Les Confréries religieuses à Lima / Religious Brotherhoods in Lima - article ; n°1 ; vol.80, pg 167-191

Olinda Celestino

Description

Archives des sciences sociales des religions - Année 1992 - Volume 80 - Numéro 1 - Pages 167-191
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Philosophie et théologie

Informations

• Publié par: Archives-des-sciences-sociales-des-religions
• Publié le: 01 janvier 1992
• Nombre de lectures: 30
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Olinda Celestino
Les Confréries religieuses à Lima / Religious Brotherhoods in
Lima
In: Archives des sciences sociales des religions. N. 80, 1992. pp. 167-191.
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Celestino Olinda. Les Confréries religieuses à Lima / Religious Brotherhoods in Lima. In: Archives des sciences sociales des
religions. N. 80, 1992. pp. 167-191.
doi : 10.3406/assr.1992.1558
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr_0335-5985_1992_num_80_1_1558Arch de Sc Soc des Rel. 1992 80 octobre-décembre 167-191
Olinda CELESTINO
LES CONFRERIES RELIGIEUSES LIMA
The author analyses thé structure and forms of infernal organization in
the Lima brotherhoods It concerns plan-ethnic organizations composed of Spa
niards half-casts Blacks and Natives
Apparently democratic since they each elect new leaders the brotherhoods
grouped together oppose social categories Spaniards caciques and native no
bles Those who acted as majordomes and delegates were Spanish whereas
the half-castes the Blacks and the natives were just ordinary members of the
brotherhood
The analysis of ze transmission of responsabilities shows that in reality
the group of notables who acted as majordomes was very limited
The author analyses then the economic dimension of these religious bro
therhoods
El autor analiza la estructura las formas de organizaci interna de las
Cofrad as de Lima Se trata en ciertos casos de organizaciones pluriétnicas
formadas por espa oles mestizos negros ind genas
Democr ticas aparentemente ya que cada organizaci lleva cabo la
elecci de los nuevos responsables las Cofrad as agrupan categor as sociales
opuestas espa oles caciques ind genas nobles Aquellos que ocupan los car
gos de mayordomo de diputado eran espa oles mientras que los mestizos
negros indios eran simples cofrades El an lisis de la trasmisi de los cargos
muestra que en realidad el grupo de notables que acaparaba las funciones de
mayordomo era muy reducido
Por otra parte el autor insiste sobre la importancia econ mica de las
Cofrad as
167 ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS
Les Conquérants espagnols édifièrent les villes des nouvelles colonies
américaines sur le modèle de celles de la métropole les institutions civiles
et ecclésiastiques de la Péninsule ibérique et parmi celles-ci les confréries
religieuses passèrent ainsi sur le nouveau continent Les premières
furent fondées par les ordres religieux qui participèrent la Conquête do
minicains et franciscains abord mercédaires et augustins ensuite puis enfin
jésuites et béthléemains Les confréries religieuses durent cependant adapter
aux conditions américaines et leur finalité ainsi que leurs structures furent
réélaborées en fonction de la nouvelle réalité sociale
Au Pérou les confréries eurent une fonction non seulement religieuse
mais contribuèrent aussi largement la mise en place et la régulation des
nouveaux rapports sociaux issus de la situation coloniale étude des confré
ries ne peut donc pas se limiter au domaine religieux elles conduit ainsi
celui de articulation des rapports entre idéologie pouvoir et structures so
ciales dans la société péruvienne
Pour Eglise la confrérie constituait abord un lien entre le clergé et
la population indigène qui devait permettre la diffusion du christianisme le
travail extirpation des idolâtries fut ainsi indirectement confié aux confréries
qui devaient contrôler le bon accomplissement des obligations cultuelles que
chaque confrère promettait de suivre dès son entrée dans institution
Mais Eglise comptait également sur la confrérie pour subvenir aux be
soins économiques un clergé de plus en plus nombreux et recommandait
même que la gestion de ses biens suive expérience des plus prospères
commer ants et que ceux-ci devaient être considérés comme des biens de
Jésus-Christ
Etat espagnol de son côté autorisa établissement des confréries dans
ses colonies car étant fondées sur le principe de la fraternité celles-ci pou
vaient favoriser le maintien de ordre public en évitant les affrontements entre
les différents secteurs de la société coloniale
La participatior des gouvernants eux-mêmes certaines confréries de
grand prestige eut aussi une énorme influence et fit certaines époques
celles-ci furent un substitut politique et économique de Etat et participèrent
activement aux décisions gouvernementales et leurs applications
installation des confréries espagnoles Lima
Au moment de leur fondation les confréries eurent donc abord le rôle
que les Espagnols leur assignèrent En effet ces derniers en changeant de
monde avaient aussi perdu tous leurs liens de parenté et le statut ils
avaient pu avoir dans leurs villages origine ils virent dans les confréries
le moyen de retrouver une certaine identité en se repla ant sous la protection
un Saint Patron villageois Espagne est ainsi par exemple que la
confrérie de la Pur sima Concepci fut fondée par des Espagnols Extré-
madure celle de Notre Dame de Aranzazu par des Basques celle du Seigneur
de Nazareth par des Espagnols de Burgos Plus tard exercice de charges
telles que mayordomos priostes alféreces ou caporales offrit aux Es
pagnols le moyen acquérir prestige et statut élevés dans la société coloniale
Lors de la fondation une ville les Espagnols occupaient abord de
la répartition des terrains pour les églises et demeures des ordres religieux
puis ils fondaient leurs confréries
168 LES CONFRERIES RELIGIEUSES LIMA
Le but premier des confréries était de diffuser la foi chrétienne travers
les cérémonies et célébrations en honneur du Saint Patron elles devaient
financer Mais la confrérie se chargeait aussi apporter assistance aux
confrères dans le cas par exemple de funérailles un des leurs de se secourir
mutuellement lors de catastrophes telles épidémies ou tremblements de
terre ou encore simplement apporter aide aux malades prisonniers etc
Toutes ces activités étaient censées entretenir et soutenir la foi des Espagnols
et devaient aussi gagner la confiance de ceux qui acceptaient le christianisme
Ils permettaient également de tranquilliser les consciences religieuses des
membres puisque ceux-ci pouvaient ainsi suivre le précepte de charité
Pour réaliser ces objectifs la confrérie devait acquérir des biens dont la
rentabilité devait lui permettre de disposer constamment de argent Elle fit
ainsi figure entreprise économique au même titre que autres institutions
productives de la ville même si en cette époque de profonde ferveur reli
gieuse elle devait en principe abstenir de toute recherche de profit
Le Directoire était formé de 24 Frères parmi lesquels étaient élus les
mayordomos priostes patrones mayorales procuradores diputados qui
décidaient des activités de institution mais ensemble du groupe des
confrères participait activement ces choix par leur vote après les règle
ments internes le nombre des charges pouvait différer une confrérie une
autre Les 24 Frères du Directoire étaient en général élus par les autres
confrères mais dans certains cas il pouvait agir des descendants des mem
bres fondateurs et dans le cas des confréries artisans ces charges étaient
occupées par les Maîtres uvre
origine le caractère ethnique de la confrérie apparaît pas dans les
actes de constitution des confréries mais la différenciation qui apparut avec
le métissage de la population fit que les Espagnols et plus tard les Créoles
résistèrent introduction dans leurs confréries de personnes issues de
groupes ethniques inférieurs et poussèrent pour cette raison la création
de confréries indiennes Celles-ci adoptèrent les mêmes constitutions et la
même structure organisation que les confréries espagnoles
La population métisse dont le poids était insignifiant dans les premières
décennies après la conquête prit de importance au cours du temps et alla
grossir le nombre des membres des confréries cependant les Métis ne par
vinrent pas obtenir une acceptation pleine et entière dans aucun des groupes
ethniquement constitués
Les Noirs et les Mulâtres qui étaient organisés en castes créèrent aussi
leurs propres confréries Chaque confrérie qui était très souvent aussi une
caste nommait des caporaux qui élisaient leur tour un caporal majeur dont
la fonction était identique celle du mayordomo Les confréries de Noirs
étaient pas très nombreuses cause des obstacles économiques et soc