Etude de la théorie du Soleil des Tables pruténiques/A study of the theory of the Sun according to the Prutenic Tables - article ; n°4 ; vol.49, pg 543-567
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Etude de la théorie du Soleil des Tables pruténiques/A study of the theory of the Sun according to the Prutenic Tables - article ; n°4 ; vol.49, pg 543-567

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Revue d'histoire des sciences - Année 1996 - Volume 49 - Numéro 4 - Pages 543-567
RÉSUMÉ. — Les Tables pruténiques ont été établies par l'astronome Erasme Reinhold et publiées en 1551. Elles constituent les premières tables planétaires basées sur le De revolutionibus de Copernic. Le but de cet article est de comparer la théorie du Soleil des tables de Reinhold avec les Tables alphonsines, qui dataient du XIIIe siècle, ainsi qu'avec une théorie moderne du Soleil. Cela permet de mettre en évidence les faiblesses (ou les points forts) de la théorie des Tables pruténiques, et de faire ressortir que les variations arbitraires incorporées par Copernic dans les éléments orbitaux du Soleil produisent une dégradation de la position de celui-ci à moyen et long terme.
SUMMARY. — The Prutenic Tables were drawn up by the astronomer Erasmus Reinhold and published in 1551. They are the first astronomical tables to be based on Copernicus' De revolutionibus. The aim of this paper is to compare the theory of the Sun according to Reinhold's tables with that of the thirteenth-century Alphonsine Tables and also with modern theory of the Sun's motion. This comparison makes it possible to bring out weaknesses as well as advantages of the Prutenic Tables. In particular, I show that the arbitrary variations introduced by Copernicus in the elements of the orbit give rise to a deterioration of the Sun's position over a moderate and a long period.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Bruno Morando
M Denis Savoie
Etude de la théorie du Soleil des Tables pruténiques/A study of
the theory of the Sun according to the Prutenic Tables
In: Revue d'histoire des sciences. 1996, Tome 49 n°4. pp. 543-567.
Résumé
RÉSUMÉ. — Les Tables pruténiques ont été établies par l'astronome Erasme Reinhold et publiées en 1551. Elles constituent les
premières tables planétaires basées sur le De revolutionibus de Copernic. Le but de cet article est de comparer la théorie du
Soleil des de Reinhold avec les Tables alphonsines, qui dataient du XIIIe siècle, ainsi qu'avec une théorie moderne du
Soleil. Cela permet de mettre en évidence les faiblesses (ou les points forts) de la théorie des Tables pruténiques, et de faire
ressortir que les variations arbitraires incorporées par Copernic dans les éléments orbitaux du Soleil produisent une dégradation
de la position de celui-ci à moyen et long terme.
Abstract
SUMMARY. — The Prutenic Tables were drawn up by the astronomer Erasmus Reinhold and published in 1551. They are the
first astronomical tables to be based on Copernicus' De revolutionibus. The aim of this paper is to compare the theory of the Sun
according to Reinhold's tables with that of the thirteenth-century Alphonsine Tables and also with modern theory of the Sun's
motion. This comparison makes it possible to bring out weaknesses as well as advantages of the Prutenic Tables. In particular, I
show that the arbitrary variations introduced by Copernicus in the elements of the orbit give rise to a deterioration of the Sun's
position over a moderate and a long period.
Citer ce document / Cite this document :
Morando Bruno, Savoie Denis. Etude de la théorie du Soleil des Tables pruténiques/A study of the theory of the Sun according
to the Prutenic Tables. In: Revue d'histoire des sciences. 1996, Tome 49 n°4. pp. 543-567.
doi : 10.3406/rhs.1996.1268
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1996_num_49_4_1268Etude de la théorie du Soleil
des Tables pruténiques
ВНИК) Denis MORANDO Savoie (•♦) (*)
RÉSUMÉ. — Les Tables pruténiques ont été établies par l'astronome Erasme
Reinhold et publiées en 1551. Elles constituent les premières tables planétaires
basées sur le De revolutionibus de Copernic. Le but de cet article est de comparer
la théorie du Soleil des tables de Reinhold avec les Tables alphonsines, qui dataient
du хш« siècle, ainsi qu'avec une théorie moderne du Soleil. Cela permet de mettre
en évidence les faiblesses (ou les points forts) de la théorie des Tables pruténi
ques, et de faire ressortir que les variations arbitraires incorporées par Copernic
dans les éléments orbitaux du Soleil produisent une dégradation de la position
de celui-ci à moyen et long terme.
MOTS-CLÉS. — Histoire de l'astronomie; tables planétaires; Copernic;
Reinhold.
SUMMARY. — The Prutenic Tables were drawn up by the astronomer
Erasmus Reinhold and published in 1551. They are the first astronomical tables
to be based on Copernicus' De revolutionibus.
The aim of this paper is to compare the theory of the Sun according to
Reinhold's tables with that of the thirteenth-century Alphonsine Tables and also
with modern theory of the Sun's motion. This comparison makes it possible
to bring out weaknesses as well as advantages of the Prutenic Tables. In parti
cular, I show that the arbitrary variations introduced by Copernicus in the el
ements of the orbit give rise to a deterioration of the Sun's position over a moderate
and a long period.
KEYWORDS. — History of astronomy; planetary tables; Copernicus;
Reinhold.
Publiées pour la première fois en 1551 à Tubingen, les Tables
pruténiques sont l'œuvre d'un astronome allemand, Erasme Rein
hold (1511-1553). Nommées en l'honneur du protecteur de
hold, le duc de Prusse, les Tables pruténiques sont les premières
tables planétaires fondées sur les données du De revolutionibus
de Copernic. Notons dès à présent que ce ne sont pas des éphémé-
(*) Bureau des longitudes, 77, avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris.
(♦*) Observatoire de Paris, danof, 61, avenue de l'Observatoire, 75014 Paris.
Rev. Hist. Sci., 1996, 49/4, 543-567 544 Bruno Morando, Denis Savoie
rides, mais bien la source même permettant de les élaborer. Rein-
hold a systématiquement repris tous les calculs de Copernic, métho
diquement recalculé, corrigé et augmenté les tables disséminées tout
au long du De revolutionibus.
Dans son magistral ouvrage paru en 1957, The Exact Sciences
in Antiquity, O. Neugebauer se lamentait sur la quasi absence de
publications modernes relatives aux tables planétaires islamiques,
grecques et latines. Quarante ans plus tard, la situation a un peu
évolué. Si les Tables manuelles de Ptolémée ne sont toujours di
sponibles que dans l'édition Halma du xixe siècle, les tables arabes
sont-elles un peu mieux connues grâce notamment aux travaux de
Neugebauer, de Kennedy et de Toomer.
L'édition des Tables alphonsines par E. Poulie en 1984 est venue
depuis combler un vide pour la période médiévale en Occident (1).
En ce qui concerne Kepler, une édition complète des Tables rodol-
phines est disponible; mais aucune des tables issues des travaux
de Copernic n'est publiée à ce jour.
Cette situation est d'autant plus paradoxale que les tables astr
onomiques constituent un matériel de première importance dans
l'étude de l'histoire de l'astronomie. Non seulement elles ont été
le principal outil de travail des astronomes au cours des siècles,
mais la perpétuelle volonté d'améliorer leur précision pour la pré
diction des phénomènes célestes a certainement été un des plus
puissants moteurs de recherche dans le domaine de l'observation
du ciel, de certaines branches des mathématiques et de la mise
au point de nouveaux modèles cosmologiques. Cela reste vrai
aujourd'hui.
Tout comme les Tables manuelles de Ptolémée constituent la
synthèse numérique des modèles de YAlmageste, au même titre
que les Tables rodolphines de Kepler sont l'aboutissement des obser
vations de Tycho Brahe et des recherches mathématiques de Kepler,
les Tables pruténiques de Reinhold sont le résultat numérique des
modèles planétaires élaborés par Copernic tout au long de son
De revolutionibus. La parution de ces Tables au milieu du XVIe siècle
(1) Voir infra n. 4; récemment, Emmanuel Poulie a publié le noyau des Tables de Tou
louse, autrement dit les tables de coordonnées. Ces tables du xm* siècle dérivent en fait
des Tables de Tolède. On trouvera une intéressante discussion de ces tables dans E. Poulie,
Un témoin de l'astronomie latine du xnp siècle, les Tables de Toulouse, in Comprendre
et maîtriser la nature au Moyen Age, Mélanges d'histoire des sciences offerts à Guy Beau-
jouan (Paris : Libr. Droz, 1994), 55-82. La théorie du Soleil des Tables pruténiques 545
constitue un tournant important, non seulement en raison de leur
liaison avec l'œuvre de Copernic, mais aussi par leur nouveauté.
En effet, pour la première fois depuis quatorze siècles, les astr
onomes ont disposé de tables qui n'étaient pas liées directement
à YAlmageste comme le sont les tables arabes ou les Tables alphon-
sines. Les quatre éditions des Tables pruténiques publiées dans la
seconde moitié du xvr* siècle témoignent de leur succès. Après leur
apogée au xvi* siècle, les Tables pruténiques tombent en désuétude
ou presque; mais leur diffusion en Europe a largement contribué
à faire connaître Copernic. A partir du xvn* siècle, toutes les éphé-
mérides sont désormais établies sur le mouvement keplérien.
Il est difficile d'expliquer pourquoi les Tables pruténiques ont
joui rapidement d'une telle notoriété ; on avance traditionnellement
comme argument décisif leur très bonne prévision de la conjonct
ion Jupiter-Saturne de 1563 : alors que les Tables alphonsines la
prédisaient pour la fin septembre, les Tables pruténiques la pla
çaient correctement le 25 août. Cependant, le peu de témoignages
que l'on possède sur l'incidence de cette conjonction, d'une portée
astrologique de premier plan, empêche d'attribuer entièrement à
ce seul événement l'adoption des Tables pruténiques.
Même si la nouveauté de ces Tables, et la publicité faite autour,
ont pu jouer un rôle, leur qualité astronomique a

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