Transmission orale sur l éveil des végétaux
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Transmission orale sur l'éveil des végétaux

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Description

Ce texte, d’une teneur philosophique de très haut niveau, évoque le sensitif et le non-sensitif en le Dharma merveilleux ainsi que la problématique de la vie et de la mort. Nichiren Daishônin y montre la signification du Gohonzon à travers la grande subtilité qui caractérise l’importance de la doctrine qu’est l’éveil des végétaux.

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Publié le 23 juin 2015
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Langue Français

Extrait

LE BOUDDHISME DE L’ECOLE FUJIREVUE D’ETUDE DES ENSEIGNEMENTS DE LA NICHIREN SHOS HUTransmission orale sur l’éveil des végétaux(sômoku jôbutsu kuketsu草木成佛口決) Traité de Nichiren Daishônin Commenté par S. S. Nikken Shônin e 67 grand patriarche de la Nichiren Shôshû Traduit du japonais et annoté par Gérard Purec Edition D.E.F.I. Network
Sermon du souverain du Dharma,
Nikken Shônin
TRANSMISSION ORALE SUR LÉVEIL DES VÉGÉTAUX
(jp.Sômoku jôbutsu kuketsu)
Le 20 octobre 1994
Dans le secteur de propagation de la préfecture de Kanagawa
(avec l’application de la nouvelle orthographe)
TRANSMISSION ORALE SUR L’ÉVEIL DES VÉGÉTAUX
Question : L’éveil des végétaux relève-t-il du sensitif ou du non-sensitif ? Réponse : L’éveil des végétaux est l’éveil du non-sensitif. Question : Le sensitif comme le non-sensitif deviennent-ils Bouddha dans ce soutra ? Réponse : Effectivement.
Question : Quelle en est l’attestation scripturaire ? Réponse : C’estMyôhôrengekyô.«Myôhô»est l’éveil du sensitif. «Renge» est l’éveil du non-sensitif. Le « sensitif » est l’éveil de la vie et le « non-sensitif » est l’éveil de la mort. L’éveil de la vie et de la mort désigne la bouddhéité du sensitif et du non-sensitif. C’est la raison pour laquelle lorsque nous — les êtres — mourrons, ériger unTôbafaire l’offrande de l’ouverture des yeux, c’est l’éveil de la mort, et donc l’éveil des végétaux. Dans le premier volume de l’Arrêt et ExamenIl n’est pas une: « , il est dit couleur, pas une odeur qui ne soit dans la voie de la médianité ». Miao-le fait le commentaire suivant : « Et, de plus, la couleur et l’odeur permettent la voie du milieu. La nature du Bouddha chez le non-sensitif étonne l’oreille et trouble le cœur. » Cette couleur, quelle est-elle parmi les cinq couleurs ? Ces dernières : le bleu, le jaune, le rouge, le blanc et le noir. Elles sont traduites par « une couleur ». « Une » exprime la nature du Dharma. C’est en ce sens que Miao-le expose le fait que « la couleur et l’odeur permettent la voie du milieu ». Le grand maitre du Tendai relève lui aussi le même sens : « qui ne soit dans la voie de la médianité ». Le « un » de « une couleur », « une odeur » n’est pas le chiffre « un » au regard de « deux » ou de « trois ». Ce « un » désigne la nature du Dharma de la voie du milieu. En fait, il ne peut pas ne pas comporter dix mondes, trois-mille, le support et le principal. Cette couleur et cette odeur désignent la bouddhéité des végétaux, c’est-à-dire la bouddhéité de la fleur du lotus. « Couleur » et « odeur », « fleur du lotus » : bien que les mots soient différents, ils désignent le fait que les herbes et les arbres deviennent Bouddha.
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LaTransmission oraleindique ceci : « Le Bouddha devient même une herbe, même un arbre. » Le sens de cette phrase est que le vénéré Shakya du chapitre « Durée de la vie » peut devenir un végétal.
Dansle Soutra, il est affirmé ce qui suit les pouvoirs transcendantaux: « sublimes, mystérieux et secrets de l’Ainsi-venant». Il ne peut se faire que le monde des dharmas ne soit pas le corps de l’Ainsi-venant Shakya. La révélation principielle de l’originel exprime la mort et se manifeste sous la forme du Dharma merveilleux. La révélation factuelle de l’originel exprime la vie et se manifeste sous la forme de la fleur du lotus. La révélation principielle de l’originel régit les êtres sensitifs, tout en étant la mort. La révélation factuelle de l’originel régit les êtres non sensitifs, tout en étant la vie. Pour nous les êtres, la fleur du lotus — non sensitive — constitue un appui, un recours. Lorsque nous sommes vivants et faisons entendre notre voix et des sons, le Dharma merveilleux est le sensitif. Notre corps possède à la fois le sensitif et le non-sensitif. Les ongles et les cheveux font partie du non-sensitif : même lorsqu'on les coupe, c’est indolore. Le reste est sensitif. Si l’on se coupe, on ressent de la douleur : ça fait mal. [Ces exemples]sont le sensitif et le non-sensitif du corps. Le sensitif et le non-sensitif possèdent les deux lois de la cause et de l’effet des dix-ainsi. Le domaine des êtres, le domaine des cinq ombres, le domaine du territoire, ces trois domaines relèvent du sensitif et du non-sensitif. Ce Grand Mandala est établi en agitant la doctrine d’une-pensée-trois-mille. Il s’agit d’une doctrine que les faux érudits de notre époque ne peuvent pas imaginer, même en rêve. Tendai, Miao-le, Dengyô la connaissaient intérieurement mais ne l’ont pas propagée. Ils clamaient « une couleur, un parfum » et murmuraient que « cela trouble les oreilles et stupéfie les cœurs ». Ils nommaient « Arrêt et Examen parfaits et soudains » ce qu’ils auraient dû appeler «Myôhôrenge». Ainsi, l’éveil des végétaux est l’éveil des morts. Peu de personnes connaissent cette doctrine. C’est une doctrine sur laquelle on se méprend parce que l’on ignoreMyôhôrenge. Ne l’oubliez surtout pas. Avec respect. Le vingt du deuxième mois Paraphe de Nichiren Réponse à Sairenbô
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l’occasion de ma visite, j’ai lu laTransmission orale sur l’éveil À des végétaux.Il s’agit là d’unGoshoardu. Je vais toutefois tenter de le commenter le plus simple-ment possible.
Ce texte, d’une teneur philosophique de très haut niveau, évoque le sensitif et le non-sensitif en le Dharma merveilleux ainsi que la problématique de la vie et de la mort, thèmes d’ordre primordial. Ces deux sujets sont traités du point de vue de la révélation de l’originel référencée au chapitre « Durée de la vie » duSoutra du lotus.
Cet écrit contient des significations extrêmement profondes. La date, apposée à la fin du texte, est le « 20 février ». Il s’agit du 20 février de la neuvième année de l’ère Bun’nei (1272). C’est sur cette terre de Kanagawa, où nous nous trouvons aujourd’hui, qu’en tant que pratiquant du soutra du Lotus, Nichiren Daishônin enseigna les vertus bénéfiques de ce soutra et préconisa la récitation duDaimokupar sa puissante action deshakubuku.Puis, il fut arrêté le 12 septembre de la huitième année de Bun’nei (1271). Du tribunal d’inqui-sition de Kamakura, puis passant par Tsurugaoka devant le temple dédié à Hachiman, Nichiren Daishônin fut emmené à Tatsunokuchi pour y être décapité (c’est la célèbre « persécution à Tatsunokuchi »). À ce moment, un mystérieux objet lumineux traversa le ciel, aveuglant le bourreau. La décapitation ayant échoué, Nichiren Daishônin fut transféré à Echi. Le 10octobre, il quitta ce lieu pour le pays de Sado. Le mois de février, date àlaquelle
fut écrit ceGosho,est le mois de février de l’année suivante. C’est à la même période que, dans le sanctuaire délabré du Sanmaidô situé dans la plaine de Tsukahara, il écrivit leTraité qui ouvre les yeux.
Par leTraité qui ouvre les yeux, Nichiren Daishônin révèle leHonzonen tant que « Personne identique au Dharma » possédant les trois vertus de souverain, de maitre et de parents, celles-ci appropriées à « l’Ensemen-cement » dans la période de la Fin du Dharma.
Puis, l’année suivante, le 25 avril de la dixième année de Bun’nei (1273), il écrivit leTraité sur leHonzonde l’introspection.C’est par ce dernier qu’il désigne leHonzontant que en « Dharma identique à la Personne ».
Dans leTraité qui ouvre les yeux,la phrase suivante révèle que Nichiren Daishônin avait accompli ses actions en tant que Bouddha du passé infini :
« (Mon) âme est parvenue au pays de Sado. Le deuxième mois de l’année suivante, entouré de neige, j’ai écrit[ce traité] que j’ai fait parvenir aux disciples avec lesquels j’ai le lien. »
LaTransmission orale sur l’éveil des végétauxnous montre clairement que cette « âme » est celle du Bouddha de l’origine du passé infini.
Au moment crucial où, au pays de Sado, il révéla leGohonzon —grand mandala du Dharma merveilleux,
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essence du Bouddha originel du passé infini — il montra la signification duGohonzonà travers l’importante doctrine qu’est l’éveil des végétaux. C’est dire si cetteTransmissionest importante au sein de l’enseignement de Nichiren Daishônin, tant du point de vue du moment, que du point de vue de la signification.
En premier lieu, l’éveil des végétaux n’est pas enseigné par le Petit Véhicule. Quant au Grand Véhicule, il y a même de nombreux cas où il n’est pas dit que tous les êtres humains peuvent devenir Bouddha. Ainsi, dans l’École de 1 l’aspect des dharmas , on parle de cinq 2 natures distinctes , parmi lesquelles les êtres sensitifs sans nature ne peuvent absolument pas devenir Bouddha. Aussi, Nichiren Daishônin faisait-il remarquer dans sonTraité qui ouvre les yeux:
« [L’École de] l’aspect des dharmas ainsi que celle des trois traités évoquent huit mondes, car elles ne connaissent pas les dix mondes. »
La raison pour laquelle ces Écoles ne conçoivent que huit mondes se fonde sur le fait que, si l’on extrait des dix 3 mondes les mondes des bodhisattvas et du Bouddha, ainsi, effectivement, il ne s’agit que de huit mondes. En définitive, ces deux Écoles n’enseignant pas la signification correcte de la voie du milieu, ne révèlent pas la pratique des bodhisattvas ni le monde du Bouddhaeffet de bouddhéité qui permet l’éveil à tous les êtres. C’est pourquoi, même si, malgré tout, elles évoquent lavoie du milieu, lesbodhisattvas ou le Bouddha, ces Écoles
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ne possèdent pas l’essence de l’enseignement bouddhique — du point de vue du véritable enseignement parfait.
Donc, comme ces Écoles de l’aspect des dharmas et des trois traités enseignent huit mondes, c’est parce qu’elles ne connaissent pas les dix mondes. Par conséquent, même si elles font parties du Grand Véhicule, ces Écoles sont incapables de présenter une explication plausible, ne serait-ce qu’en ce qui concerne la bouddhéité des êtres humains. À plus forte raison sont-elles incapables de concevoir dans l’ensemble, non seulement l’éveil des végétaux, des herbes et des arbres, mais encore, l’éveil de toutes les formes d’existences autres que les êtres sensitifs.
Mais même parmi vous, il en est certainement qui se demandent : « Est-il vraiment possible que les végétaux ou les minéraux deviennent Bouddha ? Ce qui signifierait qu’à partir du moment où ils deviendraient Bouddha, il leur faudrait guider les êtres… »
Et vous êtes en droit de vous demander si des choses telles que des cailloux ou des grains de sable peuvent réellement devenir Bouddha.
Pourtant, l’éveil des végétaux provient de la vision globale du monde des dharmas saisie dans le profond enseignement du soutraMyôhôrengekyô. En effet, lorsque l’on considère ces éléments par cette vision illimitée, selon le sens extrêmement inconcevable deMyôhôrengekyô,on voit que ce dernier enseigne que les affinités substantiellesentre tous les phénomènes et les choses
— dans leurs transformations et leur existence — fusionnent mutuellement, se mêlant les unes aux autres.
Lorsque ce principe est expliqué comme étant la fusion parfaite des trois vérités que sont la vacuité, la condi-tionnalité et la médianité, il s’agit alors d’« une-pensée-trois-mille théorique* ». Par contre, lorsque ce principe est expliqué comme étant la réalité — autrement dit, du point de vue de la présence permanente du Bouddha, il s’agit alors d’« une-pensée-trois-mille en sa réalité** » révélée dans la doctrine originelle.
Dès lors, lorsqu’on réfléchit et observe les choses et phénomènes selon la vision globale du Dharma merveilleux, alors, effectivement, les végétaux possèdent la disposition naturelle de devenir Bouddha.
Mais il est à noter que le fait que les végétaux devienn ent réellement Bouddha n’est indiqué qu’une fois pénétré l’enseignement de « l’Ensemen-cement », l’enseignement de Nichiren Daishônin. LaTransmission orale sur l’éveil des végétauxclarifie ce fait.
Question : L’éveil des végétaux relève-t-il du sensitif ou du non-sensitif ?
Réponse : L’éveil des végétaux est l’éveil du non-sensitif.
Ce premier passage est le premier échange de questions et de réponses du texte. Les personnes qui lisent pour la première fois ceGoshoentendent peut-être pour la première fois ces mots : le « sensitif*** » et le « non-sensitif**** ».
L’idéogramme «» (),traduit par « sens », se lit normalement « nasaké » (charité, miséricorde, pitié, indulgence, etc. – N. D. T.). Comme sa construction graphique l’indique (avec la racine de « cœur » en partie gauche de l’idéogramme – N. D. T.), le « cœur » représente le sens principal de ce mot. C’est « ce qui intrinsèquementanime
les émotions diverses et les sentiments(joie, colère, tristesse, plaisir, etc.) » (l’idéogramme«» ()n’est donc pas traduit comme « l’organe » qu’est le cœur qui bat – N. D. T.).
En principe, nous et les autres animaux relevons du « sensitif » (on voit des chiens et des chats en colère : ce phénomène est dû au fait qu’ils sont sensitifs). Les êtres non sensitifs, eux, sont constitués de toutes les autres formes d’existences dénuées de sensations.
L’éveil des végétaux concerne-t-il
*Une-pensée-trois-mille théorique (jp.理の一念三千ri no ichinen sanzen). **Une-pensée-trois-mille en sa réalité (jp.事の一念三千ji no ichinen sanzen). ***Le sensitif (jp.有情ujô). ****Le non-sensitif (jp.非情hijô).
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