Remarques sur la décoration sculptée de la maison du Dionysos à Délos - article ; n°1 ; vol.112, pg 433-443
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1988 - Volume 112 - Numéro 1 - Pages 433-443
Une tête idéale (A 248) et une effigie-portrait (A 4142) proviendraient, selon une étude récente, du premier étage de la Maison du Dionysos. En fait, seul un fragment de chacune de ces sculptures a cette provenance. La trouvaille, ici précisée, du corps du portrait dans la Maison aux cinq statues, avec un ensemble de cinq statues divines, amène à s'interroger sur le lieu d'exposition de ces sculptures ; ces statues d'appartement ne décoraient pas, comme on le pense généralement, la scène du théâtre. Œuvres d'un même atelier, elles proviennent sans doute d'une habitation du Quartier du théâtre, qui peut être la Maison du Dionysos. Cette trouvaille s'explique si l'on considère l'histoire de Délos ruinée : la fouille du Quartier du théâtre révèle que le décor sculpté de ses maisons fut souvent détruit et déplacé après leur abandon.
Ένα ιδανικό κεφάλι (Α 248) καί Ινα πορτραΐτο-όμοίωμα (Α 4142) μπορεί νά προέρχονται, σύμφωνα μέ μία πρόσφατη μελέτη, άπό τόν δροφο της Οικίας του Διονύσου. Στην πραγματικότητα Ινα μόνο απόσπασμα άπό κάθε γλυπτό προέρχεται άπό εκεί. Τό γεγονός δτι βρέθηκε τό σώμα πού ανήκει στό πορτραίτο μέσα στην Οικία μέ τά πέντε αγάλματα μαζί μέ Ινα σύνολο πέντε αγαλμάτων θεών μας κάνει νά αναρωτηθούμε που θά μπορούσε νά βρίσκεται ό χώρος έκθεσης τους : αυτά τά αγάλματα εσωτερικού χώρου δέν διακοσμούσαν δπως πιστεύεται συνήθως τή σκηνή του θεάτρου. Είναι έργα του ίδιου εργαστηρίου καί προέρχονται ασφαλώς από μία κατοικία της Συνοικίας του θεάτρου, πιθανόν άπό τήν οικία του Διονύσου. Τό εύρημα αυτό ερμηνεύεται εάν πάρουμε ύπ' δψη μας τήν ιστορία τών ερειπίων της Δήλου : ή ανασκαφή της Συνοικίας τοϋ θεάτρου αποκαλύπτει δτι ό γλυπτός διάκοσμος αυτών τών οικιών καταστράφηκε πολλές φορές καί μετατοπίστηκε μετά τήν εγκατάλειψη τους.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 39
Langue Français

Extrait

François Queyrel
Remarques sur la décoration sculptée de la maison du Dionysos
à Délos
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 112, livraison 1, 1988. pp. 433-443.
Résumé
Une tête idéale (A 248) et une effigie-portrait (A 4142) proviendraient, selon une étude récente, du premier étage de la Maison du
Dionysos. En fait, seul un fragment de chacune de ces sculptures a cette provenance. La trouvaille, ici précisée, du corps du
portrait dans la Maison aux cinq statues, avec un ensemble de cinq statues divines, amène à s'interroger sur le lieu d'exposition
de ces sculptures ; ces statues d'appartement ne décoraient pas, comme on le pense généralement, la scène du théâtre.
Œuvres d'un même atelier, elles proviennent sans doute d'une habitation du Quartier du théâtre, qui peut être la Maison du
Dionysos. Cette trouvaille s'explique si l'on considère l'histoire de Délos ruinée : la fouille du Quartier du théâtre révèle que le
décor sculpté de ses maisons fut souvent détruit et déplacé après leur abandon.
περίληψη
Ένα ιδανικό κεφάλι (Α 248) καί Ινα πορτραΐτο-όμοίωμα (Α 4142) μπορεί νά προέρχονται, σύμφωνα μέ μία πρόσφατη μελέτη, άπό
τόν δροφο της Οικίας του Διονύσου. Στην πραγματικότητα Ινα μόνο απόσπασμα άπό κάθε γλυπτό προέρχεται άπό εκεί. Τό
γεγονός δτι βρέθηκε τό σώμα πού ανήκει στό πορτραίτο μέσα στην Οικία μέ τά πέντε αγάλματα μαζί μέ Ινα σύνολο πέντε
αγαλμάτων θεών μας κάνει νά αναρωτηθούμε που θά μπορούσε νά βρίσκεται ό χώρος έκθεσης τους : αυτά τά αγάλματα
εσωτερικού χώρου δέν διακοσμούσαν δπως πιστεύεται συνήθως τή σκηνή του θεάτρου. Είναι έργα του ίδιου εργαστηρίου καί
προέρχονται ασφαλώς από μία κατοικία της Συνοικίας του θεάτρου, πιθανόν άπό τήν οικία του Διονύσου. Τό εύρημα αυτό
ερμηνεύεται εάν πάρουμε ύπ' δψη μας τήν ιστορία τών ερειπίων της Δήλου : ή ανασκαφή της Συνοικίας τοϋ θεάτρου αποκαλύπτει
δτι ό γλυπτός διάκοσμος αυτών τών οικιών καταστράφηκε πολλές φορές καί μετατοπίστηκε μετά τήν εγκατάλειψη τους.
Citer ce document / Cite this document :
Queyrel François. Remarques sur la décoration sculptée de la maison du Dionysos à Délos. In: Bulletin de correspondance
hellénique. Volume 112, livraison 1, 1988. pp. 433-443.
doi : 10.3406/bch.1988.1754
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1988_num_112_1_1754SUR LA DÉCORATION SCULPTÉE REMARQUES
DE LA MAISON DU DIONYSOS À DÉLOS*
On a parfois tendance à négliger l'histoire de Délos ruinée après le sac de 88 et après
celui de 69 av. J.-C, en se bornant à souligner que la ville fut peu à peu désertée dans la
seconde moitié du rr siècle av. J.-C. Or il est essentiel évidemment de tenir compte des
vicissitudes du site et de chaque secteur du site en particulier1, pour dégager la
signification des trouvailles de mobilier qui y ont été faites. Toute approche de
l'ornementation des demeures déliennes se heurte à la question préalable suivante : dans
quelle mesure la maison considérée a-t-elle effectivement conservé des éléments de son
décor originel? Dans l'introduction méthodologique de son étude récente sur l'organisa
tion du décor figuré dans les habitations privées déliennes, M. Kreeb a bien évoqué le
problème, mais il en a peut-être sous-estimé l'importance pour la validité des résultats
obtenus, dans un cas au moins2. Il faut, en effet, revoir les conclusions qu'il présente sur
l'exposition au premier étage de la Maison du Dionysos, de deux sculptures trouvées dans
la fouille du Quartier du théâtre.
1. Les sources de la documentation
Les recherches d'archives sont relativement aisées pour déterminer la provenance
exacte des découvertes exhumées dans ce quartier de Délos fouillé au début du xxe siècle.
* J'utilise ici les abréviations suivantes, usuelles dans les études sur Délos :
— GD* = Ph. Bruneau, J. Ducat et alii, Guide de Délos9 (1983);
— J. Marcadé, MD (1969) = J. Marcadé, Au Musée de Délos. Étude sur la sculpture hellénistique en ronde
bosse découverte dans l'île (1969). Mes remerciements vont à M. Jean Marcadé, qui m'a initié aux recherches
déliennes.
(1) Voir GD*, p. 28, n. 5 (bibliographie) et J.-L. Ferrary, dans C. Nicolet, J.-C. Dumont, J.-
L. Ferrary, Ph. Moreau, lnsula sacra. La loi Gabinia-Calpurnia de Délos (58 ao. J.-C.) (1980), p. 35-44. Dans
le Quartier de Skardhana, les fouilles récentes ont permis de dater de 69 av. J.-C. l'incendie de l'Ilot des bronzes
(GD3, 59.C) et de la Maison des sceaux (GD3, 59.D) : voir G. Siebert, BCH 93 (1969), p. 1039; BCH Suppl I
(1973), p. 581, n. 40; dans Bronzes hellénistiques et romains, Tradition et renouveau. Actes du V' colloque
international sur les bronzes antiques, Lausanne, 1978 (1979), p. 173; M.-F. Boussac, dans GD3, p. 101 et n. 2.
(2) M. Kreeb, «Studien zur figûrlichen Ausstattung delischer Privathaûser», BCH 108 (1984), p. 317-343;
voir le tableau récapitulatif p. 339; sur le problème de la conservation du décor figuré, voir p. 319. Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 1-4. — Tète féminine A 248. Cl. Ph. Collet, EFA. MAISON DU DIONYSOS À DÉLOS 435 1988]
Reprenant les indications fournies par M. Kreeb, je rappellerai qu'il existe des catalogues
d'inventaire de l'École française, où les objets portent les numéros de trouvaille donnés
par les fouilleurs, et des catalogues d'inventaire du musée qui attribuent, par catégories,
un numéro précédé d'une lettre aux divers objets entrés dans le musée de Délos (c'est par
ce «A» que l'on désigne ordinairement les sculptures en marbre). Ajoutons,
comme instruments de travail, les carnets de fouille proprement dits et toutes les
publications qui peuvent livrer des indications utiles pour l'origine des trouvailles. La
localisation précise des trouvailles est habituellement indiquée dans les inventaires des
fouilleurs et les carnets de fouille, mais elle est rarement reportée dans l'inventaire du
musée. Il n'y a pas de table de concordance complète, pour les sculptures, entre les
numéros de fouille et les numéros du musée, mais nous allons constater, dans le cas des
deux trouvailles de la Maison du Dionysos, que la situation n'est pas pour autant
inextricable.
2. La tête féminine A 248 (fîg. 1-4)
La tête féminine A 248 proviendrait, selon M. Kreeb, du premier étage de cette
importante maison du Quartier du théâtre (GD3, 120) (fîg. 9). Plus petite que nature, elle
se compose aujourd'hui de deux fragments recollés par J. Marcadé : A 248 α (tête
proprement dite) et A 248 β (bas du cou avec le bouchon d'encastrement).
Marbre blanc de Paros. Fragments A 248 α et A 248 β collés au niveau du bas du cou. Un
fragment du voile est recollé à gauche3; une pièce rapportée adhère à droite au reste du voile,
tandis qu'il manque à gauche la pièce correspondante ; épaufrures sur le haut du crâne, à gauche ;
extrémité du nez emportée. Ciseau employé dans les cheveux et sur les paupières ; traces de pointe
sur le bouchon d'encastrement arrondi ; marques d'un petit foret aux commissures de la bouche.
Hauteur : 31,5 cm; largeur : 17 cm; épaisseur : 20,5 cm.
La tête est tournée imperceptiblement vers la droite. Les cheveux qui ondulent sur le crâne,
de part et d'autre d'une raie médiane, sont serrés sur la nuque en un chignon à deux coques ; ils
encadrent le visage, disposés en bandeaux, et sont retenus par une bandelette. Un nœud, percé d'un
petit trou au milieu, maintient au-dessus du front la pièce de tissu qui couvre en partie la chevelure,
dégageant l'arrière du crâne. Le visage fin, régulier, presque vide d'expression, se pare de deux
accroche-coeur. On remarque enfin le haut d'une tunique visible au bord du bouchon
d'encastrement.
Bibliographie : A 248 α : M. Holleaux, CRAI (1904), p. 743, n° 3; J. Chamonard, BCH 30
(1906), p. 560-561, n° 3, fig. 23-23 bis (dessins) ; M. Bulard, BCH 30 (1906), p. 623 et fig. 3 (dessin) ;
J. Chamonard, EAD VIII (1922), p. 221, fig. 100, p. 224 (dessins). — A 248 α + β : J. Marcadé,
MD (1969), p. 396, 439; M. Kreeb, BCH 108 (1984), p. 334-335, 339.
On se gardera de reconnaître dans cette tête à l'expression froide un portrait ; il s'agit
d'une divinité ou d'une allégorie aux traits à peine individualisés, comme on en rencontre
d'autres à Délos dans la seconde moitié du ne siècle av. J.-C.4. L

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