L électro-métallurgie et l électro-chimie dans les Alpes françaises. - article ; n°3 ; vol.12, pg 363-421
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L'électro-métallurgie et l'électro-chimie dans les Alpes françaises. - article ; n°3 ; vol.12, pg 363-421

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Revue de géographie alpine - Année 1924 - Volume 12 - Numéro 3 - Pages 363-421
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Publié le 01 janvier 1924
Nombre de lectures 68
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Raoul Blanchard
L'électro-métallurgie et l'électro-chimie dans les Alpes
françaises.
In: Revue de géographie alpine. 1924, Tome 12 N°3. pp. 363-421.
Citer ce document / Cite this document :
Blanchard Raoul. L'électro-métallurgie et l'électro-chimie dans les Alpes françaises. In: Revue de géographie alpine. 1924,
Tome 12 N°3. pp. 363-421.
doi : 10.3406/rga.1924.4896
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1924_num_12_3_4896L'ÉLECTRO-MÉTALLURGIE ET I/ ÉLECTRO-CHIMIE
DANS LES ALPES FRANÇAISES
Par Raoul BLANCHARD.
Nous entreprenons ici l'étude d'une industrie qui présente
des caractères très particuliers. Elle est récente, puisque les
premières manifestations n'en apparaissent que vers 1890, il y
a 34 ans; c'est donc une industrie très moderne. Elle est spéci
fiquement montagnarde; les usines qui la pratiquent, à peu
d'exceptions près, sont situées à l'intérieur des Alpes, et la plu
part fort loin au cœur de ila chaîne; elle s'est donc installée dans
des conditions qui paraissent peu favorables à une industrie de
type moderne. Pourtant, elle est prospère, comme l'indiquent
clairement le tonnage de marchandises qu'elle manutentionne
et le nombre d'ouvriers qu'elle emploie. Il y a là comme autant
d'énigmes à résoudre, qui nous ont paru donner à cette étude
un caractère attachant.
Pour mieux voir clair dans ce problème, nous avons essayé
de le décomposer en ses éléments. Nous passerons dono-- en
revue successivement ce qu'on peut appeler les facteurs phy
siques de cette industrie, c'est-à-dire les raisons d'être des em
placements qu'elle occupe, puis la nature du moteur qui l'anime
et qui lui donne son caractère si spécial. Nous en viendrons
alors aux conditions économiques : d'abord les fabrications, en
évitant une technicité dont nous sommes d'ailleurs fort inca
pable, puis les problèmes de main-d'œuvre et de transport. Il
nous sera alors possible de caractériser cette industrie et de
préciser son état actuel. 364 RAOUL BLANCHARD.
Pour réaliser ce programme, nous n'avons guère.eu l'occasion
de fouiller les bibliothèques. La bibliographie du sujet, est
courte, du moins lorsqu'on l'envisage, comme nous l'avons fait,
sous l'angle de la géographie économique. Il n'existe qu'un seul
travail d'ensemble, c'est le livre récent, et plein d'intérêt, de
M. Victor Barut, sur l'industrie de l'éloctro-chimie et de l'électro-
métaillurgie en France \ Nous avons glané quelques renseigne
ments dans les Annuaires de la Houille Blanche française que
publie chaque année M. Auguste Pawlowski; dans la revue
La Houille Blanche (Grenoble, J. Rey, éditeur) ; dans le numéro
spécial consacré à l'aluminium par L'Illustration économique
et financière 2; nous nous sommes reporté aux travaux que nous
avons publiés sur la Houille Blanche dans les Alpes françaises,
qui ont paru dans les Annales de Géographie, la Revue de Paris
et la Revue de Géographie alpine. Mais toute notre documentat
ion a été effectuée « sur le terrain ». Nous avons largement
profité de l'hospitalité que nous ont accordée les chefs d'entre
prises, avec une libéralité à laquelle nous tenons à rendre hom
mage. Nous avons visité toutes les usines, nous nous sommes
entretenu avec tous les directeurs. Nous avons trouvé là- des
hommes remarquables, pleins d'énergie, d'activité et de juge
aient. Ils nous ont magnifiquement renseigné, et cette étude est
leur œuvre autant que la nôtre. Je les en remercie cordialement.
Nous n'avons pas cru devoir étudier ici à part l'électro-chimie
et l'électro-métallurgie. La distinction est parfois . difficile à
faire;, d'autre part, les deux genres de fabrications sont souvent
confondus dans la même usine. Fréquemment, enfin, on peut
passer de l'une à l'autre sans de très grandes modifications
d'outillage. Pour un géographe, il s'agit là d'un même bloc
d'industries que nous ne saurions qu'artificiellement dissocier.
1 Victor Barut, L'industrie de l'électro-chimie et de l'électro-métallurgie
en France. Paris, Les Presses universitaires, 1924, in-8°, 281 p,
a Les industries françaises. L'aluminium. Les métaux et alliages légers et
leurs applications. L'Illustration économique et financière, numéro spécial,
1er septembre 1923, in-4°, 96 p. ET.ÉLECTBO-GHIMIE DANS LES ALPES. 365 ÉLECTRO-MÉTALLURGIE
PREMIERE PARTIE
LES CONDITIONS PHYSIQUES
CHAPITRE I
Les emplacements.
La naissance de l'industrie nouvelle est liée à l'utilisation de
l'électricité qu'on peut tirer de la puissance des torrents alpins.
Ce n'est guère qu'après les expériences de Marcel Desprez (1884)
que cette production de l'électricité hydraulique commence à
entrer dans la pratique industrielle et qu'on peut songer à l'a
ppliquer â des fabrications. De là le caractère récent de l'industrie
envisagée, la dernière née des Alpes.
L'électricité qu'elle utilise est empruntée aux eaux bondis
santes des torrents de la montagne. C'est donc dans la mont
agne même qu'elle se place, préoccupée avant tout de se pro
curer une énergie abondante et à bon marché. Gependant plu
sieurs phases peuvent être distinguées dans ce choix des em
placements, et ces phases correspondent à peu près aux trois
périodes du développement de l'industrie : celle des débuts, que
nous étendons jusqu'en 1901; celle de la grande poussée, qui
commence avec le Congrès de la Houille Blanche de 1902 et qui
va jusqu'à la guerre; enfin la période de guerre et d'après-
guerre.
Première phase. — C'est en 1890 et 1891 qu'apparaissent les
premières usines, celle de Calypso, sur laquelle flotte, inattendue,
l'ombre de Tristan Bernard, et celle de Prémont. Il est remar* " RAOUL BLANCHARD. 366
quable qu'elles soient toutes deux en Maurienne, dans la partie
moyenne de cette vallée. La première, dont le nom mythologique
semble rattacher l'industrie nouvelle à des âges lointains, ins
talle son travail de cyclopes au confluent de l'Arc et de son
affluent la Valloirette, dans un site sévère dominé par la falaise
brutale du Télégraphe; la seconde loge ses constructions dans
la rainure profonde de la Maurienne houillère, entre le redou
table cours d'eau qui fournit la force et les pentes raides où se
perche le village d'Orelle. Lorsqu'en 1893 s'effectuent les tr
avaux de l'usine de La Praz, c'est encore plus loin vers l'amont
de la Maurienne qu'elle établit à son tour ses bâtiments, dans
la partie supérieure du défilé houiller. Ainsi les trois premières
installations se sont placées en pleine montagne, là où la pente
des cours d'eau a gardé toute sa violence. Il est vrai qu'elles sont
desservies par une voie ferrée, la ligne Paris-Turin, qui fonc
tionne depuis 1871, et c'est la présence de ce chemin de fer,
autant -que la valeur hydraulique de l'Arc et de ses affluents,
qui a déterminé le choix de ces emplacements reculés.
En même temps (1893) apparaissent les usines de La Bâthie
et de Saint-Béron, la première au débouché, sur la Basse-Ta-
rentaise, du torrent d'Arbine, la seconde à l'issue de la cluse de
Chailles où le Guiers perce le dernier chaînon jurassien qui le
sépare de la vallée du Rhône. Il semble ainsi que l'industrie
nouvelle marque une tendance à s'évader de la montagne et à
s'installer dans des régions plus accessibles. Simple apparence.
En fait, la Basse-Tarentaise est encore cernée de hautes chaînes;
quant à Saint-Béron, si l'usine est déjà hors- des Alpes, en
réalité son emplacement, au fond d'une vallée resserrée et tor
tueuse, lui vaut toutes les caractéristiques d'une installation de
montagne.
D'ailleurs les créations qui suivent ramènent l'industrie nouv
elle au cœur des Alpes. Livet, dans sa gorge profonde et sévère
de la Romanche, sur une voie ferrée de médiocre rendement, est
bien le type de l'usine

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