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Agriculture
Production en baisse et
intrants plus chers
Une saison bananière Une plus forte concurrenceEn 2008, l'agriculture
encore incomplète internationalemartiniquaise est marquée
par une actualité
Cette année post cyclonique est une Le secteur de la banane doit aussi faire
économique très dense : année de reconstruction agricole. Le face à la baisse progressive des tarifs
l'évolution des tarifs secteur de la banane, le plus impacté douaniers pratiqués par l'Union
par le cyclone, a fait preuve d'une Européenne envers les pays non issusdouaniers pour la banane
extraordinaire mobilisation qui a per- de la zone ACP (Afrique Caraïbe
importée dans l'union mis un retour en production dès 2008 Pacifique) qui exportent de fortes
européenne, la fin sur l'ensemble de la sole, de 147 000 quantités de bananes vers l'Europe.
tonnes de fruits. L'organisation mondiale du commer-du deuxième cycle du
ce (OMC) a jugé ces droits de douaneprogramme européen
Le manque d'activité lié à une absen- comme contraires aux règles du mar-
(Docup), la forte hausse du ce de production pendant les trois pre- ché international et a adopté un calen-
miers mois de l'année a mis en diffi- drier prévisionnel de baisse de cesprix des intrants au cours
culté les exploitations les plus fragiles. tarifs. De 176 euros par tonne précé-du dernier trimestre,
De 2005 à 2007, le secteur de la demment, ils devraient atteindre 114
et enfin la baisse des limites banane passe de 7 141 à 5 991 hec- euros par tonne en 2018, soit une
maximales autorisées tares. En deux ans, ce secteur perd baisse de 35%. La concurrence accrue
1 150 hectares, soit 16% des surfaces de ces pays menace directement lespour la chlordécone et
plantées. Sur la même période, le productions bananières des régions
ses conséquences sur nombre d'exploitants passe de 751 à ultra-périphériques sur le marché
les productions locales. 686, soit une diminution de 8,7%. communautaire.
De nombreuses petites exploitations sur peu d'espace
Part de la surface agricole utilisée (SAU)
et nombre d'exploitations selon la classe de superficie
Unité : %
6060
50
40
30
2020
1010
0
Moins de 1 ha De 1 à moins De 2 à moins De 5 à moins De 20 à moins 50 ha et plusMoins de 1 ha De 1 à moins De 2 à moins De 5 à moins De 20 à moins 50 ha et plus
de 2 ha de 5 ha de 20 ha de 50 hade 2 ha de 5 ha de 20 ha de 50 ha
Nombre d’exploitations Superficie de la culture (ha)
Source : DAF, enquête sur la structure des exploitations de 2007
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N° 71 - Martinique - Juin 2009Agriculture
Le plan « banane durable » 2008- de 5% à 4 150 hectares. Les cannesUne bonne année
2013 a été signé par le Ministre de livrées à l'usine sucrière du Galionpour la canne à sucre
l'agriculture et de la pêche, M. Michel représentent 37% du total de la pro-
BARNIER, les présidents des conseils duction. Le marché du rhum s'est ren-Le début de la campagne sucrière a
régionaux et généraux de Guade- forcé vers les exportations (+10%),été quelque peu retardé par des
loupe et de Martinique et l'ensemble compensant ainsi pour partie la forteintempéries, mais les craintes
des partenaires impliqués dans la baisse de la commercialisation localeengendrées par le cyclone DEAN
filière banane. Ce moment fort a été (-25%), conséquence de la moindren'ont pas été confirmées. Les résul-
l'occasion de rappeler que l'utilisa- fréquentation touristique. tats de l'année 2008 sont assez satis-
tion des produits phytosanitaires a été Pour le sucre, la production est enfaisants bien qu'inférieurs à ceux de
divisée par trois en dix ans (entre forte baisse (-20%) par rapport à 2007l'année 2007.
1996 et 2006). Ce plan est donc un mais la consommation locale ne cesse
moyen de se démarquer des autres En 2008, les surfaces plantées en d'augmenter et atteint 62% de l'offre
pays producteurs et de réagir en canne à sucre franchissent le seuil des en 2008 alors qu'en 2007, ce chiffre
offrant un fruit de qualité obtenu avec 4 000 hectares et sont en progression n'était que de 46%.
de bonnes pratiques environnemen-
tales, qui seront d'ailleurs mises en
valeur et élargies dans le cadre du
plan Eco phyto DOM. Pour mettre en
œuvre et coordonner ce plan, un ins- Résultats satisfaisants pour la canne à sucre
titut technique de la banane a été
Unités : tonnes et évolutions en %créé. Ce « plan banane durable »
Canne à sucre 2007 2008 évolution
repose sur une certification (BANA- 2008 / 2007
GAP) propre à la banane. Cannes manipulées en usine (tonnes) 84 490 75 497 -10,6en distilleries (tonnes) 138 537 128 448 -7,3La filière banane des Antilles réagit
Rhum (HAP = hectolitres d'alcool pur)aussi en s'organisant et en investissant
production 94 292 89 782 -4,8
dans l'achat d'un réseau de mûrisse- exportation 46 193 50 654 9,7
commercialisation locale 13 945 10 439 -25,1ries en métropole, afin de maîtriser la
Sucre (en tonnes)chaîne de distribution et de mieux
production 5 849 4 688 -19,8
valoriser les productions. Ce dynamis- commercialisation locale 2 675 2 905 8,6
me permanent de la filière redonne
Source : DAFconfiance à tout le secteur.
Les ressources en produits agricoles (hors banane et canne à sucre) en 2008
Unités : volume en tonnes et taux de couverture en %
Production locale Importations Ensemble Taux de couverture
par la production locale
Frais Sec, congelé, autres Du marché total Du marché du frais
(1)Fruits 9 508 8 902 501 18 911 50 52
(1)Légumes 50 012 12 894 8 249 71 155 70 80
(2)Viande porcine 1 080 218 3 535 4 833 22 83
(2)Vbovine 1 258 1 137 3 859 6 254 20 53
(2)Viande de volailles 938 344 9 764 11 046 8 73
(2)Vovine caprine 75 88 1 581 1 668 4 46
(1) (2)Données provisoires ; Abattages contrôlés
Source : DAF
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N° 71 - Martinique - Juin 2009Agriculture
La flambée des prix des matières pre- les légumes. Il y a donc une marge de ducteur victime de la chlordécone
mières au cours du second semestre progression importante pour évoluer bénéficie d'un diagnostic personnali-
s'est répercutée sur les prix des engrais vers l'autosuffisance en fruits et sé, qui conduira à un plan de dévelop-
(+14,6% en moyenne sur un an) et les légumes. pement. Ce dernier devrait englober
prix des produits phytosanitaires des mesures d'aide à l'investissement
(+75% en moyenne). Certains herbi- destinées à faciliter leur reconversionCes cultures sont pratiquées au sein
cides ne sont plus autorisés par la et un suivi individuel sur trois ou cinqde très petites exploitations : on
réglementation européenne et leur ans. Une première esquisse du dispo-dénombre ainsi 1 210 exploitations
retrait crée de nombreuses difficultés sitif a été validée par la commissionqui cultivent des tubercules pour une
chez les petits planteurs qui trouvent départementale d'orientations agri-surface totale de seulement 715 hec-
les nouveaux produits moins efficaces coles (CDOA) en novembre 2008 ettares. Ces petits exploitants sont plus
et nettement plus chers. transmise au Ministère de l'Agriculturefragiles économiquement car leurs
et de la Pêche. productions se retrouvent très étroite-
Une production agricole ment dépendantes du moindre aléa
climatique ou parasitaire. Des prix de vente qui peine à satisfaire
à la production fluctuants la demande intérieure
Ces petits producteurs maraîchers sont
aussi confrontés à la pollution des sols Les prix auxquels les agriculteursPour chaque type de viande, l'offre
par la chlordécone. Depuis le 30 juin écoulent leurs productions sont trèslocale est minoritaire. Elle couvre
2008, la limite maximale de résidus variables sur les 5 dernières années,moins de 25% du marché total. Ce
(LMR) autorisée a été revue à la bais- ce qui donne peu de visibilité aux pro-constat montre la faiblesse du volume
se, amenant certains produits à être fessionnels. de la production martiniquaise. La
interdits de mise en vente. Laproduction locale reste toutefois pré-
Direction de l'Agriculture et de lapondérante pour le marché du frais, à
Forêt (DAF) de Martinique a réagi enl'exception de la viande des ovins et
concertation avec la chambre d'agri-caprins avec seulement 46% de la
culture, les syndicats agricoles et les Bertrand AUMANDdemande totale.
organisations de producteurs en pro- Direction de l'Agriculture et de la
Avec une production de 9 500 tonnes posant des mesures d'accompagne- Forêt (DAF) de Martinique
de fruits et 50 000 tonnes de légumes, ment et de suivi des exploita