Les inondations du bassin de l Adour en mars 1930 - article ; n°2 ; vol.6, pg 149-168
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Description

Les Études rhodaniennes - Année 1930 - Volume 6 - Numéro 2 - Pages 149-168
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1930
Nombre de lectures 52
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Fischer
Les inondations du bassin de l'Adour en mars 1930
In: Les Études rhodaniennes. Vol. 6 n°2, 1930. pp. 149-168.
Citer ce document / Cite this document :
Fischer Jean. Les inondations du bassin de l'Adour en mars 1930. In: Les Études rhodaniennes. Vol. 6 n°2, 1930. pp. 149-168.
doi : 10.3406/geoca.1930.6315
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1164-6268_1930_num_6_2_6315LES INONDATIONS
DU BASSIN DE L'ADOUR
EN MARS 1930
PAR JEAN FISCHER
Le mois de mars 1930 restera longtemps tristement célèbre dans
les Annales de l'Hydrologie française. Le phénomène des crues a
joué, en effet, dans toute son ampleur, et l'inondation subite a ra
vagé plusieurs de nos départements du Sud-Ouest. Si l'on peut
parler des cours d'eau des Pyrénées Centrales et Occidentales avec
moins d'émotion que des rivières du Plateau Central, il n'en reste
pas moins vrai que les débordements de l'Adour et des Gaves, pos
térieurs d'une dizaine de jours à ceux du Tarn et de la Garonne
moyenne, nous invitent à rechercher avec soin la nature même de
cette crue, ses causes météorologiques, sa genèse et son évolution *.
I. Causes météorologiques de la crue
Par sa date, la crue récente des cours d'eau du Bassin de l'Adour,
à la fin de la saison froide, et peu avant les inondations classiques
1. Nous tenons à exprimer nos remerciements les plus cordiaux et respec
tueux à M. le professeur A. Allix et à la Commission des Etudes Rhodaniennes,
qui ont bien voulu faciliter nos déplacements dans les bassins de l'Adour et des
3 150 A PROPOS DES INONDATIONS DE MARS 1930 >
qui S3 produisent par excellence dans les Pyrénées atlantiques en
mai-juin, devait présenter des particularités intéressantes -qui la
rattachentà la fois aux deux types de crues que nous avons jadis
établis pour les rivières des Pyrénées occidentales et centrales.
a) Crues d'hiver, déterminées par la présence d'une; dépression,
au nord de l'Europe, de hautes pressions sur la péninsule Ibérique ;
vents d'Ouest avec pluies d'intensité moyenne..
b) Crues de printemps, caractérisées par.de hautes pressions sur
le tiers ouest de la France et sur l'Océan Atlantique, par une pres
sion relativement plus faible, ъ\ l'Est et sur l'Europe centrale ou i
orientale ; vents du nord-ouest, et pluies intenses.
Cette particularité apparaît : en- premier lieu dans l'examen des -,
causes atmosphériques. ,
Causes — Le 10 mars un anticyclone envahissait .
l'Europe par, la péninsule Ibérique (1.015 millibars), tandis qu'un
cyclone qui, depuis le 9, progressait vers l'Est, se déplaçait de l'An
gleterre pour s'établir sur la Scandinavie (980 millibars). Le 1 1 mars
la situation empirait ; la dépression, , dont t le ; centre continuait sa
marche vers la même direction; était de 990 millibars sur toute la;
Scandinavie. En outre, un nouveau noyau de baisse se formait et.
recouvrait ; le nord- de l'Italie (1.000 '.millibars); L'anticyclone; se
renforçait et, sur.toute l'Espagne, s'étendait une pression de 1.020:
àvl.030 millibars (Fig. 1 et 2). Le. 12 mars enfin, le mouvement des
perturbations , restait rapide, . une • nouvelle baisse : envahissait la
Mer du Nord et s'établissait sur la côte ouest des pays Scandinaves.
L'Italie du Nord et principalement le Nord de l'Adriatique étaient,
le siège de pressions inférieures à la normale (990 mb), pendant que;
l'anticyclone se maintenait toujours sur l'Espagne. La persistance
pendant au? moins trois jours - de ces situations atmosphériques ,
dangereuses devait engendrer des isobares d'une direction générale
Nord-Suďet des vents du secteur. Nord-Ouest qui ont soufflé sur
tout le bassin assez violemment,* étant donné que la pente isoba-
rique était relativement forte. Ce tracé isobarique rappelle de très-
Gaves afin d'y étudier la crue de mars 1930. Merci aussi à MM; Lugardon, Lar-
ribau, Torné, les dévoués fonctionnaires des Ponts-et-Chaussées de Mont-de-
Marsan; Pau et Tarbes, qui, depuis des années et toujours de bonne grâce, nous
ont grandement facilité, dans leurs services, notre travail de recherches. .
BASSIN DE l'ADOUR 151
près celui qui donne naissance aux vents déterminant les crues de
mai-juin et s'explique surtout par la présence de pressions élevées-
sur l'Atlantique et de pressions plus faibles sur l'est de la' France et
l'Italie. Il est aussi à peu près certain que la dépression dull mars
Pressions /e 10 /T7aes /ЭЗ о , a"- 7 Л cures :
Fig. I.
sur l'Italie du Nord a influé bien plus sur le régime des vents que la
dépression Scandinave.
Ce fait, nous avions déjà eu l'occasion de le signaler, et la crue de
mars:l930'en fournit un exemple nouveau fort intéressant. Aussi,,
nous voudrions qu'il nousfût permis de faire remarquer combien 152 A: PROPOSEES INONDATIONS DE MARS 1930
un classement de crues de fin février ou mars est parfois bien diffi
cile dans le bassin de l'Adour, puisque certaines apparaissent nette
ment comme des crues d'hiver, alors que d'autres, plus rares cepen
dant, se présententavec le caractère des crues de printemps.
Pressions . /e • f/ fflctrs /ЭЗо , S 7 A Сел /n/'///6cfr.&)
Fig. 2.
Pluies. — Notre opinion est d'ailleurs confirmée par la distribu
tion des pluies qui en a résulté. Comme en mars 1894, les isohyètes
de la crue récente attestent une augmentation régulière des préci
sud,' une diminution sensible de pitations du nord du bassin vers le
l'ouest vers l'est. En effet, la zone de pluviosité maxima; a été re- BASSIN DE L'ADOUR 153
levée dans les Pyrénées Atlantiques, dans les bassins des rivières du
Pays basque. Toute la région comprise entre les bassins du Vert et
Pluies du 10 au 13 mars 1930
Pluies
du Pluies
Stations 10 au 13 mars remarquables
Bassins des Gaves millimètres millimètres
Luz 133 60 le 13
Lourdes 140 49 le 10, 46 le 11
Nay 97 76 le 1 1
Eaux-Bonnes 165 90 le 12
Laruns 199 82 le 12
Arudy 140 63 le 12
Lescun 62(?) »
Aydius 208 92 le 12
Bedous 133 36 le 12
Lourdios 181 86 le 12
Oloron 123 45 le 12
Mauléon 276 115 le 11 et le 12
Orthez 162 65 le 12
St-Jean Pied de Port . 167 78 le 12
Peyrehorade 105 48 le 12
Bassins de l'Adouretde
la Midouze
Pic du Midi 146 69 le 12
Bagnères 85 »
Tarbes 79 »
Maubourguet 48 »
Aire 75 »
Saint-Sever 169 95 le 11
Mont-de-Marsan ... 62 »
Dax 107 49 le 12
Tartas 85 »
des Nives a été le siège de précipitations presque exceptionnelles:
276 millimètres de pluies, du 10 au 13 mars, à Mauléon; 167 milli- ;
1930' 154- A PROPOS DES. INONDATIONS DE MARS
mètres à Saint-Jean Pied: de Port, près de 200 millimètres dans le
bassin des Nives en amont de Cambo. Les bassins des Gaves d'Os-
sau et d'Aspe et particulièrement la zone de moyennes montagnes
n'ont pas été épargnés. On a noté 208 millimètres à Aydius, 181 mil
limètres à Lourdios, 133 millimètres à Bedous pour le bassin d'Aspe
(le chiffre que donne le pluviomètre de Lescun nous paraît erroné,
car . tout : nous ' autorise à croire : que le total pluviométrique a pu
s'élever, à cette station, à 125 ou 150 millimètres),. 199 millimètres
à;Laruns, 165 millimètres aux Eaux-Bonnes; encore est-il certain-
que des pluies plus intenses ont dû arroser les sommets de 1.500 mè
tres environ qui séparent ces deux bassins ou qui s'élèvent à l'Est
du Gave d'Aspe. L'absence complète d'observations nous empêche
d'en fixer la valeur.
Pour son altitude assez faible, le Béarn et le Nord du Pays basque,
ont connu, du 10 au 13 mars, des précipitations abondantes, moins
fortes toutefois que la zone montagneuse du bassin: 123 millimètres
à Oloron, au confluent des Gaves d'Aspe et d'Ossau ; 162
plus près de l'Océan, à Orthez, et, en amont, 140 millimètres à.
Lourdes et 133 millimètres à Luz.
Quant aux bassins des rivières de plaine (Adour.en aval de Mau-
bourguet et Midouze) qui, lors des crues d'hiver, sont des îlots de
pluviosité maxima; en particulier lors des crues de février, ils n'ont
reçu que des précipitations moyennes, exception fa

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