Résidence et groupes ethniques dans les villes néerlandaises : classe, race ou culture ? - article ; n°3 ; vol.3, pg 91-115
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Description

Revue européenne de migrations internationales - Année 1987 - Volume 3 - Numéro 3 - Pages 91-115
Résidence et groupes ethniques dans les villes néerlandaises : classe, race ou culture ?
Hans van AMERSFOORT
Dans la période 1970-1982, l'immigration des Surinamais, des Turcs et des Marocains aux Pays-Bas a été relativement massive. Ce sont les trois groupes ethniques les plus importants aux Pays-Bas. Cet article décrit l'évolution de leur répartition résidentielle au cours de la période. En outre, les théories générales sur la répartition résidentielle des groupes ethniques sont réexaminées à la lumière des données sur les villes néerlandaises. Sur la base de la littérature existante, quatre « théories » sont formulées. On montre que trois d'entre elles contribuent à notre compréhension de la répartition ethnique observée dans les villes néerlandaises, bien qu'elles ne collent pas parfaitement à la réalité. Seule la quatrième approche, la plus radicale, doit être définitivement écartée. Les quatre théories négligent l'évolution démographique de la population autochtone, ce qui semble pourtant être un facteur important dans le contexte néerlandais.
Ethnic residential patterns in Dutch cities : class, race or culture ?
Hans van AMERSFOORT
In the period 1970-1982 the Netherlands experienced a relatively heavy immigration of Surinamese, Turks and Moroccans. These three immigrant populations comprise the most important ethnic groups in the Netherlands. The development of their settlement patterns during the immigration period is described. Furthermore the paper explores to what extent general theories about ethnic residential differentiation are corroborated by the ethnic patterns in Dutch cities. On the basis of the literature four « theories » of ethnic residential differentiation are formulated. It is pointed out that three of these four « theories » contribute to our understanding of the existing ethnic patterns in Dutch cities, though they certainly do not fit perfectly. Only the fourth, most radical approach, can be definitely refuted. All the four theories neglect the demographic development of the autochtonous population, which seems however an important factor in the Dutch situation.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Hans Van Amersfoort
Résidence et groupes ethniques dans les villes néerlandaises :
classe, race ou culture ?
In: Revue européenne de migrations internationales. Vol. 3 N°3. 4ème trimestre. Les Antillais en Europe. pp. 91-
115.
Résumé
Résidence et groupes ethniques dans les villes néerlandaises : classe, race ou culture ?
Hans van AMERSFOORT
Dans la période 1970-1982, l'immigration des Surinamais, des Turcs et des Marocains aux Pays-Bas a été relativement massive.
Ce sont les trois groupes ethniques les plus importants aux Pays-Bas. Cet article décrit l'évolution de leur répartition résidentielle
au cours de la période. En outre, les théories générales sur la répartition résidentielle des groupes ethniques sont réexaminées à
la lumière des données sur les villes néerlandaises. Sur la base de la littérature existante, quatre « théories » sont formulées. On
montre que trois d'entre elles contribuent à notre compréhension de la répartition ethnique observée dans les villes
néerlandaises, bien qu'elles ne collent pas parfaitement à la réalité. Seule la quatrième approche, la plus radicale, doit être
définitivement écartée. Les quatre théories négligent l'évolution démographique de la population autochtone, ce qui semble
pourtant être un facteur important dans le contexte néerlandais.
Abstract
Ethnic residential patterns in Dutch cities : class, race or culture ?
Hans van AMERSFOORT
In the period 1970-1982 the Netherlands experienced a relatively heavy immigration of Surinamese, Turks and Moroccans.
These three immigrant populations comprise the most important ethnic groups in the Netherlands. The development of their
settlement patterns during the immigration period is described. Furthermore the paper explores to what extent general theories
about ethnic residential differentiation are corroborated by the ethnic patterns in Dutch cities. On the basis of the literature four «
theories » of ethnic residential differentiation are formulated. It is pointed out that three of these four « theories » contribute to our
understanding of the existing ethnic patterns in Dutch cities, though they certainly do not fit perfectly. Only the fourth, most radical
approach, can be definitely refuted. All the four theories neglect the demographic development of the autochtonous population,
which seems however an important factor in the Dutch situation.
Citer ce document / Cite this document :
Amersfoort Hans Van. Résidence et groupes ethniques dans les villes néerlandaises : classe, race ou culture ?. In: Revue
européenne de migrations internationales. Vol. 3 N°3. 4ème trimestre. Les Antillais en Europe. pp. 91-115.
doi : 10.3406/remi.1987.1146
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1987_num_3_3_114691
Revue Européenne
des Migrations Internationales
Volume 3, N° 3
4eme trimestre 1987
Résidence et groupes ethniques
dans les villes néerlandaises :
classe, race, ou culture ?
Hans van AMERSFOORT*
Cet article cherche à expliquer la répartition résidentielle
des minorités migrantes dans les villes néerlandaises. Une information factuelle
sera fournie, mais l'objectif essentiel est de déterminer dans quelle mesure les
théories générales sur la position sociale des immigrants en Europe de l'Ouest sont
corroborées par les études sur l'insertion dans les villes néerlandaises. Le matériel
qui est présenté dans cet article est tiré d'autres publications (*).
LES IMMIGRANTS AUX PAYS-BAS
Le territoire des Pays-Bas est petit et densément peuplé. Comparé à d'autres
pays d'Europe de l'Ouest, le nombre des immigrants est faible. Ceux-ci représen
tent 5 % d'une population totale de 14,5 millions. Pour l'Allemagne de l'Ouest, la
proportion correspondante est égale à 7,6 % ; pour la France 7,8 % et pour la
Belgique 8,9 %. La composition de cette population immigrante est extrêmement
complexe (2). Il est impossible de s'arrêter à des groupes aussi divers et parfois
aussi peu nombreux que les Allemands, les Japonais, les Asiatiques originaires de
l'Ouganda, ou les Chiliens. Pour étudier la position sociale des immigrants, trois
populations immigrantes, les Surinamais, les Turcs et les Marocains sont particu
lièrement pertinentes, notamment dans une perspective comparative avec d'autres
pays de l'Europe de l'Ouest. Ces trois minorités étrangères, qui sont les plus
nombreuses, ont vu leurs effectifs sensiblement augmenter durant les années 70.
LES SURINAMAIS
La minorité immigrante la plus importante, qui s'élève environ à 200 000 per
sonnes, est formée par les Surinamais. De petits groupes de Surinamais vivaient au
Pays-Bas depuis longtemps, mais il s'agissait d'intellectuels ou de membres des 92 Hans van Amersfoort
classes moyennes. Après la Deuxième Guerre mondiale, l'émigration hors du petit
territoire du Surinam (375 000 habitants en 1971), où les possibilités de mobilité
sociale étaient limitées, prit peu à peu de l'ampleur, et ceci fut possible parce que le
Surinam, jusqu'en 1975, bénéficiait de la Home Rule et que les Surinamais étaient
de nationalité néerlandaise. En 1967, on comptait 16 000 aux Pays-
Bas dont la moitié résidait à Amsterdam. Leur nombre ne cessa de croître et en
1972, ils étaient déjà 43 000. Au fur et à mesure que le courant migratoire se
renforçait, sa composition sociale changeait. Ce n'était plus désormais une migra
tion de classe moyenne, elle tendit à s'étendre aux classes inférieures. Elle se
diversifia aussi d'un point de vue ethnique ; pendant longtemps la migration vers
les Pays-Bas fut limitée aux Surinamais noirs, ceux que l'on appelle au Surinam les
Créoles, et qui forment 40 % de la population de ce pays. Mais après 1970,
commencèrent à immigrer aux Pays-Bas les Hindous, qui représentent 40 % de la
population et sont les descendants des coolies qui avaient été importés comme
travailleurs dans les Indes britanniques, et les Javanais (15 %), descendants eux
aussi des Javanais venus travailler sous contrat. En 1974, le gouvernement surina
mais, lié au parti créole, qui venait de remporter la majorité, déclara que la
république serait proclamée en 1975 : ceci déclencha un fort courant d'émigration
vers les Pays-Bas, notamment parmi la population asiatique. Lorsque le pays
devint indépendant, 110 000 Surinamais étaient résidants aux Pays-Bas... (3)
Après 1980, les Pays-Bas rendirent plus difficile l'installation des Surinamais, mais
dans la mesure où le Surinam était entre temps devenu une dictature militaire, un
petit nombre continua à s'installer aux Pays-Bas, au titre de réfugiés internatio
naux. Environ 150 000 personnes nées au Surinam vivent maintenant aux Pays-
Bas. Pratiquement toutes ont la nationalité néerlandaise et il est statistiquement
difficile de les retrouver. Tout dépend de la définition de la qualité de Surinamais
et de l'inclusion ou non des descendants des Surinamais aux Pays-Bas. Les
mariages mixtes sont nombreux et les limites de ce groupe sont à l'évidence très
ouvertes. Le chiffre de 200 000 personnes d'origine surinamaise constitue une
estimation satisfaisante pour 1986. La population aux Pays-Bas est
très hétérogène. Les durées de séjour, les niveaux d'éducation et les groupes ethni
ques sont très divers. Bien que la génération la plus ancienne soit sous-représentée,
et les moins de 20 ans surreprésentés, par rapport à la population totale néerland
aise, la population surinamaise n'a pas et n'a jamais eu la structure démographi
que caractéristique et la répartition par sexe déséquilibrée que l'on trouve parmi les
populations migrantes. La migration surinamaise ne s'est pas développée en
réponse à un appel sur le marché du travail néerlandais (4) ; elle a pris sa source
dans une population qui recherchait une mobilité sociale pour elle-même et pour
les générations ultérieures, et elle a pris très nettement un caractère politique après
1974.
LES TURCS ET LES MAROCAINS
Les migrations turques et marocaines vers les Pays-Bas font partie du vaste
courant migratoire méditerranéen vers l'Europe de l'Ouest (5). Dans les années 60,
les Pays-Bas commencèrent à recruter des travailleurs pour leurs vieilles industries
qui exigeaient une abondante main-d'œuvre non qualifiée, telles le textile, les

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