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Tourisme alternatif et responsable : un exemple dans la région de l’Aïr au Niger  Albert Dechambre, Docteur en philosophie, Président de l’association Amitié Franco-Touareg   Résumé: Le tourisme responsable est un sujet controversé. Les étiquettes sont nombreuses : tourisme éthique, solidaire, équitable, durable, social, communautaire, écotourisme. En partant d’un exemple concret de circuit culturel dans la région de l’Aïr au Niger et d’un programme de formation de jeunes filles à l’inzad, violon monocorde emblématique de la culture touarègue, appelé « Entendeurs d’inzad » et soutenu par l’UNESCO, je tente de dresser un état des lieux de la réflexion globale sur cette notion délicate de tourisme responsable et de la manière dont il est perçu dans la région de l’Aïr et à Agadez. Je mets l’accent sur les aspects immatériels du tourisme saharien qui est un tourisme de « recherche de sens », fondé en particulier sur les valeurs du nomadisme que le voyageur occidental tente de retrouver le temps d’une randonnée chamelière ou d’une visite d’un campement. Je montre comment ces aspects essentiellement symboliques peuvent constituer un levier pour le développement durable du tourisme dans le Sahara. J’insiste aussi sur la notion de « conscience culturelle » qui doit permettre aux deux mondes de se rencontrer lucidement, c'est à dire sans illusions sur la portée d’une rencontre de type touristique, mais non plus sans la tentation de verser dans le relativisme culturel. Je termine en relayant quelques unes des propositions figurant dans l’étude que j’ai réalisée pour l’Unesco pour que les aspirations des touristes qui veulent voyager et vivre autrement puissent rejoindre celles des populations visitées qui veulent vivre décemment. Propositions qui montrent comment, selon la formule de Théodore Monod, le désert peut être aussi, dans le domaine du tourisme, une addition de soustractions.   
  Le tourisme responsable est un sujet vaste, controversé et perçu différemment depuis le Nord et depuis le Sud. Les étiquettes sont nombreuses : tourisme éthique, solidaire, équitable, durable, social, communautaire, écotourisme, et leurs combinaisons : solidaire et équitable, éthique et solidaire, « community-based ecotourism », etc. Le terme « tourisme » est parfois remplacé par « voyages » pour atténuer le fait que c’est une activité économique comme les autres. Quant au tourisme culturel, il occupe une position tout à fait particulière, latérale, puisqu’il peut aussi bien être lié à toutes les formes que viennent d’être citées comme le complément essentiel permettant de comprendre véritablement la situation des populations visitées, que servir de bonne raison pour les ignorer : l’ « appétit » de culture justifiant qu’on reste aveugle à la pauvreté rencontrée sur le chemin qui conduit aux sites les plus prestigieux. Le terme « responsable » a cependant le mérite d’exprimer un concept générique dominant les « espèces » de tourisme citées : responsabilité économique, sociale, culturelle, en matière de développement ou d’environnement. Dans ce cadre, le tourisme responsable peut être clarifié, même si c’estgrâceaussi, il faut en convenir, à ses dérives et aux détournements dont il fait l’objet comme le marketing de type humanitaire ou quelque nouvelle mode écologique.
Je ne suis ni un professionnel du tourisme ni un professionnel du développement mais j’accompagne depuis dix ans, en tant que président d’une association de développement local, une expérience de tourisme équitable en milieu saharien, autant sur le terrain que lors d’événements comme celui-ci. Proposer une vision globale, économique, chiffrée, etc., n’est donc pas dans mes compétences, mais ma position me permet au moins d’aller droit au but en présentant un exemple concret de circuit touristique culturel ayant les prétentions affichées dans le titre de cet exposé et très localisé géographiquement puisqu’il ne concerne que l’Aïr, région du Nord du Niger, qu’on associe souvent à la capitale mythique des Touaregs : Agadez. Cette position me permet surtout de privilégier, en tant que philosophe, un angle d’approche que j’affectionne, qui est celui des aspects immatériels du tourisme. Deuxième avantage, nous disposons de tout un corpus de connaissances développé par l’Unesco sur les aspects immatériels de la culture, qu’on peut sans peine relier à ce type de tourisme qui, dans le cas du tourisme saharien, de « recherche de sens » a une valeur exemplaire puisqu’il nous permet de comprendre un peu mieux le rapport jugé contradictoire par beaucoup entre tourisme et développement durable. Le temps propre de l’évolution culturelle, c'est à dire la vitesse à laquelle la culture se transforme, est heureusement plus lent que l’évolution économique, aujourd’hui en sur-régime, à la limite de la surchauffe et de l’explosion. Et si nous savons que les mutations économiques à l’évidence ont des effets sur la culture, ce dont sont bien conscients les acteurs politiques, touristiques locaux et les intellectuels que j’ai rencontrés, la culture dans son développement propre peut constituer un levier puissant pour renverser la tendance actuelle d’une croissance absurde, qui dans le cas de la culture touarègue, comme dans la majorité des autres cultures, est liée à l’urbanisation (qui signifie pour les nomades la sédentarisation dans les pires conditions) et à la mondialisation que la ville diffuse principalement. Les objets symboliques le plus caractéristiques étant à Agadez comme partout ailleurs, les antennes de téléphonie mobile et les paraboles de télévision satellite. Troisième avantage, elle me permet d’énoncer d’emblée l’idée directrice de cet exposé : Renversons la perspective : ce qui est normal est le tourisme responsable et non le tourisme de masse de la même manière que c’est le commerce équitable qui est normal et non le commerce fondé sur le profit immédiat. Cette idée signifie également, compte tenu du temps propre de la culture, qu’il est trop tôt pour mesurer l’impact culturel et social de circuits touristiques culturels responsables, et en particulier du circuit que je vais présenter en détail qui n’a que deux ans d’expérience. Nous devons fonder notre évaluation sur d’éventuels germes qui auraient été semés dans les consciences de ceux qui veulent voyager autrement et de ceux qui veulent vivre mieux.
Les associations Croq Nature et Amitié Franco Touareg
Croq’Nature, que j’accompagne depuis dix ans, est une association de voyageurs créée en 1984 qui organise depuis 1990, des randonnées en chameau et à pied dans le Sahara et dans l’Atlas et plus récemment des séjours à la carte. Les destinations sont le Maroc, l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Mali et le Niger.
Tourisme alternatif et responsable : un exemple dans la région de l’Aïr au Niger –Albert Dechambre2  
6 % du prix de revient de chaque voyage (prestation locale + transport aérien) sont affectés à des projets de développement. Croq’Nature appartient est membre de l’Association pour une tourisme équitable et solidaire (ATES) Ces projets sont suivis par l’association Amitié Franco Touareg en partenariat avec des associations locales ou des groupements familiaux1. Ce sont ces partenaires qui décident les projets à financer et qui veillent à leur réalisation. Le nombre de voyageurs est stable depuis quelques années, 1092 la saison passée. Le chiffre d’affaires pour la saison 2005-2006 était de 883.000 € dont 380.000 € revenant aux prestataires locaux, soit 43 %. On considère généralement que dans le tourisme de masse, seulement 10 % du prix du voyage en moyenne reviennent aux prestataires locaux. 39.000 € ont été ainsi versés pour l’aide au développement, ce qui a permis de financer 10 écoles (les cantines, la construction de nouvelles classes, les fournitures scolaires), une coopératives de femmes au Mali, des banques céréalières au Niger, des aides aux collégiens et aux étudiants infirmiers, des panneaux solaires, etc. Il faut noter qu’en Algérie et en Libye, l’aide au développement n’est pas bien accueillie, simplement parce qu’elle n’y est pas nécessaire. La partie développement des voyages dans ces pays revient ainsi au Mali et au Niger beaucoup plus pauvres. Tous les détails des affectations et de l’activité voyages sont détallés dans un rapport annuel envoyé aux adhérents et publié sur Internet. Vous pouvez aussi prendre connaissance des résultats de ce type de tourisme, en images, dans le filmUn jour ça ira, projeté dans le cadre de ce congrès. Croq’Nature a élaboré avec d’autres associations la charte du tourisme équitable qui définit cinq engagements fondamentaux : 1. avec des organisations locales qui garantit une juste répartition des revenus.Un partenariat 2. La contractualisation permettant à tous les acteurs de vivre dignement de leur travail. 3. Le financement de projets de développement au bénéfice de la collectivité et à l’initiative des populations locales. 4. La transparence des répartitions financières. 5. Des voyageurs responsables qui ont pris conscience que leurs attitudes et leurs actes sur place peuvent être pour les populations d’accueil autant un élément déstabilisateur qu’un facteur de développement, de rencontre et d’amitié.
Le tourisme responsable : état des lieux
Avant de présenter le circuit culturel, je voudrais dresser rapidement un état des lieux de la réflexion qui s’est développée autour de cette notion de tourisme responsable et de son rapport au développement durable. O est bien » responsable tourismen peut estimer, aujourd’hui en 2006, que le concept de « défini d’autant que les zones d’ombre sont elles aussi bien identifiées. A l’appui de cette affirmation, je prends comme référence l’étude d’Alain Laurent2 Caractériser le tourisme                                                  1ADDS au Niger, Echaghil au Mali, El Velah en Mauritanie, famille Azizi au Maroc. 2Alain Laurent, Groupe T2D2,Caractériser le tourisme responsable facteur de développement durableétrangères, France, 2003, p. 116, 246. Voir annexe : La « face, Ministère des Affaires sombre » du tourisme responsable. Tourisme alternatif et responsable : un exemple dans la région de l’Aïr au Niger –Albert Dechambre3  
responsable facteur de développement durable, qui évoque un « état positif atteint » mais lucide. « Le tourisme responsable est véritablement une réponse en cours de construction, à la marge mais à l’intérieur du tourisme conventionnel. Il en partage le type de relations commerciales et de modes de production-commercialisation, l’obsession de la viabilité financière et de la profitabilité, les techniques de négociations, les contraintes de l’offre de services non touristiques et de la demande de la clientèle. » (Alain Laurent, Groupe T2D2,Caractériser le tourisme responsable facteur de développement durable, Ministère des Affaires étrangères, France, 2003) Il est également établi que le tourisme responsable comme la diversité culturelle ne peuvent être dissociés des domaines économique, social, culturel et environnemental. On ne peut pas concevoir, par exemple, de préserver une culture si ceux qui la possèdent, ne possèdent plus rien d’autre, vivent dans une pauvreté extrême, ou si les environnements naturels qui ont fondé une culture viennent à disparaître comme les grandes zones de pâturage pour la culture nomade, dont il est question ici. On peut aussi douter que le tourisme responsable puisse contribuer de manière significative au développement durable et en particulier à l’élimination de la pauvreté. Si le continent africain a reçu 36,8 millions de visiteurs en 2005, soit 10 millions de plus qu’en 2004 et que selon certaines annonces le secteur touristique devrait représenter 9,9 % du PIB en 2006 et créer 16.000.000 d’emplois3, il n’en reste pas moins que c’est un tourisme de masse, se limitant aux sites les plus prestigieux, géré par de grands groupes hôteliers, type de tourisme où seulement 10 % du chiffre d’affaire revient aux prestataires locaux. Dans ces conditions, le tourisme mérite-t-il autant d’attention ? Le rapport d’Alain Laurent met en évidence quelques points essentiels qui nous permettent de nous situer au bon niveau, ni trop modeste, ni trop prétentieux. Il faut prendre conscience que les problèmes liés au tourisme en général s’appliquent également à tout type de tourisme dit « alternatif » :   aux effets de mode, aux vases communicants entres destinationsVolatilité due analogues qui créent une autre forme de concurrence.  Sensibilité aux crises politiques, au terrorisme, à la couverture médiatique, etc.  Limites de capacité d’absorption des sites  des problèmes : loisir, dépaysement pour le voyageur,Différences de conscience nourrir sa famille pour le réceptif.   marketing humanitaire, de la folklorisation, de la communautarisation,Dérives du 4 etc. Il faut ensuite exploiter les articulations établies entre les multiples concepts liés au « tourisme responsable » : tourisme solidaire, équitable, social, éthique, culturel, environnemental (écotourisme), communautaire (community based tourism). Par exemple, les activités touristiques responsables doivent être conçues en considérant que « le problème des besoins des plus démunis est la principale base sociale du concept de développement. » (Christian Brodagh, 2002, cité par Alain Laurent, p. 241). Ce qui signifie concrètement, et cela pose problème, que les revenus du tourisme ne doivent pas aller prioritairement à des projets de conservation du patrimoine, ce qui différencie le tourisme                                                  3Source : Gilles Labarthe,meeting international pour « vendre » le continent noirUn , Le courrier, Suisse, 13 septembre 2006, article sur l’organisation du salon TourismAfrica 2006 qui se tenait à Genève. 4Pour les détails voir l’annexe :La « face sombre » du tourisme responsable. Tourisme alternatif et responsable : un exemple dans la région de l’Aïr au Niger –Albert Dechambre4  
solidaire de l’écotourisme, ou au seul bénéfice d’une communauté même si dans un premier temps les bénéfices reviennent à celle-ci ce qui est le cas dans l’Aïr, en équilibrant les produits « déserts » et d’autres formes de circuits sur Agadez. Troisièmement, l’articulation entre tourisme et développement a été explicitée sous formes d’engagements dans des chartes diverses et au moyen de grilles d’analyse et d’évaluation élaborées au sein de réseaux5. Une charte du tourisme durable a été établie dès 1995, mettant en place tous les critères pertinents. La charte du tourisme équitable, plus récente, se décline selon les cinq engagements fondamentaux déjà évoqués : contractualisation, autonomie de décision des acteurs locaux, développement local, transparence (des salaires par exemple), responsabilité des voyageurs6. La charte éthique du voyageur (Atalante, Lonely Planet, 1997) met davantage l’accent sur la responsabilité des voyageurs en faisant des recommandations très concrètes7. On a pu ainsi établir des « cartes d’identité » des formes de tourisme équitable8ou cerner la notion de durabilité quand on prétend l’appliquer à une activité aussi « volatile » que le tourisme :  Développement touristique durable Concepts généraux Développement lent Développement contrôlé Echelle appropriée Long terme Qualitatif Contrôle local Stratégies de développement Planifier et après développer Diffusion des pressions et des bénéfices Développeurs locaux Travailleurs locaux Architecture locale ou traditionnelle Comportements des touristes Préparation au voyage Apprentissage de la langue locale Sensibilité et bon sens Calme Visites répétées  On peut résumer tous ces points de la manière suivante : l’activité touristique doit être soigneusement déclinée en niveaux et priorités et en évitant toute concurrence interne. Elle                                                  5Grille transversale (Laurent, p. 116). Grille de l’UNAT, etc. 6La charte du tourisme durable et du tourisme équitable figurent en annexe. 7Atalante fait partie du réseau d’agences « Agir pour un tourisme responsable », issues du monde de la randonnée et des voyages « nature ». 8Alain Laurent, p. 116, voir annexe. Tourisme alternatif et responsable : un exemple dans la région de l’Aïr au Niger –Albert Dechambre5  
Développement touristique non durable  Développement rapide Développement incontrôlé Echelle disproportionnée Court terme Quantitatif Contrôle extérieur  Développement sans planification Augmentation de la capacité Développeurs étrangers Travail importé Architecture non locale  Voyage peu préparé Ne cherche pas à apprendre la langue locale Intensité et insensibilité Lourd N’aime pas retourner
cômsiruot etces ,eteau hur ntmerpnena talq eutsion : en quoi lecnnoulec srus l vopira ederen  eivtédul  aastne ceté de d typpecnoc se li ,sticifarclden ioatd  eetrria nxiste des études
doit être décidée et assurée prioritairement par la population qui en bénéficie, directement ou par ceux qui, en son sein, ont les compétences intellectuelles et professionnelles. C’est donc une approche multidimensionnelle qu’il faut promouvoir (Laurent, p. 169), terme qui n’a rien de pédant lorsqu’on a mesuré sur place la complexité des situations.  A critiques et sans complaisance pour les acteurs du tourisme alternatif qui permettent, si on les envisage positivement, de nourrir le débat, corriger des erreurs ou rééquilibrer des tendances9. On peut, par exemple, nuancer le principe selon lequel les guides touristiques doivent être locaux, en l’absence d’une formation suffisante et en sachant combien il est difficile de dire non au touriste quand on est dans une situation précaire10. Elles permettent également de relativiser les espoirs que le tourisme peut susciter. Ainsi nous découvrons dans la charte du groupement allemand de voyagistes «anders reisen» des critères précis concernant la mobilité et le développement durable11: • Aucun vol n’est proposé pour une distance inférieure à 700 km. Pour des vols sur des distances de 700 à 1200 km, d’autres acheminements sont proposés et la durée minimale des séjours est de 8 jours ; pour des vols supérieurs à 2000 km, elle est de 15 jours. • Utiliser les transports en communs de préférence aux moyens de locomotion privés. • La mobilité lente, autant que possible non motorisée, est essentielle. • Les voyagistes sont encouragés à informer leurs clients sur l’impact écologique des différents moyens d’acheminement. Ces exigences sont à l’évidence de nature à décourager plus d’un qui veut bien voyager « autrement » mais « pas trop ». Des formes radicales d’écotourisme insistant sur le coût écologique du transport aérien remettent en question jusqu’à l’idée de tourisme responsable dans les pays très pauvres pour la simple raison qu’ils sont trop éloignés. Le sujet est donc complexe parce qu’il réunit deux domaines a priori hétérogènes et véhicule des représentations contradictoires : le voyage de loisir apparaît comme une activité réservée aux sociétés où les besoins fondamentaux seraient satisfaits.   Co concurrentiel et fragile peut-il être un moyen de lutte efficace contre la pauvreté ? La réponse est relativement simple : s’il donne du travail aux « pauvres » mais également s’il élève la conscience des acteurs du tourisme (agences réceptives, prestataires locaux, tour opérateurs étrangers) et de leurs « clients ». Ce que Alain Laurent exprime très simplement : « L’immense défi posé aux acteurs du tourisme responsable est de prouver que les deux mondes peuvent se rejoindre. » (p. 245) Le tourisme responsable et en particulier le tourisme culturel ne peuvent être un facteur de développement durable que s’ils sont accompagnés de que nous pouvons appeler une
                                                 9Jeremy H. Keenan (University of East Anglia),Tourism, Development and Conservation: a Saharan perspective, 2003);Contested Terrain: Tourism, Environment and Security in Algeria’s Extreme South). 10Cet argument est défendu par Désirée von Trotha, guide saharienne, écrivaine et réalisatrice. 11 www.forumandersreisen.de(en collaboration avec le groupe de travail L.U.S.T. de l’Université de Lüneburg). Citons également « Nomad Reizen zu den Menschen » travaillant au Mali et qui propose au voyageur une contribution volontaire à des projets de développement en Inde. En Belgique néerlandophone existe l’équivalent « anders Reizen ». Tourisme alternatif et responsable : un exemple dans la région de l’Aïr au Niger –Albert Dechambre6  
« conscience culturelle » c'est-à-dire une conscience réflexive qui rapporte les autres cultures à la sienne12, ce que peut précisément favoriser un tourisme d’échange. Cette idée nous amène à la fameuse arithmétique de Théodore Monod : « Le désert n’est qu’une somme de soustractions. » (Théodore Monod) Cette addition bien comprise implique, de manière aiguë dans le cas du tourisme, d’une part que le voyageur devienne conscients’enrichissant il puisse s’appauvrir et qu’en sequ’en passant du superflu il puisse s’enrichiret, vis à vis des prestataires locaux, des mécanismes de réciprocité comme les inviter en Europe, visites au cours desquelles il leur apparaîtra soudain que l’addition des richesses vue de loin équivaut, vue de près, à la soustraction d’autres valeurs comme la solidarité. En second lieu, « conscience culturelle » de l’existence de toute une série d’initiatives semblables dans le monde, et par conséquent conscience que les mécanismes et les leviers sont les mêmes. Citons l’exemple en Amérique latine, dans les communautés Zaparos de circuits solidaires pour créer des écoles ou encore préserver la médecine traditionnelle13. On peut citer également des initiatives de tourisme rural en France qui montrent, mises toutes ensemble, qu’elles ne sont pas que des exceptions par rapport aux pratiques commerciales actuelles mais devraient constituer en quelque sorte la « norme ». Il s’agit donc, puisque le problème est bien identifié, de renverser la charge de la preuve.
Un exemple de tourisme alternatif : le circuit «Entendeurs  d’inzad»
Le circuit touristique culturel dans L’Aïr au Niger «Entendeurs d’inzad» est à l’origine un projet pilote soutenu par l’Unesco, dans le cadre du projet intersectoriel :Le Sahara des cultures et des peuplesdont un des objectifs est de faire du tourisme un levier de lutte contre la pauvreté dans les pays concernés : Maroc, Algérie, Libye, Tunisie, Mali, Egypte, Mauritanie, Mali, Niger et Tchad. Le document de référence de ce projet : «Vers une stratégie pour un développement durable du tourisme au Sahara dans une perspective d’élimination de la pauvreté» a été finalisé à la suite de l’atelier international qui s’est tenu en avril 2003 à Ghardaïa en Algérie. Ce projet pilote vise à faire découvrir la culture touarègue, en particulier l’art musical de l’inzad, violon monocorde, et à soutenir financièrement un programme de formation à cet instrument joué par les femmes qui symbolise les valeurs de la société touarègue, ainsi qu’un programme de formation des guides touristiques. Le circuit culturel et le programme de formation des jeunes filles ont été mis en place en 2004, en partenariat avec l’association nigérienne pour le développement et la solidarité (ADDS), une association de développement européenne :Amitié Franco Touareg(AFT) et l’association de voyageurs,Croq’Nature qui défend les valeurs du tourisme équitable et
                                                 12On ne remet pas ici en question bien entendu la conscience fine que chacun peut avoir de sa propre culture et de ses contenus, ni même la conscience critique d’aspects éventuellement contestables de sa propre culture ou la capacité d’arbitrage dans des situations conflictuelles. 13C’est l’association ONZAE (Organisation de la nationalité Zapara d’Equateur)Alain Laurent, p. 40. qui organise ces circuits. Tourisme alternatif et responsable : un exemple dans la région de l’Aïr au Niger –Albert Dechambre7  
solidaire. Le circuit est organisé sur place par l’agence de tourisme solidaire,Agharous Voyages, partenaire de Croq’Nature Ce projet pilote poursuit également deux objectifs plus larges : 1. Sauvegarder et promouvoir le patrimoine immatériel de la région de l’Aïr. 2. Impliquer les populations locales, en particulier les populations pauvres et les femmes, dans le développement durable. Le circuit « Entendeurs d’inzad » doit son nom à une expression touarègue : des hommes droits et courageux, ils disent qu'ils méritent l'inzad, qu'ils sont des « entendeurs d'inzad ». Ce circuit d’une semaine (qui peut être étendu sur deux semaines) se fait dans les campements autour d’Agharous (à 80 km d’Agadez) et dans la vallée du Talak (près de Gougaram à 180 km d’Agadez). Tous les aspects de la culture sont abordés : l’inzad, les valeurs de la société nomade qu’il symbolise, le code d’honneur nommé Achak, les contes, le tende mais aussi l’environnement culturel plus large : les gravures notamment par une visite du site de Dabous, et une visite d’Agadez. Le souci premier a été d’éviter l’instrumentalisation de la culture14 en réduisant la taille des groupes, en choisissant un guide accompagnateur connaissant parfaitement la culture touarègue, et en répartissant la semaine du circuit sur deux zones et en variant les lieux d’accueil dans chacune des zones. C’est aussi une manière de répartir les retombées économiques des circuits15. Après deux ans d’expérience, on peut tirer des enseignement précieux des évaluations qui ont été faites par les voyageurs en s’appuyant également sur d’autres expériences de ce type, acquises par Croq’Nature, notamment au Mali. 1. La multiplication de circuits sur les mêmes sites a inévitablement des effets de banalisation et de folklorisation de la culture comme cela a été le cas au Mali, où le tende hebdomadaire devenait une routine détachée de sa fonction sociale16. 2. besoin de développer l’information en amont doit aller au-delà de la sensibilisation surLe les comportements à proscrire en abordant la complexité des situations culturelles, et en particulier des interactions entre le touriste et la population non seulement sur le plan matériel comportemental, mais symbolique. 3. Certains voyageurs ont déploré l’apparition du fameux « cado cado dans ce type de » circuit pourtant en dehors de la ville d’Agadez. C’est une réalité qui, d’anecdote, est devenue un véritable fléau et qui rappelle l’importance de sensibiliser le touriste à la pratique du don qui part d’une bonne intention mais qui n’a généralement que des effets négatifs17. 4. séjour consacrée à Agadez mieux préparée et conforme àLe souhait de voir la partie du l’orientation « tourisme responsable ». Ce qui rappelle le besoin de cohérence entre les produits « désert » et ceux qui sont en général liés à l’arrivée et au retour du voyageur, comme la visite d’Agadez.                                                  14Voir Albert Dechambre,Du contenu sémantique à la représentationinLes musiques du monde et la réalité sociale, Colophon éditions, Essais, 2000 ; voir aussiDéclaration universelle de l’Unesco sur la diversité culturelle : commentaires et propositions,Unesco, 2003, p. 98. 15Présentation du circuit en annexe.  16Circuit Croq’Nature :De Gao à la rencontre des pasteurs touaregs (www.croqnature.com/mali.htm) 17seule attitude responsable consiste à remettre les « cadeaux » (stylos, cahiers, vêtements, etc.)La aux responsables locaux (les instituteurs par exemple), ou, mieux encore, à acheter ces produits dans les librairies locales. De manière générale, ne faire de cadeaux que dans le contexte d’un échange véritable, à quelqu’un que le visiteur connaît bien, par exemple. Tourisme alternatif et responsable : un exemple dans la région de l’Aïr au Niger –Albert Dechambre8  
Il est donc nécessaire d’élargir la prospection des joueuses à d’autres zones et, parallèlement, de varier les circuits touristiques culturels pour éviter la « folklorisation » de la tradition musicale. Il faut ensuite élargir l’offre culturelle en multipliant les angles d’approche en montrant : 1. différents aspects de la culture : la langue (oralité et écriture), lales connexions entre les musique, l’architecture nomade, l’artisanat, etc., et toute la symbolique qui les relie18; 2. les rapports entre ces aspects actuels et d’autres expressions comme les gravures rupestres qui témoignent de la diversité culturelle au cours de l’évolution climatique du Sahara ; 3. symboliques entre le touriste et la populationles interactions  diffusion de stéréotypes, : transfert et transformation des représentations sociales entre les cultures, etc. 4. les menaces qui pèsent sur la culture dans tous ces aspects matériels et immatériels, auxquelles le touriste participe s’il n’est pas conscient de ce qu’il apporte et de ce qu’il emporte lors de son court séjour.
La formation des jeunes filles à l’inzad L’autre objectif du projet était de former trente jeunes filles à l’inzad auprès de dix joueuses confirmées, et cela principalement dans l’environnement des campements mais aussi dans une ville comme Agadez19.
Impact culturel et social du projet Sur le plan de la formation et de la préservation de la culture, les progrès ont été spectaculaires dans les campements, en particulier dans la vallée du Talak où la tradition culturelle est bien vivante. Ils ont été parfois entravés par la dispersion des campements au cours de la saison sèche qui a séparé les élèves de leur formatrice. Le bilan à Agadez est très mitigé. Une telle démarche, dans une ville pose les problèmes qui sont liées au mode de vie citadin : mélange des ethnies et des cultures, attrait des jeunes pour le mode de vie occidental et un certain découragement des formatrices devant cette évolution.                                                  18 fin d’étude en architecture a été réalisé sur ce deOn peut parler d’architecture nomade. Un travail sujet, (Ben Burquel, Université de Liège) mettant en évidence toute la symbolique qui est attachée à la tente par exemple et à la notion d’espace en général, dans l’esprit des travaux de Dominique Casajus. C’est aussi un élément de réflexion dans l’hypothèse d’une déconstruction de l’opposition entre patrimoine matériel et immatériel. 19cinq dans les campements de laDix joueuses confirmées ont accepté ce rôle de « formatrices » :  vallée du Talak, une dans le campement d’Afara, une dans le campement de Tezirzek, deux joueuses à Agadez et une à Arlit. La vallée du Talak qui s’étend au Nord de Gougaram est réputée grâce à la famille du poète Ehadji Ibrahim Ahmed, dit Tchibrit, dont on dit qu’il est le dernier grand poète de l’Aïr, et dont la sœur et deux filles sont des joueuses réputées. Les joueuses ont bénéficié d’une aide financière leur permettant d’accueillir les élèves (15 €/mois ou 10.000 FCFA). Une somme était également prévue pour couvrir d’éventuels frais de déplacement des élèves (5 €/mois) et pour fabriquer les inzad (5000 FCFA / 7,5 €). Cet argent étant géré par un responsable local. Des enregistrements ont été réalisés lors de trois missions, entre 2004 et 2006, permettant de suivre les progrès des élèves ainsi que de préserver de précieux témoignages de l’activité des joueuses, du poète Tchibrit et du chanteur Sidi Azalaia. Des contes ont été également enregistrés. Des extraits sonores ainsi que toutes les informations relatives aux élèves et aux enregistrements se trouvent sur le site : www.croqnature.com/inzadformation.htm. Tourisme alternatif et responsable : un exemple dans la région de l’Aïr au Niger –Albert Dechambre9  
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Ces données renforcent l’idée que la préservation de l’inzad passe principalement par des actions dans les campements, c'est à dire dans l’environnement où les valeurs qui entourent l’inzad conservent leur sens, tout en étant conscients des problèmes liés au nomadisme et à l’encadrement qui ne peut pas toujours être sur place pour s’assurer du bon déroulement. Cependant d’autres types d’actions sont nécessaires dans les centres urbains comme Agadez, Arlit, Tchirozérine ou encore Iférouane pour relier la tradition aux expressions culturelles récentes. On peut s’appuyer sur un fait réconfortant : Il n’y a pas de clivage ou d’opposition entre la musique traditionnelle à la nouvelle musique issue de la rébellion, la « guitare » et jouée par les jeunes. On constate par exemple, au cours des fêtes comment, spontanément, les guitaristes se mettent à improviser en écoutant l’inzad. Bien que ceux-ci soient manifestement attirés par le mode de vie occidental (vêtements, musique), cette influence ne passe pas par un rejet de valeurs traditionnelles qui seraient jugées « ringardes ». La notion de respect des aînés garde ici toutes sa signification. Les jeunes ont vis à vis de leur culture plutôt un rapport d’inquiétude qui s’exprime sous forme de questions : la culture traditionnelle n’est-elle pas, quoiqu’on fasse, condamnée à terme ? S’il faut choisir, ne faut-il pas préférer l’éducation scolaire à l’éducation traditionnelle ? thèmes abordés par Ibrahim Diallo dans un manuscrit non publié à ce jour «Inzad ou les soupirs étranglés». Il faut donc imaginer de nouvelles formes d’action dans les centres urbains qui encouragent cette communication.  S mesure où les circuits ont été conçus, précisément, avec cette idée d’une menace pesant sur la musique traditionnelle touarègue. C’est aussi leur point faible de ne toucher qu’un public spécifique prêt à faire un tel voyage. On peut cependant tirer des enseignements sur la méthodologie adoptée et l’appliquer à des circuits plus larges aptes à toucher plus de personnes, ainsi que prendre en compte l’impact que des idées aussi fortes que celle d’être un « entendeur d’inzad » peuvent avoir dans la présentation et la diffusion d’une offre touristique « responsable ».  I sa durée relativement courte. On peut néanmoins décrire cet impact qualitativement en le justifiant des nombreux contacts établis à tous les niveaux et de la participation effective du partenaire nigérien, l’ADDS, dont il n’est qu’un outil parmi d’autres au service du développement local. Le point essentiel est de relier ce projet à l’ensemble des actions qui sont menées depuis une dizaine d’années par des associations de petite taille dont certaines ont une vocation touristique comme Croq’Nature et d’autres, plus nombreuses, mènent des actions dans différents domaines comme l’éducation, l’eau ou la santé. Le projet n’est qu’une pierre d’un édifice patiemment construit par une constellation d’initiatives. Je citerai ici les associations réunies au sein du « Collectif Nord Niger » qui sont actives depuis une dizaine d’années (Touaregs,Grain de sable,Il était une fois dans l’Oued, etc.) ou Targuincala création de dizaines d’écoles, le creusement. Ces associations ont permis d’autant de puits, le soutien et le financement de points de santé, de bibliothèques, de banques céréalières. Elles se sont mobilisées dans l’aide d’urgence qui a été initiée par l’association Touaregs, au moment de la sécheresse en 2005. On devrait plutôt ici parler de reconnaissance sociale (il faudrait écrire re-reconnaissance), c'est à dire d’une nouvelle, d’une re-prise de conscience du rôle très précis que joue la culture traditionnelle dans la préservation de l’identité d’un peuple. Ce rôle ne s’éclaire qu’à la
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lumière de la diversité culturelle que le tourisme responsable, somme toute, promeut : il n’est pas de séparer les cultures ni même d’accréditer, surtout dans l’esprit des voyageurs, une espèce de supériorité de la culture nomade sur les cultures occidentales, en « perte de valeurs ». Il n’est pas non plus de consacrer le relativisme culturel ou le multiculturalisme. Il est tout simplement de redonner à une population des arguments et la force nécessaire pour envisager de sortir de la pauvreté économique et sociale dans lesquelles les événements l’ont placée. S’il est exact, et c’est un sentiment partagé par les Touaregs, que l’évolution économique a des effets inéluctables sur les modes de vie et la culture, il n’est pas vrai que celle-ci, vécue comme un tout, n’agit pas à son tour sur l’économie et le développement. Les notions de commerce équitable et de développement durable sont clairement inspirées par l’idée de diversité culturelle et certainement pas par celle de relativisme culturel qui empêche l’édification de règles communes et de droits visant l’universalité comme le droit des femmes dont je parlerai plus loin. Dans ce nouveau cadre de réflexion, la culture n’apparaît plus comme un élément secondaire dépendant de facteurs décisifs comme l’économie mais comme une des conditions nécessaires d’un choix libre parmi la diversité des options politiques, économiques, culturelles, etc.
Impact économique L’impact économique immédiat peut, lui, être mesuré, mais une nouvelle fois en lien avec l’activité globale de l’agence de tourisme qui a créé ce circuit et prétend faire du tourisme responsable. Un circuit culturel n’est qu’une composante d’une offre touristique qui en comprend plusieurs : la rencontre pour le tourisme solidaire, le partage économique pour le tourisme équitable, la préservation du milieu de vie naturel pour le tourisme à vocation écologique, etc. Je prendrai donc comme étant un élément du bilan, l’activité générée par l’agence Agharous voyages, qui réalise ces circuits en lien étroit avec l’ADDS20. Agharous voyages réalise les voyages organisés et vendus en Europe par Le Point Afrique, Croq’Nature et Atalante. Elle développe aussi des circuits à la demande basés sur la rencontre et la découverte culturelle, comme le circuit « Entendeurs d’inzad » et plus récemment une découverte de la culture et des traditions d’Agadez. En 2005-2006, l’agence a reçu 520 clients sur 4 mois, soit 18 semaines, de décembre à mars : 300 voyageurs venant par le Point Afrique, 140 par Croq’Nature et 80 par Atalante. Ce qui signifie, en moyenne, 28 personnes par semaine et entre 4 et 5 groupes. Il y a des circuits 4x4 ou des randonnées qui n’emploient pas le même nombre de personnes : Un circuit 4x4 pour 2 véhicules (5 à 7 personnes) emploie 2 chauffeurs et 1 cuisinier. Une randonnée chamelière de 5 à 7 personnes emploie 1 guide, 2 chameliers, 1 cuisinier en plus des 2 chauffeurs pour 1, 2 ou 3 journées suivant le lieu de la randonnée. Elle recourt à la location de 6 à 8 chameaux auprès de nomades vivant sur place. Si on fait la moyenne entre les deux types de circuits, 22 personnes travaillent chaque semaine21 travail, auxquelles il faut ajouter lede l’agence, de la secrétaire et du du directeur comptable de l’agence. Si on tient compte de la taille des familles, on peut multiplier par dix le nombre de personnes qui bénéficient directement des salaires.                                                  20  www.croqnature.com/aghrousvoyages.htm 21A c avec Emmanuel Grégoire ( rerTouaregs du Niger, le destin d’un mythe, Khatala, 1999, p.  ompa 309) qui estime qu’une centaine d’emplois permanents et autant de saisonniers ont été générés par le tourisme dans les années quatre-vingt-dix, avant la Rébellion. Tourisme alternatif et responsable : un exemple dans la région de l’Aïr au Niger –Albert Dechambre11  
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