Les installations hydro-électriques géantes de la Société des Forces Motrices de la Truyère - article ; n°2 ; vol.20, pg 371-381
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Revue de géographie alpine - Année 1932 - Volume 20 - Numéro 2 - Pages 371-381
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Publié le 01 janvier 1932
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Maurice Gariel
Les installations hydro-électriques géantes de la Société des
Forces Motrices de la Truyère
In: Revue de géographie alpine. 1932, Tome 20 N°2. pp. 371-381.
Citer ce document / Cite this document :
Gariel Maurice. Les installations hydro-électriques géantes de la Société des Forces Motrices de la Truyère. In: Revue de
géographie alpine. 1932, Tome 20 N°2. pp. 371-381.
doi : 10.3406/rga.1932.5401
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1932_num_20_2_5401ACTUALITÉ
LES INSTALLATIONS HYDRO -ÉLECTRIQUES GÉANTES
DE LA
SOCIÉTÉ DES FORCES MOTRICES DE L4 TRUYÈRE
un On peu sait lent que avant l'aménagement 1914 et auquel hydro-électrique la période de guerre du Massif avai't communCentral,
iqué sa fébrilité, a subi les dépressions du lendemain de l'armistice
pour se réveiller depuis quelques années principalement avec les
aménagements de la Diège et de la Gère, bientôt ceux du Ghavanon
et de Marèges. Mais le plus beau morceau de cette œuvre déjà remar
quable, ce sont les aménagements de la Truyère.
L'équipement des rivières^ du Massif Central exige naturellement
une technique appropriée à leurs conditions physiques. Presque tous
ces cours d'eau ont une pente relativement faible et leur débit est
très irrégulier. L'emploi de barrages-réservoirs constitue donc la
véritable panacée de ces cours d'eau, en permettant avec des débits
de base très inférieurs d'obtenir une production annuelle considé
rable de kilowatts-heure. C'est la technique qui a été appliquée à
immense échelle par la Société des Forces Motrices de la Truyère.
I. — Les conditions physiques.
Les facteurs physiques sont très variables ici, au moins pour ce
qui est de la pente. La Truyère, en aval des bassins tertiaires du
Sud du Gantai, présente une déclivité très faible, puis elle traverse
après le pont de l'Anau une masse de roches très dures qu'elle en
tame difficilement et elle dégringole ensuite avec rapidité vers son
niveau de base d'Entraygues où elle rejoint le Lot. La pente de la
13 HYDRO-ÉLECTRIQUES DE LA TRUYÈRE. 373 INSTALLATIONS
rivière dans cette section est très forte : 25 mètres au kilomètre en
aval du pont de la Gadène. C'est là une déclivité très rarement
atteinte le long d'une grosse rivière du Massif Central.
En revanche, le débit est relativement faible et inconstant. Pour
s'en assurer, il n'est que de comparer les chiffres d'abondance à ceux
des rivières alpestres.
Pour les débits, les rapports entre les débits extrêmes sur les
torrents alpins sont de 21,7 pour l'Isère à Moûtiers, de 72 pour
l'Ubaye à Barcelonette, tandis qu'ils sont de 600 sur la Truyère.
Dans les grandes crues, l'Isère à Grenoble, avec un bassin versant
de 5.500 km2, n'a jamais roulé plus de 2.000 тз-sec., tandis que la
Truyère à Entraygues, pour un bassin de 3.298 km2 a donné un
maximum de 2.800 тз-sec.
On voit donc avec quelle acuité se présentait la nécessité de corri
ger, dans la mesure du possible, de telles irrégularités, d'étoffer les
débits, de tirer parti même des crues. On y est parvenu, comme
nous allons le voir rapidement, en conjuguant la technique alpine
des hautes chutes avec celle des barrages-réservoirs à grande capac
ité.
П. — Les ouvrages de retenue.
L'ouvrage capital des installations de la Société des Forces Mot
rices de la Truyère est constitué par le barrage de Sarrans.
Au pied de celui-ci se trouve l'usine du même- nom, dont le canal
de fuite débouche dans la retenue d'un petit barrage, dit barrage de
la C»adène.
En parallèle avec celui-ci un autre ouvrage retient les eaux de
la Bromme et les amène dans le tunnel de l'usine souterraine de
Brommat.
Ainsi, un grand barrage, celui de Sarrans, avec usine de pied de
barrage de 150.000 chevaux sous 100 m. de chute, puis des barrages
réduits et de grands tunnels d'amenée aboutissant à une immense
usine souterraine de 240.000 chevaux sous 260 т., tel est le schéma
des installations générales actuelles de la Société des Forces Motrices
de la Truyère.
Le tout est complété par un poste électrique de 300.000 kilowatts
à 220.000 et 150.000 volts.
A) Barrage de Sarrans. — Vue d'ensemble sur son rôle de régul
arité. — Le barrage de Sarrans est construit à l'entrée des gorges
auxquelles nous faisions allusion ci-dessus. La Truyère pénètre dans
ces gorges entre des murailles granitiques, dont celle de la rive
gauche en particulier s'élève abrupte à plus de 150 m. de hauteur
au lieu dit de la Roche-Perdrière (pi. I). 374 MAURICE GARIEL.
C'est le point que l'on a choisi pour l'emplacement du barrage
projeté.
Le type de barrage adopté a été celui du barrage-poids classique
à profil triangulaire, calculé suivant la circulaire du Ministère des
Travaux publics du 19 octobre 1923 et la décision ministérielle du
7 juin 1930.
Le fruit amont a été admis de 0,03 et le fruit aval do 0,7.
L'axe du barrage est légèrement incurvé suivant une courbe de
475 m. de rayon.
La hauteur du barrage est de 105 m. en moyenne et la longueur
de sa crête de 226 m.
Les cotes sont les suivantes :
Cote de la crête 651 de la retenue maximum 646
Cote de la minimum 624
Cote du niveau de l'eau dans le réser
voir de la Gadène 556,75 maximum
550,80 minimum
La surface du réservoir correspondant à la cote maximum est
d'environ 1.000 hectares.
La capacité totale du réservoir créé par le barrage de Sarrans est 308 millions de тз, dont 172 millions environ seront nor
malement utilisables entre les cotes maximum et minimum ci-
dessus.
La chute disponible à l'usine de Sarrans variera de 93 à 67 m.
environ. La chute moyenne sera donc de 80 m.
La cote de restitution dans le canal de fuite de l'usine de Brommat
étant de 294 m. 50 en eaux moyennes, on voit donc que la chute
brute totale disponible entre les deux usines de Sarrans et de Brom
mat variera de :
646 — 294,50 = 351 m. 50
à 624 — = 329 m. 50
On peut donc dire que l'on dispose d'une réserve de 172 millions
de m3 d'eau sous une chute brute totale moyenne de l'ordre de
340 m.
Ceci représente en énergie potentielle :
340 x 172 X 109 - 58.500 x 10» kilogrammètres
ou, à raison de 368.000 kilogrammètres par kilowatt-heure :
159 millions de kilowatts-heure
emmagasinés à l'état brut dans le réservoir de Sarrans.
En tenant compte du rendement des divers ouvrages et des ma
chines hydrauliques et électriques, soit globalement 80 %, on peut I. — La Roohe-Perdrière. Emplacement du futur barrage de Sarrans Pl.
Le trait noir en indique le sommet. INSTALLATIONS HYDRO-ÉLECTRIQUES DE LA TRUYÈRE. 375
compter que l'énergie nette emmagasinée dans la tranche disponible
du barrage de Sarrans sera de l'ordre de 125 millions de kilowatts-
heure disponibles sur les barres des usines de Sarrans et de Brom-
mat.
Le débit spécifique de la Truyère à Sarrans par km2 de bassin
versant est de 16,3 lit. -sec. et le bassin versant de la Truyère au
barrage de Sarrans est de 2.400 km2. Il en résulte que le débit moyen
annuel de la Truyère au barrage de Sarrans est de 39,2 тз-spc.
Ce débit assure le remplissage de la tranche utile indiquée ci-
dessus en un nombre de secondes de :
172.000.000 : 39,2 = 4.400.000 secondes
= : 3.600 = 1.230 heures.
On pourrait donc théoriquement remplir le réservoir et le vider
environ 7 fois par an, ce qui représenterait une production d'énergie
d'environ 875 millions de kilowatts-heure. En fait, il est impossible
qu'il n'y ait aucune perte d'eau étant donnée la soudaineté des crues
et l'impossibilité où sont les ouvrages de les emmagasiner et de les
utiliser intégralement. Il faut donc compter sur une production un
peu inférieure que l'on peut évaluer à environ 800 millions de k
ilowatts-heure par an en année hydraulique moyenne, cette production
pouvant atteindre 1 milliard de kilowatts-heure dans les années hy
drauliques favorables.
Il y a lieu, en outre, de noter la qualité exceptionnelle de l'énergie
ainsi livrée qui provi'ent du jeu à la fois saisonni

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