L image du globe terrestre dans la Grèce ancienne - article ; n°3 ; vol.27, pg 193-210
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Description

Revue d'histoire des sciences - Année 1974 - Volume 27 - Numéro 3 - Pages 193-210
RÉSUMÉ. — L'image qu'avaient les Grecs du globe terrestre, propagée par les divers manuels d'astronomie et de géographie scientifique, était beaucoup plus précise que les notions empiriques qu'avait pu leur fournir l'expérience des explorateurs. Du principe de sphéricité, ils avaient tiré la répartition du globe terrestre en zones, torride entre tropiques, tempérée entre tropiques et cercles arctiques, glaciale sous le pôle. Les études sur les climats leur permettaient de connaître avec exactitude les caractéristiques de la sphère céleste locale en chaque point de l'hémisphère Nord : latitude du lieu, longueur du plus long jour, étoiles circumpolaires, etc. Ils en concluaient à l'existence d'un hémisphère austral symétrique de l'hémisphère boréal, comprenant aussi une zone tempérée habitable. D'où l'image des quatre mondes habités symétriques, situés chacun dans un quart du globe terrestre, et l'hypothèse qu'il suffirait de parcourir en bateau deux fois la longueur du monde habité (n'était l'obstacle d'un continent inconnu mais probable) pour, partant d'Ibérie vers l'ouest, aboutir aux Indes.
SUMMARY. — The image that the Greeks had of the Terrestrial globe, spread by varias manuels of astronomy and scientific geography, was much more precise than empirical notions that the experience of explorers could have furnished them. From the principle of sphericity they had taken the division of the Terrestrial globe into zones : torrid between tropical, temperate between tropical, and artic circles and glacial under the poles. Studies on climates permitted them to know exactly the local characteristics of the celestial sphere for each point of the Northern hemisphere : the latitude of a place, the longest day, circumpolar stars, etc. They deduced the existence of an astral hemisphere symetrical to the boreal hemisphere, including also a habitable temperature zone. Whence the image of far symetrical, habitable worlds, each situated in a quarter of the Terrestrial globe and the hypothesis that it would suffice to traverse in a boat twice the length of the inhabited world (there not being the obstacle of an unkown but probable continent), starting from Iberics, towards the West, to arrive at India.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 90
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Mme Germaine Aujac
L'image du globe terrestre dans la Grèce ancienne
In: Revue d'histoire des sciences. 1974, Tome 27 n°3. pp. 193-210.
Citer ce document / Cite this document :
Aujac Germaine. L'image du globe terrestre dans la Grèce ancienne. In: Revue d'histoire des sciences. 1974, Tome 27 n°3. pp.
193-210.
doi : 10.3406/rhs.1974.1085
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1974_num_27_3_1085Résumé
RÉSUMÉ. — L'image qu'avaient les Grecs du globe terrestre, propagée par les divers manuels
d'astronomie et de géographie scientifique, était beaucoup plus précise que les notions empiriques
qu'avait pu leur fournir l'expérience des explorateurs. Du principe de sphéricité, ils avaient tiré la
répartition du globe terrestre en zones, torride entre tropiques, tempérée entre tropiques et cercles
arctiques, glaciale sous le pôle. Les études sur les climats leur permettaient de connaître avec
exactitude les caractéristiques de la sphère céleste locale en chaque point de l'hémisphère Nord :
latitude du lieu, longueur du plus long jour, étoiles circumpolaires, etc. Ils en concluaient à l'existence
d'un hémisphère austral symétrique de l'hémisphère boréal, comprenant aussi une zone tempérée
habitable. D'où l'image des quatre mondes habités symétriques, situés chacun dans un quart du globe
terrestre, et l'hypothèse qu'il suffirait de parcourir en bateau deux fois la longueur du monde habité
(n'était l'obstacle d'un continent inconnu mais probable) pour, partant d'Ibérie vers l'ouest, aboutir aux
Indes.
Abstract
SUMMARY. — The image that the Greeks had of the Terrestrial globe, spread by varias manuels of
astronomy and scientific geography, was much more precise than empirical notions that the experience
of explorers could have furnished them. From the principle of sphericity they had taken the division of
the Terrestrial globe into zones : torrid between tropical, temperate between tropical, and artic circles
and glacial under the poles. Studies on climates permitted them to know exactly the local characteristics
of the celestial sphere for each point of the Northern hemisphere : the latitude of a place, the longest
day, circumpolar stars, etc. They deduced the existence of an astral hemisphere symetrical to the
boreal hemisphere, including also a habitable temperature zone. Whence the image of far symetrical,
habitable worlds, each situated in a quarter of the Terrestrial globe and the hypothesis that it would
suffice to traverse in a boat twice the length of the inhabited world (there not being the obstacle of an
unkown but probable continent), starting from Iberics, towards the West, to arrive at India.REV. HIST. SCI.
1974 - xxvn/3
L'image du globe terrestre
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rique de l'hémisphère boréal, comprenant aussi une zone tempérée habitable.
D'où l'image des quatre mondes habités symétriques, situés chacun dans un
quart du globe terrestre, et l'hypothèse qu'il suffirait de parcourir en bateau
deux fois la longueur du monde habité (n'était l'obstacle d'un continent inconnu
mais probable) pour, partant d'Ibérie vers l'ouest, aboutir aux Indes.
SUMMARY. — The image that the Greeks had of the Terrestrial globe, spread
by carias manuels of astronomy and scientific geography, was much more precise than
empirical notions that the experience of explorers could have furnished them.
From the principle of sphericity they had taken the division of the Terrestrial
globe into zones : torrid between tropical, temperate between tropical, and artic circles
and glacial under the poles. Studies on climates permitted them to know exactly the
local characteristics of the celestial sphere for each point of the Northern hemisphere :
the latitude of a place, the longest day, circumpolar stars, etc. They deduced the exis
tence of an astral hemisphere symetrical to the boreal hemisphere, including also a
habitable temperature zone. Whence the image of far symetrical, habitable worlds,
each situated in a quarter of the Terrestrial globe and the hypothesis that it would
suffice to traverse in a boat twice the length of the inhabited world (there not being the
obstacle of an unkown but probable continent), starting from Iberics, towards the
West, to arrive at India.
« Je suis persuadé », dit Socrate dans le Phédon, « que la terre
est de très grandes dimensions, et que nous, qui habitons la région
qui va du Phase jusqu'aux colonnes d'Hercule, nous n'en occupons
qu'une faible partie, nous pressant autour de la mer comme, autour
d'un marécage, des fourmis ou des grenouilles ; ailleurs sans doute
il y a d'autres hommes en quantité, habitant quantité de régions
semblables ». Une telle conviction n'était pas le fruit d'une imagi-
T. XXVII. — 1974 13 194 revue d'histoire des sciences
nation délirante ; elle reposait sur les travaux des astronomes et
des géographes ; elle tenait compte de la place réduite qu'occupait,
à la surface du globe terrestre, le monde connu d'alors, limité aux
pourtours plus ou moins immédiats de la mer Méditerranée.
Si les explorateurs anciens en effet ont tenté, assez vainement
le plus souvent, d'élargir les bornes de l'espace géographique connu
et si les renseignements qu'ils fournissaient étaient passablement
fantaisistes, voire contradictoires, les hommes de science en
revanche, astronomes, géomètres, géographes, ont imposé, par voie
démonstrative, une image d'ensemble du globe terrestre qui rédui
sait à leurs dimensions véritables le Bassin méditerranéen et les
hommes qui en habitaient les bords ; l'étude purement théorique
du globe terrestre dans sa relation avec la sphère céleste, menée par
des méthodes géométriques et aidée par la manipulation du modèle
réduit que représente la sphère armillaire, a permis aux Anciens
de connaître par raison logique ce dont personne encore parmi eux
n'avait eu l'expérience.
Les divers modes de répartition du globe terrestre, moyens
plus ou moins affinés de repérer les positions à la surface de la terre,
sont révélateurs à la fois des méthodes de haute précision utilisées
par les savants, qui leur ont valu d'obtenir des résultats specta
culaires, et de l'appauvrissement forcé de ces mêmes résultats,
parfois de leur déformation quand, transmis par l'enseignement des
vulgarisateurs, ils sont entrés dans la conscience collective.
Le globe terrestre, représenté traditionnellement dans l'Anti
quité comme immobile au centre de la sphère céleste, traversé par
l'axe du monde autour duquel l'univers accomplit sa révolution
quotidienne, n'est pas une boule à la surface de laquelle les points
seraient indifférenciés. L'axe qui le traverse l'oriente dans un certain
sens, sud-nord, et fournit des repères fixes : c'est par rapport à
cet axe que tout point de la Terre peut être situé. Dans le sens est-
ouest en revanche les points de la surface restent indéterminés
tant qu'on n'a pas fixé, arbitrairement, un axe de références (1).
C'est pourquoi les modes de répartition du globe terrestre s'appuient
avant tout sur la considération des latitudes, mesurées par l'incli-
(1) En ce qui concerne le monde habité, le méridien de référence a été d'abord le
méridien de Rhodes, passant par Alexandrie et le cours du Nil au sud, Byzance et
l'embouchure du Borysthène-Dniepr au nord ; c'est celui choisi par Eratosthène.
Claude Ptolémée prend comme méridien de référence le méridien le plus occidental,
celui des îles Fortunées. AUJAC. LE GLOBE TERRESTRE EN GRECE ANCIE

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