bull. 049 1998 société linnéenne de provence

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• Publié par: Societe_Linneenne_de_Provence
• Publié le: 29 décembre 2019
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Extrait

Bulletin
de la
Société linnéenne
de
Provence
Tome 49-1998
(parution: 14.10.1998)
ISSN 0373-0875 Société linnéenne de Provence
Bureau 1998-1999
Président .............................................. M. J.-P. COULIER
Vice-Présidents .................................... Mme R. THOMAS et M. C. ROUSSET
Secrétaire général ................................ M. C. Roux adjoint ................................. M. G. CLAUZADE
Trésorier général .................................. Mme A. LEGUEULT adjoint Mlle M. ILLY
Archiviste ............................................ M. P. MOUTTE
Membres du conseil ...................... MM. J.-L. Anezin, J. BRIAND, M. S. CAHARD, Mme E.
CHALLULEAU, MM. J.-P. COULIER, Mme M. DULPHY, MM. R.
GIRAUD, G. KOUYOUMONTZAKIS, Mme A. LEGUEULT, MM. V.
LEMBO, P. NEVILLE, Mme N. PADOVANI, M. G. PERLES, Mme G.
PRÉVÔT, MM. M. SARDE, N. Van THIENEN, F. TRON, E. VÊLA.
et les anciens présidents ........... Mme F. BACHET, Mlle D. BOURETTE, MM. L. CASSANO, G.
CLAUZADE, A. DELCOURT, L. Goux, A. KNOERR, J. LAQUÈVRE, F.
MIRANDA, P. MOUTTE, Y. PELOUX, A. PONS, Y. RONDON, C.
ROUSSET, Y. TACHOIRE.
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dela
Société linnéenne
de
Provence
Tome 49-1998 (parution: 14.10.1998)
ISSN 0373-0875
Publié avec le concours du Laboratoire de chimie et environnement
de l'Université de Provence
Siège de la Société:
Lycée Victor Hugo, Marseille Bull. Soc. linn. Provence, t. 49, 1998 3
ISSN 0373-0875 - Date de parution: 14.10.1998
VIE DE LA SOCIÉTÉ
Conférences - Année 1997
Sur les 10 conférences de l'année 1997, 7 seulement ont fait l'objet d'un compte rendu remis au rédacteur.
Séance du 13 mars 1997 Azote, phosphore et soufre entrent dans la com­
position des protéines, bâties elles aussi sur des
chaînes carbonées, et typiques de la matière vivante.
Conclusion: une plante verte est donc reconnue Les symbioses chez les plantes
comme capable de se nourrir toute seule.
vertes Cependant, dès le XVIIIe siècle, les agronomes du
groupe des ·physiocrates· ont observé qu'une
par Paul Moutte céréale cultivée dans un champ où avaient été culti­
vées des légumineuses (sainfoin, luzerne, trèfle) a
Il est connu que les plantes vertes sont indépen­ une meilleure croissance et un meilleur rendement
dantes pour vivre, notamment pour s'alimenter. que la même céréale cultivée dans des parcelles voi­
- La pénétration du carbone, sa fixation et son sines (même terre, même climat) : il y aurait donc
agencement en chaînes carbonées dites • orga­ effet bénéfique d'une plante sur une autre. Or ces
niques· se déroulent dans les feuilles vertes, au plantes •enrichissantes• appartiennent toutes au
cours du processus de photosynthèse. groupe des légumineuses qui ont pour particularité
- Oxygène et hydrogène peuvent pénétrer de de présenter le long de leurs radicelles des petites
façons diverses, soit par diffusion gazeuse (gaz car­ boursouflures plus ou moins pédonculées dites
bonique, vapeur d'eau), soit comme atomes consti­ •nodosités•. Deux Allemands, vers 1880, montrent
tuants de molécules absorbées par les racines. que ces nodosités sont à l'origine de l'enrichisse­
Carbone, hydrogène et oxygène sont les consti­ ment du sol en nitrates, sels riches en azote. BEIJE­
tuants de corps organiques importants chez les êtres RINCK (1885) cherche ce que contiennent ces nodo­
vivants: glucides et lipides. sités: il y découvre des amas intracellulaires
- L'absorption d'autres atomes se fait par les globuleux rappelant des bactéries; il les décrit, de
racines (plus précisément par les poils absorbants ce fait, sous le nom de bactéroïdes, et les nomme
des radicelles), sous forme d'ions ou de molécules Rhizobium. Mais placés dans le sol, hors de contact
très petites, même organiques (urée, etc.); c'est des légumineuses, ces bactéroïdes se transforment
ainsi que pénètrent notamment l'azote N, le phos­ en Rhizobium libres en forme de bâtonnets, rappe­
phore P, le soufre S, le potassium K. lant les bactéries du genre Azotobacter. La suite des
Bull. Soc. linn. Provence, t. 49, 1998 Vie de la Société 4 Conférences- Symbioses
recherches montre que les Rhizobium des nodosités trouve en bordure de torrents montagnards, ne se
ne prennent pas l'azote sous forme d'ions minéraux développe bien qu'un seul arbuste, l'argousier (Hip­
(N0 -, NH +) dans le sol, mais l'azote atmosphé­ pophae rhamnoïdes), lui aussi pourvu de nodosités 4 3
rique (N ): il y a, grâce à eux, fixation de l'azote fixatrices d'azote atmosphérique.
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atmosphérique (l'air contient environ 75 % de ce Ces symbioses bactériennes ne sont pas toujours
corps). L'azote fixé par le Rhizobium a une double localisées aux racines ; il en existe sur les troncs,
destinée: rameaux et même feuilles; ces symbioses cauli­
- il participe à la constitution de nouveaux Rhizo­ naires et/ou foliaires existent, par exemple, chez
bium et la masse d'azote fixée augmente donc avec quelques rubiacées tropicales et aussi chez des
le nombre de bactéroïdes; et, une fois la légumineu­ fabacées (=légumineuses) africaines; ainsi, une
se fauchée ou enfouie, restent dans le sol toutes les récolte de riz est 2 à 3 fois meilleure dans un terrain
nodosités, riches en azote ; précédemment cultivé en fabacées enfouies que
-il enrichit aussi la plante-hôte en produits azo­ dans le terrain témoin.
tés migrant de la nodosité vers la plante, et celle-ci
a une meilleure croissance.
II - Les symbioses plantes
Conclusion: Il existe des plantes vertes dont la
nutrition dépend de la présence d'autres êtres vertes-champignons
vivants. Des recherches ultérieures ont montré aussi
que, contrairement au Rhizobium incorporé dans la Entre 1900 et 1903, le botaniste français Noël BER­
nodosité, le Rhizobium ·libre• ne fixe pas du tout NARD montre que la graine des orchidées ne germe
l'azote atmosphérique: la présence de la légumi­ que si elle est ·infectée· par un champignon qui
neuse est donc indispensable. Chacun des parte­ pénètre les cellules dans lesquelles son mycélium
forme de petits amas ou pelotons: l'orchidée n'est naires du couple Rhizobium-plante verte se porte
mieux que s'il était resté isolé. À cette forme de vie donc pas indépendante, elle ne vit que si elle est
associée, ne serait-ce que temporairement à