Scénarios européens : rétrospective et prospective - article ; n°1 ; vol.58, pg 43-65
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Revue de l'OFCE - Année 1996 - Volume 58 - Numéro 1 - Pages 43-65
For the last fifty years, the history of European integration has witnessed two opposing methods: the gradual one based on « spillover effects » from economic to political integration, initiated by Jean Monnet, which allowed for and developed the European Community; and the political initiatives — all of which have failed — starting with the federalist ambitions of the Hague Congress, just after the war, up to the different constitutional projects elaborated by the European Parliament. Meanwhile, the political difficulties which surfaced with the ratification of the Maastricht Treaty, the eventual enlargement of a Community — initially planned for six countries — to an entire continent, and the institutional complexity of an integration process without historical precedent, show that European integration can hardly continue without embracing the political choices so often avoided. How can one adapt the institutions inherited from successive layers of integration, wavering between contradictory political aims, to the challenges which appear at the end of this century : the recomposition of the continent after the break-up of the Soviet Block ; the enlargement of the Union to some thirty countries; Monetary Union, necessarily limited to only a few countries at first... With little doubt, never has the European agenda appeared to be so contradictory. The architecture in pillars of the Maastricht Treaty illustrates this choice, which was never clear-cut, between a confederation of nation states which characterises the intergovernmental approach and the federalist one, which was the choice of the founders, and which is implicit in Economic and Monetary Union. Will the intergovernmental conference, which opened in March, on reforming the institutions, bring any solutions if the fundamental question, « What Europe do we want ? », remains omitted because everyone well knows that the answer profoundly divides the states and the citizens ? The thesis advocated in this article is that these differences should be recognized in order to save the process of European integration. A Europe with variable geometry, or, more precisely, a Europe with different political wishes, is in fact the only outcome allowing for the pursuit of an integration process which conditions the economic survival of our continent.
L'histoire de cinquante ans de construction européenne oppose la méthode des petits pas ou de l'engrenage, initiée par Jean Monnet, qui permit que s'enclenche et se développe l'intégration européenne, aux initiatives politiques qui ont toutes échoué, depuis les ambitions fédéralistes du congrès de la Haye dans l'immédiat après-guerre, jusqu'aux différents projets de constitution élaborés par le Parlement européen, en passant par la Communauté européenne de défense au milieu des années cinquante. Pourtant les difficultés politiques surgies à l'occasion de la ratification du traité de Maastricht, l'élargissement à terme d'une Communauté initialement prévue pour six pays à l'ensemble du continent, et la complexité institutionnelle à laquelle a abouti une expérience d'intégration sans précédent dans l'histoire montrent que la construction européenne ne pourra sans doute pas se poursuivre sans que soient abordés les choix politiques si souvent esquivés. Comment adapter des institutions héritées de couches successives d'intégration oscillant entre des volontés politiques contradictoires, aux défis qui s'accumulent en cette fin de siècle : recomposition du continent après l'éclatement du bloc soviétique, élargissement de l'Union à une trentaine de pays, Union monétaire nécessairement restreinte dans une première phase... Jamais sans doute les échéances européennes ne semblent avoir été aussi contradictoires. L'architecture en piliers du traité de Maastricht illustre ce choix jamais tranché entre une confédération d'Etats nations que caractérise la démarche intergouvemementale, et l'approche fédérale qui était celle des fondateurs et que l'on retrouve implicitement dans l'Union économique et monétaire. La conférence intergouvernementale sur la réforme des institutions qui s'est ouverte en mars apportera-t-elle une solution à ces problèmes si la question fondamentale « Quelle Europe voulons-nous ? » reste omise parce que chacun sait bien qu'aujourd'hui la réponse divise profondément les Etats et les citoyens. La thèse défendue dans cet article est que ces divergences doivent être reconnues pour sauvegarder le processus d'intégration européenne. L'Europe à géométrie variable, ou plus exactement l'Europe à volontés politiques différenciées, qui en est la conséquence est la seule issue qui permette de poursuivre un processus d'intégration qui conditionne la survie économique de notre continent.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre-Alain Muet
Scénarios européens : rétrospective et prospective
In: Revue de l'OFCE. N°58, 1996. pp. 43-65.
Citer ce document / Cite this document :
Muet Pierre-Alain. Scénarios européens : rétrospective et prospective. In: Revue de l'OFCE. N°58, 1996. pp. 43-65.
doi : 10.3406/ofce.1996.1429
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1996_num_58_1_1429Résumé
L'histoire de cinquante ans de construction européenne oppose la méthode des petits pas ou de
l'engrenage, initiée par Jean Monnet, qui permit que s'enclenche et se développe l'intégration
européenne, aux initiatives politiques qui ont toutes échoué, depuis les ambitions fédéralistes du
congrès de la Haye dans l'immédiat après-guerre, jusqu'aux différents projets de constitution élaborés
par le Parlement européen, en passant par la Communauté européenne de défense au milieu des
années cinquante. Pourtant les difficultés politiques surgies à l'occasion de la ratification du traité de
Maastricht, l'élargissement à terme d'une Communauté initialement prévue pour six pays à l'ensemble
du continent, et la complexité institutionnelle à laquelle a abouti une expérience d'intégration sans
précédent dans l'histoire montrent que la construction européenne ne pourra sans doute pas se
poursuivre sans que soient abordés les choix politiques si souvent esquivés. Comment adapter des
institutions héritées de couches successives d'intégration oscillant entre des volontés politiques
contradictoires, aux défis qui s'accumulent en cette fin de siècle : recomposition du continent après
l'éclatement du bloc soviétique, élargissement de l'Union à une trentaine de pays, Union monétaire
nécessairement restreinte dans une première phase... Jamais sans doute les échéances européennes
ne semblent avoir été aussi contradictoires. L'architecture en piliers du traité de Maastricht illustre ce
choix jamais tranché entre une confédération d'Etats nations que caractérise la démarche
intergouvemementale, et l'approche fédérale qui était celle des fondateurs et que l'on retrouve
implicitement dans l'Union économique et monétaire. La conférence intergouvernementale sur la
réforme des institutions qui s'est ouverte en mars apportera-t-elle une solution à ces problèmes si la
question fondamentale « Quelle Europe voulons-nous ? » reste omise parce que chacun sait bien
qu'aujourd'hui la réponse divise profondément les Etats et les citoyens. La thèse défendue dans cet
article est que ces divergences doivent être reconnues pour sauvegarder le processus d'intégration
européenne. L'Europe à géométrie variable, ou plus exactement l'Europe à volontés politiques
différenciées, qui en est la conséquence est la seule issue qui permette de poursuivre un processus
d'intégration qui conditionne la survie économique de notre continent.
Abstract
For the last fifty years, the history of European integration has witnessed two opposing methods: the
gradual one based on « spillover effects » from economic to political integration, initiated by Jean
Monnet, which allowed for and developed the European Community; and the political initiatives — all of
which have failed — starting with the federalist ambitions of the Hague Congress, just after the war, up
to the different constitutional projects elaborated by the European Parliament. Meanwhile, the political
difficulties which surfaced with the ratification of the Maastricht Treaty, the eventual enlargement of a
Community — initially planned for six countries — to an entire continent, and the institutional complexity
of an integration process without historical precedent, show that European integration can hardly
continue without embracing the political choices so often avoided. How can one adapt the institutions
inherited from successive layers of integration, wavering between contradictory political aims, to the
challenges which appear at the end of this century : the recomposition of the continent after the break-
up of the Soviet Block ; the enlargement of the Union to some thirty countries; Monetary Union,
necessarily limited to only a few countries at first... With little doubt, never has the European agenda
appeared to be so contradictory. The architecture in pillars of the Maastricht Treaty illustrates this
choice, which was never clear-cut, between a confederation of nation states which characterises the
intergovernmental approach and the federalist one, which was the choice of the founders, and which is
implicit in Economic and Monetary Union. Will the intergovernmental conference, which opened in
March, on reforming the institutions, bring any solutions if the fundamental question, « What Europe do
we want ? », remains omitted because everyone well knows that the answer profoundly divides the
states and the citizens ? The thesis advocated in this article is that these differences should be
recognized in order to save the process of European integration. A Europe with variable geometry, or,
more precisely, a Europe with different political wishes, is in fact the only outcome allowing for the
pursuit of an integration process which conditions the economic survival of our continent.Scénarios européens : rétrospective
*
et prospective
Pierre- Alain Muet
Directeur du Département d'Econométrie
L'histoire de cinquante ans de construction européenne oppose la
méthode des petits pas ou de l'engrenage, initiée par Jean Monnet, qui
permit que s'enclenche et se développe l'intégration européenne, aux
initiatives politiques qui ont toutes échoué, depuis les ambitions fédéralistes
du congrès de la Haye dans l'immédiat après-guerre, jusqu'aux différents
projets de constitution élaborés par le Parlement européen, en passant par
la Communauté européenne de défense au milieu des années cinquante.
Pourtant les difficultés politiques surgies à l'occasion de la ratification du
traité de Maastricht, l'élargissement à terme d'une Communauté initialement
prévue pour six pays à l'ensemble du continent, et la complexité
institutionnelle à laquelle a abouti une expérience d'intégration sans
précédent dans l'histoire montrent que la construction européenne ne
pourra sans doute pas se poursuivre sans que soient abordés les choix
politiques si souvent esquivés.
Comment adapter des institutions héritées de couches successives
d'intégration oscillant entre des volontés politiques contradictoires, aux
défis qui s'accumulent en cette fin de siècle : recomposition du continent
après l'éclatement du bloc soviétique, élargissement de l'Union à une
trentaine de pays, Union monétaire nécessairement restreinte dans une
première phase... Jamais sans doute les échéances européennes ne
semblent avoir été aussi contradictoires. L'architecture en piliers du traité
de Maastricht illustre ce choix jamais tranché entre une confédération
d'Etats nations que caractérise la démarche intergouvemementale, et
l'approche fédérale qui était celle des fondateurs et que l'on retrouve
implicitement dans l'Union économique et monétaire.
La conférence intergouvernementale sur la réforme des institutions qui
s'est ouverte en mars apportera-t-elle une solution à ces problèmes si la
question fondamentale « Quelle Europe voulons-nous ? » reste omise
parce que chacun sait bien qu'aujourd'hui la réponse divise profondément
les Etats et les citoyens. La thèse défendue dans cet article est que ces
divergences doivent être reconnues pour sauvegarder le processus d'inté
gration européenne. L'Europe à géométrie variable, ou plus exactement
l'Europe à volontés politiques différenciées, qui en est la conséquence est
la seule issue qui permette de poursuivre un processus d'intégration qui
conditionne la survie économique de notre continent.
* Je remercie Mario Dehove pour ses commentaires sur une version préliminaire
de l'article.
Revue de l'OFCE n°58/ Juillet 1996 43 Pierre-Alain Muet
L'héritage : cinquante ans de construction
européenne
Préparée par un rêve qui ne vit jamais le jour au lendemain de la
première guerre mondiale, relancée par l'action des mouvements
européens dans l'immédiat après-guerre, la construction européenne est
entr

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