Le Karst du Vercors - article ; n°3 ; vol.31, pg 221-241
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1956 - Volume 31 - Numéro 3 - Pages 221-241
Résumé. — Le massif du Vercors, situé à une centaine de kilomètres au Sud de Lyon, est le plus méridional des massifs préalpins du Nord, un des plus exposés aux vents pluvieux de l'Ouest. Mesurant près de 1.000 km2, c'est le plus grand bloc calcaire karstique de France, de toutes les Alpes et, probablement, le plus grand d'Europe (pi. I, fig. A). Il est peu de régions au monde qui possèdent autant de dolines et de lapiaz sur quelques kilomètres carrés. A l'Ouest se trouvent les plus grandes rivières souterraines de France, à l'Est le plus grand gouffre du monde et de nombreux géants de la même espèce. Beaucoup plus que les Causses, le Vercors est, en France, le karst par excellence.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Corbel
Le Karst du Vercors
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 31 n°3, 1956. pp. 221-241.
Résumé
Résumé. — Le massif du Vercors, situé à une centaine de kilomètres au Sud de Lyon, est le plus méridional des massifs
préalpins du Nord, un des plus exposés aux vents pluvieux de l'Ouest. Mesurant près de 1.000 km2, c'est le plus grand bloc
calcaire karstique de France, de toutes les Alpes et, probablement, le plus grand d'Europe (pi. I, fig. A). Il est peu de régions au
monde qui possèdent autant de dolines et de lapiaz sur quelques kilomètres carrés. A l'Ouest se trouvent les plus grandes
rivières souterraines de France, à l'Est le plus grand gouffre du monde et de nombreux géants de la même espèce. Beaucoup
plus que les Causses, le Vercors est, en France, le karst par excellence.
Citer ce document / Cite this document :
Corbel Jean. Le Karst du Vercors. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 31 n°3, 1956. pp. 221-241.
doi : 10.3406/geoca.1956.2094
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1956_num_31_3_2094KARST DU VERCORS LE
par Jean Corbel
Résumé. — Le massif du Vercors, situé à une centaine de kilomètres au Sud de
Lyon, est le plus méridional des massifs préalpins du Nord, un des plus exposés aux
vents pluvieux de l'Ouest. Mesurant près de 1.000 km2, c'est le plus grand bloc
calcaire karstique de France, de toutes les Alpes et, probablement, le plus grand
d'Europe (pi. I, fig. A).
Il est peu de régions au monde qui possèdent autant de dolines et de lapiaz sur
quelques kilomètres carrés. A l'Ouest se trouvent les plus grandes rivières souterraines
de France, à l'Est le plus grand gouffre du monde et de nombreux géants de la même
espèce. Beaucoup plus que les Causses, le Vercors est, en France, le karst par
excellence.
Le Vercors a été connu tardivement. Les accès sont difficiles, l'enneigement très
long, les deux tiers de la région sont à plus de 1.500 m. d'altitude. Les crêtes culminent
à plus de 2.300 m.
Après les magistrales études d'A. Allix, de J. Blache, de R. Blanchard, les traits
d'ensemble de la géographie du Vercors sont bien connus. Nous en rappellerons donc
simplement ici l'essentiel.
Les facteurs climatiques
J. Blache a depuis longtemps distingué le Sud, plus sec, plus ensoleillé qu'il oppose
au Nord, plus humide et plus froid. Les influences méridionales pénètrent aussi par
les vallées s'ouvrant sur le Royan. Choranche, par exemple, est considéré par les
touristes comme une médiocre station estivale parce que trop chaude. Dans la vallée
de la Bourne, les limites climatiques vont ain^i d'Ouest en Est. Ce sont les gorges
du Rang (en aval des Balmes de Rencurel) qui forment la véritable limite climatique
entre la partie la plus chaude etj la partie la plus froide, au fond de la vallée.
Un hiver très long, un été court, mais bien marqué, tels sont les traits dominants
du climat du Vercors. A Villard-de-Lans, il y a 142 jours de gelée et 40 jours
sans dégel (où la température maximum reste inférieure à 0°). Trois ou quatre mois
par an ont des moyennes inférieures à 0°. Seuls juin et juillet sont absolument épargnés
par le gel. Plus haut, la gelée peut sévir à toutes les périodes de l'année.
Les précipitations sont extrêmement fortes surtout dans la partie Nord." Elles se
répartissent sur toute l'année avec un léger maximum en période froide. Autrans,-
à 1.040 m. d'altitude, reçoit 1.670 mm. L'importance de la neige croît très rapidement
avec l'altitude. Si Villard reçoit 1.875 mm., la Croix-Perrin située seulement 200 m.
plus haut enregistre 3.460 mm. On estime à 20 m. les précipitations neigeuses sur les
hauteurs du Vercors.
Cette neige emmagasine les précipitations de tout l'hiver et les redonne au prin
temps. La courbe des crues des cours d'eau n'est donc pas calquée sur celle des pré
cipitations. Le maximum de novembre est à peine marqué et dû souvent à des fontes 222 J. CORBEL
prématurées. Les torrents ont une cruq bien marquée en mai (la Bourne peut alors
dépasser 50 m3/s). En été, ils sont presque à sec. La Bourne et son affluent la
Vernaison ont au total un débit moyen de 20 m3/s. Chaque kilomètre carré écoule
en moyenne 53 litres par seconde ou l'équivalent d'une tranche d'eau de 101,6 cm.
La des précipitations dans le bassin! de la Bourne étant estimée à 135 cm,
on voit que le déficit annuel est d'environ 30 cm. Ce déficit est surtout important
durant les deux mois les plus chauds de l'été et dans la zone la plus méridionale. Dans
la haute vallée de la Bourne, il est inférieur à 20 cm.
Le Vercors est le type même des montagnes neigeuses de moyenne altitude.
Le matériel rocheux
Le Vercors est une zone de tectonique calme et semble s'être trouvé « entre
la Chartreuse fortement comprimée et le Diois vivement bousculé, dans une sorte
d'angle mort de plissement » (R. Blanchard). Il apparaît comme un ensemble régulier
de monts et de vais. En fait malgré cette simplicité apparente, les plis du Vercors
sont plus ou moins rejetés vers l'Ouest. Sur les bordures, on trouve ainsi quelques
plis couchés, voire charriés, et des sources thermales indiquant une orogénie récente
et complexe. Tout le centre, c'est-à-dire les trois quarts du massif, présente une sim
plicité très grande. La rareté d'abaissements d'axes perpendiculaires aux plis, témoigne
de la faible intensité des mouvements tectoniques.
Tout le bâti du Vercors, comme l'a montré J. Blache, est formé d'une puissante
masse de calcaires urgoniens^ très purs, très massifs. Les autres minces assises cal
caires ne jouent à peu près aucun rôle. L'Urgonien est la couche karstique par excel
lence. En surface, au fond des syndicaux se trouvent des placages imperméables ; les
plus importants sont dus aux formations miocènes d'une part, quaternaires d'autre part.
Les dépôts miocènes indiquent l'âge du début de la surrection : le Post-Miocène.
Les quaternaires montrant l'importance des glaciations. Celles-ci ont été
minutieusement étudiées par A. Allix. Le Vercors présente cette puissante originalité
d'avoir échappé aux grands glaciers alpins et de n'avoir eu que des glaciations auto
nomes. A peine peut-on citer quelques kilomètres carrés à l'extrême Nord où l'on
trouve des erratiques cristallins. Toutes les moraines du Vercors sont pratiquement
autochtones. La glaciation, du type inlandsis persista plus tardivement dans les parties
plus humides et plus hautes de l'Est, et plus particulièrement du Nord-Est. Les
moraines ne se trouvent que dans les zones les plus élevées, les fonds de synclinaux
perchés. On ne trouve aucune trace de glaciation dans les vallées de la Bourne, de la
Vernaison ou du Cholet. L'étude minutieuse des dépôts de la vallée de Choranche
montre bien que nous n'avons là que des formations de type « périglaciaire », qu'on
ne peut voir aucune trace de glaciation ou même simplement de langues glaciaires
du type isstrôm.
Le Karst de l'Est (pi. II).
C'est la région des grands lapiaz et des grands gouffres. La grande dépression
synclinale du « Désert » du Vercors se prolonge au Nord par celle du synclinal de
Lans et est dominée par deux longues croupes anticlinales. Si celle de l'Ouest ne
dépasse guère 1.500 m. celle de l'Est dépasse presque partout 2.000 m. d'altitude. La
plus grande partie des eaux s'infiltre, se concentre, en profondeur au fond de l'axe LE KARST DU VERCORS 223
MOYENNE GLISSANTE DES IO ANS
MOYENNE GLISSANTE DES ЪО ANS
PRECIPITATIONS
GRENOBLE
Planche I
Fig. A. — Carte de la région.
1. Limites du Vercors.
2. Principaux cours d'eau souterrains.
3. Axes anticlinaux.
Fig. В et С. — Précipitations à Grenoble depuis 1895.
Les moyennes glissantes des 10 ans et des 40 ans montrent nettement que nous sommes
dans une période sèche. Les mesures effectuées actuellement seront donc plutôt inférieures
à la moyenne.
16 224 J. CORBEL
synclinal alimentant la vallée de la Bourne ou les résurgences de Sassenage. Seule
une partie des précipitations tombées sur les crêtes orientales réapparaît sur le versant
Est, dans les sou

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