Le relief de l Apennin septentrional : faits et problèmes de la partie occidentale - article ; n°2 ; vol.34, pg 89-111
26 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le relief de l'Apennin septentrional : faits et problèmes de la partie occidentale - article ; n°2 ; vol.34, pg 89-111

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
26 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1959 - Volume 34 - Numéro 2 - Pages 89-111
La partie occidentale de l'Apennin du Nord n'ayant fait l'objet d'aucune étude précise, cet article se propose d'en présenter les faits et les problèmes généraux. Le relief a une organisation originale : les parties bordières — calcaires vers la mer, mio- pliocenes vers la plaine du Po — sont réduites au minimum au profit de la masse interne. Cette dernière, dont la structure semble du même genre que dans l' Apennin toscan, mais dont le relief ne présente pas ď orientations dominantes, est surtout taillée dans les argiles d'où émergent des massifs de roches vertes à sculpture glaciaire. Des bassins intérieurs et la physionomie de la bordure padane permettent de penser que cette zone apennine a connu au villafranchien des effondrements qui, semble-t-il, ne se sont pas poursuivis au cours du quaternaire, sauf peut-être sur la côte qui coïncide avec une fracture récente
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Pelletier
Le relief de l'Apennin septentrional : faits et problèmes de la
partie occidentale
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 34 n°2, 1959. pp. 89-111.
Résumé
La partie occidentale de l'Apennin du Nord n'ayant fait l'objet d'aucune étude précise, cet article se propose d'en présenter les
faits et les problèmes généraux. Le relief a une organisation originale : les parties bordières — calcaires vers la mer, mio-
pliocenes vers la plaine du Po — sont réduites au minimum au profit de la masse interne. Cette dernière, dont la structure
semble du même genre que dans l' Apennin toscan, mais dont le relief ne présente pas ď orientations dominantes, est surtout
taillée dans les argiles d'où émergent des massifs de roches vertes à sculpture glaciaire. Des bassins intérieurs et la
physionomie de la bordure padane permettent de penser que cette zone apennine a connu au villafranchien des effondrements
qui, semble-t-il, ne se sont pas poursuivis au cours du quaternaire, sauf peut-être sur la côte qui coïncide avec une fracture
récente
Citer ce document / Cite this document :
Pelletier Jean. Le relief de l'Apennin septentrional : faits et problèmes de la partie occidentale. In: Revue de géographie de
Lyon. Vol. 34 n°2, 1959. pp. 89-111.
doi : 10.3406/geoca.1959.2331
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1959_num_34_2_2331LE RELIEF DE L'APENNIN SEPTENTRIONAL
FAITS ET PROBLEMES GENERAUX
DE LA PARTIE OCCIDENTALE
par J. Pelletier
Résumé. — La partie occidentale de l'Apennin du Nord n'ayant fait l'objet d'aucune
étude précise, cet article se propose d'en présenter les faits et les problèmes généraux. Le
relief a une organisation originale : les parties bordières — calcaires vers la mer, mio-
pliocenes vers la plaine du Po — sont réduites au minimum au profit de la masse interne.
Cette dernière, dont la structure semble du même genre que dans l' Apennin toscan, mais
dont le relief ne présente pas ď orientations dominantes, est surtout taillée dans les argiles
d'où émergent des massifs de roches vertes à sculpture glaciaire. Des bassins intérieurs et
la physionomie de la bordure padané permettent de penser que cette zone apennine a connu
au villafranchien des effondrements qui, semble-t-il, ne se sont pas poursuivis au cours du
quaternaire, sauf peut-être sur la côte qui coïncide avec une fracture récente
Si les grandes divisions régionales de la chaîne apennine semblent assez
nettes et bien établies, c'est évidemment qu'en l'absence d'informations
détaillées sur ces complexes montagnes on ne les étudie qu'à petite échelle.
Dès que l'on cherche à préciser, les difficultés apparaissent et les connais
sances sont moins assurées. Ainsi dès le début de notre étude de l'Apennin
septentrional avons-nous du mal à le séparer de son voisin l'Apennin ligure.
Ce sont cependant des montagnes bien individualisées par leur relief et par
leurs problèmes, tant morphologiques que géologiques.
A l'Ouest, l'Apennin — ou mieux « cordon » de Ligurie ainsi que l'ap
pelle fort justement P. Birot x — est à peine une montagne et une montagne
simple. Les sommets atteignent mais ne dépassent que peu les l.OGQ mètres.
Les formes dominantes sont de grandes surfaces onduleuses coupées par de
profondes vallées. Les problèmes morphologiques paraissent relativement
simples: sur un substratum de structure complexe où de vastes ensembles
de roches vertes sont les seuls éléments résistants repose une couverture
oligocène pour la plus grande part gréseuse, faiblement ondulée, respon
sable de la majorité des formes.
A l'Est, les sommets dépassent partout 1.500 mètres; les formes variées
sont- sculptées dans les calcaires secondaires (Alpes Apuanes); les roches
1. P. Birot, Grands traits de la structure et du relief de l'Apennin. Ann. de Géogr.,
1939, pp. 22-40. J. PELLETIER 90
vertes, ou les grès du « macigno », la largeur de la masse montagneuse est
beaucoup plus grande, dépassant toujours 70 kilomètres, contre 40 dans
l'Apennin ligure: l'Apennin septentrional est une véritable montagne. A
première vue, les problèmes y sont plus complexes; la structure — sur
laquelle on peut encore beaucoup discuter — comporte certainement au
moins une grande nappe de charriage; le relief porte la marque d'une mise
en place tardive dont les témoignages sont rares dans des roches en grande
partie trop tendres pour en avoir gardé quelque souvenir.
Le passage d'une de ces parties à l'autre n'est pas brutal: une zone de
transition commence au promontoire de Portofino, dernier témoignage vers
l'Est de la couverture oligocène discordante, se continue par le massif du
Mte Antola et joint la plaine du Po par l'interfluve Trebbia-Tidone. Là,
déjà, la montagne s'élargit; les couches oligocènes déroulent leurs dernières
formes structurales simples, mais ce n'est qu'à partir de la vallée de la
Trebbia que l'on se trouve vraiment dans l'Appenin septentrional. Encore
faut-il préciser dans sa partie occidentale, car tout en présentant les carac
tères communs que nous avons déjà distingués, cette zone montagneuse n'en
est pas moins partagée en secteurs individualisés.
Ainsi, une coupure essentielle passe par le col de la Cisa: au S-E de ce
col emprunté par la grande route La Spezia- Parme, l'orientation apennine
NO-SE domine les lignes maîtresses de la montagne — la Garfagnana par
exemple — ; les articulations sont relativement nettes; les sommets élevés,
dépassant normalement 2.000 mètres, ont une nette sculpture glaciaire, sont
taillés en grande partie dans les calcaires et les grès, rarement dans les
roches vertes. Jusqu'à Lucques, trois zones longitudinales: Alpes Apuanes,
chaîne centrale gréseuse, zone mio-pliocène peu plissée au Nord, sont nett
ement visibles. Telle est l'image donnée partout2 comme celle de l'Apennin
septentrional; mais, au N-O de la Cisa et jusqu'à la zone de transition
définie plus haut, avec l'Apennin ligure, le paysage est fort différent. Les
lignes maîtresses sont à peu près absentes : en particulier, la direction NO-
SE ne dirige le relief que tout à fait dans sa bordure méridionale. Les som
mets, disposés sans grand ordre et le plus souvent du N au S et de ГЕ à
ГО, sont essentiellement formés de roches vertes et assez peu élevés. Le
Mte Maggiorasca n'atteint que 1 .799 m 3 et la sculpture glaciaire y est faible.
Enfin, les zones bordières diminuent d'importance, principalement celle du
Nord qui disparaît même sur 10 kilomètres, en bordure de la plaine du Po
directement atteinte par les argiles ophiolithiques qui forment 50 % de la
montagne. C'est de ce pays — découpé en 6 provinces, cadres habituels des
géographes italiens — , que nous allons nous efforcer de décrire les carac
tères essentiels.
2. En particulier le texte et la carte de Machatscheck dans: Dos Relief des Erde, 1955.
Tome I p, 365.
3. Altitude officielle depuis la réfection des levées de l'Istituto geografico militare et
1803 (Mte Bue) donnée par presque toutes les autres publications. DE L'APENNIN SEPTENTRIONAL 91 RELIEF
I. Le relief
Dans une montagne où il y a peu de lignes directrices une description
précise du relief est évidemment difficile. Trois zones, bien que fort inégales,
se reconnaissent néanmoins: la région préapennine, au Nord, mince et dis
continue, formée de collines mio-pliocènes, et d'un grand glacis « villafran-
chien », la portion littorale où dans des roches diverses s'impose la direc
tion NO-SE et où le relief s'écroule littéralement dans la mer et enfin,
s'opposant à ces éléments bordiers très dissemblables, la masse de la mont
agne complexe et difficile à décrire.
A. La masse montagneuse
A travers les contrastes offerts: reliefs aigus, avivés par la glaciation
quaternaire des roches vertes du Mte Maggiorasca, gorges profondes que
l'Aveto taille dans les épaisses assises du macigno, ravinements répétés du
bassin de Bedonia par exemple, on peut discerner et exposer un certain
nombre de faits généraux
a) Les caractères généraux. De tous le plus net et le plus visible est la
puissance de la dissection dans un pays de montagne cependant moyenne.
Trois éléments en sont principalement responsables.
La

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents