L eau, facteur écologique de l aménagement : l exemple de l Alsace - article ; n°4 ; vol.53, pg 339-354
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L'eau, facteur écologique de l'aménagement : l'exemple de l'Alsace - article ; n°4 ; vol.53, pg 339-354

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Revue de géographie de Lyon - Année 1978 - Volume 53 - Numéro 4 - Pages 339-354
The water, ecological factor for space management : the case of Alsace region This publication deals with methodology of regional balance for water resource and its protection. The making of such a balance surpasses the traditional division between academic and applied research. Also see the bibliography.
Cette publication rend compte de la mise au point d'une méthodologie permettant d'établir un bilan régional de la ressource~eau et de résoudre les problèmes posés par sa protection. Une telle entreprise remet en cause les divisions traditionnelles de la recherche et la distinction entre science pure et science appliquée. Une bibliographie donne l'état actuel de la question.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Anne-Rose Cloots-Hirsch
Jean Tricart
L'eau, facteur écologique de l'aménagement : l'exemple de
l'Alsace
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 53 n°4, 1978. pp. 339-354.
Abstract
The water, ecological factor for space management : the case of Alsace region This publication deals with methodology of
regional balance for water resource and its protection. The making of such a balance surpasses the traditional division between
academic and applied research. Also see the bibliography.
Résumé
Cette publication rend compte de la mise au point d'une méthodologie permettant d'établir un bilan régional de la ressource~eau
et de résoudre les problèmes posés par sa protection. Une telle entreprise remet en cause les divisions traditionnelles de la
recherche et la distinction entre science pure et science appliquée. Une bibliographie donne l'état actuel de la question.
Citer ce document / Cite this document :
Cloots-Hirsch Anne-Rose, Tricart Jean. L'eau, facteur écologique de l'aménagement : l'exemple de l'Alsace. In: Revue de
géographie de Lyon. Vol. 53 n°4, 1978. pp. 339-354.
doi : 10.3406/geoca.1978.1235
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1978_num_53_4_1235Revue de Géographie de Lyon, 1978/4
L'EAU, FACTEUR ECOLOGIQUE DE L'AMENAGEMENT
L'EXEMPLE DE L'ALSACE
par Anne-Rose Cloots-Hirsch et Jean Tricart
Bien que la maîtrise de l'eau ait été à l'origine de l'aménagement du
territoire dès l'aube de l'histoire en Egypte, ce n'est que tout récemment que
l'eau est devenue un facteur de la planification en France. Il a fallu que la
pénurie d'eau pour refroidir les hauts-fourneaux et aciéries oblige, en 1959, à
réduire la production sidérurgique lorraine pour que l'on s'aperçoive, au
niveau gouvernemental, que l'eau est une matière première précieuse, une
ressource dont l'utilisation requiert des mesures d'aménagement, donc une
planification. C'est alors que s'est mis en route un processus administratif
qui a abouti, successivement, à la préparation, par une commission interminist
érielle d'experts x, de la Loi sur l'Eau, ensuite votée par le Parlement, puis
à la création des Agences de Bassin, chargées de l'appliquer 2. Une nouvelle
étape a été franchie, en Alsace, avec l'étude-pilote « Eaux et Nuisances »,
qui sera présentée ici.
Le Ministère de l'Environnement, sur l'initiative de son délégué régional,
a demandé, en 1974, à l'Université Louis-Pasteur, de se charger d'une étude
« Ressources Naturelles et Aménagement en Alsace », dont le financement
a été assuré par lui, par l'Etablissement Public Régional et, pour les dernières
tranches, par la DGRST. Cette étude comprend plusieurs volets qui permett
ent de passer du milieu naturel aux mécanismes de dégradation et à la
planification :
— ressources en eau et qualité des eaux (Etude « Eaux et Nuisances»)
qui est le point de départ de l'établissement d'un schéma directeur d'aména
gement des eaux ;
— ressources en terres et ressources biologiques, étude effectuée par le
Laboratoire d'Ecologie végétale, sous la direction du professeur Gounot, à
partir de données fournies par le Centre de Géographie Appliquée (L.A. 95
au CNRS), relatives aux formations superficielles, matériel parental des
1. Le professeur Jean-L.-F. Tricart en a fait partie, en tant qu'expert désigné par le
Ministère de l'Agriculture.
2. L'Alsace, dès avant la Loi sur l'Eau, disposait d'un Service Hydraulique régional,
qui est ensuite devenu le SRAE-Alsace, situation unique en France. 340 A.-R. CLOOTS-HIRSCH ET J. TRICART
sols, et à la morphodynamique, élément à prendre en considération pour
évaluer la sensibilité des terres à la dégradation. Cette étude a défini, en
utilisant des données phytosociologiques, les aptitudes agronomiques de la
région et débouche sur un schéma directeur d'aménagement agricole. Elle
est complétée par une recherche sur la faune sauvage qui permet d'évaluer le
danger que peuvent lui faire courir les grands équipements susceptibles d'être
projetés ;
— l'affectation des sols est examinée par le Laboratoire de Recherches
régionales, sous la direction du professeur H. Nonn. Son équipe cartogra
phie actuelle et analyse sa dynamique, les modifications récentes
permettant d'extrapoler les changements futurs, donc d'effectuer une projec
tion dans le proche futur, principalement en matière d'urbanisation et d'indust
rialisation. Cette recherche permet de localiser les sources actuelles de
pollution et fournit des bases pour l'établissement du schéma directeur d'amé
nagement des eaux.
L'ensemble de ces études est supervisé, pour le compte des demandeurs,
par trois organismes techniques : la Délégation Régionale à l'Environnement,
le Service Régional de l'Aménagement des Eaux Alsace (SRAE), l'Agence
Financière de Bassin Rhin-Meuse. Des réunions périodiques avec les équipes
de l'Université Louis-Pasteur permettent d'infléchir éventuellement les recher
ches et de choisir entre diverses solutions possibles, notamment pour la
figuration cartographique.
Tel est le cadre, plus vaste, dans lequel s'intègre l'étude « Eaux et Nui
sances » présentée seule ici.
I. — ORGANISATION DE L'ETUDE « EAUX ET NUISANCES
Remarquons, d'emblée, que le problème posé transgresse les limites
disciplinaires traditionnelles. L'étude des ressources en eau, en effet, requiert
l'intervention des hydrologues, qui se limitent aux écoulements de surface,
et des hydrogéologues, qui travaillent sur les eaux souterraines. Les hydro
logues ont leur place dans l'U.E.R. Géographie, Aménagement régional et
Développement, dont le C.G.A. (L.A. 95) fait partie. Les hydrogéologues, par
contre, sont habituellement associés à des Instituts de Géologie. A Strasbourg,
sous la première occupation allemande, un Service Géologique Régional avait
été créé dans le cadre de l'Université. Il avait été conservé grâce à la légis
lation locale, sous le nom de Service de la Carte d'Alsace et de
Lorraine, puis de Service Géologique d'Alsace et de Lorraine (SGAL), sous
la direction de L. Simler3.
L'étude d'un thème aussi bien défini que les « ressources en eau » requiert
donc une approche « interdisciplinaire », ce qui créé des difficultés purement
3. Fin 1977, le SGAL a été purement et simplement rattaché au BRGM comme service
géologique régional et L. Simler a quitté sa direction. L'EAU EN ALSACE 341
artificielles dont l'origine est une approche trop analytique des problèmes.
Une telle approche manque de réalisme et d'efficacité, mais est imposée par
des conceptions administratives surannées : le Ministère aux Universités
s'entête à classer la géographie parmi les disciplines « littéraires » (ce qui
permet de rogner sur les crédits qui lui sont attribués), tandis que l'hydro-
géologie émarge comme discipline scientifique. Il serait facile d'ironiser et
d'en déduire que la goutte d'eau, au moment où elle s'infiltre, cesse d'appart
enir au poète pour devenir la chose du savant...
Lors de la réorganisation des Universités, après 1968, les géographes
de Strasbourg ont quitté l'ancienne Faculté des Lettres pour entrer dans une
Université scientifique et médicale. Ce cadre s'est révélé favorable à l'orga
nisation de l'étude « Eaux et Nuisances », en ce sens qu'il n'a pas opposé
d'obstacles administratifs à l'application de concepts scientifiques consistant
à étudier l'ensemble du cycle de l'eau comme un seul phénomène naturel. Des
recherches mises en train par J. Tricart une vingtaine d'années auparavant
avaient pour objet de cartographier les facteurs durables de la formation des
débits des cours d'eau, sous la forme des cartes hydromorphologiques. Ces
recherches méthodologiques, conduites avec des moyens dérisoires, ont été à
l'origine même de la conception de l'étude « Eaux et Nuisances ».
Il a été convenu, e

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