Individual-based modeling and ecology. Par Volker Grimm & Steven F. Railsback

Jean-François Ponge

Description

note de lecture

Sujets

• Population
• Modélisation
• Écologie
• Interaction

Informations

• Publié par: ponge
• Publié le: 21 juillet 2016
• Nombre de lectures: 3
• Langue: Français

Extrait

G RIMM ,V.&R AILSBACK , S.F.Individual-based Modeling and Ecology. Princeton University Press, Princeton, NJ. 2005. 428 pages. ISBN 0-691-09666-X (broché).  Cet ouvrage, quin’est pas une compilation de contributions en provenance de divers auteurs, mais un traité actualisé, a pour ambition de faire le point des connaissances actuelles en matière de modélisation individu-centrée pour la compréhension des phénomènes émergents au niveau des populations.Par rapport à l’approche classique, basée sur des calculs de probabilités n’impliquant pas l’individu en tant qu’entité formalisable, cette approche nouvelle permet de prendre en compte au niveau des individus d’une même population ou métapopulation les différences génétiques ou phénotypiques, les relations de proximité spatiale, les phénomènesmigratoires, etc… Dans cette approche, les mécanismes biologiques (mortalité, croissance, reproduction, mobilité, relations sociales) sont inclus dans le modèle lui-même et le rendentdonc pertinent d’un point de vue écologique. L’approche communautaire, traitant des interactions entre organismes appartenant à des taxons différents, en est facilitée puisque la notion d’espèce (ou de taxon infra-spécifique) n’est plus relative à une entité abstraite mais à un composant réel de la communauté, l’individu (voire la partie d’individu ou l’organe) qui occupe une certaine portion de l’espace pendant un temps donné. Cette approche réaliste est actuellement en train de devenirle courant dominant de l’écologie, et permet de réconcilier (enfin!) la démarche théorique (manipulant des entités abstraites) et la démarche empirique, basée sur l’observation et l’expérimentation. La notion de patron («pattern») est clairement définie comme le point de départ de la démarche de modélisation mais aussi comme le moyen (par comparaison avec les patrons observés dans la nature) de valider les modèles. Voilà quelque chose qui devrait intéresser les naturalistes….Le passage à la modélisation individu-centrée en écologie quantitative constitue une révolution comparable à celle qui a permis en physique de modéliser les phénomènes de diffusion en se basant non plus sur des équilibres entre phases (l’équivalent des espèces) mais sur des interactions entre atomes dans un univers en perpétuel mouvement. L’ouvrage de Volker Grimm et Seven Railsback n’est pas une introduction mathématique à la modélisation. D’autres ouvrages ont été conçus dans ce sens (voir Ellner & Guckenheimer «Dynamic models in biology» chez le même éditeur). Par contre il permettra à tout un chacun de se familiariser avec les concepts et les finalités de l’approche individu-centrée en écologie et donc d’être à même d’apprécier pleinement les travaux qui s’y réfèrent, travaux qui ne manqueront pas de se multiplier dans les décennies à venir. La démarche des auteurs est progressive, pédagogique, et couvre suffisamment de domaines (écologie comportementale, dynamique des populations, mouvement et dispersion, sélection d’habitat) pour que tout écologiste, qu’il soit étudiant ou chevronné, trouve un intérêt à le lire.  Jean-François P ONGE