Les origines et les premiers siècles de l Église châlonnaise - article ; n°28 ; vol.5, pg 449-477
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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1914 - Volume 5 - Numéro 28 - Pages 449-477
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1914
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Besnard
Les origines et les premiers siècles de l'Église châlonnaise
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 5. N°28, 1914. pp. 449-477.
Citer ce document / Cite this document :
Besnard Pierre. Les origines et les premiers siècles de l'Église châlonnaise. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 5.
N°28, 1914. pp. 449-477.
doi : 10.3406/rhef.1914.2120
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1914_num_5_28_2120LES ORIGINES ET LES PREMIERS SIÈCLES
DE
L'ÉGLISE CHALONNAISE
auteurs, tolicité, vne foi une celles timidement, qui Hilduin, des pays;... partout « ne premiers Peu siècle, science des s'était se destinée et mais la de origines abbé prétende il question on questions apôtres2. par plus n'est au qu'assez a de à vne admis quelques des apparente point une Saint- fondée ne Églises siècle » ont Ce si se lentement sans d'Église, Denis, grande posait n'est été par hagiographes, apparaît gauloises1. discussion que plus un toutefois elle même fortune. si réelle répandue disciple souvent obscure la sq théorie pas Pour que répand par qu'au Émise exposée du et, agitées la qu'elle dans les le Christ de xvne jusqu'au nouvelle d'abord fameux anciens bientôt l'apos- notre avec soit, que sièou
cle que s'ouvrira cette lutte implacable, toujours de plus
en plus ardente, qui met aux prises les partisans de
deux écoles : l'école traditionaliste ou légendaire et l'é
cole critique ou historique; et, de nos jours, Mgr Duchesne
pourra écrire avec raison que la question de l'origine de
nos Églises est « des plus rebattues3 ».
Des deux écoles en présence, l'une veut que presque
tous les diocèses de Gaule « aient été fondés dès le premier
siècle par des évêques prédicateurs qui tenaient leur
mission, avec un poste fixe, soit de saint Pierre lui-
1. Cf. L. Trouet, Bibliographie des origines chrétiennes, dans Les Catalogues
épiscopaux de l'ancienne Gaule (Paris, 1895, in-8°), p. 81-114.
2. Auguste Molinier, Les sources de l'histoire de France, t. i (Paris, 1902,
in-8°), p. 15 et suiv.
3. L. Duchesne, Mémoire sur l'origine des diocèses épiscopaux dans l'ancienne
Gaule, dans Mémoires de la Soc. not. des Antiquaires de France, t. l (1889),
p. 337; Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule, t. i (Paris, 1894, in-8°), p. 1.
Revue d'histoire de l'Église de France, 1914, t. v. 29 450 REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE
même, soit de saint Clément. Les résultats de cette pré
dication auraient été assez abondants pour que des Églises
constituées fussent établies partout dès l'origine, avec
une organisation cléricale complète. » L'autre estime au
contraire « que la première mission apostolique des
Gaules ne laissa que de faibles traces, sauf dans la Narbon-
naise... Notre pays avait été sillonné par des missionnaires
errants qui avaient semé sous leurs pas, dans les vastes
territoires confiés à leur zèle, les semences de la parole
divine, et y avaient fondé, non des Églises organisées,
mais de simples chrétientés peu nombreuses... Les
persécutions étouffèrent ces premiers germes... et c'est
seulement à la fin du ive siècle que la Gaule fut vérit
ablement conquise à Jésus-Christ1. »
Les origines de l'Église chalonnaise ne pouvaient
échapper à cette règle commune. S'il est juste d'observer
que, jusqu'au xvne siècle, ses livres liturgiques sont
restés à peu près fermés à toute intrusion des tendances
légendaires, il faut bien reconnaître que la situation
change avec l'édition des Officia propria2, qui correspond
à l'adoption du rit romain dans le diocèse de Chalon-
sur-Saône. C'est cette même préoccupation de reculer
le plus possible la date de fondation du siège qui dirigera
l'œuvre des historiens locaux du xvne siècle, et, à l'aube
de la Révolution, le dernier évêque de Chalon, Mgr Du
Chilleau, répétera à plusieurs reprises que son Église,
« fruit du martyre de saint Marcel et de saint Valérien,
est la seconde parmi celles de France pour l'ancienneté3 ».
Je dois signaler toutefois qu'au xvine siècle la liturgie
chalonnaise avait été l'objet d'une réforme, qui d'ailleurs
ne fut pas particulière à ce diocèse. Mgr de Rochefort
1. Abbé C. Chevalier, Les origines de l'Église de Tours, dans Mémoires de la
Société archéologique de Touraine, t. xxi (Tours, 1 871 , in-8°) , p. 7 et suiv.
2. Officia propria sanctorum insignis ecclesise cathedralis Cabilonensis ejusque
diœcesis, etc., lre édition, Lyon, 1620, in-8°; 2e édition, Chalon, 1748, in-8°.
C'est cette seconde peu différente au fond de la première, qui sera citée
ici.
3. Mandement du 26 janvier 1790, pour le saint temps de Carême (Chalon,
1790, in-4°), p. 5. La même pensée se retrouve sous une forme analogue dans
sa protestation contre le décret de l'Assemblée nationale du 13 avril suivant
et dans une lettre pastorale du 15 décembre de la même année. DE l'ÉGLISE CHALONNAISE 451 ORIGINES
d'Ally l'annonçait en ces termes dans son mandement
du 1er août 1764 : « Sanctorum historias et actus attento
sumus oculo scrutati : Ne spuria et incerta, pro veris,
certis et germants legantur (conc. Camerac. 1565, can. 8).
Et certe, non recitabuntur novella vel levia, sed authen-
tica, et antiqua, quae et Ecclesiam aedificent, et eccle-
siasticam redoleant gravitatem (Bernard, ep. 312 ad Gui-
donem)1. »
Le xixe siècle n'apportera aucune contribution sérieuse
à ce point particulier d'histoire locale; seul, l'auteur des
Fastes êpiscopaux viendra y mettre quelque lumière.
Ma prétention n'est pas de donner au problème une solu
tion nouvelle — dans les grandes lignes je suis complète
ment d'accord avec 1' eminent critique — mais seulement
d'apporter sur des points de détail quelques précisions
utiles, en même temps que faire mieux connaître des
documents trop méconnus et même des monuments
inédits.
I. — L'APOSTOLAT DE SAINT MARCEL
Une communauté chrétienne a-t-elle existé à Chalon
avant le martyre de saint Marcel? Il serait téméraire de
vouloir le prétendre, et pourtant il n'est pas permis
d'affirmer non plus qu'il n'y eut pas alors à Cabilonnum,
principalement parmi les fonctionnaires attachés au
castrum frumentarium, quelques adeptes secrets du culte
nouveau, soit qu'ils fussent originaires de Rome, soit que,
venus d'un point de la Gaule méridionale, ils aient anté
rieurement profité de la prédication de saint Luc et de
saint Crescent2. Si nous interrogeons les Actes de saint
Marcel, ils semblent nous répondre qu'il y avait des
chrétiens isolés dans la région, mais pas d'Église organisée,
et que l'apostolat de saint Marcel lui-même fut plutôt
1. Breviarium Cabillonense (Pans, 1765, 4 vol. in-8° et in-12), p. (8). Ce bré
viaire n'est autre que celui de Paris, modifié en ce qui concerne les fêtes locales.
Les références données ici se rapportent à l'édition in-8°.
2. S. Épiphane, Adversus hsereses, II, li, 11; Eusèbe, Hist, eccl., III, iv;
Lenain de Tillemont, Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique des six
premiers siècles (2e édition, Paris, 1701-1712, in-4°), t. iv, p. 441. 462 REVUE D'HISTOIRE DE l'ÉGLISE DE FRANCE
nomade et vagabond et ne produisit que des résultats éphé
mères, sans caractère officiel et permanent.
En l'an 1111, un disciple de saint Pothin, nommé
Marcel, échappé miraculeusement aux prisons lyonnaises,
remonte vers le nord en longeant les bords de la Saône;
ayant laissé son compagnon Valérien à Tournus et conti
nuant sa route à travers les forêts séquanaises de la
rive gauche, il arrive en vue de Cabilonnum. Cette cité
ne lui paraissant pas assez sûre aux chrétiens, il se pro
pose de traverser la Saône un peu plus haut afin de pour
suivre son apostolat en territoire éduen. C'est à ce moment
qu'il a le malheur d'aller chercher hospitalité dans la
villa que possédait le préfet romain Priscus2, en

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