Un Etat brésilien captivant, le Parana - article ; n°3 ; vol.45, pg 611-622
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Revue de géographie alpine - Année 1957 - Volume 45 - Numéro 3 - Pages 611-622
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Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Veyret
Germaine Veyret
Un Etat brésilien captivant, le Parana
In: Revue de géographie alpine. 1957, Tome 45 N°3. pp. 611-622.
Citer ce document / Cite this document :
Veyret Paul, Veyret Germaine. Un Etat brésilien captivant, le Parana. In: Revue de géographie alpine. 1957, Tome 45 N°3. pp.
611-622.
doi : 10.3406/rga.1957.1800
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1957_num_45_3_1800ACTUALITÉS
UN ÉTAT BRÉSILIEN CAPTIVANT, LE PARANA
rendus a du l'exposé sion Congrès nous été Le 9 Du au de espérons réussi 18e Congrès ont 18: faire de des août déjà 1952. et résultats connaissance quels que 1956, lui-même paru Nous International la souvenirs a scientifiques un publication été voulons peu nous pour avec partout ineffaçables un dirons seulement de le ne demandera grand Brésil. Géographie, ou tardera peu nombre vont redire il de laissera pas plusieurs paraître choses tenu de combien autant géographes à : incessamment; Rio-de-Janeiro tous volumes, des que ce les comptes- Congrès pour Госса- partidont le
cipants. C'était le premier que l'on organisait dans l'hémisphère Sud,
et il s'agissait d'une très lourde tâche pour un pays où les géographes
sont encore, par rapport à l'étendue, peu nombreux. De surcroît, il
succédait au Congrès de Washington, dont l'ampleur et la réussite matér
ielle avaient créé un redoutable précédent. Le Brésil a parfaitement
surmonté toutes les difficultés et il a ajouté à une organisation impec
cable ce qui n'appartient qu'à lui : dans le cadre prestigieux de Rio-
de-Janeiro, la chaleur d'accueil du pays peut-être le plus aimable du
monde. C'est pour nous un devoir de remercier collectivement les
organisateurs et en particulier la cheville ouvrière, le Professeur
Hilgard O'Reilly Sternberg.
Conformément à la meilleure tradition, le Congrès a été précédé ou
suivi d'excursions dont la préparation et le déroulement, dans
l'immense Brésil, représentent des tours de force. Car ces excursions
se sont enfoncées dans l'intérieur du pays, y compris l'Amazonie et le
Plateau central, et pourtant elles ont su procurer aux Européens peu
familiers avec l'exploration le maximum de confort. Les organisateurs
ont été aidés dans cette tâche par de nombreux organismes, privés
ou publics, qui ont pris à leur charge une part considérable des frais.
Aussi les excursions ont-elles été finalement d'un bon marché remar
quable. Nous avons pu participer à l'une des plus longues et en rapport
er une abondante moisson tant scientifique que photographique ou
cinématographique. 612 ^ PAUL ET GERMAINE VEYRET.
Du 21 août au 10 septembre, cette Excursion n° 9 a parcouru les
trois Etats de Parana, Santa Catarina et Rio Grande do Sul. La direc
tion scientifique était assurée par Orlando Valderde, chef de la Division
de Géographie du Conselho Nacionál de Geografia, auteur d'un très
remarquable Livret-Guide dont l'édition française a été distribuée avant
le départ. L'organisation matérielle a été supérieurement menée par
notre amie Dora de Amarante Romariz, chef de la Section du Sud au
Conselho Nacionál de Geografia. Cette excursion, aussi agréable que
profitable, a réussi, en combinant l'avion, l'autocar et le chemin de fer,
à nous présenter un aperçu très complet du Brésil méridional, le
secteur le plus étroit du pays et qui pourtant est à peu près aussi
étendu que la France. Nous ne pouvons, en quelques pages, donner la
substance de ce périple de trois semaines; nous nous en tiendrons au
seul Etat de Parana, celui que nous avons visité le plus en détail et qui,
d'ailleurs, est le seul à rassembler tous les paysages du Brésil méri
dional
I. — UNE NATURE FAVORABLE
Un pays de plateaux.
Si le relief ne se compose pas seulement de plateaux, ceux-ci
forment pourtant trois des cinq régions, et les plus vastes de beaucoup;
la plaine littorale et la Serra do Mar couvrent en effet des étendues
réduites, non seulement à cause de leur faible largeur, mais encore en
raison du très court front de mer du Parana, Etat beaucoup plus
continental que maritime
La plaine littorale atteint exceptionnellement 50 km de large au
Nord, autour de la baie de Paranagua, principale aire d'alluvionnement,
mais sa largeur moyenne ne dépasse pas 20 km. Des blocs cristallins
isolés en émergent, sur lesquels on trouverait des falaises fossiles à
diverses hauteurs. La tendance actuelle au relèvement semble attestée
par l'altitude relativement haute — une dizaine de mètres à Caiuba, que
nous avons visité — des amas artificiels de coquillages et débris de
cuisine que l'on appelle ici des «Sambaquis».
La Serra do Mar, que nous avons traversée successivement par voie
ferrée et par route, est ici faite de blocs isolés les uns des autres,
dont le plus élevé atteint 1 966 m. Les vides proviennent au moins
pour partie de l'érosion différentielle, beaucoup plus efficace sur
certaines roches. Elle domine la plaine littorale par des escarpements
qui peuvent atteindre 1 000 m, mais sont ordinairement décomposés en
gradins de faille; elle se raccorde doucement au premier plateau inté
rieur. La raideur de la plupart des pentes accentue le caractère mon
tagnard et rend la circulation très difficile; c'est un désert forestier.
Les plateaux s'étendent de la Serra do Mar au fleuve Parana, sur
500 km et plus. La structure comme le relief y caractérisent d'Est en
Ouest trois éléments.
1° Le plateau cristallin de Curitiba, le «premier plateau», dessine
un triangle orienté du N.-O. au S.-E., avec une largeur de 150 km
au N.-O., de 50 au S.-E. C'est une pénéplaine de roches cristallines très
anciennes, actuellement portée à une altitude de 850-950 m, où des LE PARANA. 613
ébauches de relief appalachien apparaissent. La région de Curitiba,
transformée en bassin d'épandage à la fin du Tertiaire ou au début du
Quaternaire, a conservé une partie des argiles, sables et graviers qui
furent alors déposés. Le réseau actuel, qui là se dirige déjà vers le
Parana (haut Iguaçu), У a découpé un relief de molles collines.
2° Le plateau sédimentaire de Ponta Grossa, ou « deuxième pla
teau», domine le précédent par une cuesta bien marquée, celle des grès
dévoniens restés en saillie au-dessus des schistes cristallins qu'ils
Fig. 1. — Esquisse structurale et morphologique de l'Etat de Parana (1, Serra
do Mar; 2, plateau cristallin; 3, plateau primaire; 4, basaltes du 3e plateau;
5, grès du 'ie plateau; 6, plaine côtière; 7, cuesta dévonienne; 8, cuesta
des basaltes).
recouvrent. Il s'abaisse d'Est en Ouest de 1 100-1 200 m à 500-700 m,
sur une distance d'une centaine de kilomètres. La surface topogra
phique recoupe une série de couches, du Dévonien au Permien; mais
les différences de dureté de ces grès, schistes et calcaires,, ne sont pas
suffisantes pour qu'un relief monoclinal se soit substitué à la surface
qui tranche les couches. L'absence — ou la rareté — des forêts favorise
l'observation morphologique, et il nous a été donné à deux reprises
de pouvoir examiner à loisir des phénomènes de grand intérêt. D'une
part, dans ce secteur où l'on a reconnu des glaciations carbonifères,
l'itinéraire a rencontré deux coupes à travers ces très anciennes mor
aines, ou tillites; il s'agissait de graviers très arrondis, avec quelques
12a 614 PAUL ET GERMAINE VEYRET.
éléments plus gros, et nous avons pu découvrir des cailloux striés
encore reconnaissables. D'autre part, il existe au S.-E. de Ponta Grossa,
dans le grès carbonifère, une collection extraordinaire de piliers ruini-
formes, connue sous le nom de Vila Velha. Tandis que la surface des
grès a été indurée par la précipitation des sels de fer et de manganèse,
la masse sous-jacente, plus friable, a été sculptée par les eaux de
ruissellement. Près de là, des cavités d'effondrement, dans un grès
dont le ciment n'est pas soluble, semblent dues à la dissolution du
calcaire sous-jacent. Des varves ont été signalées dans les argiles du
soubassement de Vila-Velha, mai

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