Morphologie structurale et morphologie climatique - article ; n°317 ; vol.59, pg 321-335
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Description

Annales de Géographie - Année 1950 - Volume 59 - Numéro 317 - Pages 321-335
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1950
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Cholley
Morphologie structurale et morphologie climatique
In: Annales de Géographie. 1950, t. 59, n°317. pp. 321-335.
Citer ce document / Cite this document :
Cholley André. Morphologie structurale et morphologie climatique. In: Annales de Géographie. 1950, t. 59, n°317. pp. 321-335.
doi : 10.3406/geo.1950.13107
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1950_num_59_317_13107317. — LI Xe année. Novembre-Décembre 1950. №
ANNALES
DE
GÉOGRAPHIE
son énumérées — à Notre fondement partir morphologie et des décrites ET données même, MORPHOLOGIE uniquement si est de l'on essentiellement la structure songe pour qu'elle STRUCTURALE — elles-mêmes un structurale représente CLIMATIQUE ensemble et ; l'effort on de plus peut formes ou pour dire moins jusqu'alors expliquer que exacc'est
tement classées. Elle nous fournit une description raisonnée des différentes
étapes de la mise en valeur ou de la destruction du canevas structural par le
jeu de l'érosion normale. On sait que deux facteurs sont susceptibles d'orient
er, de faciliter ou de contrarier cette action : la disposition des roches (struc
ture proprement dite) telle qu'elle résulte de la tectonique ; leur composition
chimique et leurs propriétés physiques (résistance, cohésion, homogénéité,
perméabilité).
L'action de l'érosion normale ayant, dans la plupart des cas, pour effet
de dégager et de mettre en valeur la structure, on a pris l'habitude de consi
dérer comme correspondant à une phase de maturité celle où dominent les
formes structurales, c'est-à-dire celle où la morphologie est, à. proprement
parler, structurale. Au contraire, l'effacement plus ou moins total de l'action
structurale et l'apparition de formes séniles sans rapport avec la structure
représentent le terme ultime de l'évolution morphologique. Ainsi est née une
conception cyclique de la morphologie. Enfin, si l'équilibre entre les forces
d'érosion et la morphologie vient à être rompu, surface d'érosion ou péné
plaine sont «rajeunies» et la reprise d'érosion provoque une nouvelle fl
oraison de formes structurales. L'enchaînement ainsi esquissé peut se renou
veler jusqu'à, ce que soit atteint le tréfonds cristallin dont la structure
indifférenciée et le matériel rocheux sensiblement homogène sont impropres
à imposer des directions précises à l'érosion.
Outre qu'elle satisfait pleinement l'esprit, en établissant un rapport de
nécessité entre les familles de formes observées et les types de structure
correspondants, cette vue des choses a permis de préciser la marche et le
mécanisme de l'érosion ; et, en éclairant la coïncidence qui existe entre les
grands ensembles morphologiques et les unités structurales essentielles, de
mettre de l'ordre dans notre représentation morphologique de la planète.
AHN. DE GÉOG. LIX» ANNÉE. 21 ANNALES DE GÉOGRAPHIE 322
On doit convenir cependant que la structure est parfois impuissante,
même dans le domaine de l'érosion normale, à tout expliquer.
Les exemples abondent pour le montrer : on sait que certains granites se
comportent comme des roches tendres dans les climats chauds à tendance
aride ; au milieu des schistes, ils coïncident avec les régions déprimées, alors
que, dans nos pays tempérés humides et frais, ce sont toujours eux qui
forment les sommets. Certes, la contexture de la roche1 et sa composition
chimique expliquent en partie ce comportement, mais c'est bien le climat
qui est le principal responsable.
Un massif ancien, comme les Vosges ou le Massif Armoricain, offre,
on le sait, des sommets de forme doucement convexe se dressant au-dessus
de versants exceptionnellement déchirés par de grands escarpements rocheux.
Que ces sommets dérivent d'une ancienne surface de pénéplanation primaire
ou tertiaire, cela ne fait pas de doute, quand on peut repérer sur certaines
étendues planes ou légèrement ondulées des dépôts caractéristiques. On la
reconnaît aisément dans les lambeaux de plateau qui en sont les restes
directs; et l'œil la reconstitue sous la forme d'un plan idéal tangent aux
sommets disposés aux alentours.
П n'est pas moins certain que ces sommets, pris individuellement et
considérés dans leur forme actuelle, résultent de l'action de l'érosion récente,
c'est-à-dire répondent à un mode particulier de décomposition des roches
cristallines et de mise en marche des matériaux (creeping) imposé par le
climat.
Quel contraste, quand on prend contact avec des roches de même nature
dans la partie occidentale de la Corse. Les versants, déchirés par les esca
rpements rocheux, encombrés de pierrailles ou hérissés de blocs éboulés dans
un désordre capricieux, qui rendent la marche si pénible à travers le maquis,
révèlent l'action d'une érosion dont on retrouve les effets sur toutes les pentes
des montagnes méditerranéennes. Quant aux crêtes dentelées, dont les som
mets les mieux dégagés rappellent certains pics alpins, nous savons qu'elles
portent la marque d'une action glaciaire qui a laissé des traces indiscutables
dans les cirques qu'elles délimitent.
Les bassins sédimentaires réalisent dans la partie septentrionale du
Sahara d'aussi belles unités structurales que dans le Bassin Parisien et l'on
y retrouve cuestas, dépressions subséquentes, plateaux de revers, percées
conséquentes, comme dans tous les bassins sédimentaires où les couches
s'inclinent faiblement et comportent une alternance assez régulière de
couches dures et de couches tendres. Mais les pentes ne sont pas aménagées
de la même façon et les dépressions révèlent l'action d'agents d'érosion dont
on ne retrouve pas la moindre trace dans le Bassin Parisien. Il ne s'agit pas
de faits mineurs (regs, croûtes, escarpements ruiniformes) qui composent ce
que l'on a appelé la «livrée» du désert, mais de formes fondamentales (sur-
1. Voir P. Birot, Essai sur quelques problèmes de morphologie générale, Lisbonne, 1949. —
Voir aussi Fr. Ruellan, La décomposition et la désagrégation du granite à biotite au Japon et en
Corée, et les formes du modelé qui en résultent (C. r. Congrès Int. Géogr., Paris, 1931, t. II, p. 670). MORPHOLOGIE CLIMATIQUE 323
faces structurales finement dégagées, réseau de vallées mal ou non hiérar
chisées, dunes, etc.) qui ne peuvent s'expliquer que par l'action durable
d'agents d'érosion systématiquement imposés par le climat.
De toute évidence, le facteur décisif est bien le climat1. Et l'on comprend
le succès obtenu par l'expression de morphologie climatique. Elle marque, en
quelque sorte, la réaction contre l'attitude de la majeure partie des géo
graphes qui ont fait de la structure le principe de toute morphologie.
Cependant ceux qui se sont servi de cette expression ont le plus souvent
négligé d'en préciser le sens. Aussi a-t-elle jeté la confusion dans certains esprits.
Elle recouvre d'abord des faits signalés depuis longtemps dans les traités de
morphologie, qui, quoique tout pénétrés du postulat delà structure, réservent la
place qu'ils méritent au «relief glaciaire» et au « modelé désertique », dus,
dit Cotton, a des accidents climatiques2.
En second lieu, l'expression de morphologie climatique ne désigne pas
correctement la réalité qu'elle veut saisir. Elle englobe des choses très diffé
rentes. Dans le cas, par exemple, du modelé désertique ou du relief glaciaire,
elle attribue à un agent particulier, le glacier ou l'érosion dite aride (ce qui
est une abstraction fâcheuse), le façonnement du relief. Mais nous savons
bien que ces agents ne sont pas seuls en action. Bien d'autres processus
collaborent avec les glaciers à, l'œuvre qu'ils réalisent; quant à l'érosion
désertique, elle exprime, à côté de l'érosion mécanique et chimique, l'action
du ruissellement en nappe, celle des oueds, enfin celle du vent.
En réalité, il n'y a pas deux morphologies, il n'y en a qu'une ; et sa genèse
est liée à l'action des facteurs d'érosion imposés par le climat. Mais nous
avons tort de

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