Environnement et occupation humaine littorale sur le site du Bas-Lauvert (Antibes, Alpes-Maritimes) - article ; n°1 ; vol.26, pg 247-257
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Environnement et occupation humaine littorale sur le site du Bas-Lauvert (Antibes, Alpes-Maritimes) - article ; n°1 ; vol.26, pg 247-257

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Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1993 - Volume 26 - Numéro 1 - Pages 247-257
En 1989, un aménagement de galets et un alignement de pieux en bois ont été mis au jour au fond du golfe Juan et face aux îles de Lérins, au quartier de Bas-Lauvert, commune d' Antibes (Alpes-Maritimes). Etablis dans un palud (aujourd'hui comblé), derrière un cordon littoral, ces aménagements sont interprétés comme un vivier ou un dispositif analogue destiné à la pêche littorale. Daté de l'époque romaine, ce dispositif pourrait être mis en liaison avec la production du garum antipolitain connue par les textes. Une étude pollinique a complété les observations archéologiques de terrain (notamment grâce à une couche de tourbe sous-jacente) et a permis la restitution d'un paysage côtier antérieur au changement d'ère.
In 1989, a planned pebble-bed and a wooden stake alignment were discovered at the end of the gulf of Juan, in front of the Lerins islands, in the Bas-Lauvert suburb at Antibes (Alpes-Maritimes). Established in a filled palus behind an offshore bar, these amenagments may be a fishpond or an arrangement linked to coastal fishing. Dating from Roman period, this arrangement is, perhaps, linked to the Antipolis garum production well known through texts. A palynological study completed field archaeological observations especially owning to an underneath layer of peat and allowed the restitution of a coastal landscape B.C.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 48
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Pierre Violino
Bui Thi Mai
Michel Dubar
Jean Cataliotti-Valdina
Environnement et occupation humaine littorale sur le site du
Bas-Lauvert (Antibes, Alpes-Maritimes)
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 26, 1993. pp. 247-257.
Résumé
En 1989, un aménagement de galets et un alignement de pieux en bois ont été mis au jour au fond du golfe Juan et face aux îles
de Lérins, au quartier de Bas-Lauvert, commune d' Antibes (Alpes-Maritimes). Etablis dans un palud (aujourd'hui comblé),
derrière un cordon littoral, ces aménagements sont interprétés comme un vivier ou un dispositif analogue destiné à la pêche
littorale. Daté de l'époque romaine, ce dispositif pourrait être mis en liaison avec la production du garum antipolitain connue par
les textes. Une étude pollinique a complété les observations archéologiques de terrain (notamment grâce à une couche de
tourbe sous-jacente) et a permis la restitution d'un paysage côtier antérieur au changement d'ère.
Abstract
In 1989, a planned pebble-bed and a wooden stake alignment were discovered at the end of the gulf of Juan, in front of the
Lerins islands, in the Bas-Lauvert suburb at Antibes (Alpes-Maritimes). Established in a filled palus behind an offshore bar, these
amenagments may be a fishpond or an arrangement linked to coastal fishing. Dating from Roman period, this arrangement is,
perhaps, linked to the Antipolis garum production well known through texts. A palynological study completed field archaeological
observations especially owning to an underneath layer of peat and allowed the restitution of a coastal landscape B.C.
Citer ce document / Cite this document :
Violino Jean-Pierre, Bui Thi Mai , Dubar Michel, Cataliotti-Valdina Jean. Environnement et occupation humaine littorale sur le
site du Bas-Lauvert (Antibes, Alpes-Maritimes). In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 26, 1993. pp. 247-257.
doi : 10.3406/ran.1993.1436
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1993_num_26_1_1436ENVIRONNEMENT ET OCCUPATION HUMAINE LITTORALE
SUR LE SITE DU BAS-LAUVERT
(Antibes, Alpes-Maritimes)
Jean-Pierre VIOLINO*
Avec la collaboration de Bui Thi Mai, Michel Dubar, Jean Cataliotti-Valdina
1. INTRODUCTION
Une étude d'impact, prospection et sondages, a été effectuée en 1989 (1) en deux phases sur la
commune d' Antibes, à la suite d'un vaste projet d'urbanisme ;en bord de mer intitulé «Antibes-Les-Pins».
La Z.A.C. dite du «Bas-Lauvert» est située entre Golfe-Juan (commune de Vallauris) et Juan-les-
Pins (commune d' Antibes) (figure 1). Elle constituait jusqu'alors une zone basse marécageuse inhabitée,
réservée à la culture ou abandonnée pour insalubrité.
Bordé par le Golfe Juan, le terroir est abrité par les collines de Vallauris au nord-ouest, par l'archipel de Lérins au
d' Antibes à l'Est <2>. sud-ouest et par le cap
Les quartiers de Lauvert et de Bas-Lauvert sont séparés du golfe de La Napoule par le cap Croisette (Cannes), et de la
d' Antibes. L'arrière-pays est une région vallonnée et de collines dont l'altitude varie de 200 baie des Anges (Nice) par le cap
à 300 m (Bois de La Maure 220 m, les Encourdoules 249 m, Le Pezou 270 m). Seuls quelques ruisseaux et les eaux de pluie
qui viennent des hauteurs de Vallauris et de Saint-Mayme aboutissent dans le golfed). La végétation est typiquement médi
terranéenne mais en bordure du littoral un écosystème de type marécage (faune et flore) faisait l'originalité de cette zone.
D'une superficie de 28 hectares, la Z.A.C. est limitée au nord par la R.N. 7, au sud par la voie ferrée qui borde la
plage, à l'est et à l'ouest par des immeubles ou des maisons individuelles. Elle occupe une surface sensiblement rectangulaire
dont la longueur maximale d'est en ouest est de 850 m., pour une largeur nord/sud n'excédant pas 400 m. Le terrain avant
la construction du complexé immobilier présentait une faible pente du nord vers le sud (moins de 2 % en moyenne), l'altitude
maximale était obtenue à l'est, à proximité de l'église Jeanne d'Arc (10,50 m N.G.F.) au sommet d'une petite butte. Les points
les plus bas se trouvaient au sud et au centre du terrain, ils avoisinaient le niveau de la mer (0,50 m N.G.F.). La partie basse
* Jean-Pierre Violino, 120 allée la Valengo, Les Hauts de Valescure, 83700 Saint-Raphaël.
** Bui Thi Mai, laboratoire de palynologie; Michel Dubar, laboratoire de sédimentologie ; Jean Cataliotti-Valdina, laboratoire d'ar-
chéozoologie. C.R.A. du C.N.R.S., Sophia Antipolis, avenue Albert Einstein, 06560 Valbonne.
1. Hugues Bonnetain, Jean-Jacques Pasnot, Jean-Pierre Violino sous l'autorité de la Direction des Antiquités, Direction Régionale
des Affaires Culturelles de Provence- Alpes-Côte d'Azur, furent chargés de cette étude.
2. A 3 km d' Antibes et à 7 km de Cannes.
3. Vallon de Madé, Vallon des Eucalyptus, vallon de l'Issourdadou, vallon de l'Aube.
Revue Archéologique de Narbonnaise, 26, 1993, p. 247-257 248 Jean-Pierre VIOLINO
Fig 1. — Plan de situation du site de Bas-Lauvert au fond du golfe Juan avec position de la calade et des principaux sites
périphériques. Extrait de la carte IGN 3643 Ouest Grasse, échelle 1/25 000e, coordonnées Lambert III : x-983-875. y-3152-385.
(Autorisation n° 32-214).
du site ne présentait qu'une très faible déclinaison, l'écoulement des eaux y était difficile d'où formation de zones marécageuses.
Le phénomène fut amplifié par le barrage que forme dès 1860 le talus (stabilisé sur pieux de bois) de la ligne de chemin de
fer percé en un unique point par une buse que les marées hautes obstruaient régulièrement.
Si les sondages archéologiques n'ont rencontré aucun vestige ni infrastructure importante, des indices d'aménagements
antiques en milieu humide furent identifiés ainsi que des dépôts quaternaires de plus de 2 m. de puissance dans le secteur
proche de la mer, nécessitant l'intervention d'un géologue (Michel Dubar) et d'une palynologue (Bui-Thi-Mai) du Centre de
Recherches Archéologiques du C.N.R.S. de Sophia Antipolis-Valbonne. C'est dans un environnement peu propice à la recherche
archéologique (marécages, milieu humide, décharges sauvages) que fut entreprise sur l'ensemble des terrains disponibles toute
une série de tranchées d'investigation. Aux difficultés inhérentes à la nature du sous-sol, s'ajouta le travail entrepris antérie
urement par MM. Alex Pollino et Marcel Dalaise sans autorisation de fouille, qui dans le but d'évaluer le potentiel archéologique
du site firent creuser plus de 150 tranchées entre octobre 1988 et janvier 1989, travail qui ne donna lieu qu'à un léger compte-
rendu imprécis et incomplet, scientifiquement inexploitable. ENVIRONNEMENT ET OCCUPATION HUMAINE LITTORALE SUR LE SITE DU BAS-LAUVERT 249
2. LE CADRE HISTORIQUE
Les sites préhistoriques se trouvent en majorité à la limite des premiers plateaux de l' arrière-pays
et la frange littorale reste étonnamment pauvre. Si, à Antibes même, les couches profondes de la ville
antique ont fourni un mobilier rattachable au Bronze Final III, au pied de la cathédrale notamment, la
région ne trahit pas pour l'instant une occupation préhistorique intense. Néanmoins Thierry de Ville
d'Avray, fouillant au début du siècle une station au «quartier de Léouvert», mit au jour, au-dessous
d'un niveau «gréco- gallo-romain», divers tessons et silex taillés. Le site se trouvait «sur une petite
falaise entre Golfe- Juan et Juan-les-Pins ». Aucune particularité topographique du site du Bas-Lauvert
ne pouvant être interprétée comme une falaise, son assimilation au gisement fouillé par Thierry de Ville
d'Avray reste problématique.
A l'Age du Fer, les oppida de l' arrière-pays sont occupés par les ethnies ligures qui entrent en
contact au cours du Ve s. av. notre ère avec les navigateurs grecs et étrusques. Au IVe siècle, les Mas-
saliètes fondent le comptoir d' Antipolis. En 154, les légions romaines interviennent au-delà du Var pour
délivrer Antipolis et Nikaia assiégées par les Déciates et les Oxybiens, occupent le terrain un temps (4)
et en 121 le littoral est offert aux Massaliètes par Rome(5). Dès avant l'avènement d'Auguste, Antibes
et son terroir entrent dans l'orbite romaine. L'importance de la région à travers l'Antiquité classique
est liée sans aucun doute à la mer et à ses ressources, la cité lui doit sa notoriété, notamment par le
garum

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