Situation actuelle du problème de l eau dans les collines de Provence - article ; n°1 ; vol.32, pg 21-41
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Situation actuelle du problème de l'eau dans les collines de Provence - article ; n°1 ; vol.32, pg 21-41

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Revue de géographie de Lyon - Année 1957 - Volume 32 - Numéro 1 - Pages 21-41
L'irrigation des Collines de Provence a toujours été plus délicate que dans les plaines du bas-Rhône. Les réalisations, vieilles d'environ un siècle (Canal de Marseille, Canal du Verdon, Canal de la Siagnole) viennent d'être complétés par les barrages de Bimont et de Malpasset, qui stockent les eaux d'hiver. Mais la réalisation de la retenue de Serre-Ponçon sur la haute-Durance, et celle de Sainte-Croix sur le Verdon permettent d'augmenter les dotations du département du Var et de créer un vaste ensemble, le Canal de Provence.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Nicod
Situation actuelle du problème de l'eau dans les collines de
Provence
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 32 n°1, 1957. pp. 21-41.
Résumé
L'irrigation des Collines de Provence a toujours été plus délicate que dans les plaines du bas-Rhône. Les réalisations, vieilles
d'environ un siècle (Canal de Marseille, Canal du Verdon, Canal de la Siagnole) viennent d'être complétés par les barrages de
Bimont et de Malpasset, qui stockent les eaux d'hiver. Mais la réalisation de la retenue de Serre-Ponçon sur la haute-Durance, et
celle de Sainte-Croix sur le Verdon permettent d'augmenter les dotations du département du Var et de créer un vaste ensemble,
le Canal de Provence.
Citer ce document / Cite this document :
Nicod Jean. Situation actuelle du problème de l'eau dans les collines de Provence. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 32
n°1, 1957. pp. 21-41.
doi : 10.3406/geoca.1957.2130
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1957_num_32_1_2130ACTUELLE DU PROBLÈME SITUATION
DE L'EAU DANS LES COLLINES DE PROVENCE *
par J. Nicod
Résumé. — L'irrigation des Collines de Provence a toujours été plus délicate que dans
les plaines- du bas-Rhône. Les réalisations, vieilles d'environ un siècle (Canal de Marseille,
Canal du Verdon, Canal de la Siagnole) viennent d'être complétés par les barrages de
Bimont et de Malpasset, qui stockent les eaux d'hiver. Mais1 la réalisation de la retenue de
Serre-Ponçon sur la haute-Durance, et celle de Sainte-Croix sur le Verdon permettent
d'augmenter les dotations du département du Var et de créer un vaste ensemble, le Canal
de Provence.
Nul problème n'est plus classique en pays méditerranéen que le problème
de l'eau : Déjà pour satisfaire les besoins proprement urbains, il excita l'i
ngéniosité des constructeurs romains. Il subsiste des traces des aqueducs en
béton qui alimentaient Aquae Sextiae; mieux, la tranchée de Rochetaillée
et les arches de Fréjus, ultimes restes de la première dérivation de la
Siagnole de Mons, témoignent d'une audacieuse réalisation: l'adduction
d'une belle source de la montagne jusqu'au port de Forum Julii. Au moyen-
âge, les nombreux canaux, béais, dérivés de l'Huveaune, de l'Arc, de l'Ar-
gens, du Gapeau, permirent la création des premiers périmètres irrigués
grâce à la distribution soigneusement réglementée d'une eau sévèrement
disputée aux innombrables « moulins ». Cependant jusqu'au début du
xix* siècle, le problème de l'eau n'a exercé qu'une relative tyrannie. Hormis
Marseille, aucune agglomération n'était incapable de se subvenir, médio
crement au moins, par les solutions locales: petits cours d'eau, puits,
citernes. Et jusqu'au grand essor des transports ferroviaires et routiers la
nécessité de périmètres irrigués très importants ne s'imposait pas.
Il en est tout autrement de nos jours. Depuis un siècle, chaque recense
ment constate que la population s'agglomère davantage sur la côte, c'est-à-
dire dans les régions les plus arides, les plus dépourvues de ressources
locales... Après le grand essor démographique de Marseille et de Toulon,
c'est aujourd'hui celui des petits ports côtiers, des centres de villégiature
des côtes des Maures et de l'Estérel, des agglomérations industrielles du
pourtour de l'Etang de Berre. Mais en même temps les besoins agricoles
de l'intérieur se sont accrus. La culture exclusive de la vigne doit régresser,
les céréales sont souvent abandonnées, l'olivier ne donne qu'un profit insi
gnifiant. Seules les cultures, maraîchères et fruitières, les prairies, sont de
1. (Département du Var et partie occidentale des Bouches-du-Rhône) . — Nous prions
M. l'Ingénieur Rigaud, Chef du Service Départemental d'Extension du Canal du Verdon,
et MM. les Ingénieurs en Chef du Génie Rural, Henry et Darves-Bornoz, de bien vouloir
trouver ici l'expression de notre gratitude pour les renseignements de toutes sortes qu'ils
ont bien voulu nous procurer. 22 J. NICOD
bon rapport mais exigent généralement l'irrigation. Et l'extension des terres
arrosables peut assurer dans de meilleures conditions l'alimentation en
légumes, fruits et laitage des agglomérations littorales et lutter contre le
dépérissement et le dépeuplement de la Provence Intérieure.
Mais à l'inverse de ce qui s'est passé pour la Crau et les plaines du Bas-
Rhône, où d'importants travaux ont pu être aménagés dès le début des
temps modernes (l'œuvre d'Adam de Craponne ne date-t-elle pas du milieu
du XVIe siècle: 1554-1559 pour l'adduction des eaux de la Durance dans la
plaine de Salon?), à la différence de ce qui peut s'entreprendre maintenant
pour « diversifier » les cultures dans les plaines du Gard et de l'Hérauit
par la construction du Grand Canal du Languedoc) le relief impose en Basse
Provence, à l'est du méridien de Marseille, de terribles sujétions (fig. 1).
Il ne peut être question que d'irriguer les bassins les plus favorables: ceux
qui ne sont ni trop élevés, ni trop écartés.
L'adduction des eaux par gravité n'y est possible qu'au prix de multiples
et coûteux travaux d'art. Le pompage, en raison des fortes dénivellations
à vaincre n'est que localement utilisé pour le refoulement de l'eau destinée
à l'alimentation. Aussi, pour garder l'altitude acquise au prix d'une tête
morte démesurément allongée, les canaux s'accrochent au flanc des col
lines, décrivant de nombreuses sinuosités ; ils franchissent les vallées sur des
ponts aqueducs ou dans des siphons d'acier ou de béton, ils disparaissent
dans de longs souterrains. De plus, jusqu'à une date récente, il était imposs
ible de prélever de nouvelles quantités d'eau dans le Verdon, rivière la
mieux placée topographiquement pour l'adduction par gravité, sans léser
gravement les avaliers de la Basse-Durance. La mise en chantier du barrage
de retenue de Serre-Ponçon, sur la Durance en aval du confluent de l'Ubaye
permet désormais de compter sur une réserve de 1.200 millions de m3 (com
portant une tranche agricole de 170 millions), capable de satisfaire les
besoins actuels des avaliers, et d'envisager une utilisation plus rationnelle
des eaux du Verdon pour l'irrigation de zones jusqu'à présent défavorisées.
I. RÉALISATIONS ANCIENNES, PÉNURIES RÉCENTES.
Dans la seconde moitié du siècle dernier, trois systèmes importants ont
été successivement organisés pour apporter l'eau aux principales agglomér
ations, et les bienfaits de l'irrigation à des cantons malheureusement limités
des collines de Provence. Toulon, cependant a dû attendre l'entre-deux
guerres pour bénéficier à son tour d'une réalisation importante.
a) Le canal de Marseille 2.
Souffrant d'une véritable disette d'eau, alimentée surtout par des puits, la
cité phocéenne en pleine croissance sous la Monarchie de Juillet, entreprit
2. Sur le canal de Marseille, cf. Encyclopédie des B.-du-Rh., tome VII, L'Agriculture,
" par Longueur P. Masson. du canal, 82 kms de la prise à son arrivée sur le territoire de Marseille. L'EAU EN PROVENCE 23 J. NICOD 24
à ses frais la construction du canal de Marseille (1839-1849) destiné essen
tiellement à satisfaire ses propres besoins avec l'eau de la Durance. Mais
entre 1850 et 1855, l'établissement d'un canal périphérique à flanc de
coteau, permit l'irrigation de toutes les terres du bassin de Marseille qu'il
domine. En mê;me temps le canal fut prolongé vers la plaine d'Aubagne.
Ainsi naquit cette opposition si sensible dans la banlieue marseillaise entre
les cultures maraîchères et les vertes prairies, si imprévues ici, et les restes
de la traditionnelle polyculture provençale, au-dessus du « canal ».
Mais une série de saignées sur la longue tête morte du canal a transformé
le canal de Marseille en un important système d'irrigation. Depuis Cazan
jusqu'aux Pennes Mirabeau, de petites dérivations permettent la desserte
de nombreux bassins. Depuis 1879 la plus importante amène l'eau aux com
munes de plaine au sud de l'Etang de Berre, de Marignane à Cha

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