Le glissement de terrain de Prads (novembre 1968) et ses enseignements morphologiques  - article ; n°1 ; vol.58, pg 193-209
18 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le glissement de terrain de Prads (novembre 1968) et ses enseignements morphologiques - article ; n°1 ; vol.58, pg 193-209

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
18 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue de géographie alpine - Année 1970 - Volume 58 - Numéro 1 - Pages 193-209
17 pages

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

M. Jorda
Le glissement de terrain de Prads (novembre 1968) et ses
enseignements morphologiques
In: Revue de géographie alpine. 1970, Tome 58 N°1. pp. 193-209.
Citer ce document / Cite this document :
Jorda M. Le glissement de terrain de Prads (novembre 1968) et ses enseignements morphologiques . In: Revue de géographie
alpine. 1970, Tome 58 N°1. pp. 193-209.
doi : 10.3406/rga.1970.3464
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1970_num_58_1_3464M. JORDA
Le glissement de terrain de Prads
(Novembre 1968)
et ses enseignements morphologiques
et affecta droite spectaculaires Au de le début la « haute quartier de sont Bléône novembre » fréquents de (fig. la 1968, 1). Frache, De dans un tels important à les phénomènes, l'amont régions mouvement de préalpines Prads, en général sur de : brutaux la terrain on rive se
Crêtt cale, liasiqiws Echelle:
Crèts cale. Bathonien
Crêts cale. Jurassique sup. У^
С rét» cale. Crétacé sup. v Л
y ý fP+mo Sommet de Couard
Fig. 1. — Croquis de localisation. M. JORDA 194
souvient du glissement de terrain du Ghâtelard en Savoie ou de la
coulée boueuse de Bellevaux en Chablais (mars 1933) qui prit l'ampleur
d'un véritable sinistre.
Les Alpes du Sud, pour des raisons structurales, morphologiques et
climatiques, leur offrent un terrain très favorable; ils y ont cependant
rarement été décrits, ou même recensés, car ils sont le plus souvent
d'une ampleur réduite et affectent des régions faiblement occupées et
mises en valeur.
Depuis une quarantaine d'années notre connaissance de ces accidents
a beaucoup progressé. Des analyses synthétiques ont vu le jour (Moret;
Tricart et Cailleux; Avenard...) 1. A la lumière de ces travaux, le gliss
ement de Prads, malgré sa faible ampleur spatiale, apparaît comme un
exemple intéressant de « coulée boueuse localisée de versant » selon la
terminologie de MM. Gailleux et Tricart. En outre, le phénomène de
glissement est compliqué par le déclenchement simultané d'un import
ant éboulement rocheux. L'ensemble est resté en équilibre précaire et sa
stabilité risque d'être remise en question.
I. Description morphologique du phénomène.
A) Localisation et ampleur.
Le glissement s'est produit au pied du sommet de Belle Valette
(1 734 m) à la hauteur du hameau de la Frache, dans la partie orientale
du Ravin de la Frache (fig. 2).
Le versant est ici façonné dans les formations calcairo-marneuses
bien stratifiées et souvent schisteuses du Crétacé inférieur, de faciès
dauphinois, qui ont un fort pendage monoclinal vers ГЕ.-S.-E. et qui
sont recoupées obliquement par le versant, ce qui donne aux ravins un
profil dissymétrique. La dénivellation entre le sommet de Belle Valette
et le fond de la vallée est de 700 m et la pente moyenne dépasse 25
grades. Dans sa moitié supérieure, le versant, reboisé en pins, est armé
par une solide brèche de pente. Sa partie inférieure a une topographie
plus confuse : au-dessus de Prads de multiples ruptures de pente l'acc
identent; quelques larges replats sont recouverts par des colluvions
grossières, pauvres en matrice fine.
C'est ici qu'est creusé le Ravin de la Frache, grand entonnoir d'éro
sion torrentielle, l'un des plus importants sur la rive droite de la haute
Bléone. Doté d'une pente très forte (20 %), le ravin principal naît vers
1 650 m dans les éboulis. Il s'encaisse ensuite dans les marno-calcaires
noirâtres creusés de ravines et de bad-lands. Le hameau de la Frache
(1 050 m) est construit sur un petit cône de déjection que le torrent
traverse par un chenal artificiel. Le ravin et ses affluents ont un écou
lement indigent. Mais, lors des gros orages d'automne et de printemps,
ils se transforment en véritable chasse d'eau dont le pouvoir érosif est
important.
Voir Bibliographie. LE GLISSEMENT DE TERRAIN DE PRADS 195
Au sommet du cône de déjection, ils reçoivent à gauche un affluent
constitué par deux ravins secondaires qui ont canalisé l'écoulement
boueux. Ils émanent, vers 1 250 m, d'un replat long de 100 m environ
que domine de quelque 50 m l'éperon rocheux qui sépare l'entonnoir
torrentiel de la Frache du grand plan incliné de Gaudichard.
Avant le glissement, à l'amont du replat, affleurait un talus rocheux
haut d'une centaine de mètres. En pente forte (35 grades), partiellement
couvert d'éboulis, il est facilement repérable sur la photographie aérienne
où il donne une curieuse tache blanche dépourvue de végétation. Au
sommet de ce talus (1 360 m), un second replat plus vaste que le pré
cédent, légèrement incliné vers ГО., s'appuie à l'E. sur la terminaison
amont de l'éperon rocheux qu'il semble niveler. Ce replat était constitué
dans sa partie centrale par une épaisse accumulation détritique dans
laquelle s'est développée la zone d'arrachement.
Ainsi localisé, le phénomène présente plusieurs caractéristiques inté
ressantes (fig. 3) : son extension spatiale est réduite; depuis le replat
qui porte la niche jusqu'à l'aval de la coulée, le matériel n'a parcouru
que 700 mètres (2,5 km à Bellevaux; 1,8 km au Châtelard), mais la forte
dénivellation (230 m) lui donne une pente moyenne d'environ 22°, bien
supérieure à celle des coulées de Bellevaux (12°) ou du Châtelard (16°).
Le glissement semble avoir pour origine la masse détritique instable
sise au sommet du glacier rocheux qui domine le replat inférieur.
Comme c'est généralement le cas, la coulée proprement dite est parfai
tement adaptée à la topographie.
Ces constatations confirment le caractère « classique » du gliss
ement de Prads. Pourtant, les modalités morphogénétiques sont bien plus
complexes que ne le suggère une simple étude du site.
B) Description morphologique du glissement.
Les deux zones du schéma classique s'y distinguent aisément (zone
d'arrachement; coulée boueuse). Il s'en -ajoute une troisième de structure
complexe qui leur sert de transition.
1) La zone d'arrachement (fig. 2).
La niche, localisée à 1 370 m sur le replat supérieur, est grossière
ment triangulaire (60 m X 80 m). Débouchant sur le glacis rocheux à
pente forte, elle a une orientation E.-S.-E. légèrement oblique par rapport
à celle du versant et perpendiculaire à la pente légère qui affecte le
replat vers l'O.-S.-O. Cette disposition surprenante s'explique par le
rôle de la masse rocheuse sur laquelle s'appuie à l'E. l'accumulation
détritique.
Cette niche présente quelques-uns des aspects bien connus des cica
trices d'arrachement : sa pente moyenne est faible (7 à 10 grades); son
talus de bordure est très marqué, la partie foisonnante s'étant affaissée
de 5 à 15 mètres selon les endroits; à son débouché, le matériel soliflué
constitue un bourrelet qui domine le glacis rocheux.
Mais ce qui frappe, dans cette topographie, c'est le chaos qui règne
au cœur de la masse foisonnante : l'essentiel du matériel mis en mouve
ment n'a pas quitté l'assiette de la niche. On y voit deux ensembles
différents juxtaposés (fig. 4) : GÀUDICHARO-r^'
i
и
Echelle: km
0.5
Fig. 2. — Croquis morphologique. FIG. 2 croquis morpholog i que( légende)
1) Structure
flexures : failles et fracture, (. ( - I calcaires marneaux et marnes du
crétacé inférieur (Ch-vi ) locales .
secteurs rocheux intimement -^zi marnes schisteuses noires
diaclasés
pendage moyen
2) Phénomènes de versant - Formes
fluviales
berges du lit majeur et éboulis( 50 cm d'épaisseur) terrasses (2 niveaux)
cone de déjection torrentéboulis consolidés en brèche de
iel à pente forte (inactif) pente
escarpement rocheux couloirs d'éboulis plus ou moins
talus en roche meuble grossiers (constituent la partie
amont des principaux ravins)
talus en bordure de route vallons en V (déblais, remblais)
zone de ravinement intense ""courbe de niveau (antérieur (souvent de type bad-lands) au gl issement)
/r'.°-'\\^J lit mineur et lit majeur ordinai- •" re de la Bléone :\y}y
3) Phénomènes de glissement et d'ébou-
lement anciens
éboulement anci

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents