La production d énergie électrique au Brésil - article ; n°376 ; vol.69, pg 594-611
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Description

Annales de Géographie - Année 1960 - Volume 69 - Numéro 376 - Pages 594-611
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Leloup
La production d'énergie électrique au Brésil
In: Annales de Géographie. 1960, t. 69, n°376. pp. 594-611.
Citer ce document / Cite this document :
Leloup . La production d'énergie électrique au Brésil. In: Annales de Géographie. 1960, t. 69, n°376. pp. 594-611.
doi : 10.3406/geo.1960.14773
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1960_num_69_376_14773594
LA PRODUCTION D'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE AU BRÉSIL
La production d'énergie électrique du Brésil a dépassé en 1959 le cap des
20 milliards de kWh, atteignant, selon les dernières estimations, 21,5 mil
liards de kWh. Ainsi la production a plus que doublé depuis 1953
(graphique I).
En effet, pendant cette période de 7 ans, le développement de l'équipement
électrique du Brésil s'est accéléré. La capacité totale du pays est passée de
1 984 800 kW au 31 décembre 1952 à 3 558 892 kW au 31 décembre 1958,
soit une augmentation de 1 574 000 kW, alors que l'augmentation de 1945
à 1952 n'avait été que de 665 000 kW.
Les centrales hydroélectriques représentent 80,3 p. 100 de la capacité
installée en 1958, soit un pourcentage presque égal à celui de 1952 : 80,6 p. 100.
U hydroélectricité conserve donc sa prépondérance ; seuls, parmi les États
possédant une capacité supérieure à 50 000 kW, le Rio Grande do Sul et le
Pernambouc ont une capacité thermique supérieure à la capacité hydroélect
rique.
Le tableau ci-dessous nous montre la répartition géographique de la capac
ité installée au Brésil en 1952 et en 1958 ainsi que son importance par rapport
à la population.
p. 100 DU TOTAL W PAR HAB. CAPACITÉ INSTALLÉE
1952 1958 1952 1958
Région Nord 0,6 0,9 6,9 15,6 du Nord-Est 5,9 3,7 8,4 9,3 Centre Ouest 0,8 0,5 8,1 8,9
Région Est 39,3 47 41,2 73,9 Sud 53,4 47,9 62,5 77,5
Brésil 100 100 38,2 55
État de Bahia 117 6,8 6,7 41,5
Minas Gérais 15,6 13 33,4 63,9
Rio de Janeiro et Guanabara1 23,6 23,9 99,8 143,8
Sao Paulo 43,5 40,2 94,2 125,4
Parana 2,5 2,6 25,7 26,5
Santa Gatarina 2,1 1,8 26,5 32,6
Rio Grande do Sul. 3,3 5,3 25,2 36
1. Ancien district fédéral (la ville de Rio).
De 1952 à 1958 la part des trois régions les plus faiblement peuplées :
Nord, Nord-Est, Centre-Ouest, a diminué passant de 7,3 à 5,1 p. 100 de la
capacité totale. Pour les régions plus peuplées de l'Est et dû Sud, il faut
noter l'augmentation du pourcentage de l'Est (en particulier celui de l'État
de Bahia, dû à la construction de l'usine de Paulo Afonso sur le Sâo Francisco)
et la diminution du pourcentage du Sud (Sâo Paulo et Rio Grande do Sul). MILLIARDS
DE KW. h.
20-
15-
C* DE CARRIS
10- LUZ E FORÇA
•' DO RIO DE JANEIRO
SAO PAULO LIGHT
Divers
1952 1953 I95*f 1955 1956 1957 1958 1959
Graphique 1. — Production d'énergie électrique au Brésil de 1952 a 1959. 596 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
Les trois États du Brésil central : Rio de Janeiro-Guanabara, Sâo Paulo
et Minas Gérais les plus industrialisés, disposent en 1958 de près des quatre
cinquièmes de la capacité installée totale. Évidemment leurs quotients (W ins
tallé par habitant) sont supérieurs à celui des autres États et à la moyenne
brésilienne : 143,8, 125,4, 63,9. Mais ils sont encore loin de la
française, près de 400 W par habitant en 1958.
Là encore il faut remarquer la progression de l'État de Bahia (Paulo
Afonso) et au contraire la diminution des régions Nord-Est et Centre-Ouest,
où le rythme de l'accroissement démographique est plus rapide que celui de
l'équipement électrique.
I. — L'ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION
En 1952 la production brésilienne d'électricité est caractérisée par la
dispersion et la multiplicité de petits systèmes producteurs, assurant la co
nsommation locale d'une part, et la puissance de deux groupes à capitaux
étrangers d'autre part. Parmi les sociétés concessionnaires et les autoproduct
eurs (industries métallurgiques et chimiques principalement) 2 seulement
(le groupe Brazilian Traction) disposent d'une capacité installée supérieure
à 10 000 kW, 20 autres disposent de 100 000 à 10 000 kW, 69 de 10 000 à
1 000 kW et 61 de 1 000 à 100 kW ! 90 p. 100 des usines hydroélectriques
brésiliennes ont une capacité inférieure à 1 000 kW ! 16 centrales seulement
dépassent 10 000 kW.
L'exemple du Minas Gérais est significatif : en 1950 pour une capacité
installée de 218 000 kW il existe 439 usines électriques appartenant à
359 sociétés ou autoproducteurs différents !
Ainsi, depuis le début du siècle, chaque groupe industriel, chaque munic
ipalité ou des sociétés privées ont installé leurs groupes électrogènes ou
construit « leur usine », sur le site le plus immédiatement rentable, à proximité
de la consommation. Le courant produit est le plus souvent un courant alter
natif, mais il peut être de 60 ou de 50 cycles seconde. Entre les centaines
de petits systèmes existants l'interconnexion ne dépasse pas le stade local.
Cependant ces petits producteurs dispersés n'assurent que les 32 p. 100 de la
production du pays.
Le groupe Brazilian Traction, filiale de la société canadienne de Toronto,
Light and Power, comprend deux sociétés : la Sâo Paulo Light S.A. et la
Companhia de Carris, Luz de Força do Rio de Janeiro (C.C.L.F.R.J.), appelée
actuellement Rio Light (carte I). Les deux sociétés représentent en 1952
les 56 p. 100 de la production totale et desservent les régions de Sâo Paulo-
Santos d'une part et la partie Ouest de l'État de Rio de Janeiro-Guanabara
d'autre part. Depuis 1948 les réseaux des deux sociétés sont interconnectés
par une ligne à haute tension de 330 kV, unissant les usines de Cubatâo et du
Riberào das Lajes (Fontes). Il a fallu construire à mi-route une station de
conversion de fréquence, puisque la première société fournit du courant à
60 périodes et la deuxième à 50 périodes. D'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE AU BRÉSIL 597 PRODUCTION
Le groupe des Empresas Eletricas Brasileiras, filiale de la Société nord-
américaine American and Foreign Power Company, assure en 1952 les 12 p. 10O
de la production totale. Il comprend douze sociétés, dont les principales-
sont la Companhia Paulista de Força e luz (C.P.F.L.), la Companhia Brasi-
leira de Energia Electica (C.B.E.E.), la Companhia Força e luz do Parana.,
la Companhia de Energia Eletrica Rio Grandense (C.E.E.R.G.) et la Com
panhia Força e luz de Minas Gérais (C.F.L.M.G.).
Elles desservent principalement les grandes villes du Brésil (en dehors,
de Rio et Sâo Paulo) : Curitiba, Porto Alegre, Belo Horizonte, Niteroi,.
Recife, etc. Seule la Companhia Paulista de Força e luz assure la distribution^
du courant pour un tiers du territoire de l'État de Sâo Paulo, grâce à un réseau
interconnecté entre ses 18 usines.
De nombreuses causes convergentes ont entraîné Г intervention de plus en
plus active du gouvernement fédéral comme des gouvernements des différents
États, dans l'équipement électrique du pays. En effet ni les microproduct
eurs, ni les autoproducteurs industriels, ni les groupes étrangers (malgré
des réalisations importantes comme les usines de Nilo Peçanha et Cubatào)*
n'ont pu suivre l'accroissement de la consommation. Il a fallu recourir à des
installations d'urgence (groupes Diesel) et au « rationnement » pendant la
saison sèche (hiver austral).
lu insuffisance des investissements privés s'explique par les difficultés
financières des compagnies (les investissements immobiliers sont plus avan
tageux), le manque de devises étrangères pour acheter l'équipement à l'exté
rieur, d'où la nécessité d'obtenir des prêts des grands organismes internati
onaux comme la Banque internationale pour, la Reconstruction et le Déve
loppement ; mais elle s'explique aussi par les menaces de nationalisation des
sociétés à capital étranger et le coût élevé des aménagements hydroélectriques
importants à longue distance des centres de consommation.
De nombreux États ont développé les attributions de leurs « Département

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