A propos des inondations de mars 1930. La leçon du Midi pour la vallée du Rhône - article ; n°2 ; vol.6, pg 117-130
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A propos des inondations de mars 1930. La leçon du Midi pour la vallée du Rhône - article ; n°2 ; vol.6, pg 117-130

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Description

Les Études rhodaniennes - Année 1930 - Volume 6 - Numéro 2 - Pages 117-130
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1930
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Allix
A propos des inondations de mars 1930. La leçon du Midi pour
la vallée du Rhône
In: Les Études rhodaniennes. Vol. 6 n°2, 1930. pp. 117-130.
Citer ce document / Cite this document :
Allix André. A propos des inondations de mars 1930. La leçon du Midi pour la vallée du Rhône. In: Les Études rhodaniennes.
Vol. 6 n°2, 1930. pp. 117-130.
doi : 10.3406/geoca.1930.6312
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1164-6268_1930_num_6_2_6312APROPOS DES INONDATIONS
DE MARS 1930
LA LEÇON DU MIDI
POUR LA VALLÉE DU RHONE,
PAR ANDRÉ ALLIX
La catastrophe de mars 1930 dans le bassin de la Garonne semble
bien être le plus grave cataclysme de ce genre qu'on ait eu à enregistrer
en France depuis que la chronique des inondations est à peu près régu
lièrement tenue à jour, c'est-à-dire tout au plus depuis le XVIe siècle.
Mais il est à noter que le record appartenait jusque-là aux deux cours
d'eau rhodaniens et lyonnais, le Rhône et la Saône, avec les deux catas
trophes de 1840 et 1856.
En octobre et novembre 1840, au cours d'une inondation qui se sou
tint pendant près d'un mois, les dégâts causés par le Rhône et la Saône
atteignirent la valeur de près de 800 millions de jrancs d'aujourd'hui ;
pour ne parler que de Lyon, la Saône arracha la passerelle Saint- Vinc
ent, le pont du Palais de Justice, le pont de Chazourne, une pile et
deux arches du pont de la Mulatière; elle emporta deux cent trente-cinq
maisons de Vaise, et se déversa en cascades vers le Rhône à travers les-
Terreaux, la place Bellecour et toutes les rues intermédiaires. Le Rhône
creva les digues de la Tête-d'Or et de la Vitriolerie, et détruisit plusieurs:
centaines de maisons dans les quartiers de sa rive gauche.
En mai-juin 1856, une brusque et très violente inondation de quatre •
.
118 A PROPOS DES INONDATIONS DE MARS 1930
jours fit encore, en valeur: actuelle, pour un demi-milliard de dégâts et
arracha toutes les digues; à Lyon seulement, le flot qui s'engouffra par
une nouvelle brèche de la digue de la Tête-d 'Or inonda les Brotteaux,
les Char pennes, la Guillotière, rasa plus de mille deux cents maisons
construites en pisé et convertit en alignements de décombres l'avenue de f
Saxe et le cours Lafayette:
Le niveau du Rhône était, au pont Morand, monté à 5 m. 60 en
1840, à 6 m. 25 — sa plus forte cote connue — en 1856. Il aurait vra
isemblablement alors atteint 6 m: 40 si ses digues ne s'étaient rompues.
Or, on l'a revu depuis à des cotes presque aussi fortes : 5 m. 58 en :
janvier 1910, 5 m: 90 en décembre 1918, 6 m. 10 en février 1928: II
semble тёте qu'en février 1928 le Rhône a roulé plus d'eau qu'il ne
l'avait jamais fait (vraisemblablement. 4.400 ; mètres cubes a la se
conde, contre 3.500 en 1840, 4.200 en 1856, 4.192 en 1918) ; mais
cette évaluation ne peut être approchée que ď "assez loin, le calcul précis:
des débits de crue étant encore une des douloureuses lacunes de notre
information scientifique en cette matière, une des causes de notre cécité
et de notre impuissance en face des cataclysmes fluviaux de France, et
l'une des raisons qui justifient l'établissement de ce rapport.
Il est vrai que les crues de 1918 et de 1928, presque égales, sinon su
périeures à leurs devancières (au moins à Lyon), ont fait sensiblement
moins de dégâts. Cela tient d'abord à ce qu'elles étaient, toutes deux, al
imentées uniquement par des averses tombées en amont (crues océani
ques), tandis que les deux catastrophes précédentes étaient dues à des
pluies étendues sur la totalité du bassin (crues générales, à la fois océa
niques et méditerranéennes), accroissant le flot d'inondation à mesure:
qu'il s'approchait de la mer:
Mais en ce qui concerne la ville de Lyon et le département dont elle-
est le chef-lieu, l'élément océanique seul importent les crues de la pre
mière série peuvent, on vient de le voir, donner autant et 'plus d'eau
que celles de la deuxième. Si les dégâts lyonnais de 1918 et 1928 ont
été moindre que ceux de '1840 et 1856; cela tient surtout à ce que cette-
dernière catastrophe a ■ provoqué- immédiatement la construction ' des
digues insubmersibles et des bas-ports actuels,- protection dont l'expé
rience a ainsi démontré l'efficacité:
Mais si cette efficacité est prouvée (en ce qui concerne la Ville de:
Lyon seule) pour une cote de 6 m: 10 au. pont Morand; elle ne l'est
nullement pour une cote supérieure: LEÇON DU MIDI POUR' LE RHONE 119 LA
Or, une cote supérieure aux maxima jusqu'ici observés est parfait
ement possible. Les conditions météorologiques qui ont donné les 6m.4O
en 1856 et les 6 m. 10 en 1928 n'avaient, malgré leur gravité; rien de
vraiment exceptionnel. Les conditions hydrologiques qui ont permis au.
bassin rhodanien de les traduire en inondations graves, au lieu de les
boire en toutou en partie, se reproduisent souvent. La coïncidence de
ces deux sortes de conditions, quoique cause unique des catastrophes,
n'a jamais< été absolue. Elle peut' parfaitement quelque jour devenir
plus exacte et partant plus dangereuse qu'elle n'a jamais été depuis
trois siècles.
On lit dans les . Etudes > Rhodaniennes pour, 1928, vol. I V, p. 44,
qu'une montée du Rhône à 7 m; 50 ou 8 mètres au pont Morand est
théoriquement possible, et qu'une montée à>7 mètres au moins est par
faitement réalisable ; la moindre de ces éventualités attirerait assuré
ment sur Lyon ou sur le département dw Rhône une épouvantable ca- -
tastrophe, dont il est nécessaire de se préoccuper par avance.
Cette 'prévision n'a pas été formulée à la légère; Elle émane du spé
cialiste le plus qualifié de l' hydro-météorologie française, Mi Maurice:
Par dé, dont le magistral ouvrage sur le Régime du Rhône fournit par
ailleur s. l'essentiel des ; faits relatifs, au passé,, avec les enseignements
qu'il est actuellement possible d'en tirer, et qui était alors chef des ser
vices techniques de l'Institut des Etudes Rhodaniennes de l'Université
de Lyon, avant de devenir professeur d'hydrologie fluviale à l'Univers
ité de Grenoble (seule chaire de ce genre existant en France).
Ce qui donne à cette prévision de M. Par dé une force particulière,
c'est que le même auteur, dans une : autre publication, annonçait la
même année, pour une date indéterminée mais certaine, le cataclysme
qui vient de se produire dans le Midi. «Nous avons vu cinq fois aw
moins; dit-il, entre. 1766 et 1826, le Tarn à Montauban coter plus de
9 m. 50... ; il se pourrait que les riverains... se trouvent exposés à des
cataclysmes qui défient toutes les précautions basées sur une expérience :
plusieurs fois .séculaire». Le Tarn à Montauban vient précisément
d'atteindre 11 m. 40; avec, au delà de toute précaution antérieure, les
désastreuses conséquences que l'on ;sait. Cette phrase * prophétique;
écrite à l'Institut des Etudes Rhodaniennes, se trouve, au fascicule 17
(avril-juin 1928) des Matériaux pour l'Etude des Calamités (impri
més à la Société de Géographie de Genève, sous les auspices du Comité
International de la Croix Rouge et de la Ligue des Sociétés de la Croix .

1. — Les risques. Fig.
Régions rhodaniennes menacées d'inondations graves ou déjà-
gravement inondées depuis deux siècles. Jíte ТП им; lij I/
'I Will
Çx—
ft
Les départementsïteintés Fig. 2. — La dotation sont des ceux études rhodanienne. qui contribuent scientifiques aux pour subventions l'hydrométéorologie de la Comm
ission des Etudes rhodaniennes. L'intensité de la teinte est en rapport avec
l'importance des subventions.
Les cercles indiquent les villes, les triangles indiquent les Chambres de Com
merce qui contribuent à ces subventions. La grandeur du signe est en rapport
avec l'importance de la subvention. ■
122 A PROPOS DES INONDATIONS DE MARS 1930*
Rouge), page 32; et aussi au fascicule 2, volume -XVI, 1928, de lœ
Revue de Géographie. alpine de Grenoble,- p. 509: Les pages 35 et
513 des mêmes : publications repro

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