Le patrimoine des musées : pour l'histoire d'une rhétorique révolutionnaire - article ; n°1 ; vol.11, pg 25-49

Dominique Poulot

Description

Genèses - Année 1993 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 25-49
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Philosophie et théologie

Informations

• Publié par: GENESES
• Publié le: 01 janvier 1993
• Nombre de lectures: 4
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Dominique Poulot
Le patrimoine des musées : pour l'histoire d'une rhétorique
révolutionnaire
In: Genèses, 11, 1993. pp. 25-49.
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Poulot Dominique. Le patrimoine des musées : pour l'histoire d'une rhétorique révolutionnaire. In: Genèses, 11, 1993. pp. 25-49.
doi : 10.3406/genes.1993.1170
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/genes_1155-3219_1993_num_11_1_1170DOSSIER
Genèses il, mars 1993, p. 25-49
LE PATRIMOINE
DES MUSÉES :
POUR L'HISTOIRE
D'UNE RHÉTORIQUE
RÉVOLUTIONNAIRE
Depuis quelques années, on assiste à l'affirma
tion répétée d'un nécessaire retour à la « tradi
tion» patrimoniale française, tantôt dans le Dominique Poulot
cadre d'une «interprétation» progressiste du patr
imoine, par exemple d'une « nouvelle muséologie », tan
tôt au nom d'un revival des valeurs «conservatrices»
d'une IIIe République « athénienne » 4 Ces récits concur
rents manifestent la permanence (comme la validité
polémique) d'une histoire-mémoire du patrimoine
national, peu à peu constituée au cours des deux der
niers siècles.
Si l'on accepte l'analyse conduite par Paul Ricœur,
l'histoire connaît en général trois figures, qui vont de
l'événement « infra-signifié », compris en dehors de toute
lecture, au récit gouverné par un «sens englobant», et
enfin à l'analyse de faits «sursignifiés», c'est-à-dire
entendus comme eux-mêmes tirés de récits2. C'est dans
cette dernière perspective qu'il s'agit ici de poser les
jalons d'une histoire du patrimoine comme objet « sursi
gnifié » par la tradition culturelle nationale. En d'autres
termes, cette lecture tente d'élargir la perception du
contexte qui, à chaque moment, a conféré son sens au
patrimoine, en montrant l'ampleur et la variété de ses 1. Ainsi André Desvallées, Vagues,
déterminants. Mâcon, Éditions W, 1992 ; Marc
Fumaroli, L' État culturel, Paris,
Éditions de Fallois, 1991. Au rebours de l'idée d'un patrimoine réglé par des fins
2. Paul Ricœur, Temps et récit, I, Paris, de stabilité sociale, sur le mode fonctionnaliste, comme de
Le Seuil, 1983 ; Denis Peschanski, celle d'un corpus mobilisé par une manipulation machia- Michael Pollak et Henry Rousso, « Le
vellienne, le patrimoine doit être conçu, avant tout, temps présent, une démarche
historienne à l'épreuve des sciences comme une valeur de référence, une « grandeur » sociale
sociales », dans « Histoire politique et - en l'occurrence la construction de valeurs propres à jus sciences sociales », Cahiers de l'IHTP
n° 18, juin 1991. tifier l'appartenance à des communautés imaginaires,
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