INTRODUCTION1. LE CONTEXTE POLITIQUE ET JURIDIQUE 1.1 La politique de développement 1.2 Le plan juridique2. LES PRINCIPAUX ENJEUX 3. LA DYNAMIQUE TOURISTIQUE MONDIALE 4. LETAT DES LIEUX DU SECTEUR DU TOURISME 4.1 Les points forts de loffre touristique algérienne 4.2 Les faiblesses de loffre touristique algérienne 4.3 Les défis à relever 5.LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR 5.1 La stratégie durable et concertée 5.2 Les objectifs 5.5Les principaux paramètres de lévolution socio-économique 6. LE PLAN DACTION 6.1 Mise à niveau des prestations de services touristiques6.2 Incitation et appui a linvestissement touristique 6.3 Ressources humaines et formation 6.4 La promotion et la communication 6.5 Renforcement du cadre institutionnel 6.6 Les actions engagées 6.7 Les synergies intersectorielles Conclusion
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INTRODUCTION De par les nombreux atouts dont il dispose en termes de richesse et de diversité des gisements touristiques, de proximité des principaux marchés émetteurs, de lexistence dune demande intérieure en croissance, dune infrastructure de base appréciable (ports et aéroports, réseaux routier et ferroviaire, progrès significatifs dans le domaine des télécommunications ) et dune dynamique économique – avec le programme complémentaire de soutien à la croissance 2005/2009 et les programmes Sud et Hauts Plateaux - génératrice dun tourisme daffaires pouvant constituer un vecteur de développement et de stimulation des autres formes de tourisme, notre pays peut légitimement prétendre à se positionner comme une véritable destination touristique du Bassin méditerranéen et bénéficier desretombées économiques et sociales escomptées.Il est, cependant, clair quesi lexistence datouts et de potentialités est une condition nécessaire, elle estloin dêtre suffisantepour amorcer le développement du tourisme et le hisser à un niveau de concurrence qui lui permette de conquérir des parts de marché significatives. La concrétisation de cet objectif nécessite de réunir les conditions permettant, dans le cadre dune politique incitative ambitieuse et réaliste, la levée de toutes les contraintes qui pèsent sur linvestissement, notamment en matière daccès au foncier et aux financements mais aussi de professionnalisation accrue des activités, de formation et de valorisation des ressources humaines, de marketing et de promotion, avec pour finalité de transformer progressivement les potentialités dont nous disposons en une véritable offre touristique de qualité contribuant de manière substantielle à la diversification des sources de revenus du pays.
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1. LE CONTEXTE POLITIQUE ET JURIDIQUE1.1La politique de développement secteur est confortée par un du contexte marqué par la volonté des pouvoirs publics en faveur de la relance du secteur du tourisme. •de la République (avril 2004) souligneLe programme du Président lexistence de«gisements de richesse encore peu exploités à limage de la pêche, des mines et du tourisme», lesquels pourdes mesures incitativesdoivent être prises en vue defavoriser linvestissement, •Le programme gouvernemental confirme que la conjoncture nationale est désormais propice au décollage effectif de lactivité touristique, affirmant que«le tourisme est un atout à travers lequel lAlgérie doit relever le niveau de ses recettes extérieures et augmenter ses capacités de création demplois avec, notamment, limpact de cette activité sur tout le secteur des services».•La dynamique générée parle programme de relance économique (PCSC 2005/2009), permettra au secteur du tourisme de bénéficier des retombées en termes dinfrastructures économiques, notamment de transport et de communication, de développement desPME/PMI et de répondre ainsi à la demande additionnelle en produits et services touristiques. 1.2 Sur le plan juridique, le cadre de développement du secteur du tourisme est formalisé à travers laloi n°03-01 relative au développement durable du tourismequi en fixe les principes et en précise lorientation. Larticle 10 de cette loi dispose quele développement touristique sinscrit, dans ses objectifs et ses finalités, dans la politique nationale daménagement et de développement durable à la conformémentloi n°01/20 relative à laménagement et au développement durable. Il est également formalisé à travers la loi n°03-03 qui définit les principes et les règles didentification, de protection, daménagement, de promotion et de gestion des zones dexpansion et sites touristiques. En terme dobjectifs, et au delà desaspirations à contenu essentiellement économique, ces deux textes réaffirmentla volonté de lEtat de préserver lenvironnement, daméliorer le cadre de vie et de valoriser le potentiel naturel, culturel et historique du pays ainsi que de mettre en valeur le patrimoine touristique nationaltel quénoncé dans larticle 5 qui souligne la nécessité dune offre touristiqueginaleiro,viecompétitet durable.
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Dans ce cadre, la promotion et le développement du secteur du tourisme nécessitent le parachèvement du cadre juridique à laide de mesures réglementaires et institutionnelles appropriées. Aussi, l Etat doit-il veiller : les infrastructures publiques existantes par la voie duà valoriserpartenariat, des contrats de gestion et de la privatisation , linvestissement pour la mise en valeur des atouts età encourager potentialités, (balnéaire, saharien, climatique, thermal, culturel, cultuel,…) à promouvoir l'efficience des agences de tourisme et de voyages, notamment en matière de réceptif, et enfin, à inciter collectivités locales et les associations, les notamment les offices locaux de tourisme, à valoriser leurs atouts par le biais dactions promotionnelles. Une attention particulière doit être accordée aux régions du Sud et des Hauts Plateaux pour lesquelles « la promotion et lencouragement du tourisme seront intégrés dans les programmes de développement pour valoriser nos atouts exceptionnels, rentabiliser les infrastructures réalisées et améliorer les ressources et lemploi au profit des populations locales ». 2. LES PRINCIPAUX ENJEUX Compte tenu des impacts socio-économiques attendus, lEtat soutient, à travers des mesures spécifiques, leffort de développement touristique, et ce, dautant plus que la sérénité retrouvée de lAlgérie plaide fortement, aujourdhui, pour une reconsidération de la place et du rôle que doit jouer ce secteur dans léventail des activités économiques nationales. Les spécialistes saccordent sur les enjeux qui fondent toute politique de développement durable du tourisme : Enjeux économiques: outre les ressources en moyens de paiement extérieurs que procure le tourisme et leur effet sur la balance des paiements, le tourisme favorise le développement des autres activités. :Enjeux demploi et de développement localsecteur à forte densité de main dœuvre, le tourisme génère, outre des emplois directs, des emplois indirects et représente un moyen efficace dinsertion dun grand nombre de jeunes dans la vie professionnelle. Il contribue, à ce titre, à fixer les populations et à limiter lexode vers dautres régions plus pourvoyeuses demplois et de revenus. Il constitue, par ailleurs, une opportunité forte pour limpulsion de dynamiques économiques locales.
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Enjeux environnementaux et daménagement du territoire: le tourisme constitue un des éléments clés de toute politique daménagement du territoire quant il nest pas lui-même le premier facteur structurant dun espace géoéconomique ou dun territoire. De plus, vecteur de sensibilisation et de diffusion pédagogique des principes liés à lenvironnement, le tourisme contribue au développement, dans une logique de préservation des ressources, et soppose à toutes formes dexploitation pouvant constituer une menace pour lenvironnement. Enjeux culturels :Facteur douverture et déchanges interculturels, le tourisme permet la valorisation du riche patrimoine culturel matériel et immatériel de notre pays.
:Enjeux dimagele tourisme constitue un facteur damélioration de limage du pays et contribue fortement à lattractivité de la destination Algérie, notamment en matière dinvestissements.
3. LA DYNAMIQUE TOURISTIQUE MONDIALE Le tourisme et les voyages sont devenus des consommationsatelrtenemiv stables les grands pays émetteurs, en dépit des crises sécuritaires, pour sanitaires et des catastrophes naturelles. Lacarte du futur de la demande touristique ressortir que le fait facteur le plus important de changement qui influencera durablement la demande mondiale en tourisme estle changement des répartitions des groupes d'âges (vieillissement de la population) au niveau des marchés émetteurs.- La seconde tendance observée est liée à laréduction du temps de travail et à létalement des congésqui influent surla multiplication des séjours courtset surles loisirs de proximité. - Il faut également soulignerla systématisation progressive des technologies de linformation et de la communication, par la illustrée progression de la réservation par le biais dInternet et lachat en ligne de produits de plus en plus diversifiés. - Par ailleurs,lengouement est important pour des produits plus éthiques et plus authentiques, soucieux de la protection de lenvironnement, du contact avec les cultures locales et les modes de vie des populations. Cette tendance se remarque dans la croissance de la
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demande sur des produits plus personnalisés, au dépens des voyages entièrement forfaitisés .La dynamique touristique confirme le poids de plus en plus important du tourisme dans léconomie mondiale. Selon lOrganisation Mondiale du Tourisme (OMT), le tourisme a connu, au cours des dernières années, une progression significative des arrivées et des recettes, dépassant les taux de croissance économique. En effet, le nombre darrivées de touristes internationaux dans le monde sest accru : - de 73 millions,en 2004 par rapport à lannée 2003, atteignant un niveau de763 millions,progression record de10,1%, - et de 42 millions en 2005 par rapport à 2004, atteignant un niveau de808 millions, progression de5,5%,supérieure au taux annuel de 4,1%enregistré sur le long terme, par lOMT. Les gains produits par le tourisme international ont atteint623milliards de dollars US, en 2004. Au niveau mondial, le tourisme représente207millions demplois, soit8%de lemploi total. Il représente également10% PNB et du12% du PIB mondial.Dans les pays de lUE, il se place commedeuxième activitééconomique. LEurope a reçu, en 2005, la moitié des flux mondiaux avec 443,9 millions de touristes. Les 21 pays du Bassin Méditerranéenont accueilli, en 2004, plus de 260millions darrivées internationales, soit34%des flux, ce quien fait la principale région touristique du monde.Les activités touristiques contribuent à concurrence de13%aux exportations de biens et services et pour23%à la valeur ajoutée du seul secteur «services». Lensemble des pays riverains de la Méditerranée recevrait, selon les projections de lOMT,près de 400millionsde touristesen2025. Au niveau maghrébin, le Maroc et la Tunisie ont, selon les données de lOMT, respectivement enregistré, en 2004,.5165.000 et00.899.50arrivées internationales. Par rapport à 2004, la croissance en 2005 est de 11,5% pour le Maroc, soit 6.150.000 et de 7,5% pour la Tunisie, soit 6.447.000 arrivées.
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A lhorizon2010,ces deux pays tablent chacun sur un flux de10 millionsde touristes. En termes financiers, ces deux pays ont engrangé, en 2004 : Recettes du tourisme Dé PaysinternationalpeinnsteersndautitoonuarlismeDépensesmoye$nnespartouriste(Milliards de US$) (Milliards de US$) Maroc3,921 0,575 709 Tunisie1,910 0,326 318 Source OMTQuelle estla part de lAlgérieles flux en direction du Maghreb ?dans Au regard des performances de nos voisins, les résultats en termes darrivées internationales de notre pays restent modestes. En2004, le nombre darrivées était de.819.2331dont2.86636téresargn et865.157 résidents à létranger. Il faut noter que depuis Algériens lannée2000, les chiffres concernant lesarrivées détrangers en sont nette progression, avec une croissance moyenne de20,4% par an.Les arrivées desnationaux résidents à létranger ont enregistré sur la même période un taux moyen de croissance de5,8% par an. Les arrivées de touristes, toutes catégories confondues, ont connu de 2000 à 2004 une croissance moyenne de9.2% par an. Afin 2005,.1090.344 arrivées dont.102644 étrangers et101.084.8nationaux résidents à létranger, ont été enregistrées, soit une progression de près de16,9 %rapport à 2004 pour le total des arrivées, depar 19,8%pour les étrangers et de15,8%pour les nationaux résidents à létranger. 2003 2004 20052000 2001 2002 5.984 901.446 998.000 1.166.287 1.233.819 1.443.090 Flux global86 étrangers 175.538 196.229 251.145 304.914 368.662 441.206 nationaux résidents à létranger 690.446 705.217 746.855 861.373 865.157 1001884 Recettes touristiques en millions95.70 99.50 133 162 173 -de US$Source : MICL et Banque dAlgérie
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1600000 1400000 1200000 1000000 800000 600000 400000 200000 0 TOTAL étrangers résidents 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Cette évolution donne un taux global moyen de croissance 2000/2005 de10,7% par an, dont 20,3% pour les étrangers, et 7,7% pour les nationaux résidents à létranger. A titre de repère indicatif,la projection tendancielle, à 2015, du taux de croissance annuel moyen (10,7%) de la période 2000/2005 donne un flux total de 4.000.000 de touristes internationaux. Pour appréhender avec plus de précision la place et le rôle du secteur du tourisme, il est utile de les illustrer par le niveau deinsertacgrands agrégats disponibles.,ontitaoilpxe'detpmoceleLdtempcocudorpetenoit élaborés parl'ONS, donnent pour laseuleactivité HCR« hôtels, cafés, restaurants »la valeur ajoutée –VA1- suivante : 2001 50 milliards DAdont 47,7 milliards DA pour le secteur privésoit 87,4% 2004 62,6milliards DA soit 1.7% du PIB hors hydrocarbures; le secteur rivé contribuepour 87%Par rapport à l'ensemble du secteur"vreSesic", cette activité a participé à la création de la VA pourplus du tiers(34,6% en 2001 et 34,2% en 2004) etelle est largement le fait du secteur privéqui contribue, dans la même proportion, à plus de87%de laVA Services. Le secteur du tourisme, dans sa globalité, ne contribue que faiblement au PIB, contrairement aux pays maghrébins et méditerranéens : 1VA= productions brutes moins (-) consommations intermédiaires
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PaysieérlgAMaroceisiunTSyrieTurquieEgypte Contribution au PIB1,7% * 5,1% 7,6% 2,3% 3,8% 7,1% *VA « HCR » seulement Limpact des entrées touristiques sur les recettes est très complexe à quantifier, au regard de la transversalité du secteur, dune part, et de linsuffisance ou absence de données, dautre part.Les recettes touristiques2 qui ne concernent que les opérations de change des touristes, sont de :• 56 1990 en millions USD • 62 millions USD en 1995 • 95,70 millions USD en 2000 • millions USD en 2001 99,50 • en millions USD 2002 133 • en 2003 162 millions USD • 173 millions USD 2004 en.
200 150 100 5097,7 56 62 0 1990 1995 2000 2 Absence dun compte satellite du tourisme
99,5 2001
10
133
2002
162
2003
173
2004
La progression en 2004 par rapport à 2000 dégage un taux moyen de croissance de 15 ,9 % par an. A titre strictement indicatif, la projection de ce taux à lhorizon 2015 donnerait près de 900 millions US$ dopérations de change par les touristes. Laugmentation de ces recettes par arrivée (touriste) donneun indicateur moyen très approximatifde141 US $ par touriste en 2004, chiffre le plus bas de la région, comparé aux chiffres affichés par le Maroc et la Tunisie (709 et 318 US $ en 2004 par touriste ). Outre la faiblesse des performances du secteur, ce faible niveau du volume des recettes sexplique égalementpar les constats suivants :La faiblesse des données statistiques. Cette lacune met davantage en évidence limpérative nécessitédun compte satellite du tourisme.résidents dont une grande partie bénéficie desLe tourisme des non prestations et de services fournis par la famille et les proches. La prépondérance du tourisme daffaires, caractérisé par un faible volume de nuitées, trois à cinq fois moindre que celui des touristes dagrément.La prise en charge, dans un grand nombre de cas, des hommes daffaires étrangers par les institutions et les entreprises algériennes.change durant les week-ends et les jours fériésLabsence de bureaux de Le change parallèle. Cependantque se situant à un niveau faible,, bien recettes ces représentent une proportion de près de22%du total des exportationshors hydrocarbures(788 millions US $, en 2004);ceci renseigne quant au potentiel du secteur touristique et la place quil peut prendre dans léconomie nationale. Lévolution des chiffres des recettes touristiques traduisent lévolution enregistrée des flux, elle-même résultat de laugmentation des capacités dhébergement qui ont enregistré une progression, en 2004 par rapport à 2000, de :+ 29% pour les hôtels (776en2000et1004en2004),avec un taux de croissance annuel moyende6,6%et21 % pour la capacité lits qui est passée de66 902 en2000 à81 024 en2004, avec un taux de croissance annuel moyen de4,9%.