Ruptures ou continuités dans la politique industrielle française en électronique ? - article ; n°1 ; vol.24, pg 48-61
15 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Ruptures ou continuités dans la politique industrielle française en électronique ? - article ; n°1 ; vol.24, pg 48-61

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
15 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'économie industrielle - Année 1983 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 48-61
Nationalisation of french main poles of electronic industry means a discontinuance in the established procedures of governmental interventions. From 1958 to 1974, those intervenings underestimates the coming along growth of data processing industry and scorned consumer electronics. Those fields were forsaked until national independance was threatened. From 1974, firms were urged to develop set apart technologies suche as communications equipments (radar, data-switching, broadcast) rather than scattered abroad technologies (PABX, consumer electronics, dictation or copying equipment). After the nationalisations, state interventions are aggregate. They allow state enterprises to avoid the restraint of the french dull stock-market. Besides, they open on the previous deleted operations based on scattered abroad technologies.
Les nationalisations des principaux pôles de l'électronique française (Thomson-Brandt, CGE, CII-HB, St Gobain) établissent une rupture dans les formes d'intervention de l'Etat dans ce secteur. De 1958 à 1974 environ, les politiques industrielles restèrent incitatives. Elles sous-estimèrent l'avenir de l'informatique et délaissèrent l'électronique grand public. Depuis 1974, l'intervention devient plus directe. Elle se caractérise par la modification de l'organigramme des firmes du secteur dans des domaines d'activité privilégiés (téléphonie et systèmes d'armes). Avec les nationalisations l'intervention devient plus globale et s'efforce de desserer la contrainte financière qui pesait sur les groupes français du fait de l'atonie chronique du marché financier.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Sidy Modibo Diop
Jean-Louis Perrault
Ruptures ou continuités dans la politique industrielle française
en électronique ?
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 24. 2e trimestre 1983. pp. 48-61.
Abstract
Nationalisation of french main poles of electronic industry means a discontinuance in the established procedures of governmental
interventions. From 1958 to 1974, those intervenings underestimates the coming along growth of data processing industry and
scorned consumer electronics. Those fields were forsaked until national independance was threatened. From 1974, firms were
urged to develop "set apart" technologies suche as communications equipments (radar, data-switching, broadcast) rather than
"scattered abroad" technologies (PABX, consumer electronics, dictation or copying equipment). After the nationalisations, state
interventions are aggregate. They allow state enterprises to avoid the restraint of the french dull stock-market. Besides, they open
on the previous deleted operations based on scattered abroad technologies.
Résumé
Les nationalisations des principaux pôles de l'électronique française (Thomson-Brandt, CGE, CII-HB, St Gobain) établissent une
rupture dans les formes d'intervention de l'Etat dans ce secteur. De 1958 à 1974 environ, les politiques industrielles restèrent
incitatives. Elles sous-estimèrent l'avenir de l'informatique et délaissèrent l'électronique grand public. Depuis 1974, l'intervention
devient plus directe. Elle se caractérise par la modification de l'organigramme des firmes du secteur dans des domaines d'activité
privilégiés (téléphonie et systèmes d'armes). Avec les nationalisations l'intervention devient plus globale et s'efforce de desserer
la contrainte financière qui pesait sur les groupes français du fait de l'atonie chronique du marché financier.
Citer ce document / Cite this document :
Diop Sidy Modibo, Perrault Jean-Louis. Ruptures ou continuités dans la politique industrielle française en électronique ?. In:
Revue d'économie industrielle. Vol. 24. 2e trimestre 1983. pp. 48-61.
doi : 10.3406/rei.1983.2082
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1983_num_24_1_2082Ruptures ou continuités dans la politique
industrielle française en électronique ?
Sidy Modibo DIOP
Jean-Louis PERRAULT
GERDIC Université de Rennes I
Les industries électroniques constituent, pour reprendre l'expression de
J. Schumpeter, « des centres d'expansion à effets cumulatifs ».
La violence des rapports économiques dont ce secteur est l'enjeu a obligé l'Etat
français à orchestrer des restructurations successives. Dans tous les pays indust
rialisés ces interventions ont lieu, y compris dans les pays qui, pour des raisons
de principe, prétendent ne pas suivre de politique industrielle. Ces interventions
ont été plus ou moins efficaces ; au niveau macroéconomique, elles ont constitué
l'environnement nouveau de l'action des groupes.
Mais cet environnement n'a cessé d'accomplir des mutations et de tendre vers
une fusion totale entre le pouvoir de contrôle et l'organisme de financement, à
savoir l'Etat. La véritable explication de la montée en puissance de l'Etat action
naire tient, nous dit A. Meister, au refus des managers de distribuer des profits
(forme de gaspillage). « Le rôle des actionnaires en est dévalorisé » (1).
Ainsi, au-delà des incohérences économiques de la politique industrielle à
moyen terme en électronique (et dans d'autres secteurs), on peut lire « une quête
permanente de rationalité politique » (2), qui laisse apparaître, dans le long
terme, une certaine efficience de la politique industrielle, accompagnée du ren
versement du contrôle du pouvoir économique sur le pouvoir d'Etat ou, plus
exactement, de la fusion des deux.
D'abord nationaliste, la politique industrielle repose sur l'incitation dans les
secteurs non stratégiques. A partir de 1966 (Ve plan) et surtout de 1974, l'Etat
tente de structurer les secteurs « porteurs » et adopte une attitude plus dirigiste
qualifiée de politique de créneau. En 1982, la liaison Etat-industrie, privilégiée
dans ces secteurs, s'intensifie (ou s'optimise) avec les nationalisations.
(1) A. MEISTER, L'inflation créatrice, PUF, 1975, page 116.
(2) C. de BOISSIEU, « Principes de politique économique », Económica, 1978, page 10.
48 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 24, 2ème trimestre 1983 SECTION 1 : LES FORMES D'INTERVENTION CONCERTEES
Entre la politique industrielle gaullienne et la politique industrielle giscar
dienne, une rupture se fait jour. La montée progressive d'une technocratie
d'Etat, maîtrisant parfaitement les principaux dossiers de l'industrie, rompt avec
le parlementarisme et permet à l'Etat de devenir décideur et non plus « incita-
teur ». Le passage du nationalisme à l'internationalisme marque la période par
une incohérence relative de l'action de l'Etat, dont la rationalité relève plus du
champ politique que de l'économique. La concertation croissante entre l'Etat et
les grands groupes économiques devient, comme le note déjà A. Touraine en
1969, le centre du pouvoir. Au sein de cette mutation politique, les branches qui
disposeront d'un fédérateur (comme le CNET en téléphonie) trouveront leur
cohérence, alors que les branches qui ne disposent que d'un « dénominateur
commun » (Cil en informatique) seront désarticulées.
§ 1 Les politiques d'incitation (1958-1974)
La politique industrielle française, orientée par le général De Gaulle, était gui
dée pour l'essentiel par des considérations nationalistes. Dans cette optique, la
France devait assurer son indépendance nationale, surtout dans les secteurs stra
tégiques (aéronautique, nucléaire, informatique).
Dans les autres secteurs, la nécessité de faire face à la concurrence internatio
nale a engagé les pouvoirs publics à créer des mécanismes d'incitation au regrou
pement. La concertation horizontale était perçue comme le seul moyen de ralent
ir une pénétration étrangère accrue et de maintenir une croissance centrifuge des
secteurs concernés (3). Il y avait là toutes les composantes de ce qu'Y. Stourdze
qualifie de « Yalta technologique » (4).
En téléphonie, de 1945 à 1957, le CNET étudie les moyens de reconquérir notre
indépendance. Cette branche est un lieu de prédilection du colbertisme français.
Nationalisée en 1889, elle subit le double contrôle de la hiérarchie postale et des
élus départementaux qui commanditent financièrement le réseau. Celui-ci se
développe d'une façon erratique jusqu'au moment où le CNET devient le fédéra
teur des décisions. Il supervise les premiers essais de commutation électronique
en 1957, puis compte tenu de l'avance des concurrents en électroni
que spatiale (analogique), il oriente les recherches vers la tempor
elle (numérique) (5). Il développe, avec la CIT Alcatel (filiale de la CGE), le
E 10. Ce central temporel est introduit à titre expérimental à Lannion en juillet
1970 et devient opérationnel en 1972. La politique industrielle en téléphonie réuss
it car elle est politique de prestige. Monopsone public, cette branche repose sur
une demande institutionnelle. Elle s'accorde avec les préférences individuelles de
certains groupes industriels (CGE) et s'impose à l'ensemble de la collectivité.
(3) Voir J.-L. LIENART, « Dynamique des importations et croissance centrifuge », R.E.P., n°4,
1980.
(4) Economie et Finances, 3-4 07 1982.
(5) Voir S. DIOP : Branche internationale et spécialisations nationales : le cas des télécommunicat
ions. Thèse de IIIe cycle, 1982.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n" 24, 2ème trimestre 1983 49 En informatique, la Compagnie des Machines Bull, créée en 1936, lance le
GAMMA 3 premier ordinateur incorporant des diodes. Son avance sur les autres
constructeurs mondiaux est incontestable. Mais les difficultés commencent avec
le 60 en 1959. Cette machine révolutionnaire basée sur des transistors
s'avère inadaptée au marché français car trop coûteuse. Les difficultés financiè
res de Bull vont se heurter à l'indifférence du gouvernement français. A cette
époque, le rôle de la branche informatique est largement sous-estimé. « Le man
que d'imagination sur l'essor du secteur f

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents