À propos de la cavalerie dans les armées de Charlemagne - article ; n°4 ; vol.96, pg 531-537
9 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

À propos de la cavalerie dans les armées de Charlemagne - article ; n°4 ; vol.96, pg 531-537

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
9 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1952 - Volume 96 - Numéro 4 - Pages 531-537
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 44
Langue Français

Extrait

Monsieur François-Louis
Ganshof
À propos de la cavalerie dans les armées de Charlemagne
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 96e année, N. 4, 1952. pp. 531-
537.
Citer ce document / Cite this document :
Ganshof François-Louis. À propos de la cavalerie dans les armées de Charlemagne. In: Comptes-rendus des séances de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 96e année, N. 4, 1952. pp. 531-537.
doi : 10.3406/crai.1952.10010
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1952_num_96_4_10010LA CAVALERIE DANS LES ARMÉES DE CHARLEMAGNE 531
(Tarn-et-Garonne) mais loin des gisements magdaléniens célèbres,
découverte par M. André Jarlan, d'Albi, contient deux figures
noires unies de bisons se suivant, marchant à gauche, de style assez
archaïque périgordien, je pense ; ils sont superposés à de nombreux
vestiges de larges figures au tracé rouge, trop mal conservés pour
être interprétés facilement. Je vous adresse sur la seconde une note
particulière. J'ajouterai encore, comme découverte de cet été, un
bas-relief d'excellent Renne et celui d'un Bison plus petit, sculptés
dans un abri de Saint-Cirque-la-Popie. M. S. Blanc et moi y avions
été conduits par M. Morturaux, de Sarlat, qui les avait aperçus le
premier.
M. Ganshof, correspondant de l'Académie, étudie la cavalerie
dans les armées de Charlemagne.
COMMUNICATION
A PROPOS DE LA CAVALERIE DANS LES ARMÉES DE CHARLEMAGNE,
PAR M. FRANÇOIS-LOUIS GANSHOF, CORRESPONDANT DE L* ACADÉMIE.
On est d'accord pour reconnaître à la cavalerie un rôle considé
rable dans les opérations auxquelles ont participé les armées de
Charlemagne. Il est dès lors souhaitable que l'on puisse se faire une
idée relativement précise de ce que fut cette cavalerie. Des vues
exactes et des observations pénétrantes ont été présentées à ce
sujet par les historiens de l'art militaire et de l'armée ; mais leurs
exposés sont trop brefs, parfois trop peu rigoureux et, chez cer
tains, entachés d'erreur1. Les sources sont rares. Les récits contemp
orains ne renferment que des allusions. Les .capitulaires sont plus
explicites, mais la plupart sont d'époque impériale et il est difficile
de savoir jusqu'où l'on peut faire remonter leur témoignage. L'archéol
ogie fournit une aide sérieuse, encore que ses apports soient d'inter
prétation délicate.
Première question : qui servait dans la cavalerie ? A coup sûr,
des vassaux. Le capitulare missorum de 792-793 indique le cheval
parmi les éléments essentiels de l'équipement du vassal non libre ;
l'observation vaut à plus forte raison pour les vassaux libres2. Des
1. H. Delbrûck, Gesch. d. Kriegskunsl, III2, 1903 ; Sir C. Oman, A History of the
Art of War in the Middle Ages, I*, 1924 ; F. Lot, L'art militaire et les armées au Moyen .
Age, 1, 1946 ; W. Erben, Zur Gesch. d. karol. Kriegswesens, ds. Hist. ZU, CI, 1908, Kriegs-
gesch. d. Mittelalters, 1929 ; H. Conrad, Gesch. d. deulschen Wehrverfassung, I, 1939 ;
E. v. Frauenholz, Dos Heerwesen d. german. Friïhzeit, d. Frankenreiches u. d. ritterlichen
Zeitalters, 1935 ; A. Prenzel, Beitrdge z. Gesch. d. Kriegsverfassung unler d. Karolingern,
1887 ; H. v. Mangoldt-Gaudlitz, Die Reiterei in d. german. u. frânk. Heeren, Berlin, 1922.
2. M. G., Capitularia, éd. Boretius, I, n° 25, c. 4 ; cf. F.-L. Ganshof, Note sur deux
capitulaires non datés de Charlemagne, ds. Miscellanea in hon. L. van der Essen, 1, 1947.
1952 35 COMPTES" RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 532
instructions en vue d'une expédition prévue pour l'été de 806,
impliquent aussi que les vassaux servent à cheval1. Il s'agit de tous
les vassaux : ceux du roi, des églises, des seigneurs laïques. Les vas
saux, guerriers d'élite étaient appelés plus volontiers sous les armes
que la masse des mobilisables, surtout s'ils avaient reçu un bénéfice :
en 807 on a convoqué à Y « ost », en Neustrie et en Bourgogne, tous
les vassaux « chasés », en 808, tous les vassaux tenant un bénéfice
d'au moins quatre manses; dans certaines régions, les vassaux royaux
paraissent avoir constitué des groupements, faciles à mobiliser2.
La cavalerie de Charlemagne comprenait des éléments non vassa-
liques. En 806, le contingent à fournir par la Frise, comptait à côté
des comtes, des vassaux royaux, des caballarii, chez qui rien ne
révèle qu'ils fussent des vassaux ; sans doute était-ce des hommes
libres aisés. Il a dû en aller de même dans les territoires germaniques
de l'Est, où les relations vassaliques étaient également moins répan
dues que dans l'entre-Loire-et-Rhin. Même dans cette dernière
région, les troupes montées ont compris des cavaliers autres que les
vassaux. Les caballarii de l'abbé Fulrad de Saint-Quentin et de ses
vassaux, qu'il devait en 806, mener à 1' « ost », n'étaient pas tous
liés à lui ou à ceux-ci par des engagements vassaliques. Il pouvait y
avoir parmi eux, des hommes libres jouissant d'une certaine aisance
et dépendant à un titre quelconque de l'abbaye3. On peut admettre
que les hommes libres possédant un alleu de quatre manses et tenus,
en vertu d'un capitulaire de 808, au service militaire personnel, ser
vaient à cheval comme les vassaux tenant un bénéfice de même
importance4.
Le second problème qui se pose est celui de l'armement5. Il exis
tait un armement minimum dont tout cavalier devait être muni.
Le capitulaire déjà cité, de 792-793, le définit : bouclier (scutum),
lance (lancia), épée (spata), épée courte (semispatum). En 806, les
caballarii de Fulrad doivent porter les mêmes armes ; plus l'arc, les
flèches et le carquois : leçon tirée des guerres avares ou généralisa
tion d'un usage italien6. Il est douteux que tout cavalier disposât, en
fait, de chacune de ces pièces d'équipement. Il est probable que pas
1. Capitula de causis diversis, c. 3, Karoli epistola ad Fulradum, Capil., n0< 49, 75 ;
cf. Wippermann, Dos Aufgebotsbrief Karls d. Gr. An Abt Fulrad, ds. Jahresber. Gymn*
Attendorn, 1885. Les datations différant de celles de Boretius seront justifiées ailleurs.
2. Memoratorium de exercitu praeparando, c. 1, Capitulare missorum de exercitu,.
promovendo, c. 1, Capit., n01 48, 50 ; Vita Hludowici, c. 3, M. G., SS., II, p. 608.
3. Textes de la n. 3. Contra : Delbriick, p. 8-10, v. Frauenholz, p. 33. Des hommes,
libres de ce type se rencontrent dans le polyptyque de Saint-Bertin (B. Guérard, CartuU
de l'abb. de S.-B., 1840, p. 975).
4. Cap. mis. de exerc. promov., v. n. 4. Sic, Erben, Karol. Kriegsw., p. 327.
5. Nos vues s'opposent à celles de Delbriick, p. 25-27.
6. Voir n. 2 et 3 ; contra : Erben, ib., p. 323. Pour l'Italie, Leges Aistulphi, a0 750, c. 2»
MG., LL., IV, p. 196. LA CAVALERIE DANS LES ARMÉES DE CHARLEMAGNE 533
mal de vassaux libres non chasés, montaient un cheval et portaient
des armes appartenant à leur seigneur, comme les vassaux non libres1.
S'il est faux qu'en très grande majorité, les cavaliers de Charle-
magne fussent casqués et cuirassés2, cependant les armées franques
comptèrent sous son règne, des cavaliers répondant à ce type.
L'interdiction d'exportation des « brognes » formulée dès 779,
renouvelée en 803 et 811, étendue à d'autres armes3, implique
l'existence de cavaliers cuirassés. Le capitulaire de Thionville, en
805, prescrit que tout vassal tenant un bénéfice de douze manses
doit avoir une brogne (brunia) et la porter quand il sert à l'armée,
sous peine de retrait du bénéfice et de confiscation de la brogne. En
802-803 et en 811, il a été ordonné aux évêques, abbés, abbesses et
comtes d'avoir un stock de brognes, d'épées, voire même de casques
pour armer leurs vassaux ; prescriptions que la négligence et la
fraude ont souvent rendues inopérantes4. Charlemagne paraît
avoir tenté de constituer une réserve d'armes par des rachats et
des paiements en nature de l'hériban et un dépôt de remonte par
les « dons annuels » en chevaux3.
Quelques mots, à propos des armes citées. On ne possède ni
exemplaire conservé, ni description contemporaine de la brogne.
Le Psalterium Aureum de Saint-Gall (sec

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents