Sarcophage en plomb ouvragé découvert à Cenon (Gironde) - article ; n°2 ; vol.40, pg 271-286
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Description

Gallia - Année 1982 - Volume 40 - Numéro 2 - Pages 271-286
16 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 106
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jacques Santrot
D. Frugier
Sarcophage en plomb ouvragé découvert à Cenon (Gironde)
In: Gallia. Tome 40 fascicule 2, 1982. pp. 271-286.
Citer ce document / Cite this document :
Santrot Jacques, Frugier D. Sarcophage en plomb ouvragé découvert à Cenon (Gironde). In: Gallia. Tome 40 fascicule 2, 1982.
pp. 271-286.
doi : 10.3406/galia.1982.1866
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1982_num_40_2_1866SARCOPHAGE EN PLOMB OUVRAGÉ DÉCOUVERT A CENON (Gironde)
par Jacques SANTROT et Daniel FRUGIER
Rien jusqu'à nos jours n'avait permis C'est seulement par la suite que la Direction
d'observer sur les coteaux de Cenon les traces des Antiquités historiques d'Aquitaine put
d'une occupation antique. Ce n'est qu'à la faire quelques observations précieuses en
fin du mois de juin 1980 que fut apportée examinant les parois de la fosse et en tamisant
la preuve d'une présence gallo-romaine en les terres de fouille et de remplissage de la
ces lieux : la sépulture d'un jeune enfant. sépulture3. Trouvé à faible profondeur (0,35 m)
Découverte fortuitement en l'absence d'ar à une centaine de mètres à l'est du Château
chéologue1, la tombe fut exhumée puis ouverte Palmer4, sur un coteau boisé exposé au sud-est,
sans ménagement et vidée de son contenu2. le sarcophage avait été placé au fond d'une
fosse grossièrement rectangulaire sur un plateau
de bois, plutôt que dans un caisson protecteur,
1 C'est au cours d'une prospection magnétique dont seuls quelques clous ont été retrouvés5. non autorisée réalisée à l'aide d'un détecteur de métaux
de type « poêle à frire » que M. Patrice Papillon a
découvert le sarcophage en juin 1980.
2 Également détecté par M. Papillon, un second 3 Les observations archéologiques menées sous
sarcophage en plomb du même site a pu être fouillé la direction de M. M. Gauthier ont été exécutées
par nos soins en juin 1982. Il gisait à 1,70 m au s. par MM. D. Frugier, X. Dupuy, M. Lacour, J.-F. Picho-
du sarcophage décoré, orienté comme lui, mais plus neau et D. Roux.
profondément enfoui de 0,20 m. Il s'agit d'un sarco 4 Situation cadastrale : commune de Cenon
phage non décoré, long de 1,85 m, large de 0,50 m (Gironde), section BC n° 1 (d), coordonnées Lambert,
X = 333,675 ; Y = 3288,675 ; Z = 50 m. et haut (avec son couvercle) de 0,50 m. La tôle est
épaisse d'environ 10 mm. Très déformé par la pression 5 Trois clous en fer ont été retrouvés fichés en
des terres ce sarcophage n'avait pas été violé. Il terre, verticalement, sans que la nature du terrain
renfermait sans aucun mobilier, le corps d'un jeune ait permis d'observer des vestiges de planches hormis
adulte ou d'un adolescent. La bière de plomb avait été leur empreinte sur le fond de la fosse. Clous en fer
protégée d'une caisse de bois aux planches épaisses de à tête ronde et section carrée, Musée d'Aquitaine,
3 à 4 cm, fixées par 36 clous de 0,06 cm à 0,15 cm de inv. 81.4.4; long, conservée : 6,5 cm; diam. de la
longueur, certains disposés en croix aux angles du tête : 3,4 cm et inv. 81.4.7 ; long. : 11 cm ; diam. de
cercueil. Le couvercle de plomb avait été fabriqué la tête : 3,6 cm. La disposition d'un sarcophage en
par découpage, pliage et soudure (type As de l'abbé plomb dans une caisse de bois probablement destinée
Cochet, comme le sarcophage décoré). En revanche, à le protéger de la pression des terres, ou bien déposé
la cuve semble avoir été réalisée par panneaux sur un plateau de bois (litière, brancard de portage ?)
découpés puis assemblés par soudure (type inédit). est une pratique courante. Elle a déjà été plusieurs fois
Déposé au Musée d'Aquitaine (Inv. D. 82. 3.1), ce deu constatée à Bordeaux, notamment pour le sarcophage
xième sarcophage en plomb de Cenon est probablement n° 1 du Cours Pasteur (cf. C. de Mensignac, Notice
contemporain du précédent ou peut-être un peu anté sur le cimetière gallo-romain du Cours Pasteur à Bordeaux,
rieur si l'on tient compte de la plus grande profondeur dans Soc. archéologique de Bordeaux, XXIII, fasc.
de son enfouissement (fin du me s.). suppl. 1902, p. 291) et la tombe non décorée de la
Gallia, 40, 1982 • i,t- «5^ w-3 *.
1 b
1 Cenon. Le sarcophage lors de la
découverte : a, vue d'ensemble ; b,
face B et deformation des longs côtés ;
c, fond du sarcophage, décor et déchi
rures.
1 c SARCOPHAGE EN PLOMB DE CENON 273
11 ne semblait pas avoir été déplacé mais au La technique.
dire de l'inventeur, il s'était légèrement incliné La cuve avait été réalisée à partir d'une probablement sous la pression des terres, feuille de plomb rectangulaire, longue d'environ peut-être aussi lors d'une violation ancienne
1 ,80 m, large de 1 ,05 m et épaisse de 9 à 10 mm. de la sépulture. Le sarcophage avait été Cette feuille avait été obtenue par coulage découvert fermé par son couvercle emboîté, « à découvert » du plomb fondu sur un moule non scellé, et il était, semble-t-il, aux trois- d'argile ou de sable de moulage. Sur la surface quarts empli de terre. Le squelette n'avait pas plane, le décor avait été imprimé au préalable été conservé et les seuls vestiges du mobilier à l'aide de modèles en bois (au-dessus de la funéraire recueillis ultérieurement dans ce moulure supérieure de la face C, on observe remplissage sont des fragments de verreries. des traces ligneuses analogues à celles du béton Lors de sa découverte, le sarcophage présent décoiïré ; il semble que le bois utilisé ait été ait de nombreuses déformations et déchirures un conifère, pin ou sapin probablement). causées par la pression des terres. Des déformat Un défaut dans la coulée du métal est visible ions ponctuelles anciennes du couvercle et sur la paroi interne de la face A de la cuve : de la cuve, réalisées probablement au moyen coulée trop faible ou refroidissement trop de barres métalliques, laissent à penser que rapide du métal, le bord de la plaque s'était la sépulture avait été violée longtemps avant révélé trop mince et irrégulier. Un nouvel sa récente découverte. Ce fait pourrait expliquer apport de plomb fondu avait corrigé ce défaut, la quasi-absence de mobilier funéraire, la mais il en est résulté un aspect feuilleté de complète disparition du squelette et le caractère
la tranche. fragmentaire des verreries retrouvées. Les Aux quatre angles de la plaque ainsi moulée déformations anciennes et les dommages dus ont été découpés des carrés de 0,35 m de côté. à la corrosion ont été encore accentués par Puis les flancs de la cuve ont été plies vers le l'ouverture brutale du couvercle qui fut tordu, haut comme on le fait pour construire une boîte fissuré, déchiré lors de la découverte6 (fîg. 1). en carton7. Cette opération a été facilitée par
le martelage interne des plis autour du fond
rue Camille Godard {Gallia, XXV, 1967, p. 328 et de la cuve. Les côtés ainsi obtenus ont été
p. 333, flg. 7). A Metz, la présence d'un clou traversant assemblés bord à bord sans feuillure puis la paroi de plomb d'un sarcophage de la nécropole soudés par un joint de soudure fondue appliqué du Sablon a été interprétée différemment, à tort à l'intérieur de la cuve tout le long des sutures peut-être : l'intérieur de la cuve de plomb aurait été
tapissé de bois (cf. Magdeleine Clermont, La sépulture verticales. Les bavures externes ont été
et les rites funéraires, dans Musée archéologique de Metz, sommairement retouchées au ciseau (fig. 2
la civilisation gallo-romaine dans la cité des Medio- et 3). malriques, 2e partie, 1976, p. xxxiv). Le plus souvent Par ce procédé fort simple, on a obtenu non décorée, la cuve de plomb était parfois protégée
par une auge de pierre. C'était le cas des deux sépultures
récemment découvertes à Lozay (Charente-Maritime),
inhumées entre le debut du me s. et le milieu du de la Ville de Bordeaux par la Municipalité de Cenon,
ive s. R. Chenuaud et L. Maurin, Les dames de Lozay, Musée d'Aquitaine, inv. D. 80. 1.1. La restauration
dans Revue de l

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