Quatre lettres inédites de Jean-Henri Fabre à Léon Dufour - article ; n°2 ; vol.44, pg 203-218
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Description

Revue d'histoire des sciences - Année 1991 - Volume 44 - Numéro 2 - Pages 203-218
RÉSUMÉ. — L'œuvre entomologique de Léon Dufour (1780-1865), président honoraire de la Société entomologique de France de 1860 jusqu'à sa mort, est à l'origine de la vocation de Jean-Henri Fabre (1823-1915). Les quatre lettres inédites que nous publions ici font partie de la correspondance — aujourd'hui dispersée — que les deux naturalistes ont échangée de 1856 à 1864. L'intérêt de ces lettres vient de ce qu'elles renferment les premiers stades de la réflexion de Fabre sur des observations de premier plan comme l'instinct paralyseur des Guêpes fouisseuses et l'hypermétamorphose des Coléoptères vesicants, et ce, avant toute publication. Elles permettent de reconstituer son cheminement intellectuel et montrent que Fabre, dans les premiers temps de sa carrière entomologique, était soucieux de taxinomie et qu'il pratiquait l'anatomie des insectes, à l'image de Dufour.
SUMMARY. — The entomological works of Léon Dufour (1780-1865) , honorary president of the Entomological Society of France from 1860 until his death, were the origin of the vocation of Jean-Henri Fabre (1823-1915). The four letters published for the first time here belong to the correspondence between the two naturalists from 1856 till 1864 which is scattered today. These letters are interesting because they contain the first stages of Fabre's thoughts about observations of the first importance like the paralyzing instinct of burrowing wasps and the hypermetamorphosis of vesicant Coleoptera, before these thoughts were ever published. These letters permit the development of Fabre's research to be reconstituted, and they show that at the beginning of his entomological career Fabre was concerned with taxinomy and that he practiced the anatomy of insects like Dufour.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 66
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M PASCAL DURIS
Quatre lettres inédites de Jean-Henri Fabre à Léon Dufour
In: Revue d'histoire des sciences. 1991, Tome 44 n°2. pp. 203-218.
Résumé
RÉSUMÉ. — L'œuvre entomologique de Léon Dufour (1780-1865), président honoraire de la Société entomologique de France
de 1860 jusqu'à sa mort, est à l'origine de la vocation de Jean-Henri Fabre (1823-1915). Les quatre lettres inédites que nous
publions ici font partie de la correspondance — aujourd'hui dispersée — que les deux naturalistes ont échangée de 1856 à 1864.
L'intérêt de ces lettres vient de ce qu'elles renferment les premiers stades de la réflexion de Fabre sur des observations de
premier plan comme l'instinct paralyseur des Guêpes fouisseuses et l'hypermétamorphose des Coléoptères vesicants, et ce,
avant toute publication. Elles permettent de reconstituer son cheminement intellectuel et montrent que Fabre, dans les premiers
temps de sa carrière entomologique, était soucieux de taxinomie et qu'il pratiquait l'anatomie des insectes, à l'image de Dufour.
Abstract
SUMMARY. — The entomological works of Léon Dufour (1780-1865) , honorary president of the Entomological Society of France
from 1860 until his death, were the origin of the vocation of Jean-Henri Fabre (1823-1915). The four letters published for the first
time here belong to the correspondence between the two naturalists from 1856 till 1864 which is scattered today. These letters
are interesting because they contain the first stages of Fabre's thoughts about observations of the first importance like the
paralyzing instinct of burrowing wasps and the hypermetamorphosis of vesicant Coleoptera, before these thoughts were ever
published. These letters permit the development of Fabre's research to be reconstituted, and they show that at the beginning of
his entomological career Fabre was concerned with taxinomy and that he practiced the anatomy of insects like Dufour.
Citer ce document / Cite this document :
DURIS PASCAL. Quatre lettres inédites de Jean-Henri Fabre à Léon Dufour. In: Revue d'histoire des sciences. 1991, Tome 44
n°2. pp. 203-218.
doi : 10.3406/rhs.1991.4182
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1991_num_44_2_4182Quatre lettres inédites
de Jean-Henri Fabre à Léon Dufour
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were the origin of the vocation of Jean-Henri Fabre (1823-1915). The four letters
published for the first time here belong to the correspondence between the two
naturalists from 1856 till 1864 which is scattered today. These letters are inte
resting because they contain the first stages of Fabre' s thoughts about observa
tions of the first importance like the paralyzing instinct of burrowing wasps and
the hypermetamorphosis of vesicant Coleoptera, before these thoughts were ever
published. These letters permit the development of Fabre' s research to be reconst
ituted, and they show that at the beginning of his entomological career Fabre
was concerned with taxinomy and that he practiced the anatomy of insects like
Dufour.
La carrière scientifique de Jean-Henri Fabre (1823-1915) débute
en 1855 lorsque paraissent dans les Annales des sciences naturelles
ses « Observations sur les mœurs des Cerceris, et sur la cause de
la longue conservation des Coléoptères dont ils approvisionnent
leurs larves (1) ». Ce mémoire de vingt-deux pages, dans lequel
il révèle pour la première fois son talent d'observateur des insectes,
le signale aussitôt à la communauté scientifique nationale et inter
nationale. Fabre l'écrit dans ses Souvenirs entomologiques (vol. I,
46), l'idée de ce travail lui a été donnée par la lecture d'un mémoire
que le naturaliste landais Léon Dufour (1780-1865) a consacré en
(1) J.-H. Fabre, Observations sur les mœurs des Cerceris, et sur la cause de la longue
conservation des Coléoptères dont ils approvisionnent leurs larves, Annales des sciences
naturelles, Zoologie, 4e Série, 4 (1855), 129-150.
Rev. Hist. ScL, 1991, XLIV/2 204 Pascal Duris
1841 au même hyménoptère (2). Ce fut pour Fabre une révélation.
Dès lors, les travaux de Dufour vont constituer pour lui la réfé
rence indispensable. Non qu'il fasse siennes toutes les données qu'ils
contiennent; au contraire, il s'attache à les rectifier, à les appro
fondir, et à les compléter.
Les quatre lettres inédites (3) de J.-H. Fabre à L. Dufour que
nous publions ici datent de cette époque, durant laquelle Fabre,
qui a trouvé sa voie — celle d'historien des insectes — , met au
point sa méthode de travail et se prépare intellectuellement à la
rédaction de son œuvre entomologique.
La première lettre date du 1er février 1856 (4). Elle précède en
fait la publication du premier mémoire de Fabre sur les Cerceris.
L'auteur y avoue franchement son ignorance de la systématique
et s'adresse à Dufour, d'abord parce que celui-ci l'y a encouragé
quelques semaines auparavant par une lettre, et ensuite pour lui
demander d'identifier correctement les espèces dont il parlera dans
son mémoire. Fabre indique à Dufour qu'il possède peu de livres
pour faire lui-même ce travail, et termine sa lettre en lui deman
dant la référence d'un de ses travaux. Cette est précieuse
car elle marque le début de la correspondance scientifique entre
les deux hommes. On y voit Fabre soumettre ses observations ento-
mologiques à Dufour, avant publication. Il est remarquable de noter
à quel point sa publication — il est vrai probablement rédigée
déjà, compte tenu des dates — reprend les formulations de sa lettre.
La deuxième lettre, en date du 28 mars 1856, remercie Dufour
de l'envoi d'un de ses mémoires. L'étude de Fabre sur les Cerceris
n'est toujours pas parue, et Dufour a accepté d'y identifier les
espèces. Fabre lui fait part de nouvelles observations sur le Cerc
eris. La troisième lettre est la plus longue. Elle date du 24 octobre
(2) L. Dufour, Observations sur les métamorphoses du Cerceris bupresticida, et sur
l'industrie et l'instinct entomologique de cet Hyménoptère, Annales des sciences naturelles,
Zoologie, 2e Série, 15 (1841), 353-370. Pour l'analyse scientifique de ce mémoire et de
celui de Fabre et, d'une manière générale, sur les relations entre les deux naturalistes,
nous renvoyons à P. Duris et E. Diaz, Petite histoire naturelle de la première moitié du
XIXe siècle; Léon Dufour (1780-1865) (Bordeaux : Presses univ. de Bordeaux, 1987), 209-222,
ainsi qu'à I. Yavetz, Jean-Henri Fabre and Evolution: Indifference or Blind Hatred, History
and Philosophy of the Life Sciences, 10 (1988), 3-36.
(3) Elles sont actuellement conservées dans les archives familiales par les descendants
de Léon Dufour. Nous tenons à remercier particulièrement le colonel Michel Léon-Dufour
qui nous a autorisé à publier ces lettres.
(4) G.-V. Legros, dans son livre La Vie de J.-H. Fabre naturaliste (Paris : Delagrave,
1913), 144, en a donné des extraits provenant vraisemblablement d'un brouillon. de J.-H. Fabre à L. Dufour 205 Lettres
1856, alors que Fabre vient de terminer la rédaction de son deuxième
mémoire entomologique consacré aux Sphégiens. Arguant une nouv
elle fois de son manque de livres, il demande à Dufour de lui
nommer plus d'une vingtaine d'espèces indispensables à la pours
uite de ses recherches. Mais surtout, Fabre, après avoir donné
un résumé succinct de son nouveau mémoire, évoque ce qu'il appelle
la « généagénèse ou génération alternante » du Sit

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