Le sentiment de transcendance. Expérience de Dieu ? (Marc - 244 ...

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Le sentiment de transcendance. Expérience de Dieu ? (Marc - 244 ...

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• Philosophie et théologie

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• Publié par: ebaxapuw
• Nombre de lectures: 165
• Langue: Français

Extrait

Le sentiment de transcendance. Expérience de Dieu ?

Louis Roy

Coll. « Pastorale »

Paris, Cerf, 2000. 136 p.

L’objet du livre de Louis Roy est clairement annoncé dans son avant-propos et son

introduction. Au milieu de la grisaille, dans laquelle nous nous trouvons, plusieurs

cherchent un ailleurs « plus intense et plus coloré ». Prenant acte que des gens af-

firment avoir des expériences uniques, basées sur un sentiment de transcendance,

l’auteur désire aider le lecteur à situer ces expériences, donc à exercer un discer-

nement, et à exploiter leur potentiel à devenir des expériences mystiques orientées

vers un engagement social. La démarche globale présentée en introduction du vo-

lume s’adresse au monde de la pastorale.

L’auteur nous présente tout d’abord des récits de transcendance et des com-

mentaires à leur propos (chap. 1- 3), puis il développe les oppositions à cette pos-

sible expérience de transcendance (chap. 4 - 6), avant d’aboutir à une synthèse ou

à une validation de la conviction annoncée au départ : oui, les expériences de trans-

cendance peuvent être saines (7) ; oui, elles peuvent être au point de départ de

l’aventure religieuse (15) ; oui, elles peuvent devenir mystiques, dans la joie, la

souffrance et la persévérance (8).

Le premier chapitre documente, par des statistiques, des renvois bibliques et

l’histoire des religions, le fait et précise l’expression : il s’agit du sentiment de ce qui

nous dépasse. Trois récits sont alors relatés donnant au lecteur des illustrations du

sentiment de transcendance. Leurs analyses conduisent à une définition : l’expé-

rience de transcendance est un « bref épisode au cours duquel une personne

éprouve quelque chose qui la dépasse absolument » (26). La suite du chapitre

compare et précise son expression avec d’autres expressions trouvées dans la

littérature : diverses expériences (mystique, extatique, certaines conceptions de

l’expérience religieuse) s’en distinguent alors que d’autres s’y apparentent (cos-

mique [Bucke], sommet [Maslow] ou encore celle du sacré [Otto]).

Le deuxième chapitre est une reprise au ralenti des expériences de transcen-

dance. Il décrit les six étapes ou éléments constitutifs de cette expérience de trans-

cendance : préparation, occasion, sentiment, découverte, interprétation et fruits.

Cette analyse, inspirée de la phénoménologie, ne reprend cependant pas les trois

récits du chapitre un ; elle les exemplifie à l’aide d’un texte classique de la

Bhaga-

vad-Gita.

Dommage que les récits soient déjà disparus au profit d’un texte plus clas-

sique ou possédant plus d’autorité. N’aurait-il pas été fascinant de poursuivre le tra-

vail en mettant à l’avant-plan les récits d’expérience de transcendance racontés par

le monde ordinaire, pour précisément en dessiner les contours religieux et possi-

blement théologiques ?

Le chapitre trois, intitulé

familles d’esprit,

développe une typologie pour mieux

comprendre les différences entre les diverses expériences de transcendance. Ces dif-

férences, selon l’auteur, se situent dans les deux premiers moments (préparation et

occasion) de l’expérience et modulent l’expérience de transcendance. Ils présen-

tent donc quatre types (esthétique, ontologique, éthique et interpersonnel), les

expliquent et en donnent des exemples tirés tantôt des gens ordinaires, tantôt du

monde philosophique et littéraire. Mais tout emploi de typologies, aussi utile qu’il

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Studies in Religion / Sciences Religieuses 31/2 2002