Age, sexe et niveau d instruction comme facteurs déterminants dans les associations de mots - article ; n°1 ; vol.62, pg 45-61
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Age, sexe et niveau d'instruction comme facteurs déterminants dans les associations de mots - article ; n°1 ; vol.62, pg 45-61

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Description

L'année psychologique - Année 1962 - Volume 62 - Numéro 1 - Pages 45-61
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M.R. Rosenzweig
R. Menahem
Age, sexe et niveau d'instruction comme facteurs déterminants
dans les associations de mots
In: L'année psychologique. 1962 vol. 62, n°1. pp. 45-61.
Citer ce document / Cite this document :
Rosenzweig M.R., Menahem R. Age, sexe et niveau d'instruction comme facteurs déterminants dans les associations de mots.
In: L'année psychologique. 1962 vol. 62, n°1. pp. 45-61.
doi : 10.3406/psy.1962.7156
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1962_num_62_1_7156Laboratoire de Psychologie expérimentale de la Sorbonne
AGE, SEXE ET NIVEAU D'INSTRUCTION
COMME FACTEURS DÉTERMINANTS
DANS LES ASSOCIATIONS DE MOTS1
par Mark R. Rosenzweig et Ruth Menahem
Dès le début des études sur les associations de mots, il est
apparu que les réponses à chaque stimulus tendent à appartenir
à la même catégorie grammaticale que le stimulus. Bourdon (1895)
signale que dans les tests qu'il avait donnés à des adultes, ses
sujets avaient tendance à donner des substantifs comme réponse
à des substantifs et des adjectifs à des adjectifs, mais qu'ils
donnaient surtout des noms en réponse à des verbes. Les publi
cations allemandes du début du siècle donnèrent le nom de
« symétriques » aux réponses de la même catégorie grammaticale
que le stimulus. Wreschner, (1907) note que les enfants donnent
moins de réponses symétriques que les adultes, les adultes peu
instruits donnent moins de réponses symétriques que les adultes
plus instruits, et les femmes en donnent moins que les hommes.
Les deux premiers résultats de Wreschner portaient sur un petit
nombre de sujets ; son groupe d'enfants en particulier était
composé de deux garçons âgés de 3 ans 3 /4 et 5 ans 3 /4.
Des études américaines plus récentes (Ervin, 1957 et 1961 ;
Brown et Berko, 1960), ont montré, d'une part que les enfants
1. Cette etude a été faite pendant que le premier auteur avait un congé
de recherche de l'Université de Californie ; pendant ce trimestre-là il a aussi
reçu un Fulbright Fellowship du Department of Stale, États-Unis, et un Faculty
Research Fellowship du Social Science Research Council. Nous avons eu la bonne
fortune d'exécuter cette recherche à la Sorbonne, grâce à l'intérêt et à l'hospi
talité du Pr Paul Fraisse, directeur du Laboratoire de Psychologie expérimentale
et comparée.
Nous tenons à remercier la femme du premier auteur, Mme Janine
S. Rosenzweig, qui nous a aidé à préparer cette étude depuis le début et qui a
traduit en français la première épreuve du manuscrit. 46 MÉMOIRES ORIGINAUX
ont tendance à donner des réponses « asymétriques », d'autre
part que les réponses symétriques augmentent de façon signi
ficative pendant les premières années de scolarité. Ce changement,
a-t-on pensé, est une conséquence logique de l'apprentissage du
langage. D'après Ervin (1961), on peut expliquer ce phénomène
à l'aide de ce qu'on appelle un modèle d'association directe
(forward association model). Si on considère deux paires de mots,
A-B et A-C, non seulement A s'associe avec B et C, mais B et C
vont s'associer mutuellement. Ainsi, par exemple, quelqu'un
peut dire « une tasse de café » et « une tasse de thé ». Les mots
« tasse » et « café » deviennent associés dans l'ordre dans lequel
ils sont employés et forment donc une association syntagmatique.
Les mots « café » et « thé », employés dans le même contexte,
deviennent associés aussi et forment une association paradig-
matique (ou symétrique). Par la pratique du langage, l'individu
rencontre chaque jour davantage de mots dans de nouvelles
combinaisons de contextes. Ceci tend d'une part à affaiblir une
association syntagmatique donnée, en établissant d'autres asso
ciations concurrentes ; d'autre part à renforcer les associations
paradigmatiques en multipliant les contextes communs.
D'après Brown et Berko (1960), le changement de type
d'association provient du fait que l'enfant organise graduellement
son vocabulaire en catégories grammaticales. Cette hypothèse
a été confirmée par l'expérience suivante : une série de mots
dépourvus de signification étaient présentés au sujet, incorporés
à des phrases. Chaque mot dépourvu de signification était pré
senté dans deux phrases différentes, à la suite de quoi le sujet
devait faire quelques phrases en utilisant le mot nouveau. Sa
réponse était jugée correcte s'il utilisait le mot dans la même
catégorie grammaticale que celle qui lui était attribuée dans les
phrases stimuli. De même que les réponses symétriques augment
ent avec l'âge, de le nombre de réussites à cette épreuve.
L'objet essentiel de l'étude qui va suivre est de déterminer
si les réponses symétriques chez les enfants français augmentent
en fonction de l'âge comme les américains. Si cette
tendance n'existe pas, il est impossible de généraliser les conclu
sions citées plus haut. Même si elle se trouve confirmée, cela ne
nous permet pas de choisir entre les explications proposées par
Ervin d'une part, Brown et Berko d'autre part.
Pour isoler le facteur « niveau d'instruction », nous compare
rons les associations de mots données par des ouvriers à celles
données par des étudiants. Dans ce cas, comme nous en dis- R. ROSENZWEIG, R. MENAHEM. AGE, SEXE, NIVEAU D'INSTRUCTION 47
cuterons plus tard, nous pouvons appliquer la théorie d'Ervin
pour prédire une augmentation des réponses symétriques ou
paradigmatiques en fonction du niveau d'instruction chez l'adulte.
Par contre, l'hypothèse de Brown et Berko ne permet pas,
semble-t-il, de prévoir un tel résultat.
Le résultat le mieux établi de l'étude de Wreschner est de
faire ressortir une plus grande proportion de réponses symétriques
chez les hommes que chez les femmes ; en effet, cette différence
réapparaissait avec régularité chez plusieurs groupes d'adultes
(1907, p. 70 et 81). Ces différences toutefois étaient faibles
(de l'ordre de 3 ou 4 %). D'ailleurs, il ne semble pas y avoir de
raison a priori à cette différence. Or, dans notre étude, nous
avons pu isoler ce facteur, puisque les réponses des deux sexes
ont été analysées séparément, ce qui n'est pas le cas dans les
autres études récentes.
TEST D'ASSOCIATION DE MOTS CHEZ LES ENFANTS
Exposé de la méthode. — Cette épreuve expérimentale suit le plan
de l'étude américaine de Brown et Berko (1960). La liste des stimuli
comprend 36 mots, six mots de chaque catégorie grammaticale, adjectifs,
adverbes, verbes transitifs, verbes intransitifs, noms d'unités discrètes
et noms de masse. En général, les deux catégories de noms se rapportent
respectivement à des objets particuliers (ex. table) ou à des substances
facilement divisibles (ex. sable). Elles se distinguent grammaticalement
dans des phrases comme : « Donnez-moi... » Si c'est un nom d'unité,
le nom est précédé par l'article défini (ex. la table) ; si c'est un nom de
masse, le mot est précédé par le partitif suivi de l'article (ex. du sable).
Toutes les fois que nous avons pu utiliser la traduction française du
stimulus anglais, nous l'avons fait pour faciliter la comparaison des
résultats obtenus dans les deux langues. Il a fallu parfois choisir d'autres
mots afin d'éviter certaines confusions. Nous avons essayé d'employer
seulement des mots familiers à de jeunes enfants. Les mots stimuli sont
donnés dans le tableau I à côté des mots stimuli anglais. Chaque fois
qu'une traduction directe a été possible, nous l'avons marquée par le
signe égalité ( = ). Les mots stimuli qui font partie de la liste de Kent
et Rosanoff (1910) sont marqués d'un astérisque. Les mots stimuli
français dont les mots correspondants anglais sont suivis par un asté
risque sont employés dans l'étude française d'association de mots
(Rosenzweig, 1957) ; les mots « petit » et « pain » étaient aussi utilisés
dans cette étude.
Les tests ont ét&#

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