Les paysages australiens du Quaternaire  - article ; n°390 ; vol.72, pg 129-147
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Les paysages australiens du Quaternaire - article ; n°390 ; vol.72, pg 129-147

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Description

Annales de Géographie - Année 1963 - Volume 72 - Numéro 390 - Pages 129-147
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Joseph Gentilli
Les paysages australiens du Quaternaire
In: Annales de Géographie. 1963, t. 72, n°390. pp. 129-147.
Citer ce document / Cite this document :
Gentilli Joseph. Les paysages australiens du Quaternaire . In: Annales de Géographie. 1963, t. 72, n°390. pp. 129-147.
doi : 10.3406/geo.1963.16370
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1963_num_72_390_16370ANNALES DE
GÉOGRAPHIE
№ З90. - LXXIIe année Mars- Avril 196З
Les paysages australiens du Quaternaire
par J. Gentilli
II y a déjà un accord général sur la simultanéité des changements à
longue échéance des deux côtés de l'équateur. Arrhenius (1950) découvrit
que le contre-courant equatorial ne se déplaça aucunement au cours du
Pleistocene. Willett (1953) discute d'une façon très efficace les données
connues qui prouvent cette simultanéité. Tout récemment, Wolsdtedt
{comm. verb.) nous assure l'avoir vérifiée dans la Nouvelle-Zélande. Mais, bien
que ces changements de climat au Pleistocene aient été simultanés dans les
deux hémisphères, il faut se rendre compte des différences profondes entre
les vastes surfaces continentales de l'hémisphère Nord et les étendues océa
niques immenses de l'hémisphère Sud. A une recrudescence climatique
donnant un glacialisme farouche de l'un des côtés de l'équateur, correspondit
une pluviosité opulente de l'autre côté. Au Glacial boréal s'opposa le Pluvial
austral; ce dernier se rapproche plutôt des Pluviaux du Moyen-Orient
(Butzer, 1958).
Durant PÉocène et au début de l'Oligocène.
L'Australie jouissait d'un climat humide subtropical, dont sont témoins
des fossiles d'arbres comme Cinnamomum, Magnolia, Tristania, Ficus, et,
parmi les conifères, Phyllocladus, Podocarpus, Callitris, Cupressoxylon. Il est
vrai que quelques espèces de ces genres poussent aujourd'hui dans les domaines
climatiques steppique et méditerranéen, par exemple Ficus carica
Ann. de Géog. — lxxii» année. ANNALES DE GÉOGRAPHIE 130
glauca. Il faut souligner aussi qu'on a trouvé de nombreux restes fossiles de
Nothofagus, dont les espèces vivantes préfèrent les climats humides tempérés,
soit montagnard, soit océanique. A cette époque, la Grande Baie Australienne
était bien plus étendue qu'à présent vers le Nord. Le lac Eyre était énorme
et ses rives étaient couvertes de bois et de forêts (David et Browne, 1950).
Nous savons qu'Emiliani (1956) mesura des températures oligocènes atlan
tiques pareilles à celles de l'époque actuelle.
Le Miocène.
Il apporta une sécheresse intense et prolongée, à laquelle on doit l'endur
cissement de la cuirasse latéritique encore si répandue à notre époque. Le
Sud-Est du continent australien resta cependant humide, comme en
témoignent des restes de Cinnamomum, de Laurus et de Sterculia. Selon les
données atlantiques d'Emiliani (1956), le climat aurait été frais. Le climat
redevint ensuite plus humide, mais auprès des résidus des plantes laurisilves
subtropicales on trouve aussi les restes fossilisés de В 'anksia et ď Eucalyptus.
Peut-on envisager un paysage pliocène où des plateaux latéritiques et des
dorsales pierreuses dominent des plaines fertiles, abritées et riches en eaux ?
Quelles que soient les causes des glaciations pleistocenes, nous pouvons
leur attribuer un développement exceptionnel de la circulation atmosphér
ique zonale. L'Australie méridionale en reçut un climat océanique pluvial ;
ses côtes occidentales et méridionales furent fouettées par les grands vents
de l'Ouest. Le triangle méditerranéen, aujourd'hui long de quelque 2 500 km,
était alors presque effacé et déplacé bien plus au Nord, vers le Tropique.
L'intensification des alizés produisit une bande de convergence intertropicale
amplifiée. Le dédoublement du front intertropical était très fréquent en
été, et les pluies orageuses de la mousson pénétraient presque au cœur du
continent. La zone des hautes pressions se réduisait à une série d'anticyclones
isolés mais très intenses.
Le témoignage des fossiles retrouvés aux gîtes pleistocenes d'âge inconnu
ne nous renseigne aucunement au sujet des conditions écologiques à un
moment donné, soit à cause de l'incertitude chronologique, soit à cause de la
variabilité évolutionnaire des individus au sein de l'espèce. A présent aussi,
on trouve des écotypes qui doivent leurs caractères à l'influence du milieu
physique ou chimique. Dans la même espèce, un milieu produit une popula
tion avec une série de caractères, et un autre milieu une population
assez différente ; une systématique démodée en aurait fait deux sous-espèces,
sinon deux espèces distinctes. Une variation continue de climat peut aussi
produire une variation morphologique continue dans une population ani
male ou végétale, pour laquelle nous proposerions le terme clination.
Or, si le témoignage des fossiles se fonde sur les deux extrémités d'une
clination, ou bien sur deux écotypes de la même espèce, il peut bien arriver
que des déductions fausses en résultent. Et dans les grands espaces australiens
nous devrons bien croire à l'existence de beaucoup de clinations et de maints
écotypes. PAYSAGES AUSTRALIENS DU QUATERNAIRE 131
TABLEAU I
Corrélation du Pleistocene australien supérieur
Traces de paysages australiens Age Nomenclature Niveau Date (A.P.)1 européenne MARIN du même Âge
10 000 Salpausselkâ —il à —40 Plates-formes du SO avec des coraux ;
climat devenant chaud. Allerod
Ancien Dryas
13 520 Tourbe et marne en Tasmánie du NO. PlateBoiling forme du SO et de la Grande Barrière. Masurien
Daniglacial
20 000
Wurmien —100 Calotte glaciale en Tasmánie occidentale ;
principal glaciers au Kosciusko ; pluvial ailleurs.
Niveau de base du karstisme de la Grande 30 000 Barrière de Coraux.
37 500 Hêtre, Drimys, fougère géante à l'île King
Aurignacien 40 000
50 000
Premier Wurm Glacialisme tasmanien. 60 000
70 000
Epi-Monastirien + 3 à 5 Terrasses marines à Port Campbell, V.
80 000
90 000
Monastirien Snp. + 7,5 Terrasses marines de Woakwine, S.A.,
de Port Fairy, V., et de la Tasmánie.
100 000 Eruptions des basaltes du Queensland
septentrional et du Victoria.
1. A.P. = avant le présent.
Il peut arriver que de nombreuses populations biologiques disparaissent
dans une période très courte, à la suite d'un changement catastrophique.
Nous pouvons citer la mort de millions de mollusques littoraux sur la côte
occidentale australienne dans les deux jours où une température caniculaire
exceptionnelle coïncida avec une basse marée exceptionnelle, ou bien la
mort de centaines de milliers d'arbrisseaux de mulga (Acacia aneura) à la
suite d'une série de sécheresses exceptionnelles aggravée, bien sûr, par la
présence des brebis. Nous pouvons citer aussi les expériences de Boden (1958)
qui planta au même endroit des graines à' Eucalyptus fastigata recueillies ANNALES DE GÉOGRAPHIE 132
sur les pentes de la même montagne, dans trois sites séparés de quelques
centaines de mètres seulement. Les gelées tuèrent plus d'une moitié des
plantes provenant de l'altitude plus basse, tandis que les plantes nées des
graines des pentes supérieures ne souffrirent aucun dégât. Nous
pouvons en déduire qu'une baisse de température exceptionnelle pourrait
éliminer une grande partie de la population forestière des pentes inférieures.
Si les témoignages paléobiologiques présentent des difficultés, les témoi
gnages sédimentaires sont bien souvent énigmatiques. Il y a des terrasses
marines ou fluviales, il y a des dunes à présent immobiles, mais leur âge
demeure mystérieux, faute de fossiles caractéristiques. De grands espoirs
fondés sur des « espèces-témoin » se sont avoués chimériques lorsque les
prétendues « » furent retrouvées, vivantes, dans le milieu
écologique contemporain. En effet, c'est la proximité chronologique du
Pleistocene qui le rend si difficile à saisir.
Nous nous proposons d'examiner les témoignages principaux des paysages
pleistocenes australiens en o

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