac a
fait don du manuscrit autographe du tome IV de YHistoire ancienne de
l'Eglise, publié à titre postume en 1925 par dom Henri Quentin, sous le titre:
L'Eglise au VP siècle. Il a donné également l'édition interfoliée du Liber Ponti-
ficalis, comportant les corrections et les additions autographes que Mgr
Duchesne y avait portées en vue d'une réédition de son œuvre maîtresse.
En 1967, après le décès de son mari, Mme Miniac remit à la Bibliothè
que nationale, conformément aux instructions qu'elle avait reçues,les documents
qui étaient encore en sa possession. FLORENCE CALLU 334
A cet ensemble était joint fort heureusement l'inventaire sommaire des
manuscrits laissés par Mgr Duchesne, dressé à Rome par son exécuteur testa
mentaire, dom Quentin, le 29 avril 1922, soit huit jours après sa mort. C'est
donc Henri Quentin qui joua le rôle délicat de la « personne amie et enten
due » requise par Duchesne dans ses dernières volontés (l). Avec beaucoup de
discernement, il pressentit l'intérêt que les chercheurs porteraient un jour aux
papiers de l'érudit disparu. En dehors des correspondances de caractère tout-
à-fait privé, il ne pratiqua pour ainsi dire pas de destructions. En effet, les
documents mentionnés dans son inventaire -à l'exception du commentaire du
Martyrologe hiéronymien qui n'a pas été retrouvé ainsi que quelques brout
illes - correspondent dans les grandes lignes à ceux qui ont été déposés à
la Bibliothèque nationale (2). Cet inventaire est précieux, car en raison de la
date de sa rédaction, il fournit un état ancien du fonds Duchesne.
Voyons maintenant comment est composé ce fonds. On peut y distinguer
deux grandes parties: les manuscrits autographes et la correspondance. Il est
évident que je ne puis entrer ici dans une description complète et détaillée
des documents, qui serait aussi fastidieuse qu'inutile. Je me bornerai à donner
un aperçu de la richesse de cette collection, en signalant les pièces qui m'ont
semblé les plus marquantes.
I - LES MANUSCRITS
Si nous commençons par examiner les manuscrits, nous constatons qu'il
ne subsiste aucune trace des grandes œuvres publiées de Mgr Duchesne: le
Liber Pontificalis, les Origines du culte chrétien, les Fastes épiscopaux de
l'ancienne Gaule, etc.. ainsi que des innombrables articles dûs à son éru
dition. Les trois premiers tomes de l'Histoire ancienne de l'Eglise ont égal
ement disparu. Que sont-ils devenus? Sont-ils restés entre les mains des impri
meurs ou bien ont-ils été détruits par leur auteur? Nul n'est à même de le
dire. En tout cas, ils ne figurent pas sur l'inventaire de dom Quentin.
Parmi les manuscrits conservés, il convient de distinguer:
(') Dans ses Souvenirs romains, Paris, 1968, p. 233, Jérôme Carcopino évoque la silhouette
de dom Quentin venant classer les papiers au Palais Farnese.
(2) Un autre lot de papiers Duchesne se trouve actuellement à la Bibliothèque Vaticane,
répertoriés sous la cote Vat. Lat. 14881-14900. Il semble que ces manuscrits soient venus direct
ement de l'abbaye de S. Jérôme où dom Quentin les avait laissés à sa mort. Je n'ai malheureuse
ment pas encore eu le temps de les consulter. LE FONDS DUCHESNE Λ LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE 335
1) En premier lieu, un certain nombre de cours professés par Mgr Du-
chesne à l'Institut Catholique où il occupa la chaire d'histoire ecclésiastique
de 1877 à 1885. Quelques unes de ces leçons sont datées: « Lundi 20 décemb
re 1880. Conférence sur les sources de l'histoire ecclésiastique de la France »
ou encore: « 3 avril 1884. La politique des papes Grégoire II, Grégoire III et
Zacharie ». A cette période appartient également un cours volumineux, ensei
gné sur deux années, ayant trait aux institutions de l'Eglise romaine pendant
le Haut Moyen Age. D'autres se rattachent à l'enseignement qu'il prodigua à
l'Ecole des Hautes Etudes de 1887 à 1895: « 5e leçon. 26 novembre 1889.
Evangelisation des provinces qui constituent la presqu'île des Balkans ». Un
important dossier, daté du 24 novembre 1892 et intitulé Libri canonum, est
divisé en chapitres: « Rome et l'Italie », « Carthage et l'Afrique », « Arles et
la Gaule », « Varia ».
Tous ces cours, entièrement rédigés, présentent un grand intérêt: les qual
ités d'historien de Mgr Duchesne s'y manifestent à chaque page. Ils représent
ent l'état brut des matériaux utilisés par leur auteur dans ses livres, comme il
n'a pas manqué de le rappeler dans la préface des Origines du culte chrétien
et des Premiers temps de l'Etat pontifical.
2) Après les cours, on trouve dans ces papiers deux dossiers qui méri
tent particulièrement de retenir l'attention:
Le premier, intitulé Anecdota, contient des fragments de manuscrits
copiés par Mgr Duchesne à la Bibliothèque Vaticane, alors qu'il travaillait
à l'inventaire du fonds de la Reine, ou dans d'autres bibliothèques. Ainsi,
on remarquera en premier lieu:
- la transcription complète du fameux traité de Pelage, La Défense des
Trois Chapitres, que Mgr Duchesne identifia dans un manuscrit de la biblio
thèque d'Orléans et qu'il ne réussit pas à publier de son vivant.
- neuf épîtres en vers de Rodulfus Tortarius, moine de l'Abbaye de
Fleury qui vivait dans la seconde moitié du XIe s.
- des notes et des spécimens empruntés au Lexique étymologique
de Pie II.
- d'importants extraits des missels de St. Vougay et de Biarca.
- des vies de saints: Vita Silvestri, Passio s. Luciani martyris, Passio
Salsae Tipasitanae, Passio Martianae Caesariensis.
Ce dossier contient en outre des inscriptions et des bas-reliefs inédits de
Macédoine, les uns provenant des fouilles exécutées par les frères Bitzos, aux
environs de Palatitza, les autres, provenant de la voie funèbre près de la porte
de Kalamarie à Salonique. Une chemise concernant les fouilles de Tipasa
(inscriptions, plans de la basilique Ste Salsa et photographies) vient compléter
cet ensemble. FLORENCE CALLU 336
Le second dossier qui porte la rubrique « Travaux en cours », renferme
des articles inédits ou en partie inédits de Mgr Duchesne. Parmi eux, on peut
citer tout d'abord:
- L'Inscription dedicatone du titulus Pammachii (sur une inscrip
tion provenant de l'église SS. Jean et Paul).
- Le Titulus Aemilianae (sur l'église des IV Saints couronnés, dont
le texte diffère de l'ar

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