La montagne dans la politique d aménagement du territoire du Maroc / The place of mountain areas in Morocco s national planning and development policies - article ; n°4 ; vol.84, pg 37-50
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La montagne dans la politique d'aménagement du territoire du Maroc / The place of mountain areas in Morocco's national planning and development policies - article ; n°4 ; vol.84, pg 37-50

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Revue de géographie alpine - Année 1996 - Volume 84 - Numéro 4 - Pages 37-50
Abstract : Although the mountains of Morocco have their own particular human and physical characteristics, the problems relating to their development are comparable in many ways to those encountered in mountain areas elsewhere in the world, including the more developed countries. Despite the relative importance of the Moroccan mountains, with regard to both the area they cover and their population, and despite their numerous handicaps, they have only benefited from limited assistance from the State. Although sound rural planning in mountain areas must go beyond the traditional approach, which has tended to be centralised and from the top down, the governments role has remained both very technical and sectorial. It is therefore time to adopt a more unified approach to the development of mountain areas, based on more consultation and carefully integrated within the country's national planning and development policies.
La montagne dans la politique d'aménagement du territoire au Maroc The place of mountain areas in Moroccos national planning and development policies Said Boujrouf Résumé : Bien que s' appliquant à des aux caractéristiques physiques et très particulières, les problèmes du développement de la montagne marocaine présentent nombreuses analogies avec ceux qui sont rencontrés ailleurs dans le monde, y compris les pays plus développés. Malgré la place importante qu'elles occupent, par leur comme par leur population, et malgré nombreux handicaps dont elles souffrent, montagnes marocaines n'ont que bénéficié des aides de l'Etat. Alors qu'un aménagement rural montagnard adéquat doit absolument dépasser l'approche qui est plutôt centralisatrice et l'action étatique est restée très techniciste sectorielle. Il est donc temps d'opter pour politique de la montagne concertée, contractuelle, s'intégrant harmonieusement dans politique nationale d'aménagement du territoire.
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Publié le 01 janvier 1996
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Langue Français

Extrait

M. Saïd Boujrouf
La montagne dans la politique d'aménagement du territoire du
Maroc /The place of mountain areas in Morocco's national
planning and development policies
In: Revue de géographie alpine. 1996, Tome 84 N°4. pp. 37-50.
Abstract : Although the mountains of Morocco have their own particular human and physical characteristics, the problems relating
to their development are comparable in many ways to those encountered in mountain areas elsewhere in the world, including the
more developed countries. Despite the relative importance of the Moroccan mountains, with regard to both the area they cover
and their population, and despite their numerous handicaps, they have only benefited from limited assistance from the State.
Although sound rural planning in mountain areas must go beyond the traditional approach, which has tended to be centralised
and from the top down, the governments role has remained both very technical and sectorial. It is therefore time to adopt a more
unified approach to the development of mountain areas, based on more consultation and carefully integrated within the country's
national planning and policies.
Résumé
La montagne dans la politique d'aménagement du territoire au Maroc The place of mountain areas in Moroccos national planning
and development policies Said Boujrouf Résumé : Bien que s' appliquant à des aux caractéristiques physiques et très
particulières, les problèmes du développement de la montagne marocaine présentent nombreuses analogies avec ceux qui sont
rencontrés ailleurs dans le monde, y compris les pays plus développés. Malgré la place importante qu'elles occupent, par leur
comme par leur population, et malgré nombreux handicaps dont elles souffrent, montagnes marocaines n'ont que bénéficié des
aides de l'Etat. Alors qu'un aménagement rural montagnard adéquat doit absolument dépasser l'approche qui est plutôt
centralisatrice et l'action étatique est restée très techniciste sectorielle. Il est donc temps d'opter pour politique de la montagne
concertée, contractuelle, s'intégrant harmonieusement dans politique nationale d'aménagement du territoire.
Citer ce document / Cite this document :
Boujrouf Saïd. La montagne dans la politique d'aménagement du territoire du Maroc /The place of mountain areas in Morocco's
national planning and development policies. In: Revue de géographie alpine. 1996, Tome 84 N°4. pp. 37-50.
doi : 10.3406/rga.1996.3884
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1996_num_84_4_3884'
montagne dans la politique d'aménagement La
du territoire au Maroc
Saïd Boujrouf
Département de Géographie, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université Cadi Ayyad de Marrakech
Des espaces montagnards étendus et fortement peuplés
La montagne marocaine est composée d'un ensemble de massifs redoublés, grossièr
ement parallèles, formant un peu la charpente de l'espace géographique marocain (voir ta
bleau et carte ci-après). Avec un total de 147 000 km2 sur un ensemble de 710 850, elle
occupe un peu plus de 1/5 de la superficie nationale : presque 21 %, soit la même pro
portion que la zone de montagne en France. Composée de vastes et hauts territoires la
montagne marocaine joue par ailleurs un rôle capital dans la caractérisation du milieu
physique marocain, sur le plan climatique notamment car les chaînes atlasiques consti
tuent une puissante barrière (le Haut- Atlas en particulier, qui dépasse 4 000 m : 4 167 m
auToubkal, 4 071 m au M'Goun) faisant largement écran aux influences désertiques ve
nant du sud et protégeant de la sécheresse le reste du pays. S'il est de coutume de dire
que « le Nil a fait l'Egypte » il n'est donc pas exagéré d'affirmer que le Maroc doit une
grande partie de sa richesse relative à l'existence de ses montagnes.
Tanger
Jétouan AI Hoçeima î N
Nador
Casablanca
Illustration non autorisée à la diffusion
Essaouira
1-Toubkal
Agadir 2- Tazekka
3- Al Hoceima
4- Talassemetane * Figure 1 :
5- Ifrane * Les espaces montagnards du Maroc
6- Haut-Atlas Oriental (avec localisation des parcs existants * en projet ou en projet), d'après S. Boujrouf
REVUE DE GÉOGRAPHIE ALPINE 1996 № 4 LA MONTAGNE DANS LA POLITIQUE D'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE AU MAROC

Massifs Superficie % Population % Densité
en km2
Haut-Atlas §7184 38,8 1815262 26,4 32
Anti-Atlas et Saghro 31399 21,3 621 888 9,0 20
Moyen-Atlas 31928 21,7 1513130 22,0 47
Rif et Bni Yaznassen 26865 18,2 2924142 42,5 109
Total 147376 100,0 6874422 100,0 47
Tableau : Superficie, population et densité des montagnes marocaines
D'autre part, la montagne marocaine se caractérise par la forte densité de sa popula
tion : 47 habitants par km2 en moyenne, et même 1 09 pour l'ensemble du Rif. L'impor
tance du peuplement (au total près de 6 900 000 habitants, soit 26,4 % de l'effectif
national, d'après le dernier Recensement général de la population et de l'habitat, en
1994) tient au rôle de refuge que ces montagnes ont joué pour des populations majori
tairement berbères et à la variété des ressources qu'elles offraient, permettant une exis
tence quasi autarcique et sûre. Malgré un exode rural très sensible, la croissance de ces
populations montagnardes reste d'ailleurs élevée (18 % entre 1982 et 1994, presque au
tant que pour l'ensemble du Maroc : 22 %), ce qui contribue à accroître la pression dé
mographique. A l'inverse de la population nationale qui est aujourd'hui plus urbaine
(51,5 %) que rurale, les zones de montagne marocaines restent à forte dominante rurale,
les habitants des villes et centres urbains, même en comprenant les secteurs de piémont,
ne représentant que 26,6 % de la population. La montagne recèle donc un précieux capit
al humain méritant d'être soigneusement pris en compte dans toute politique d'aména
gement du territoire car elle est exposée, plus que jamais, à l'influence des puissants
facteurs migratoires qui exercent leur action au profit des grandes agglomérations ur
baines du pays.
Des espaces périphériques délaissés par rapport au « Maroc utile »
Le Maroc n'échappe pas à la règle générale qui veut que, dans presque tous les pays du
monde, y compris dans les vieux pays industrialisés, les montagnes, espaces aux condi
tions de vie généralement rudes, souffrant de nombreux handicaps, difficiles à mettre en
valeur, aient été plus ou moins négligés, voire abandonnés par le pouvoir central, pour
devenir des territoires peu à peu marginalisés, « périphériques » par rapport aux régions
de plaine et aux grands foyers urbains au profit desquels est allé l'essentiel de la richesse
économique nationale.
Les disparités internes entre la montagne et le reste du pays sont d'autant plus fortes au
Maroc que, très longtemps, les ethnies berbères habitant les montagnes se sont montrées
méfiantes, voire hostiles, aux initiatives du Maghzen (le pouvoir central marocain) et
que, dès l'époque coloniale, sous le protectorat français (et encore très largement ensuite,
après l'indépendance) l'effort d'équipement et de développement engagé par l'Etat a été
dirigé surtout vers les plaines atlantiques, les plus fertiles et les plus aptes à recevoir des BOUJROUF SAID
aménagements hydro-agricoles et à alimenter des exportations. C'est notamment pour
l'exportation des produits agricoles et des ressources minières du « Maroc utile » que fu
rent créées les installations portuaires et les infrastructures de transport profitant surtout
à un axe atlantique allant de Kénitra à Safï et centré sur Casablanca, la métropole écono
mique du pays.
Par rapport à ces régions atlantiques privilégiées par le développement économique
moderne, la montagne marocaine apparaît singulièrement sous-développée, sous-équi-
pée et très défavorisée sur le plan social. A titre d'exemple, nous ne retiendrons ici que
quelques indicateurs, parmi les plus suggestifs, tirés de l'Annuaire statistique du Maroc
de 1994:
1) Concernant la consommation d'électricité, la moyenne nationale de 1993 étant de
343 kwh par habitant, les provinces montagnardes se signalent par des consommations
très inférieures : 3 fois moins à Khénifra, 4 fois moins à Al Hoceima, 13 fois moins à
Chefchaouène, 14 fois à Taounate. Dans les cas ext

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