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• Publié par: abdoule
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Extrait

Les Fiches du En sciences politiques et sociales de la défense

N° 2005-06 Cécile Driesbach

LA GEOGRAPHIE MILITAIRE

Alors que l’histoire militaire et la sociologie militaire ont acquis, sinon leurs lettres de noblesse, du moins le droit d’exister comme champs de la recherche universitaire, l’expression « géographie militaire » ne provoque bien souvent qu’un froncement de sourcil (sceptique ou soupçonneux), suivi, immanquablement, de la référence à l’ouvrage d’Yves Lacoste,La géographie, ça sert, d’abord, à faire la guerre – paru en 1976, et qui est moins une réflexion sur la géographie militaire qu’un pamphlet contre la géographie scolaire de l’époque et contre la guerre du Vietnam.

L’expression même de « géographie militaire » n’est réapparue que récemment dans le champ universitaire. La géographie militaire avait pourtant fait l’objet, à la fin du XIXème siècle, de nombreux écrits, enseignements et tentatives de théorisation, au point d’être parfois considérée comme une branche à part entière de la géographie (au même titre que la géographie rurale par exemple). Le terme a ensuite disparu, au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, pour être remplacé, selon certains auteurs, par celui de « géopolitique » ou de « géostratégie ».

C’est aux EtatsUnis que le terme « military geography » semble d’abord avoir ressurgi, au début des années 1990. Au départ, la réflexion a surtout été le fait d’anciens militaires, mais elle a rapidement gagné le monde universitaire, au point que certaines universités proposent désormais des enseignements de géographie militaire dans le cursus traditionnel de géographie.

En France, la redécouverte – ou la réutilisation – de l’expression est due à Hervé CoutauBégarie et à Philippe Boulanger. Elle n’a cependant jusqu’ici guère dépassé le cercle des revues spécialisées en stratégie ou en histoire militaire, et suscite peu d’intérêt de la part des géographes universitaires.