La vallée de l Isère hors des Alpes  - article ; n°3 ; vol.24, pg 579-644
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La vallée de l'Isère hors des Alpes - article ; n°3 ; vol.24, pg 579-644

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Revue de géographie alpine - Année 1936 - Volume 24 - Numéro 3 - Pages 579-644
66 pages

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Publié le 01 janvier 1936
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Paul Veyret
La vallée de l'Isère hors des Alpes
In: Revue de géographie alpine. 1936, Tome 24 N°3. pp. 579-644.
Citer ce document / Cite this document :
Veyret Paul. La vallée de l'Isère hors des Alpes . In: Revue de géographie alpine. 1936, Tome 24 N°3. pp. 579-644.
doi : 10.3406/rga.1936.3541
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1936_num_24_3_3541LA VALLÉE DE L'ISÈRE
HORS DES ALPES
par Paul VEYRET
PREMIÈRE PARTIE
Géographie physique.
Au Bec de l'Echaillon, en face de Voreppe, l'Isère tourne à
gauche, faisant un angle droit avec la direction qu'elle suivait
depuis Grenoble au travers de sa cluse. Elle s'écoule désormais
du Nord-Est vers le Sud-Ouest, parallèlement à la façade orien
tale du Vercors, parallèlement aussi au tracé qu'elle a emprunté
dans le Grésivaudan. Elle se maintient selon cette ligne N.E.-
S.W. jusque vers Saint-Nazaire-en-R,oyans; là, s'écartant du
Vercors, elle prend, droit à l'Ouest, le plus court chemin vers
le Rhône. C'est le tronçon N.E.-S.W., de Voreppe à Saint-Na-
zaire, que nous appelons : « La Vallée de l'Isère hors des
Alpes », et que nous allons étudier.
Jusqu'à Voreppe, en effet, la rivière appartient à la montagne
toujours présente, rive gauche et rive droite, quelle que soit
reste'
l'ampleur de la rainure. Le dessin général de la vallée 580 PAUL VEYRET.
ferme, net comme une avenue, conservé par les roches dures.
Et cela donne au paysage une grandeur -qui fait oublier les
lignes plates et sans vigueur du fond. Rien de plus différent
que la plaine de Valence où l'Isère achève son cours. « Ici, des
terrasses de cailloux roulés assurent dans la topographie la
prépondérance très nette aux lignes horizontales1 ». La rivière
n'est plus un élément essentiel de ce paysage qu'elle a édifié;
elle disparaît de ces terrasses où elle promena jadis un im
mense lit majeur; elle s'enfonce dans une gorge récente, entre
deux versants de molasse. On oublie sa présence, comme on ne
pense aussi que d'une manière vague aux montagnes déjà loin
taines, absentes. Gela, c'est la plaine de Valence, ce n'est plus
la vallée de l'Isère.
Entre ces paysages extrêmes, lai « Vallée de PIsère hors des
Alpes » forme un lien et une transition. Elle est assez variée,
assez complexe pour que tous les pays voisins y retrouvent
quelque chose de leur nature propre. Le Vercors l'accompagne
tout au long, de sa muraille presque intacte; entre Tullins et
Poliénas, un petit anticlinal, lui aussi de calcaire urgonien, lui
donne une pâle réplique. La rive droite est déjà toute pénétrée
du fouillis de pentes, de collines, de versants boisés qui carac
térise le Bas-Dauphiné. La vallée elle-même, enfin, est com
posée de terrasses, comme dans la plaine de Valence; mais
elles se distinguent par une pente plus variée, des dimensions
moindres, une discontinuité perpétuelle : nous sommes dans
une région de nappes subordonnées. Le glacier de l'Isère s'est
creusé, en outre, un ombilic entre le verrou de Poliénas et le
Vercors, installant ainsi, au cœur de notre ré.gion, un morceau
de Grésivaudan, la basse plaine de Tullins et de Moirans.
Il n'est donc pas exact de donner à toute la vallée de l'Isère
hors des Alpes le nom de « Bas-Grésivaudan ». Si on le fait
i Faucher [141, p. 75. Les numéros entre crochets renvoient h l'Index bibli
ographique. Celui-ci paraîtra à la fin de ce travail, dans le fascicule IV-193G
de- la Revue de Géographie alpine. LA VALLÉE DE L'ISERE HORS DES ALPES. 581
quelquefois 2, c'est pour aller vite et couper court à l'embarras
où l'on est de définir en peu de mots une région variée, toute
en nuances. M. Faucher a dû, dans l'étude d'une autre région
de transition, adopter lui aussi un titre assez long : « Plaines et
Bassins du Rhône moyen entre Bas-Dauphiné et Provence ».
Le nôtre, tout en s'appliquant à une vallée qui vient d'échapper
aux Alpes, évoque en même temps la proximité impérieuse des
montagnes, qui mettent leur cachet dans le paysage, exercent
une influence sur l'économie agricole et industrielle, et plus
encore, dans le passé,, ont présidé à l'organisation structurale et
à l'évolution morphologique de toute la vallée.
I. — La structure et le relief.
Origine de la vallée. — En quittant la cluse de Grenoble,
l'Isère abandonne aussi la région alpestre proprement dite,
celle des chaînes dressées par le plissement alpin. Elle pénètre
dans cette zone de sédiments plus récents et plus meubles qui,
de la Provence à l'Autriche, se moulent sur la bordure Ouest et
Nord-Ouest des Alpes. Ici, la partie inférieure et ancienne en
est formée par la molasse marine, vindobonienne et burdiga-
lienne, sableuse et gréseuse. Une couche de cailloutis fortement
décomposés couronne encore ses parties les plus élevées, à la
lisière du plateau de Chambarand. Les géologues estiment que
cette couverture est d'âge pliocène3. Aujourd'hui, ces dépôts
miocènes et pliocenes sont à peu près partout séparés des
chaînes secondaires du Vercors par toute la largeur de la vallée.
On ne peut douter cependant qu'ils n'aient occupé, à une époque
antérieure à la glaciation, remplacement même du talweg en
2 Cf. notamment Letonnelier [20]. Les cultivateurs ont fondé aussi une
«Fédération dtas Producteurs de Lait du Bas-Dauphiné». Mais, le mot n'est
pas chez eux d'un usage courant : c'est au contraire un emprunt à la langue
savante, inconnue du patois, employé seulement par les plus cultivés d'entre
eux, et encore dans une faible mesure.
s Kilián et Gignoux [19]. 582 PAUL VEYRËT.
son entier. Des témoins attestent leur extension primitive,
comme cette butte qui porte le village et la tour ruinée de Saint-
Quentin. L'érosion glaciaire est venue apporter le trouble dans
l'architecture de ces dépôts, elle a rompu leur unité, leur conti
nuité; elle a créé des conditions topographiques si particulières,
creusant ici un ombilic, accumulant ailleurs ses moraines (au
« Seuil de Rives » par exemple), que nous pouvons nous d
emander si elle n'a pas complètement bouleversé les traits du
relief préglaciaire. En particulier, nous pouvons douter que la
vallée ait occupé auparavant son emplacement actuel.
Sa position originelle demeure en effet une question ouverte.
MM. Kilián et Gignoux voient dans le tracé actuel le résultat
d'une capture, faite aux dépens d'une Isère qui aurait tout
d'abord coulé, à travers le Seuil de Rives, vers l'actuelle .vallée
morte de Bièvre. Ils font argument de ce que, sous le glaciaire
ancien (Riss a1 de la Carte géologique Grenoble, 2e édition),
« le Miocène affleure très vite; la val-lée de l'Isère à cette époque
(Riss) devait être relativement beaucoup moins creusée que la
Bièvre-Valloire 4 ». Cette argumentation, malgré sa valeur,
n'emporte pas notre conviction. Elle suppose que les glaciers
n'ont pas, du fait de leur érosion, renversé le rapport d'altitude
préglaciaire des deux vallées. Rien ne nous empêche de sup
poser que le courant glaciaire de Bièvre, plus épais que l'autre,
ait creusé plus profondément la vallée qu'il occupait; rien, non
plus, ne nous empêcherait de formuler l'hypothèse opposée. Il
ne faut donc pas se hâter de conclure.
Sans prétendre clore le débat, nous présenterons seulement
quelques observations. Il nous semble inévitable, dès l'abord,
que la surrection du Vercors ait influé sur les sédiments déjà
en place à sa bordure extérieure. Les ondulations du plissement
ont dû se propager à travers l'avant-pays. Elles n'ont pu y
exercer cependant qu'une action limitée : les sables et les bancs
[19], p. 55. f
"
.

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