Sur le monothéisme considéré par M. Renan comme déterminant le caractère général des races sémitiques - article ; n°1 ; vol.3, pg 125-135
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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1859 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 125-135
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1859
Nombre de lectures 42
Langue Français

Extrait

Henri Wallon
Sur le monothéisme considéré par M. Renan comme
déterminant le caractère général des races sémitiques
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 3e année, 1859. pp. 125-135.
Citer ce document / Cite this document :
Wallon Henri. Sur le monothéisme considéré par M. Renan comme déterminant le caractère général des races sémitiques. In:
Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 3e année, 1859. pp. 125-135.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1859_num_3_1_66202SÉANCES DU MOIS DE JUILLET. < S5
M. Wallon lit, en communication, une note intitulée :
Sur le monothéisme considéré par M. Renan comme déterminant
le caractère général des races sémitiques. {Voy. p. 67-100.)
ANALYSE.
La thèse de M. Renan est, jusqu'à un certain point, le développe
ment d'une idée biblique, à savoir que la race de Sem est demeurée
la plus fidèle à la notion du vrai Dieu. Quoique disposé à souscrire
à cette thèse, M. Wallon fait ses réserves et relèvera d'abord dans
les préliminaires des principes, selon lui, dangereux en histoire.
M. Renan dit ceci : « Lors même que le monothéisme pur aurait
été, parmi les Sémites, le partage exclusif du peuple juif, on n'en
serait pas moins autorisé à faire figurer ce trait dans le caractère
général de la race; » et il ajoute : « Le caractère général d'une race
doit être dessiné d'après celui des fractions qui la représentent le
plus complètement. » Or, si l'on parle des aptitudes de la race indo
européenne, par exemple, on pourra aller d'abord en Grèce, et
même choisir Athènes dans la Grèce, mais si l'on veut juger de la
race dans son ensemble, il n'en saurait être de même; si, par
exemple, pour ne pas sortir de la Grèce, on trouve à Sparte et à
Athènes des besoins différents et, des faits contradictoires, on ne
devra point les rapporter aveuglément à des tendances de races.
M. Wallon ne saurait admettre « que quand même nous ne saurions
i'ien des antiquités de la race sémitique, nous fussions autorisés à
l'appeler une race monothéiste, » sous le prétexte « que le rôle de
celle de ses branches qui est arrivée à une importance de premier
ordre a été de fonder le monothéisme dans l'humanité; » car cela
supposerait que, si cette branche a été monothéiste, elle l'a été de
race : ce qui est à démontrer. (Objection de M. Laboulate. A).
M. Renan ne parle pas seulement de la conception du mono-
A, — Objection de M. Laboulate.
M. Laboulaye ne peut se rendre un compte exact du but que ?e propose
son savant confrère. Il ne voit rien, dans le début de son argumentation,
lui puisse amener une solution satisfaisante de la question. SÉANCES DÛ MOIS DE JUILLET. 126
théisme, mais de son expansion dans le monde, et il ajoute que le
judaïsme, le christianisme {Objection de M. Renan. B) et l'islamisme
sont des faits qui ont leur origine dans îa race sémitique, et qu'une
sorte d'inoculation sémitique est nécessaire pour rappeler l'espèce
humaine à ce qu'on a nommé mal à propos la religion naturelle.
S'il est vrai, dit M. Wallon, que le berceau de ces trois religions
ait été chez les Sémites, au moits n'est-ce pas là seulement qu'elles
ont trouvé leurs apôtres : les Persans et lés Turcs pour les deux
principales branches de l'Islam ; les Grecs, les Romains et les po
pulations germaniques, pour le christianisme, ont en assurémenf la
capacité nécessaire pour comprendre et répandre ces deux religions.
Est-ce à l'inoculation sémitique qu'il faut attribuer cette universelle
aptitude de la race indo-germanique à embrasser ces idées? Mais
M. Renan lui-même semble faire bon marché de cette « légère
transfusion de sang » requise pour changer les aptitudes d'an peu
ple, puisqu'il dit : « que le sang finit par n'y être pins presque pour
rien » et « qu'avec le temps les races en viennent à n'être plus que
des moules intellectuels et moraux. » Le savant auteur des Langues
sémitiques dit encore que l'islamisme est un moule si impérieux pour
îes nations qui s'y assujettissent, que #tous les peuples musulmans
deviennent en* quelque sorte des Sémites. M. Wallon « ne conteste
pas l'influence des races, mais il se défie de la flexibilité d'un
système qui, après avoir tant donné à la vertu du sang, finit par
en tenir si peu de compte dans les développements de l'humanité. »
Mais, remontant aux temps où les races étaient « encore des faits
physiologiques, » M. Wallon examine si le monothéisme se manif
este comme un fait essentiellement propre aux Sémites. Et il accorde
volontiers que le fond de la religion hébraïque a été, dès la plus
hante antiquité, monothéiste, que le culte du Dieu unique n'est ni
une invention d'Abraham ou de Moïse, ni un emprunt fait à l'É-
gypte. Ce que M. Renan a dit des Juifs, il l'a étendu aux tribus no-
B. — Objection de M. Renan.
M. Renan. H faut distinguer les faits d'origine des faits de transmission.
Et l'on rm saurait contester que le sémiiisme est le vrai point do départ du
christianisme. ;. SÉANCES DU MOIS DE JUILLET. 127
mades, qui les entouraient, et, en cela encore, M. Wallon est d'ac
cord avec lui.
Mais M. Renan va plus loin, et il applique cette observation à
toute la race : aux Syriens, aux Phéniciens, aux Babyloniens. Ici
le savant auteur de Y Esclavage dans l'antiquité se sépare de son
confrère, et il rappelle que dans toutes les races on a signalé des
vestiges de monothéisme subsistant non-seulement dans des noms,
mais dans des pensées : en sorte que si, en l'absence d'un culte
formel, on pouvait établir que le monothéisme est de race chez un
peuple, il faudrait dire que le est de race dans tout le
genre humain.
Or les noms en El, par exemple, ne prouvent pas plus en faveur
de l'unité divine chez les Arabes, selon lui, que chez les Grecs, où
nous avons tant de noms en θεός ·.· Théon, Théopompe, Théo
dore, etc. (Observation de M. Munk. G). La poésie religieuse des
C. — Observation de M. Munk.
M. Munk. Gela est si vrai qu'Aristote lui-même cherche à expliquer les
noms des divinités grecques dans le sens du monothéisme, comme, par
exemple, dans son traité περ\ χοσμοΰ.
M. Egger. Le u-ρί χούμου est très-postérieur à Arislote et ne peut avoir
dans la question l'autorité que son confrère lui attribue.
M. Munk ne peut se rendre à cette opinion, et il a pour lui le jugement
de M. Weisse; mais, en supposant que ce traité ne fût pas d'Aristote, il
serait toujours d'un ancien Grec.
t M. Egger, en comparant le style et les idées du ηερϊχοσμοΰ avec les écrits
d'Aristote, ne peut partager l'opinion de MM. Munk et Weisse.
°1· ϋ'Ι. il n'est Le Clerc. pas malaisé La doctrine de voir du que η-[Λ les -/.οσμοΰ influences est essentiellement chrétiennes s'y platonique, font sentir.
M. Renan croit que ce traité doit être rapporté au temps où ont été com
posés les poèmes orphiques. Il a dû être écrit en Asie, à une époque rela
tivement récente. On ne peut y méconnaître l'influence des idées juives et
samaritaines, et l'attribution qu'on en a faite à un ancien Grec perd désor
mais toute son importance dans le cas dont il s'agit et pour la déduction
de des cette preuves discussion que M. sur Munk les prétend noms dans en la tirer... composition Revenant desquels au point entrent de départ ο&ό,·
Ou i^eua, il ne peut les plaecr qu'aux époques philosophiques .
«•Wallon. Cependant les composés ©sjyvt; et Θόδωρο,- sont fort anciens.
«t. Le Clerc. Théodore ne veut dire que don d'un Dieu, et l'on n'en sau
rait rien induire pour le cas dont il s'agit.
Un membre. Le motfeo; était dans ces noms ni plus ni moins indéterminé
<îu® Ie nom de El dans le composé sémitique.
M. Renan. Dans les noms sémitiques, au contraire, El n'est pas u© Dieu
m cu,lier> c'est Dieu même.
"· Egger, revenant sur

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