Stips - article ; n°3 ; vol.204, pg 219-230
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Revue de l'histoire des religions - Année 1987 - Volume 204 - Numéro 3 - Pages 219-230
Stips
The research on the meaning of the word stips shows that it is based upon the idea of an agreement between the faithful and the deity (study of the root, study of its uses). This agreement is materialized by a coin, which is a testimony of the offering.
L'étude de la signification du mot stips met en évidence, par l'examen de la racine et de l'emploi du mot (examen des syntagmes, de l'évolution chronologique), qu'il est à mettre en rapport avec la notion de contrat passé entre le fidèle et la divinité ; ce contrat est en grande partie matérialisé par une pièce de monnaie, témoignage de l'offrande.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 17
Langue Français

Extrait

Jean-Luc Desnier
Stips
In: Revue de l'histoire des religions, tome 204 n°3, 1987. pp. 219-230.
Abstract
Stips
The research on the meaning of the word stips shows that it is based upon the idea of an agreement between the faithful and the
deity (study of the root, study of its uses). This agreement is materialized by a coin, which is a testimony of the offering.
Résumé
L'étude de la signification du mot stips met en évidence, par l'examen de la racine et de l'emploi du mot (examen des syntagmes,
de l'évolution chronologique), qu'il est à mettre en rapport avec la notion de contrat passé entre le fidèle et la divinité ; ce contrat
est en grande partie matérialisé par une pièce de monnaie, témoignage de l'offrande.
Citer ce document / Cite this document :
Desnier Jean-Luc. Stips. In: Revue de l'histoire des religions, tome 204 n°3, 1987. pp. 219-230.
doi : 10.3406/rhr.1987.2131
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1987_num_204_3_2131DESNIER* JEAN-LUC
STIPS
Uéiude de la signification du mol stips met en évidence,
par l'examen de la racine et de l'emploi du mot (examen des
syntagmes, de l'évolution chronologique), qu'il est à mettre en
rapport avec la notion de contrai passé entre le fidèle et la divi
nité ; ce contrai est en grande partie matérialisé par une pièce
de monnaie, témoignage de l'offrande.
Stips
The research on the meaning of the word stips shows that
it is based upon the idea of an agreement between the faithful
and the deity (study of the root, study of its uses). This agreement
is materialized by a coin, which is a testimony of the offering.
Une enquête menée sur le fait matériel des offrandes
monétaires de l'Antiquité romaine conduit normalement à
s'interroger sur les dénominations qui leur étaient dévolues,
leur origine et leur sens au cours de l'Histoire. C'est ainsi
que l'on est amené à constater l'extrême fréquence du mot
slips et à en discuter son emploi.
Que faut-il entendre par ce terme, « stips », qui apparaît
* Je remercie vivement MM. Briquel et Moussy d'avoir bien voulu relire
ces pages et de les avoir enrichies de leurs conseils et indications.
Bévue de l'Histoire des Religions, <:<iv-3/1987, p. 219 à 230 220 Jean-Luc Desnier
chez les auteurs latins tels que Cicéron, Tacite ou Ovide1 ?
Si l'on reprend l'étude consacrée par J. Toutain à ce mot2,
il semblerait que ce terme veuille désigner à l'origine le métal
monnayé. J. Toutain se réfère en particulier à un comment
aire de Festus de ce mot : slipem dicebani pecuniam signatarn?,
« ils disaient que la slips était la monnaie frappée », ainsi
qu'à un passage des Histoires de Tacite où il est fait une dis
tinction entre les argenli aurique slipes et les metallorum
primitiae, c'est-à-dire entre les « espèces monnayées en argent
et en or » et les « métaux non monnayés »4. J. Toutain met
ce terme en rapport avec le verbe slipare, dont le sens générai
est celui de « serrer », « presser ». Il faudrait alors le rattacher
au radical *slib-, qui se retrouve dans des mots grecs tels que
cttldoç, <m6<xç, <m<ppoç..., mots exprimant l'idée d'un objet
ou d'une matière foulée, d'un groupe ou d'un tas compact5.
Pour comprendre le passage de l'idée de « presser » à celle de
« monnaie », il faudrait alors recourir à une explication tirée
de la technique monétaire : le métal monétaire était tout
d'abord coulé dans un creuset déterminant la forme du flan ;
puis la pastille recevait une empreinte, unique ou double
selon les époques, par application en force d'un outil : coin
ou poinçon6. C'est cette dernière opération qui permettrait
de comprendre au mieux l'exégèse proposée par Festus,
1. Cic, de leg., II, IX, 22 ; Tac, HisL, IV, 53 ; Ov., Pont., I, 1, 4.
2. J. Toutain, Slips, in DAGR, IV, 2, Paris, 1877-1919, p. 1515-1516 ;
voir également P. W., RE, Bd III, A, 2, 1929, s.v. stips, col. 2538-2540 (Hug).
3. Festus, 379, 3 ; 297, 3 et 313, 17l avec le même sens (slipem esse nummum
signálům).
4. Tac, HisL, IV, 53 : argenli aurique stipes et metallorum primitiae nullis
fornacibus victae, sed ut gignuniur, « des pièces de monnaie d'argent et d'or
et des métaux vierges, que nulle fournaise n'avait encore domptés, mais qui
étaient à l'état de nature ».
5. J. Toutain, art. cit. ; A. Ernout, A. Meillet, Dictionnaire étymologique
de la langue latine, Paris, 1979 (4e éd.) (J. André), s.v. stipo, stips ; P. Chantraine,
Dictionnaire étymologique de la langue grecque, 3-4, Paris, 1968, s.v. axei6w;
thème *sleib-l*stib, exprimant la notion de « serré, pressé ».
6. J. Toutain, art. cit., ne donne pas d'explication ; pour une hypothèse
proche de celle-ci, voir P. Huvelin, Eludes ďhistoire du droit commercial romain,
Paris, 1929 (H. Lévy-Bruhl), appendice : Aspects religieux de l'obligation
romaine, II / Slipulalio, stips et sacramentum, p. 273-292, en part. p. 280-283 ;
notre explication première reprend celle de J. Collart dans son édition du
de lingua latina, liv. V, de Varron, Paris, 1954, n. 1 du § 182, p. 258-259. Slips 221
ainsi que l'opposition, formulée par Tacite, entre les deux
aspects des métaux enfouis dans les fondations du Capitole.
En outre, le métal monnayé à l'origine par les Romains étant
le cuivre, ceci expliquerait que le terme ait fait d'abord
référence à l'as libral7, et que, par la suite, il soit resté syno
nyme de aes. C'est cette assimilation qui, dans un deuxième
temps, aurait permis d'interpréter le mot en « piécette »,
le bronze et le cuivre ayant été frappés surtout pour produire
les petites espèces monétaires sous l'Empire8. Ainsi cet
arrière-plan métrologique permet-il de comprendre la mention
faite par Pline l'Ancien d'une unciara slipe collata, « offrande
composée d'onces »9, celle d'une exiguae stipis aera, « infime
piécette de bronze », dans les Pontiques d'Ovide10, etc.11.
7. Varron, de l. L, V, 182, 1 ; l'explication de Vairon diffère légèrement de
celle que l'on vient d'exposer : ... aes... slipem dicebant nam quod asses libras
pondo erant, qui acceperant maiorem numerům non in area ponebanl, sed in
aliqua cella slipabant, id est componebant, quo minus loci occuparet ; ab stipando
slipem dicere coeperunt, « on donnait à la pièce de bronze (aes) le nom de slips ;
en effet les as pesaient une livre, et ceux qui en avaient reçu un assez grand
nombre ne les serraient pas dans un coffre, mais ils les "empilaient" (slipabant),
c'est-à-dire les "entassaient" (componebant) dans un réduit quelconque afin
qu'ils prissent moins de place ; et c'est en le rattachant à stipare (empiler) se mirent à employer le mot slips (piécette) » ; notons cependant que Varron
n'a pas une idée bien précise pour expliquer le mot puisqu'il ajoute : Slips ab
gtoi6t) fortasse, Graeco verbo, « Mais stips vient peut-être du mot grec oT0t6rj
(remplissage) » (J. Collart), avant d'essayer d'expliquer les autres mots formés
peut-être sur le même radical.
8. Voir la précision donnée par Pline l'A., HN, XXXIV, 1.
9. Pline TA., HN, XXXIV, 11 ; voir P. Huvelin, art. cit., p. 280-281 ;
J. Gagé, Sur quelques particularités de la « censure » du roi Servius Tullius,
RHD fr. étr., 36, 1958, p. 461-490, en part. p. 472-473.
10. Ov., Pont., I, 1, 40.
11. C'est encore cette référence métrologique datée (c'est-à-dire du i«r siècle
av. J.-C. et de l'époque impériale) qui explique Dig., L, 16, 1. 27 : stipendium,
stipes modica aera, « pièces de bronze de faible valeur » (contra Varron, de I. /.,
V, 182 : militis stipendia ideo, quod earn slipem pendebant) ; ce sens de « petite
monnaie » trouve son explication complète grâce au contexte :
Aumône : pour des mendiants : Sen., de clem., II, 6, 2 ; epist., 14, 17 ; benef.,
IV-XXIX, 2; Apul., I, VI, 1 ; VII, IV, 6. Pour des bateleurs : Apul., I,
IV, 3 ; II, XII, 3 ; II, XIII, 2 ; X, XIX, 2 ; Pline, HN, VIII, 14 (les bateleurs
sont des éléphants).
Salaire : Quint., Jnst., I, 12, 18 (avocat) ; Apul., VI, XVIII, 3, 7; XIX, 6 ;
XX, 1, 4 (le passeur des Enfers) ; Mart., IX, VI, 6-7, et Pline, HN, X, 172
(prostituée

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